Je pourrais difficilement cacher ma fierté à propos du site REFLEXIONS de l’ULg, qui rend hommage aux chercheurs de notre Université et, à travers eux, à la recherche scientifique en général.
C’est, à ma connaissance, le premier site francophone du genre et il est d’une classe et d’une qualité exceptionnelles.
Reflexion, sans accent pour les anglophones (le site est entièrement bilingue) et avec un x pour les francophones, il en faut pour tout le monde.
Reflexion, pour le double sens de réfléchir (penser, chercher à comprendre) et réfléchir (être le reflet de ce qui se fait à l’université).

Il y a quelques années, l’idée m’était venue que, si les missions majeures de l’université étaient la recherche et l’enseignement, c’est-à-dire la création du savoir et sa transmission, nous devrions mieux faire connaître les travaux de nos chercheurs, dans un langage compréhensible par tous et avec des outils d’explication modernes. De plus, on devrait pouvoir donner ces explications à différents niveaux pour un public très varié. L’internet se prête parfaitement à cet exercice.
Bien évidemment, ceci ne remplace en rien la publication ciblée pour les spécialistes du domaine et la communauté scientifique avertie et compétente.

On dira que cela confine chez moi à l’obsession, mais je suis convaincu que REFLEXIONS s’inscrit très exactement dans la ligne de la diffusion des résultats de la recherche en accès libre pour chacun, il est le parfait exemple « grand public » de l’Open Access.
Et c’est bien normal. La très grande majorité des recherches fondamentales réalisées dans une institution comme la nôtre le sont grâce à des subventions publiques. Il est donc normal que le contribuable qui a, même sans le savoir, subventionné nos recherches, puisse être informé clairement et de manière compréhensible, sur ce qui est advenu de sa contribution.
C’est le principe même de l’OA, sans doute encore plus compréhensible dans ce cas.

Le travail est gigantesque et, même en l’état actuel, suscite l’admiration. C’est pourquoi je rends ici hommage à Henri Dupuis et à son équipe, car nous avons voulu qu’un site aussi important pour nous que celui-là repose à la fois sur l’expertise des chercheurs et sur celle de professionnels du journalisme de vulgarisation. J’encourage d’autres chercheurs et d’autres journalistes à se lancer dans l’aventure. Quoi de plus enthousiasmant pour un chercheur ou une équipe de recherche que de voir ses recherches exposées de la sorte et comprises par tous, au moins dans ses principes et dans la mesure où elles contribuent utilement au progrès des connaissances, non seulement des spécialistes, mais de tout le monde ?

Mais ce qui vous convaincra le mieux de l’intérêt de ce site, c’est encore d’y aller vous-même.

Certains me reprochent gentiment de défendre mon université comme un tigre ses petits. Sans doute n’ont-ils pas tort. Il serait bien dommage qu’il n’en fût point ainsi.

Mais si je suis prompt à embrocher l’un ou l’autre chercheur d’une autre université qui tire de ses travaux des conclusions hâtives ou excessives, ou l’un ou l’autre journaliste qui fait écho à de telles études sans grand discernement — ça m’est arrivé quelques fois ces derniers temps, je le reconnais ! — je dois aussi savoir réagir lorsque des énormités émanent de ma propre Institution.

Ce vendredi, annonce-t-on, le Vif/L’Express sortira un article basé sur les calculs d’un chercheur de l’ULg qui a passé son temps à évaluer la quantité de CO2 qui sera émise dans l’atmosphère lors du Grand Prix de Formule 1 à Francorchamps ce week-end : 8.500 tonnes selon lui.

On aime ou on n’aime pas la F1, peu importe. Mais ici encore, que penser de la rigueur scientifique d’une étude qui jette en pâture au public des données qui mélangent allègrement les émissions de gaz par les bolides en course et celle des spectateurs venus sur le site en voiture. Ceux-ci produiraient à eux seuls 82 % de ce montant…
Si l’on enlève de ce qui reste les émissions de la presse et ses 500 journalistes (7,4 % du total) et les équipes techniques (5,9 %), la course de F1 proprement dite ne rejettera que… 0,64 %. Dérisoire.

Soyons clair : je ne remets pas en question la rigueur éventuelle du calcul, mais comme chaque fois, l’usage qui en est fait et le propos qu’on lui fait servir. Je me réjouis de lire l’article. Ou je me trompe fort, ou il fustigera les nuisances de la F1. Car exprimé en tonnes, moins de 1 % peut faire grosse impression.

Mais peut-être au contraire posera-t-il judicieusement la question de savoir quelles sont, par comparaison, les émissions lors du passage d’une étape du tour de France ou lors d’un match Standard-Anderlecht ou d’un concert des Rolling Stones… Ou sur l’autoroute de la mer par un beau week-end ensoleillé.

Tout problème mal posé génère des réponses inutiles. La vraie question est celle de l’automobile de chacun, la course elle-même ne polluant même pas 100 fois moins que le public qui vient la voir !

Et pour être complet, notre chercheur a-t-il compté l’électricité dépensée par le demi milliard de téléviseurs qui vont être allumés à cette occasion et diffuser dans le monde entier une image positive de la Wallonie ?

Avec la rentrée, l’ULg va faire peau neuve.

Tout d’abord, nous utiliserons dorénavant un nouveau logo alliant tradition et modernité.
Une porte entr’ouverte sur le monde, un livre ouvert sur la connaissance, chacun y verra ce qu’il voudra. Le blason pourra s’y loger dans les documents officiels et il apparaîtra alors comme dans l’illustration ci-dessous, mais il pourra être remplacé par le logo propre de l’utilisateur dans des documents spécifiques.
Ainsi, le concept offre une grande souplesse et, en particulier, il résout une difficulté rencontrée depuis longtemps: imaginer un logo signifiant et symbolique, n’excluant pas l’usage du blason mais, au contraire, s’accordant avec lui, tout en permettant en outre une personnalisation par chaque membre de l’Université, sans verser dans la surcharge par l’abondance de logos juxtaposés. De nombreuses déclinaisons seront possibles. Cette formule assure à l’Université de Liège sa représentation homogène dans les logos utilisés par tous ses membres, ce qui est essentiel pour sa visibilité. Et chacun sait aujourd’hui à quel point une visibilité claire et unique compte pour une université.

Mais ce n’est pas tout. Lundi prochain, nous publierons sur le site internet de l’ULg l’analyse des résultats de l’enquête réalisée auprès de ses membres. Ce document (en PDF) est, comme promis, accessible à tous, même en externe.

Le 13 septembre, nous lancerons le site REFLEXIONS, magazine scientifique en ligne d’une très grande qualité, qui mettra nos équipes de recherche en évidence et procurera au grand public, comme à un public averti, une information imagée, vivante et complète sur des thèmes nombreux et variés, touchant à tous les domaines du savoir.

Le 18 septembre, à l’occasion de la rentrée académique, nous honorerons six écrivains de dimension internationale. Certains, comme Paul Auster, Nancy Huston ou Haruki Murakami, sont bien connus du grand public, leurs œuvres ayant été couronnées de nombreux prix littéraires prestigieux. Les autres, Alberto Manguel, Antonio Tabucchi ou Bahiyyih Nakhjavani méritent amplement de le devenir. Je ne cacherai pas mon admiration pour cette dernière qui ne manquera pas, surtout après la sortie prochaine de son troisième roman, La femme qui lisait trop, de faire acquérir à son nom difficilement prononçable la réputation d’un tout grand écrivain. A côté de la remise officielle des insignes de Docteur honoris causa à ces six personnalités mondiales très représentatives de la fertilisation croisée des cultures, le débat sur la littérature qui sera organisé le matin même à la Salle académique, et auquel plusieurs d’entre eux participeront, promet également de constituer un moment historique privilégié pour notre Institution.

Le 1er octobre, nous organiserons une grande célébration du 80è anniversaire du discours du Roi Albert I à Seraing — le discours qui sera à l’origine de la création du FNRS quelques mois plus tard — à l’endroit même où il a été prononcé. Cette cérémonie, en présence de S.M. le Roi Albert II, rappellera à tous, scientifiques et industriels, que les paroles du souverain en 1927 gardent des accents frappants d’actualité aujourd’hui et incitent le monde politique clairvoyant à un soutien inconditionnel de la recherche fondamentale, clé de l’innovation et de l’essor économique.

Le 18 octobre, notre université aura l’honneur d’accueillir les Recteurs des universités européennes signataires de la Convention de Berlin sur l’Open Access et de la pétition adressée à la Commission Européenne sur l’ouverture de l’acces libre des résultats de la Recherche. Nous rédigerons la « Déclaration de Liège », manifestant aux yeux du monde la volonté des universités de voir changer radicalement les normes de la communication scientifique. Nous pensons que cette déclaration constituera un tournant important dans l’évolution des idées en matière de diffusion du savoir au profit de tous.

Enfin, ces évènements seront couronnés par le lancement d’un site web de l’ULg entièrement neuf, beaucoup plus moderne, ergonomique et orienté « utilisateur », riche en nouvelles fonctionnalités. Entre autres, ce nouveau site résoudra les problèmes d’encombrement des communications ‘Intranet’ institutionnelles. Il constituera une vitrine à la hauteur des ambitions de notre Université.

Bonne rentrée 2007 !

L’été se termine…
J’ai reçu quelques sarcasmes à propos de mon message ‘intranet’ de fin juillet annonçant à la communauté universitaire qu’en cas de canicule officiellement reconnue, l’horaire habituel de travail pouvait être aménagé… (l’an dernier, on nous a reproché de ne prendre cette décision qu’après deux jours!). Comme quoi, même en étant proactif et non réactif, on a toujours tort…!
Il est vrai qu’avec la saison que la Belgique nous a réservé… nous n’avons pas perçu d’ouverture (sur le plan du climat, pas plus que sur celui de la formation d’un gouvernement!).
Enfin, mieux vaut une mesure préventive inutile qu’une mesure tardive ou négligée!

Etrange, cet enthousiasme francolâtre des liégeois qui se cristallise le 14 juillet par l’ampleur des réjouissances républicaines… Et cependant sympathique en diable.

Les liégeois ne s’en rendent pas toujours compte, mais vus par les non-liégeois, ils sont « principautaires » avant tout. Et pourtant, la principauté de Liège, c’était bien plus que l’actuelle province, bien plus que la région liégeoise.
Pourquoi, alors une fête de la République française emporte-t-elle un tel succès? Faut-il y voir un profond sentiment « rattachiste »? Pas si on interroge les gens en général.
Peut-être est-ce une occasion de manifester qu’une « autre » fête peut supplanter notre fête nationale… Qui, ayant lieu le 21 juillet, juste une semaine plus tard, supporte mal la comparaison.

Mais alors, pourquoi ne pas trouver une occasion plus spécifiquement liégeoise?
Le 14 avril, date de l’avènement de Notger, le premier Prince-évêque, en 972? Il donna à Liège sa première grandeur et en fit un centre de premier plan en matière d’enseignement dans le Saint Empire germanique.
Le 6 janvier, pour célébrer la date putative de la fondation d’une Liège indépendante, en 980?
Le 9 avril, pour l’application de la charte d’Albert de Cuyck en 1230?
Le 6 juin pour la « Lettre des Vingt-deux » et le triomphe de la démocratie, en 1343, ou le 1er juillet et la « Lettre de Saint Jacques », qui confirme la précédente, la même année?
Le 27 octobre pour les infortunés 600 franchimontois? Mais ils ne donnèrent lieu qu’au sac de Liège en 1468, dont on dit que l’incendie dura 7 semaines, et à l’exil du Perron à Bruges.
Le 2 mai pour le sacre d’Erard de la Marck? Pacificateur et grand bâtisseur, on lui doit notamment le Palais des Prince-évêques, même s’il n’en vit pas l’achèvement.
Certainement pas le 1er octobre, date de l’annexion de Liège par la Première République française en 1795, qui mit fin à 800 ans de Principauté et qui aurait dû inspirer aux liégeois une haine coriace de la France!
Pourquoi donc le 14 juillet, qui n’eut aucun impact sur Liège, si ce n’est l’avènement d’un régime qui mit fin à la fierté séculaire des liégeois 6 ans plus tard?

Non. Décidément, les liégeois sont différents, souvent sans s’en apercevoir, ils paraissent parfois incohérents ou incompréhensibles, ils restent attachés à une tradition d’indépendance millénaire même si celle-ci fut perdue il y a plus de 200 ans, mais ils sont assez particuliers, même dans les festivités qu’ils célèbrent, pour que les autres wallons le ressentent profondément, à juste titre ou non…

Qui sont-ils vraiment? Et qui veulent-ils être?

L’Internet va décidément révolutionner la Recherche. C’est d’ailleurs exactement pour cela qu’il a été inventé, même si les autres applications plus profanes en ont fait l’outil universel qu’il est rapidement devenu!

Les blogs ont permis une expression large et libre, nullement intrusive et facilement accessible. Ils permettent même aux recteurs d’universités de s’exprimer!
Les sites de photos, puis maintenant de vidéos ouvrent également des horizons sans limites.

A voir, l’expérience timide mais intéressante lancée par un de nos collègues de l’UCL: la description d’une recherche en vidéo.
Mais bien sur, on va bientôt aller beaucoup plus loin. On peut imaginer la mise en vidéo des expériences elles-mêmes, de la réflexion scientifique, de l’élaboration des protocoles de travail, bref, un véritable suivi de l’aventure scientifique et une manière plus directe, plus « crue » de communiquer le cheminement intellectuel et pratique de la Recherche. Des blogs apparaissent déjà au sein des réseaux de chercheurs et dans le domaine de la vulgarisation.

On n’ose imaginer les perspectives de communication scientifique qu’apporte un tel outil, le contact infiniment plus proche avec le chercheur et son travail, le dialogue et la confrontation des résultats en temps réel, la visualisation par tous de l’expérimentation même, avant la lecture de la relation aseptisée qu’en fait la publication au sens classique du terme: l’article sur papier.
Au moment où on se lance dans le podcasting pour les enseignements — l’expérience est tentée à l’ULg et va se développer considérablement — pourquoi pas en Recherche également? La publication de podcasts et de videocasts par le Museum of Science de Boston en donne déjà un parfum intéressant, de même que le vidéogramme sur l’évolution de l’American Association for the Advancement of Science.

Le rôle du site web « REFLEXIONS » de l’ULg sera proche de celui-là. Il mettra les chercheurs et leur recherche en évidence et contiendra des démonstrations filmées bien plus informatives, dans certains domaines, que l’information « papier » qui, même assortie de photos ou de schémas, reste incomplète à l’heure de la vidéo.

Mais à côté de ces magazines « policés » de synthèse, on verra aussi se développer des « griffonnages » en vidéo, des billets filmés que pourront diffuser les chercheurs pour partager entre eux les « trucs » de laboratoire ou la progression de leurs travaux et ainsi inventer une toute nouvelle forme de communication en matière de recherche.

Toutes ces approches nouvelles vont secouer sérieusement le monde des chercheurs. On objectera que le peer reviewing doit rester présent et on aura raison, on regrettera les facteurs d’impact et on aura tort. Mais quoi qu’il en soit, qu’on aime ou non, qu’on soit aventureux ou nostalgique, on n’aura bientôt d’autre choix que celui de s’adapter aux nouveaux moyens de communication, sous peine de s’enterrer dans un immobilisme poussiéreux et obsolète et de perdre pied dans la déferlante médiatique.

Préparons-nous au changement. Vite.

26 lauréats américains du Prix Nobel écrivent une lettre ouverte au Sénat des Etats-Unis en faveur de l’Open Access.

Il s’agit de: Peter Agre, Chimie, 2003; Sidney Altman, Chimie, 1989; Paul Berg, Chimie, 1980; Michael Bishop, Médecine, 1989; Baruch Blumberg, Médecine, 1976; Gunter Blobel, Médecine, 1999; Paul Boyer, Chimie, 1997; Sydney Brenner, Médecine, 2002; Johann Deisenhofer, Chimie, 1988; Edmond Fischer, Médecine, 1992; Paul Greengard, Médecine, 2000; Leland Hartwell, Médecine, 2001; Robert Horvitz, Médecine, 2002; Eric Kandel, Médecine, 2000; Arthur Kornberg, Médecine, 1959; Harold Kroto, Chimie, 1996; Roderick MacKinnon, Chimie, 2003; Kary Mullis, Chimie, 1993; Ferid Murad, Médecine, 1998; Joseph Murray, Médecine, 1990; Marshall Nirenberg, Médecine, 1968; Stanley Prusiner, Médecine, 1997; Richard Roberts, Médecine, 1993; Hamilton Smith, Médecine, 1978; Harold Varmus, Médecine, 1989 et James Watson, Médecine, 1962.

Ils constatent qu’aujourd’hui, lorsqu’on recherche sur l’Internet les possibilités de traitement du cancer du sein, par exemple, on en trouve beaucoup, mais pas ceux qui sont déduits des recherches de qualité revues par des pairs car celles-ci demeurent inaccessibles sauf à en payer le prix fort.

Ils demandent que les résultats des recherches financées par les NIH (National Institutes of Health) puissent être librement accessibles pour qu’on puisse en tirer le fruit, voire les prolonger et ainsi leur donner le maximum d’impact afin de faire profiter au mieux la collectivité de son investissement dans la science pour le bien public. L’attitude des NIH en cette matière est d’encourager le dépôt institutionnel dans leur digithèque, PubMed Central. Les signataires de cet appel demandent que les NIH passent à une politique de dépôt obligatoire, seul moyen d’atteindre le résultat espéré.

Happy birthday, Mr PPt !

Voici déjà 20 ans que PowerPoint a envahi le monde de la recherche et de l’enseignement.
Beaucoup l’ont dit et plus encore le disent aujourd’hui: les présentations illustrées par ce mode de projection peuvent être la meilleure et la pire des choses.

En réalité, le logiciel n’y est pour rien. Même si son homologue plus jeune chez Apple, Keynote, est considérablement plus performant et plus convivial, PowerPoint a le mérite d’avoir été le premier à se développer — PowerPoint 1.0, par Robert Gaskins en 1987 pour Apple Macintosh, ça se reconnaît ;-) — et, après son acquisition par Microsoft la même année pour 14 millions de dollars, il est devenu rapidement le standard indétrônable pour les présentations illustrées. Et il renferme suffisamment de caractéristiques utiles pour remplir son rôle d’aide aux présentations.

Non, le logiciel n’y est pour rien. La faute est à l’utilisateur qui, trop souvent, s’en sert en dépit du bon sens, noyant l’auditeur sous une pléthore de textes ou projetant des textes différents de son discours, ou encore les deux à la fois!
PowerPoint a été pensé en tant qu’appui, remplaçant les bonnes vieilles diapositives, tant pour les images que pour le texte. Les dérapages datent donc déjà de cette époque-là. La facilité et la quasi-instantanéité de l’informatique n’ont fait qu’amplifier les choses. On peut même changer ses présentations juste avant de commencer, voire même pendant l’exposé!
Le maître-mot, en matière de communication scientifique ou d’enseignement, est la sobriété. Les projections visent à illustrer le propos par des images, schémas, photos ou même films, depuis que les mémoires des ordinateurs portables le permettent. Elles ne doivent pas trop servir d’aide-mémoire à l’orateur et encore moins être constituées de textes à lire in extenso.

Les écueils ont été souvent décrits (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7).
« Donner des gadgets aux professeurs sans formation adéquate peut faire plus de mal que de bien dans la classe! » disent les étudiants dans Chronicle of Higher Education.

Certes, d’aucuns diront que rien ne vaut la bonne vieille craie et le tableau noir. Et ils ont sans doute raison. Les schémas complexes passent trop vite en projection et ne sont pas vraiment retenus, même s’ils sont compris sur le moment. C’est dans la combinaison de tous les moyens, employés avec modération et habilement adaptés, que réside le secret de la bonne communication.

Tout s’apprend

L’exemple du PowerPoint, aussi universel soit-il, est anecdotique mais il illustre (sans jeu de mots!) parfaitement le souci que l’on doit garder présent à l’esprit lorsque l’on enseigne. De nombreux autres aspects de l’enseignement (cours oral, travaux pratiques, répétitions, séminaires, groupes de travail, évaluation des « enseignés » donc examens sous toutes leurs formes, etc.) sont trop souvent laissés à l’improvisation et, pire, à la certitude de savoir bien faire, de savoir tout faire bien. Tout s’apprend, et il n’y a pas de honte à cela. Les techniques évoluent, la réceptivité des étudiants et leur relation aux études aussi. On peut retirer ce que l’on veut des formations et informations aujourd’hui disponibles, mais on ne peut s’en désintéresser totalement. Celles qu’organise l’ULg, et l’IFRES (Institut de Formation et de Recherche en Enseignement Supérieur) en particulier, constituent une opportunité à saisir, un service rendu aux encadrants, de quelque niveau qu’ils soient.

C’est pourquoi notre Conseil d’Administration a, le 13 juin dernier, décidé à l’unanimité d’approuver l’organisation par l’IFRES d’un programme structuré visant à une meilleure formation des étudiants de l’Université de Liège à travers trois axes :
1. une offre de formation pédagogique diversifiée pour les encadrants;
2. le développement d’initiatives pédagogiques et de recherches dans le domaine de la pédagogie de l’enseignement supérieur en collaboration étroite avec les Facultés;
3. l’adoption par l’ULg du paradigme de la formation orientée vers le développement de compétences.

Dans la foulée, le C.A. a également décidé de s’inscrire immédiatement dans cette dynamique et pour cela, d’approuver les principes suivants:
1. les nouveaux assistants seront tenus de suivre une formation pédagogique de base (10 demi-journées) qui sera une des conditions de l’éventuel renouvellement de leur mandat;
2. cette formation de base et la poursuite de cette formation, seront vivement recommandées aux assistants en cours de deuxième ou de troisième mandat, aux didacticiens (logisticiens affectés à l’enseignement), ainsi qu’aux premiers assistants et chefs de travaux;
3. s’ils ne l’ont déjà suivie, les nouveaux chargés de cours seront également tenus de suivre la formation. S’ils l’ont déjà suivie, ils seront encouragés à la poursuivre.
Par ailleurs, l’expérience antérieure de chacun sera valorisée dans ce contexte.

De façon plus générale, il sera vivement recommandé à tous les enseignants en fonction de profiter de l’opportunité qui leur est offerte de pouvoir bénéficier de ces formations qui seront considérées comme un élément positif de leur curriculum et constitueront un atout lors des évaluations diverses auxquelles ils sont soumis au cours de leur carrière.

D’aucuns ne manqueront pas de s’offusquer du caractère coercitif de ces mesures, en tout cas à l’égard des nouveau-venus. Je pense au contraire que la formule utilisée, faisant appel à l’expérience et au vécu de chacun, donc très participative, trouvera un écho positif et que ceux qui y auront goûté reviendront, au-delà même de ce qui leur est demandé.

Les objectifs de l’IFRES, et du Centre de Didactique supérieure en particulier, sont très clairs:
- informer les encadrants de première année sur les structures d’aide à la réussite des étudiants et les cellules d’appui aux encadrants en matière de pédagogie universitaire,
- valoriser les initiatives innovantes prises en première année des différents cursus,
- favoriser une réflexion commune et un échange de bonnes pratiques entre les encadrants,
- aider ces derniers dans leurs réalisations concrètes.

En fait, nous sommes intimement convaincus que personne, dans une université moderne et dynamique, ne peut se satisfaire de la conviction qu’il ou elle peut avoir de bien faire son métier, sans l’avoir appris autrement que par l’exemple de ses maîtres et sans l’avoir fait vérifier. Le métier d’enseignant à l’université a beau être un métier unique, par sa nature même, combinant harmonieusement enseignement et recherche, il n’échappe cependant pas à la règle qui prévaut pour toutes les autres professions aujourd’hui: apprentissage et évaluation.

A propose de mon billet du 24 mars, Simone Jérôme attire mon attention sur la dérobade du Conseil de l’Europe (présidé par le sénateur belge Luc Van Den Brande !) concernant l’offensive créationniste.
Inquiétant.

Hier, l’Association Canadienne des Bibliothèques (CLA) annonçait son passage à l’Open Access, mettant ainsi en accès libre pratiquement toute sa propriété intellectuelle digitalisée. L’accès sera immédiat pour l’ensemble des publications de la CLA (à l’exception de Feliciter (durée de l’embargo: 1 numéro) et des monographies. La politique d’embargo sera revue après une année. Les monographies seront examinées au cas par cas. La CLA encourage ses membres à auto-archiver leurs publications dans des dépôts institutionnels (l’équivalent de notre Digithèque ULg) ou disciplinaires (sociétés savantes). La CLA s’engage également à veiller à la conservation par les auteurs de leurs droits, en encourageant le « Creative Commons licensing » ou les accords editeur-auteur qui promeuvent l’accès libre.

Pour rappel, nous aurons le plaisir de présenter la Digithèque ULg à toute la communauté universitaire le jeudi 5 juillet de 12 h 30 à 13 h 30 aux amphithéâtres de l’Europe (salle 204).

En effet, sur ma proposition, le Conseil d’Administration du 23 mai dernier décidait de créer la Digithèque ULg. Elle assurera deux fonctions.
- La première consistera en une bibliographie institutionnelle qui deviendra désormais la liste officielle des publications de chaque membre de l’ULg depuis 2002. Elle sera utilisée pour toutes leurs candidatures officielles à des postes ou promotions au sein de l’ULg, pour les candidats internes, évidemment. Elle constituera également un inventaire précieux des publications de l’Université, des ses Facultés ainsi que de ses Départements et Centres de recherche.
- La deuxième sera un dépôt institutionnel Open Access où l’on trouvera la version électronique intégrale des articles publiés par les membres de l’ULg depuis 2002, selon le principe de l’Immediate-Deposit/Optional-Access (ID/OA) déjà décrit dans ces pages. Ce dépôt donnera à nos publications une diffusion extraordinairement large, par son référençage sur les grands moteurs de recherche du web ainsi que sur les moteurs de recherche spécifiques des publications scientifiques.

Au passage, j’en profite pour remercier et féliciter toute l’équipe du Réseau des Bibliothèques de l’ULg qui se consacre depuis près de deux ans à ce projet, en plus des tâches qui lui sont normalement confiées, et qui a abouti à ce remarquable résultat.

A ceux qui penseront qu’il s’agit là d’une « tracasserie administrative de plus », je répondrai qu’il n’en est rien et que cette initiative permettra une bien meilleure visibilité de notre Institution sur le plan de sa production scientifique, visibilité dont chacun bénéficiera, bien entendu. En effet, on ne peut, jusqu’aujourd’hui, que déplorer le peu d’information que notre Université — et elle n’est pas la seule — rend aisément accessible à propos d’une de ses missions essentielles, la production du savoir.

Rendez-vous donc aux membres de l’ULg, jeudi à 12h30, pour en apprendre plus sur les nombreux avantages et caractéristiques de ce nouvel outil au service de tous et qui place notre Université dans le peloton de tête mondial (22 universités dans le monde à ce jour — si on compte l’Université de Californie pour une seule — dont 14 en Europe) en cette matière.

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