sam 10 mar 2007
La politique de l’ULg en matière d’Open Access
Posté par Bernard Rentier dans Open Access , Recherche5 Commentaires
« Trojan Horses are not to be embraced but to be exposed and resisted ».
Stevan Harnad
Le seul moyen de contrer le Cheval de Troie de l’Open Choice, c’est de rendre obligatoire le dépôt institutionnel, et optionnelle la mise en accès libre. Toutes les publications (il s’agit ici seulement des articles) seront donc enregistrées dans la Digithèque ULg et elles seront mise en OA dès que possible, sur décision de l’auteur et en fonction des contraintes auxquelles il se sera soumis pour publier.
ceci permettra d’emblée et à tout moment, un accès aux métadonnées et informations variées (titre, auteurs, renseignements divers), éventuellement l’abstract si c’est autorisé ainsi que les références bibliographiques complètes. Chaque université est en droit d’exiger ces informations de la part de ses membres et c’est donc la direction que nous prendrons à l’ULg.
Il s’agira donc bien d’une obligation, celle de l’Immediate-Deposit/Optional-Access (ID/OA) prôné par Harnad.
1. Toute publication devra être déposée.
2. L’accès au dépôt institutionnel sera, par défaut, fermé, sauf si l’ouverture est autorisée. En cas de doute, l’accès restera fermé afin de ne pas créer de provocation vis-à-vis des éditeurs. Aucune querelle n’aura donc lieu.
3. Sur le serveur de la Digithèque ULg, un bouton « DEMANDE DE TIRE-A-PART PAR COURRIEL »/ »REQUEST E-PRINT » sera installé et permettra l’envoi individuel, toujours libre de droits, lui.
4. Dès que les conditions seront remplies, l’auteur demandera la mise en OA.
Qu’allons-nous archiver ?
Idéalement, tout article considéré par l’auteur comme en version définitive, après revue par des pairs et accepté pour publication par un éditeur (papier et/ou électronique).
L’auteur enverra cette version électroniquement à la Digithèque ULg en certifiant qu’il en est à ce stade.
Pourquoi rendre l’autoarchivage institutionnel obligatoire ?
Pour maximiser les chances d’accessibilité universelle des travaux de recherche de l’Université, donc leur impact.
Où vaut-il mieux archiver ?
Dans la Digithèque ULg.
Il n’est pas recommandé de le faire dans des dépôts que l’on ne maîtrise pas à l’échelle institutionnelle, même s’il s’agit de dépôts disciplinaires, thématiques, offerts par des organismes finançants ou même nationaux, encore moins dans des dépôts gérés par les éditeurs eux-mêmes. De tels dépôts peuvent être utilisés, mais uniquement si l’article est préalablement versé à la Digithèque ULg, d’où il peut être envoyé vers un dépôt externe.
Quand faut-il archiver ?
Immédiatement dès réception de l’acceptation pour publication par le journal.
Tout délai éventuel ne doit porter que sur la mise en accès libre. Dans ce cas et pendant toute la durée de ce délai, l’article est en « Accès Fermé », seul l’ (les) auteur(s) a (ont) accès à l’article dans la Digithèque ULg.
Dans tous les cas (Accès libre ou fermé), les métadonnées sont immédiatement accessibles à tout navigateur sur l’internet, ce qui permet à chacun, où qu’il soit, de demander un tiré-à-part à l’auteur qui pourra l’envoyer par courriel, éventuellement automatiquement s’il le désire, tant que l’accès libre ne sera pas ouvert.
L’expérience des institutions qui pratiquent cette méthode est que pratiquement 100 % d’auto-archivage sont atteints en 2 à 3 ans si la mesure est obligatoire, alors qu’on ne dépasse jamais les 15 % si elle reste optionnelle.
Les dispositions correspondant à ce projet seront diffusées à la communauté universitaire dès que l’accès à la Digithèque sera possible.
De Stevan Harnad, par courriel, le 11 mars
Dear M. Rentier,
That is wonderful news! I have already registered it in ROARMAP.
It would be a great help if you announced the new policy on the American Scientist Open Access Forum, and then I can copy it to other OA lists.
U. Liege’s model will be an enormous help in encouraging other
universities worldwide to do likewise.
With every good wish!
Stevan Harnad
Commentaire de Bernard Rentier, le 11 mar 2007 à 14:41Après un long débat sur le forum de Stevan Harnad, tout le monde commence enfin à se comprendre…
De Leo Waaijers (ancien bibliothécaire en chef de la Delft University of Technology et du Wageningen University and Research Centre et gestionnaire actuel de la « SURF Platform ICT and Research, the Netherlands » en charge du programme DARE), courriel adressé à Stevan Harnad et dont je suis mis en copie:
Dear Stevan,
Thanks to Recteur Rentier I now understand better what you mean by Green Mandate.
Step 1. ‘Every publication has to be posted in the IR.’ Publication here means the accepted author version of the article.
Step 2. ‘Access to the IR is closed, unless opening up is authorised.’ Authorised by the publisher, I guess.
Step 3. In the meantime, the metadata of the article are available and the accepted author version can be delivered via the request button of the IR.
Step 4. ‘As soon as the conditions are fulfilled the author will make his accepted version OA.’ The publisher’s conditions, I guess.
Is that what you want us to do in the Netherlands as well?
Leo.
Réponse de S. Harnad:
Dear Leo,
I have tried to explain ID/OA and the button to you many times, and I’ve posted and published it many times too, but I am extremely grateful to Recteur Rentier for succeeding where I have failed!
LW: — Step 1. ‘Every publication has to be posted in the IR.’ Publication here means the accepted author version of the article.
SH — That is correct, and immediately upon acceptance for publication.
LW: — Step 2. ‘Access to the IR is closed, unless opening up is authorised.’ Authorised by the publisher, I guess.
SH — Deposit is required immediately upon acceptance for publication. Immediate setting of access to the deposit as Open Access rather than Closed Access is also required wherever possible; but provisionally setting access as Closed Access is permitted « where necessary. »
The idea behind this is very simple: Haggling over when access is to be set as Open Access has so far (1) delayed the adoption of any deposit mandate at all, and, even where adopted, the result has been (2) delayed rather than immediate deposit, the deposits taking place only if and when the embargo period is over or the publisher permits. Otherwise no deposit at all.
Both of these negative consequences ((1) no-mandate, (2) delayed deposit and loopholes for exceptions) are to be avoided at all costs, and the ID/OA mandate is the way to avoid them: (1) is avoided because the publisher has absolutely no say in whether and when an accepted article is deposited in the IR: only (perhaps) about when access to it is set as OA. So (2) is avoided by only allowing the access-setting to be influenced by publisher policy: never the deposit.
The ideal OA mandate requires immediate deposit AND immediate OA-setting, no delays, no exceptions. That’s the mandate I would favour, of course. But reality is that funders and universities have not been bold enough to adopt such mandates. As a result, the issues of embargo-length and of mandating itself have fallen hostage to the issue of access-setting.
The ID/OA Mandate simply uncouples these deposit from access-setting, and clears the way for the immediate adoption of immediate-deposit mandates. It takes permissions and legalities out of the loop completely.
Most journals (at least 65%) also endorse immediate OA-setting, so for those, the deposit can immediately set as OA. For the remaining 35%, the EMAIL EPRINT REQUEST button can take care of all immediate usage needs during any embargo periods, while the mandates spread. (After then, I am quite certain that embargoes will soon die a natural death.)
LW: — Step 3. In the meantime, the metadata of the article are available and the accepted author version can be delivered via the request button of the IR.
SH — Correct.
LW: — Step 4. ‘As soon as the conditions are fulfilled the author will make his accepted version OA.’ The publisher’s conditions, I guess ?
SH — That is not at all the way I would put it: ID/OA is to ensure that self-archiving mandates are adopted immediately: no more haggling or delay about permissions or embargoes. ID/OA subsumes all other self-archiving mandates. (The silly, delayed-deposit mandates are just bad special cases of ID/OA, with deposit itself, rather than just access-setting, being the action that is delayed.)
The DARE invitation/incentive policy is also an (unnecessarily weak) special case of ID/OA, with (a) no mandate, just invitation, (b) no deposit deadline, and (c) access set as OA if and when the paper is ever deposited.
LW: — Is that what you want us to do in the Netherlands as well?
SH — Yes. The DARE policy retains all of its current strengths (the incentives) while being upgraded to the ID/OA mandate.
Will you do it?
Best wishes,
Stevan
Commentaire de Bernard Rentier, le 11 mar 2007 à 21:12Attention. A en juger par les réactions que je reçois en interne, il me semble nécessaire de bien préciser à nouveau qu‘il ne s’agit nullement de forcer quiconque à publier dans des revues à accès libre, mais de rendre obligatoire, pour tous les auteurs d’articles de recherche à l’ULg, le dépôt de leur pré-print (accepté pour publication) dans la Digithèque institutionnelle, que ces articles soient acceptés dans une revue à accès libre ou non.
Commentaire de Bernard Rentier, le 13 mar 2007 à 14:43Monsieur Rentier,
Votre décision de dépôt institutionnel obligatoire des publications des chercheurs de l’Université de Liège aura un impact important sur le développement du Libre Accès en Belgique mais aussi très certainement, dans d’autres pays francophones.
En France, un rapport INRA , « Archives Ouvertes : vers une obligation de dépôt? »
a déjà permis aux présidents d’université et aux directeurs des organismes de recherche et des grandes écoles, d’étayer leur réflexion sur le sujet.
L’Université de Liège vient d’apporter un exemple concret. Les enjeux du Libre Accès et votre politique d’auto-archivage sont si clairement affichés dans votre message que cette limpidité aidera très certainement à lever les derniers doutes des décideurs français et à enlever le point d’interrogation du titre du rapport.
Merci.
Hélène Bosc
Commentaire de Hélène Bosc, le 14 mar 2007 à 15:49[...] scientifiques de la recherche publique est validé depuis Berlin ; il est pratiqué çà et là sans la moindre difficulté. S’il n’est pas encore en vigueur chez nous, c’est, [...]
Commentaire de De juris timore | L'Alambic numérique, le 14 déc 2012 à 17:08