ven 13 juil 2007
26 lauréats américains du Prix Nobel écrivent une lettre ouverte au Sénat des Etats-Unis en faveur de l’Open Access.
Il s’agit de: Peter Agre, Chimie, 2003; Sidney Altman, Chimie, 1989; Paul Berg, Chimie, 1980; Michael Bishop, Médecine, 1989; Baruch Blumberg, Médecine, 1976; Gunter Blobel, Médecine, 1999; Paul Boyer, Chimie, 1997; Sydney Brenner, Médecine, 2002; Johann Deisenhofer, Chimie, 1988; Edmond Fischer, Médecine, 1992; Paul Greengard, Médecine, 2000; Leland Hartwell, Médecine, 2001; Robert Horvitz, Médecine, 2002; Eric Kandel, Médecine, 2000; Arthur Kornberg, Médecine, 1959; Harold Kroto, Chimie, 1996; Roderick MacKinnon, Chimie, 2003; Kary Mullis, Chimie, 1993; Ferid Murad, Médecine, 1998; Joseph Murray, Médecine, 1990; Marshall Nirenberg, Médecine, 1968; Stanley Prusiner, Médecine, 1997; Richard Roberts, Médecine, 1993; Hamilton Smith, Médecine, 1978; Harold Varmus, Médecine, 1989 et James Watson, Médecine, 1962.
Ils constatent qu’aujourd’hui, lorsqu’on recherche sur l’Internet les possibilités de traitement du cancer du sein, par exemple, on en trouve beaucoup, mais pas ceux qui sont déduits des recherches de qualité revues par des pairs car celles-ci demeurent inaccessibles sauf à en payer le prix fort.
Ils demandent que les résultats des recherches financées par les NIH (National Institutes of Health) puissent être librement accessibles pour qu’on puisse en tirer le fruit, voire les prolonger et ainsi leur donner le maximum d’impact afin de faire profiter au mieux la collectivité de son investissement dans la science pour le bien public. L’attitude des NIH en cette matière est d’encourager le dépôt institutionnel dans leur digithèque, PubMed Central. Les signataires de cet appel demandent que les NIH passent à une politique de dépôt obligatoire, seul moyen d’atteindre le résultat espéré.
« If you are a researcher and minded to complain about the absence of OA, please don’t waste keystrokes demonizing publishers like Elsevier, or signing pious declarations, statements, manifestos, or boycott-threats: Direct your keystrokes instead toward the self-archiving of your own articles in your own Institutional Repository! »
Stevan Harnad, on his blog
Commentaire de Bernard Rentier, le 19 juil 2007 à 12:30Pape auto-proclamé de l’OA, Stevan Harnad m’a toujours semblé très (trop ?) respectueux vis-à-vis de l’édition commerciale dont la vision ultra-libérale du maximum profit, il peut dire ce qu’il veut, est à la base de la situation actuelle et naturellement de la réaction.
Commentaire de Simone Jérôme, le 11 sept 2007 à 16:10Je ne vais pas lui faire l’injure de le croire leur allié. Je pense plutôt que, issu des sciences humaines, il ne comprend pas bien ce que représente la littérature scientifique dans d’autres domaines. Pour lui, l’auteur est au centre du processus, l’auto-archivage résout le problème. Dans les sciences, l’important est la trace et l’édifice se construit, article après article et c’est l’ensemble qui doit être accessible, pas la contribution individuelle, pour importante qu’elle soit.
Ce n’est pas un hasard si les signataires de l’appel viennent tous de la chimie et de la médecine. Aucun physicien par contre. Les grandes associations professionnelles en physique ont développé une politique favorable au chercheur et donc à l’OA dès les débuts de celui-ci. Par contre, en chimie, l’American Chemical Society développe une politique très restrictive proche de celle des éditeurs commerciaux et les sociétés européennes ont sabordé leurs publications pour confier leurs intérêts éditoriaux à une firme américaine. Seule la Royal Society of Chemistry a gardé son indépendance. En médecine, la situation est probablement moins tranchée mais on comprend bien les réticences des universités américaines dont les recherches financées très largement par la NSF et le NIH sont publiées dans des revues coûteuses, qu’elles disent européennes (une multinationale ne cherche-t-elle pas à s’affranchir des frontières ?) et qu’elles doivent acheter au prix fort pour pouvoir en prendre connaissance entre elles.
Quoi qu’en dise SH, si certains n’avaient pas dénoncé l’imposture, s’ils n’avaient pas cherché à fédérer les universités et les organismes de financement pour comprendre les enjeux et élaborer des solutions, la situation aurait peu évolué. Du temps et des efforts, il en a fallu et il en faudra encore mais ils ne sont pas gaspillés bien au contraire.