Monseigneur,
Il y a 80 ans exactement, dans cette même halle, à l’occasion du 110e anniversaire des usines Cockerill, votre arrière grand-père, le roi Albert 1er, prononçait un discours retentissant, passé dans l’histoire sous le nom de « Discours de Seraing ».
Il s’agit d’un des plus beaux plaidoyers qui aient été prononcés à la gloire des chercheurs et de la science, un plaidoyer qui ne fut pas seulement un discours, pas seulement des paroles indiquant une ferme volonté, mais aussi un véritable acte fondateur pour la science moderne en Belgique, puisqu’il fut suivi d’effets considérables.
Monseigneur, le soutien de Votre Famille à la science et aux chercheurs est une constante.
• Le 26 novembre 1927 au Palais des Académies, le roi Albert 1er donna suite à son discours de Seraing en participant activement à la séance qui lança les contours du Fonds National de la Recherche scientifique, le FNRS, créé officiellement le 27 avril 1928.
• En octobre 1937, le roi Léopold III assista aux cérémonies du 10e anniversaire du Discours de Seraing.
• Le Roi Baudouin, accompagné de la Reine Elisabeth, fit de même en 1952 pour le 25e anniversaire.
• En 1978, pour les 50 ans du FNRS, le Roi Baudouin et la Reine Fabiola reçurent au palais de Laeken plusieurs centaines de membres et de mandataires du FNRS.
A cette occasion, le Roi prononça un discours remarquable. J’en cite ce bref extrait :
« Notre richesse en hommes et en femmes courageux et compétents demeure notre force principale. Dans cette perspective, l’intelligence et l’imagination de nos chercheurs sont un de nos maître-atouts. Il s’impose de les valoriser au mieux, en évitant la dispersion comme les gaspillages de forces et d’argent. »
• Depuis 2005, le Roi Albert II a pris pour habitude d’emmener avec lui, lors de ses voyages d’Etat, les recteurs des universités complètes, marquant par là sa conviction qu’aux côtés des entreprises qu’il est fier de présenter à ses interlocuteurs internationaux, les universités ont leur place.
Monseigneur, Votre présence parmi nous ce matin est une nouvelle démonstration, s’il en était encore nécessaire, de l’intérêt de la Famille Royale pour la science, et de l’attachement indéfectible qu’elle porte à la cause de nos chercheurs. Tous ceux qui sont impliqués dans la recherche, comme tous ceux qui ont conscience de son importance pour l’avenir et la qualité de notre vie en société Vous en savent gré.
* * *
Monseigneur,
Madame la Ministre, vice-présidente de la Communauté française,
Monsieur le Ministre,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Monsieur le Président de la Cour Constitutionnelle,
Général,
Monsieur le Commandant de la Circonscription militaire pour la Région wallonne,
Monsieur le Gouverneur,
Madame le Gouverneur,
Monsieur le Commandant militaire de la Province de Liège,
Monsieur le Président du Service Public de Programmation de la Politique Scientifique,
Monsieur le Recteur, Président du FNRS,
Messieurs les Recteurs,
Messieurs les Administrateurs d’Universités,
Madame le Procureur du Roi,
Monsieur le Bourgmestre,
Monseigneur l’Evêque de Liège,
Monsieur le Sénateur,
Madame et Messieurs les Députés fédéraux et régionaux,
Madame la Députée européenne,
Mesdames et Messieurs les Bourgmestres,
Mesdames et Messieurs les représentants des corps diplomatique et consulaire,
Mesdames et Messieurs les Hauts Magistrats,
Mesdames et Messieurs les Hauts fonctionnaires,
Mesdames et Messieurs les représentants des Universités et des Hautes Ecoles,
Mesdames et Messieurs les Secrétaires généraux et Secrétaires généraux honoraires du FNRS et du FWO,
Monsieur le Vice-Recteur,
Monsieur l’Administrateur,
Madame la Directrice générale,
Messieurs les Doyens,
Mesdames et Messieurs les Professeurs,
Mesdames et Messieurs les chefs d’entreprises et représentants des fédérations d’entreprises,
Mesdames et Messieurs, en vos titres et qualités,
Le « Discours de Seraing » que nous commémorons aujourd’hui fut donc à l’origine de la création du Fonds National de la Recherche Scientifique, le FNRS et, quelques décennies plus tard, du National Fonds voor Wetenschappelijk Onderzoek, le NFWO.
Tous ceux qui s’intéressent à la science en Belgique connaissent le tribut que l’on doit à cette vénérable institution, véritable épine dorsale de la recherche scientifique fondamentale dans notre pays. Nombreux parmi nous aujourd’hui travaillent ou ont travaillé au FNRS, comme chercheurs temporaires ou permanents, ou comme membres d’une commission scientifique, et tous nous savons que, sans le FNRS, il n’y aurait pratiquement pas de recherche fondamentale digne de ce nom dans ce pays.
Le Discours de Seraing prononcé le 1er octobre 1927 par le roi Albert 1er a non seulement donné l’impulsion au FNRS mais il est à l’origine d’une véritable prise de conscience de l’urgence d’un investissement massif dans l’acquisition et la production du savoir afin d’assurer l’avenir de la Nation.
Chaque année, l’opération Télévie menée en partenariat avec RTL-TVi donne une visibilité maximale au FNRS, une institution qui, tout le reste de l’année, se veut pourtant d’une discrétion exemplaire.
Le Discours de Seraing n’est plus guère connu. Longtemps l’une des phrases marquantes de ce discours fut reproduite en grandes lettres sur un mur de l’un des instituts de la faculté des Sciences appliquées de l’Université de Liège au Val Benoît. Je la cite : « Le sort des nations qui négligeront la science et les savants est marqué pour la décadence ». Mais le lierre a envahi ce mur aujourd’hui et l’Université a déménagé sa faculté d’ingénieurs vers le domaine du Sart Tilman. Les traces se perdent et la végétation envahit les souvenirs.
C’est la première raison pour l’Université de Liège de commémorer les 80 ans de ce discours exceptionnel.
La deuxième raison, liée à la première, est que les paroles du roi Albert 1er demeurent, encore aujourd’hui, parfaitement contemporaines. Rien n’est à retirer dans ce texte, tout reste d’une surprenante modernité, de sorte que ce plaidoyer de l’époque reste de nos jours la plus belle référence pour tout discours politique sur la science.
Mais revenons aux événements de 1927. Le 1er octobre, c’est la fête à Seraing. Les usines Cockerill, fondées en 1817, célèbrent leur 110e anniversaire. En 1917, on était en pleine guerre et il n’avait pas été possible de fêter le centenaire. La séance académique dans cette halle en présence du Souverain constitue le point d’orgue de la journée. Le Roi y prononcera son fameux discours. Je ne vais pas le citer dans son intégralité mais seulement quelques passages choisis. Observez combien ils sont actuels :
« La science moderne ouvre des perspectives nouvelles et presqu’infinies à la technique. C’est dans les laboratoires de recherches que s’élaborent les rudiments de l’industrie future, et cependant, l’on ne peut se défendre de quelque inquiétude lorsque l’on constate la pénurie de moyens matériels dont les hommes de science disposent aujourd’hui chez nous pour poursuivre leurs études et leurs travaux. »
« Le public ne comprend pas assez, chez nous, que la science pure est la condition indispensable de la science appliquée »
Et la conclusion du discours :
« Nous pouvons avoir foi dans nos destinées, une nation libre comme la nôtre écrit elle-même son histoire. Notre passé peut répondre de ce qu’elle sera dans l’avenir. Notre ardeur au travail restera la grande richesse du pays. Les initiatives de nos industriels et de nos financiers, la science de nos ingénieurs, l’habileté de nos ouvriers viendront à bout des obstacles. »
Il est bien entendu que si le discours royal a pu bénéficier immédiatement d’un impact aussi considérable, c’est parce qu’il répondait très exactement à des préoccupations profondes de l’époque, et d’abord à celles des milieux économiques. Au sein du Comité Central Industriel (l’ancêtre de la FEB), on sait que la Belgique, pays qui épuise ses maigres ressources naturelles, ne peut maintenir son rang que par l’innovation.
Aux Etats-Unis et ailleurs en Europe, de puissants groupes chimiques ou électriques se forment et se dotent de laboratoires industriels performants. Des liens plus étroits se tissent entre la recherche scientifique et le développement économique. Mais en Belgique, cette prise de conscience tarde à venir, et cela inquiète le monde industriel.
Des préoccupations se font jour aussi dans les cénacles académiques, car la guerre a mis à mal les structures scientifiques en place depuis la fin du 19e siècle ; le conflit a aussi brisé la vie de nombreux scientifiques.
Als antwoord op die bezorgdheden, s laten Albert de Eerste en verschillende personages uit z’n entourage, zoals Emile Franqui en Ernest Solvay, een moderne visie schijnen s op de rol van de wetenschap in de maatschappij.
Het is net deze visie s die werd vertaald in de toespraak van Seraing s en in het Nationaal Fonds voor Wetenschappelijk Onderzoek, s dat nog geen zeven maanden later s zal worden opgericht. Deze visie houdt een nuttige, patriottische (om België op het voorplan te brengen), sociale (om de meest begaafden s de kans te bieden s hun talenten te ontplooien) en vreedzame wetenschap voor ogen (wetenschap is immers de motor van de samenwerking tussen volkeren).
De toespraak van Seraing mocht op een immense golf enthousiasme s van het volk s voor de wetenschap rekenen s en bracht een ongeziene som geld s op die volledig aan de steun s voor het fundamentele wetenschappelijke onderzoek s zou worden besteed.
[Face à ces préoccupations, Albert 1er et plusieurs personnes dans son entourage, dont on doit citer Emile Franqui et Ernest Solvay, apportent une vision moderne du rôle de la science dans la société.
C’est cette vision qui est traduite dans le Discours de Seraing et dans le FNRS qui sera créé quelques mois plus tard à peine. Cette vision, c’est celle d’une science utile, patriotique (pour ramener la Belgique au premier rang), sociale (pour permettre aux plus doués de donner pleine mesure à leur talent) et pacifique (car la science doit alimenter la coopération entre les peuples). Le Discours de Seraing fut salué par une immense vague d’enthousiasme populaire en faveur de la science et il permit de récolter une somme inouïe qui allait être consacrée totalement au soutien à la recherche scientifique fondamentale.]
Entre le discours et la création officielle du FNRS, le 27 avril 1928, il ne s’écoula que sept mois. Et dès le milieu de l’année 1928, après des appels aux dons relayés dans toute la presse, quotidiennement à la radio, sur des affiches, sur des timbres, … c’est une somme de 112 millions de francs de l’époque qui fut réunie. Le premier don (de 25 millions !) fut celui de la famille Solvay. Une solide impulsion qui donne la mesure de l’émotion suscitée par Albert 1er dans l’opinion. On compte parmi les donateurs une foule d’associations, de groupements scolaires, des particuliers aussi, jusqu’à une dame qui fera don d’un franc ! On note également une mobilisation très forte des milieux industriels et financiers.
Zo s luidt de toespraak van Seraing s op een nooit geziene manier s het begin in s van een unieke instelling waaraan alle wetenschapslui van dit land s tot op vandaag heel wat te danken hebben. Dankzij het FNRS-NFWO heeft België grootschalige researchprogramma’s kunnen voeren s en heeft het s zijn onderzoekers in grote wetenschappelijke netwerken s over de hele wereld s kunnen inschakelen. Ondanks de perikelen van een land dat naar zichzelf op zoek is s en ondanks de verdeeldheid s is het FNRS-NFWO, op vandaag het FNRS en het FWO, s nooit van zijn beginselen afgeweken: s een keurkorps van vorsers vormen s dat in absolute vrijheid s onderzoek kan voeren.
In het huis in de Egmontstraat leeft de geest van Seraing sterker dan ooit te voren !
[Ainsi le Discours de Seraing marque-t-il — et de quelle manière ! — les débuts d’une formidable institution à laquelle tous les scientifiques de ce pays doivent encore tant et tant aujourd’hui. C’est grâce au FNRS-NFWO que la Belgique a pu mener des programmes scientifiques d’envergure et insérer ses chercheurs dans les grands réseaux scientifiques planétaires. Malgré les vicissitudes d’un pays qui se cherche, malgré les divisions, le FNRS-NFWO, aujourd'hui devenus le FNRS et le FWO, ont maintenu le cap sans jamais déroger à leurs principes fondateurs : former un corps d’élite de chercheurs totalement libres de chercher.
L’esprit de Seraing demeure plus que jamais vivace dans la maison de la rue d’Egmont !]
Je l’ai dit en introduction, le Discours de Seraing résonne aujourd’hui encore d’une étonnante modernité. Mais entre passé et présent, comment s’inscrit-il dans les enjeux actuels de la science dans notre pays ?
On pourrait penser qu’il est dommage, regrettable même, que ce vibrant appel à l’encouragement de la Science et des chercheurs — des savants comme on disait alors — ait conservé une telle actualité. Certains pourraient même s’en offusquer.
Mais non, ce n’est pas comme cela qu’il faut le voir. L’appel du Roi est universel, dans le temps comme dans l’espace, et il restera toujours, j’espère, d’actualité. Il devra toujours être redit et martelé car jamais l’Humanité ne devra se reposer sur ses lauriers, jamais elle n’aura fini d’accomplir son cheminement vers le savoir et la compréhension du monde qui l’entoure, voire d’elle-même. Croire que la prise de conscience que ce discours a déclenchée en son temps pouvait régler définitivement le souci du financement de la recherche fondamentale serait d’une grande naïveté. Ce serait aussi candide que de croire que la science répondra un jour à toutes les questions. La science ne fait que reculer les limites de la connaissance mais elle ne doit jamais cesser de pouvoir le faire.
“Rien ne m’est sûr que la chose incertaine” disait Montaigne.
Aujourd’hui, on peut certainement dire que le message du Roi: « C’est dans les laboratoires de recherches que s’élaborent les rudiments de l’industrie future » a été entendu et que chacun en a pris la mesure, même si on n’en a pas encore tiré toutes les conséquences. Il est cependant incontestable que la prise de conscience de cette filiation directe entre la recherche et l’industrie a fait aujourd’hui son chemin dans les esprits. Le « Plan Marshall » de la Région Wallonne en est un exemple criant. En associant, par principe préalable, les universités et les entreprises pour la mise en œuvre de projets de recherche, il met en pratique ce souhait d’un lien fort proclamé par le Roi et il tend à calmer l’inquiétude exprimée dans le Discours royal quant à « la pénurie de moyens matériels dont les hommes de science disposent aujourd’hui chez nous pour poursuivre leurs études et leurs travaux ».
De Koning zegt: s « Wie vandaag niet vooruitgaat, s gaat achteruit. Ik ben ervan overtuigd s dat de industriële elite die naar me luistert s dit perfect begrijpt. Ik vraag aan al wie deel van die elite uitmaakt, s om vaak aan onze Universiteiten, gespecialiseerde scholen en laboratoria te denken. »
Zo stelt de Koning voor s om de banden tussen wetenschap en industrie aan te halen, s een concept dat in vele domeinen s zal worden toegepast. Kort na de oorlog s zien we hoe de eerste echte « spin off » bedrijven worden opgericht. Het bekendste voorbeeld is het bedrijf R.I.T. (Recherche et Industrie Thérapeutique), dat Piet De Somer vanuit de Universiteit van Leuven heeft opgericht s en dat na opeenvolgende overnames, s uiteindelijk zal uitgroeien tot het bekende GSK-Bio.
Op vandaag s is dit een algemeen verspreid concept s en talrijke mechanismen zijn intussen in het leven geroepen s om die nauwe banden tussen universiteiten en de bedrijfswereld s verder aan te halen.
[« De nos jours, qui n’avance pas, recule. Je suis persuadé que l’élite industrielle qui m’écoute le comprend parfaitement. Je demande à tous ceux qui forment cette élite, de penser souvent à nos Universités, à nos écoles spéciales, à nos laboratoires. » dit le Roi. Il propose ainsi de renforcer les liens entre science et industrie. Et c'est là un concept qui sera d'application dans beaucoup de domaines. Dès après la guerre, on verra les premières véritables sociétés "spin off" se constituer. L'exemple le plus célèbre sera R.I.T. (Recherche et Industrie Thérapeutique) créée à partir de l'Université de Leuven par Piet De Somer et qui, par acquisitions successives, conduira au célèbre GSK-Bio actuel.
Aujourd'hui, cette notion est tout à fait répandue et de nombreux mécanismes ont été crées pour favoriser ces relations étroites entre universités et entreprises.]
La recherche fondamentale et la culture ont ceci en commun qu’elles sont les premières délaissées lorsque les moyens viennent à manquer. En outre, il leur arrive (pas toujours, mais souvent) de coûter cher et donc de devoir se justifier. Or, ni la recherche fondamentale ni la culture en général ne trouvent de justification qui satisfasse les esprits trop rationnels, trop pragmatiques, trop terre-à-terre, trop peu curieux. Certes, certaines recherches fondamentales peuvent, c’est évident, déboucher sur des applications et on a souvent utilisé cet argument pour obtenir des financements. Il est d’ailleurs intéressant de noter que la recherche fondamentale la mieux subventionnée est précisément celle qui peut se prévaloir d’éventuelles applications dans le domaine médical. Mais il est aussi des domaines où la recherche — une recherche qui vise tout simplement la pure compréhension des choses — ne permet pas de prévoir l’émergence d’applications utiles. De deux choses l’une: ou ces applications apparaîtront un jour et les exemples sont légion, ou ils n’apparaîtront jamais mais les chances pour que cette recherche-là en alimente d’autres sont très grandes et, quoi qu’il en soit, les technologies développées dans leur cadre permettront d’autres développements applicables. Là aussi, les exemples sont nombreux.
Il existe une contradiction dans les propos que l’on tient sur la science. Dans son discours, le Roi disait, à juste titre: « Le public ne comprend pas assez, chez nous, que la science pure est la condition indispensable de la science appliquée ». On n’insistera jamais assez sur ce point. Mais en prenant cette affirmation à la lettre, on finit par avoir plus de considération pour la recherche qui vise à produire et rapporter, que pour celle qui fait progresser le savoir. L’engouement des jeunes chercheurs pour la recherche appliquée est une excellente chose, mais il ne faut pas qu’elle finisse par éteindre la soif de comprendre en amont, sous peine de tarir la source. Le combat du FNRS pour une recherche de base reste primordial et mérite qu’on le défende. En cela, le discours royal reste d’une lucidité remarquable.
Monseigneur, Mesdames, messieurs,
Il nous a semblé utile de commémorer ce moment historique, 80 ans plus tard, jour pour jour, et c’est très émouvant pour moi de le faire à l’endroit-même où le Roi Albert 1er avait ainsi galvanisé tout un peuple au profit d’une cause qui reste, aujourd’hui, plus défendable que jamais.
Nous avons voulu marquer l’événement par la réalisation d’une œuvre qui resterait pour témoigner de ce regard posé sur le passé, sur le présent et sur l’avenir. Nous avons donc co-produit, avec la société IPEP et la RTBF, un film qu’a réalisé Bernard Balteau, « La recherche, notre avenir », que nous allons vous présenter maintenant en avant première. C’est Bernard Balteau lui-même qui va vous le présenter, mais auparavant, nous entendrons un extrait d’un air qui fut interprété ici-même il y a 80 ans et qui s’intitule « Chant de Fête ».
Mesdames, Messieurs, Marc Tisson, accompagné au piano par Daniel Thonnard.
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FILM
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Monseigneur, Mesdames, Messieurs,
Je tiens à féliciter Bernard Balteau et son équipe pour ce film remarquablement réalisé, qui restera à la fois une trace historique de 80 ans de recherche en Belgique et un superbe plaidoyer pour les chercheurs. J’espère qu’il sera vu et apprécié par de très nombreux téléspectateurs prochainement.
Avant de vous convier à prendre ensemble le verre de l’amitié et de le lever à l’avenir de la science et de la recherche chez nous, dans nos laboratoires et dans nos entreprises, je terminerai par une autre citation du Roi Albert 1er, elle aussi d’une très grande actualité : « Des efforts considérables et soutenus, des initiatives multiples s’imposent, si nous voulons — et nous devons le vouloir — maintenir notre rang et notre réputation. De nos jours, qui n’avance pas recule. Je suis persuadé que l’élite industrielle qui m’écoute le comprend parfaitement. Je demande à tous ceux qui forment cette élite, de penser souvent à nos universités, à nos écoles spéciales, à nos laboratoires. Le champ est largement ouvert, dans ce domaine, à l’initiative privée. Il faut que nous trouvions tous ensemble les moyens pratiques de promouvoir la science et d’encourager les chercheurs et les savants ».
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Mesdames, Messieurs,
J’aimerais, en terminant, remercier celles et ceux qui ont rendu possible l’événement d’aujourd’hui:
• Le FNRS ainsi que la Ministre de l’Enseignement supérieur de la Recherche pour leur soutien financier,
• M. Bernard Serin pour la mise à disposition de la Halle et le staff technique de CMI qui a l’a aménagée afin de la rendre accessible ce matin,
• Brigitte Coppens, responsable de la Communication de CMI,
• Robert Halleux et le Centre d’Histoire des Sciences et des Techniques pour la documentation et la précision historique et la mise à disposition des archives pour l’exposition,
• Les comédiens du Théâtre Universitaire, pour l’accueil qu’ils nous ont réservé dans divers rôles et pour leur participation au film,
• Philippe Heroufosse , régisseur du TURLg pour la coordination technique,
• La RTBF et la maison de production IPEP,
• Les Editions ULg pour la reliure des ouvrages,
• M. Marc Tisson, baryton-basse, Daniel Thonnard, pianiste, et le Chœur universitaire, société royale, sous la direction de Patrick Wilwertz.
• L’Administration des Ressources Immobilières de l’ULg pour la décoration,
• Toute l’équipe des Relations extérieures de l’ULg pour la préparation et la mise en place de cette cérémonie ainsi que la remarquable qualité qu’ils assurent à la conversion de mes idées les plus saugrenues en une très belle réalité !
Je vous remercie tous pour votre présence, témoignage de votre soutien à la recherche, et avant de vous convier à la réception organisée à votre intention, j’aurai le plaisir et l’honneur de remettre à S.A.R. le Prince Philippe un exemplaire de prestige du livre du Professeur Robert Halleux, directeur de recherches au FNRS et membre de l’Institut, et de Geneviève Xhayet, docteur en Histoire et chercheur à l’ULg, un ouvrage intitulé « La Liberté de Chercher – Histoire du Fonds National de la Recherche Scientifique », publié aux Editions de l’Université de Liège et luxueusement relié par les soins de l’éditeur.