Discours prononcé lors de la Rentrée Académique 2006

Mesdames, Messieurs,

L’an dernier, à cette même tribune, je délivrais le premier discours de mon rectorat.
Annonçant nos préoccupations de l’année académique qui commençait, il était intitulé « Ouvrir les yeux », comme je souhaitais que le fassent notre université ainsi que nos universités-sœurs.
En effet, si l’année écoulée fut une année de mise en place d’un bon nombre de changements, elle fut aussi une année d’observation et de questionnement sur notre rôle et sur notre avenir.

L’objectif de cette deuxième année à venir pourrait s’appeler: « Se définir », car il est vrai que l’observation doit déboucher sur le dégagement d’options claires, et qu’il importe de tirer des conclusions et de faire des choix.
Pour que chacun comprenne bien les enjeux, je rappellerai ici le travail accompli durant cette première année.

Mais je souhaite commencer ce survol de l’année écoulée en évoquant la mémoire des membres disparus de notre Communauté universitaire. Ces disparitions sont toujours très attristantes, mais lorsque le sort frappe dans les rangs de nos étudiants, c’est à un sentiment de révolte que la tristesse fait place. Cette année, nous avons malheureusement perdu 6 de nos étudiants:
Sandra BOSSAT, 1ier bac en médecine vétérinaire
Pauline DURY, 3ième candidature en médecine vétérinaire
Arnaud LILET, 2ème bac ingénieur
Arnauld SIMBIYOBEWE, 1ère technique ingénieur civil électro-mécanicien
Marc VAN DE BROECK, 1er bac en mathématiques
Delphine WIRTH, Agrégation de l’enseignement secondaire en sciences biologiques

Cette année, vous le voyez, le bilan est très lourd. Voir disparaître en pleine adolescence ceux-là même qui nous sont confiés pour que nous en fassions des femmes et des hommes accomplis et compétents est une indicible frustration.

Dans les rangs de notre personnel académique en fonction, nous déplorons le décès de deux collègues des Sciences appliquées:
Michel DHEUR et Jean PORTIER.

Neuf membres du corps académique retraité nous ont quittés:
Joseph BROUWERS, en Médecine
François DUYCKAERTS, en Philosophie et Lettres
Jacques DELARGE, en Médecine
Charles FONTINOY, en Philosophie et Lettres
Jean HUGUES, en Médecine
Luc DELBOUILLE en Sciences
Georges LEPAGE en Médecine
Iwan DUBOIS en Sciences
Michel VANGUESTAINE, tout récemment retraité, en Sciences.

Au sein du personnel scientifique, deux de nos chercheurs permanents du FNRS en Médecine sont décédés:
Gérard CAMUS et Frédéric VAN DEN BRULE

Parmi les membres du personnel administratif, technique et ouvrier, nous déplorons six décès:
Jacqueline CLAUDE, de l’Administration de la Recherche et Développement
Alix SEVRIN-GROSJEAN, du Réseau des Bibliothèques
Monique DORENGE, Marie VERSTRAETE et Valérie-Anne LAMARCHE, de l’Administration des Ressources Immobilières
Christel DEJACE, de la Faculté de Médecine

La communauté universitaire tout entière se joint à moi pour saluer ces disparus et pour réserver une pensée émue à leurs proches. Chacune et chacun d’entre eux a contribué à sa manière au rayonnement de notre institution et nous leur en savons gré. Je vous demande de nous recueillir quelques instants en leur mémoire.
Merci.

Dans la vie d’une collectivité, la roue tourne et les plus anciens nous quittent pour une retraite bien méritée.
C’est le cas, cette année, de Paul DEMARET, par ailleurs recteur du Collège d’Europe, Michel MELCHIOR, Président de la Cour d’Arbitrage, Georges KELLENS, président de l’Ecole de Criminologie Jean Constant, Francis PETERS à qui nous devons la restauration de notre salle académique et Paul-Pierre PASTORET, actuellement en Angleterre, chargé de responsabilités en matière de santé publique. Tous accèdent à l’éméritat. Non, rassurez-vous, je ne l’ai pas oublié, mais je réserve pour la bonne bouche Willy LEGROS, auquel j’adresse une attention spéciale, puisque outre ses fonctions de professeur pendant de nombreuses années car il fut nommé très jeune, il a consacré 16 années de son professorat aux plus hautes fonctions de l’Institution, d’abord comme vice-recteur, puis comme recteur. Nous avons eu l’occasion, il y a quelques mois, de l’honorer dignement lors d’une très belle célébration et de le remercier pour les services qu’il a rendus à notre institution. Nous lui souhaitons une retraite heureuse dans les diverses fonctions qu’il exerce aujourd’hui au niveau wallon et dans diverses instances.

Accèdent aujourd’hui à l’honorariat, les professeurs Robert GERMAY, célèbre pour sa direction du Théâtre universitaire, Eckart PASTOR, Michel HERBIET, André CORNELIS, Paul LOCHT, Jacques COYETTE, Paul DUMONT, Jean DE GRAEVE, Jean-Marie DENEUFBOURG, Robert DEGEIMBRE, Edmond ESKENASI, Henri LECOCQ, Hung NGUYEN-DANG, Etienne DESSOY et James LINDSEY.
Ici aussi, j’en garde un pour la bonne bouche: Léopold BRAGARD qui, après avoir été doyen de sa faculté, a rejoint notre équipe de 1997 à 2005 en tant qu’Administrateur de l’Université. Je rends hommage à ses qualités, à sa générosité et à l’attention constante qu’il a portée aux intérêts de notre institution, sans oublier son humour pince-sans-rire devenu légendaire. Au nom de l’Université, merci Léopold pour tout ce que tu lui as sacrifié.

A chacune de toutes ces personnes, l’université dit merci. Merci pour le temps consacré, pour l’énergie et les efforts déployés sans compter. Sans toutes ces personnalités, à des degrés divers bien sûr, l’université ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui. Que leur retraite leur apporte plein de satisfactions.

Plus d’une centaine de membres du personnel scientifique permanent et du personnel administratif, technique et ouvrier ont été admis à la retraite à dater de ce jour. Le temps me manque pour les citer tous, mais qu’ils sachent qu’au même titre que les professeurs, ils méritent toute notre gratitude pour le travail qu’ils ont accompli avec nous. Qu’ils soient remerciés peur leur sens du bien de l’Institution et leur dévouement.

Mais si certains nous quittent, il est normal que d’autres nous rejoignent.
Nos 34 nouveaux chargés de cours sont:
Jean-Louis JADOULLE, Bruno LECLERCQ, Dominique LONGREE, Robert MÖLLER, Christian BEHRENDT, Michaël DANTINNE, Ann-Lawrence DURVIAUX, Bernard FOURNIER, Frédéric GEORGES, Anne-Sophie DUWEZ, Jean-François FOCANT, Marguerite GILOT-SCHNEIDER (professeur), Christine JEROME, Bernard JORIS, Philippe COUCKE, Roland HUSTINX, Jacques LOMBET, Jean-Paul MISSON , Jean PETERMANS, Christophe GEUZAINE, Jean-Pierre JASPART, Pierre PAQUET, Salvatore D’AMORE, Christelle MAILLART, Christian MONSEUR, Martine PONCELET, Etienne QUERTEMONT, Jean-Marie DUJARDIN, Jean-Pierre HANSEN, Aline MULLER, Jean-François GUILLAUME, Philippe LAMBERT, Gauthier PIROTTE et Marianne POUMAY.

Ici aussi, la liste serait trop longue pour que je puisse nommer tous les nouveaux venus dans les autres corps. Je tiens à ce que tous, quelle que soit leur fonction, sachent qu’ils sont les bienvenus et que nous comptons sur eux pour donner à notre université tout l’éclat qu’elle mérite et pour contribuer à son fonctionnement harmonieux.

J’en viens au bilan de nos activités durant l’année 2005-2006.

En matière de recherche, j’avais d’emblée affirmé que notre tâche prioriaire serait de soutenir au mieux la recherche fondamentale. Pour cela il me semblait impératif de pouvoir compter sur un Conseil universitaire de la Recherche entièrement revu, tant dans sa composition que dans ses compétences. Cet organe est devenu un groupe de réflexion et de débat sur les moyens à affecter à la recherche et sur la manière de le faire, en cessant de saupoudrer les ressources et en prenant des options déterminées. C’est dans cette optique qu’avec l’aide de mon conseiller à la recherche et avec le Conseil, nous avons décidé que le subside fédéral à la recherche dégagé grâce à la défiscalisation partielle du précompte des chercheurs, serait complètement engagé dans des actions de soutien direct: création de mandats de chercheurs, création de bourses d’attente pour chercheurs entre deux mandats, affectation de 560 K€ de crédits permettant d’accroître la mobilité comme annoncé ici-même il y a un an, sous la forme de bourses pour l’accueil de post-doctorants étrangers, de bourses de mobilité pour encourager les départs de nos chercheurs, de crédits d’installation pour encourager leur retour, de bourses pour des missions scientifiques à l’étranger. Par ailleurs, nous avons décidé d’alimenter un fonds de solidarité, des bourses pour les doctorants qui ne peuvent bénéficier des bourses du FRIA, c’est-à-dire les doctorants en Sciences humaines principalement, soit, au total, près de 2 millions et demi d’Euros consacrés directement à la carrière des chercheurs.

Il faut ajouter à ce bilan un quart de million d’Euros consacré à la documentation, 600 K€ de primes d’incitation à l’encadrement de doctorats versées à tous les promoteurs avec un effet rétroactif de deux ans, plus de 600 K€ destinés à l’achat de gros équipements indispensables à des recherches d’envergure internationale, 600 K€ pour des crédits d’impulsion permettant de lancer de nouveaux projets.

Jamais on n’a pu soutenir de manière aussi forte ni aussi diversifiée la recherche universitaire.

Enfin, il a été décidé que les programmes de recherche subventionnés par l’Université seraient évalués à leur issue, comme doivent l’être toutes les activités universitaires quelles qu’elles soient. Dans ce même esprit, une réflexion a été entamée sur la qualité de la recherche et sur les outils permettant de mesurer objectivement cette qualité, en collaboration avec la DGTRE de la RW et le FNRS.

D’autres mesures ont été prises en faveur de la qualité de vie et de travail des chercheurs: adhésion à la Charte Européenne du Chercheur, création d’un guichet « Mobilité Recherche », création d’une cellule de gestion des contrats qui devra encore être étoffée, modernisation de l’informatisation de cette gestion.

Notre Institution s’est par ailleurs lancée dans l’auto-archivage des publications électroniques de ses chercheurs et la mise en ligne sur internet de ses thèses et mémoires.

L’Université de Liège s’est résolument lancée, dans une belle collaboration avec toutes ses universités-sœurs de la Communauté Française de Belgique, dans la participation aux différents programmes du Plan Marshall de la RW et, en particulier, à chacun des pôles de compétitivité.

L’ouverture des centres de recherche vers le monde industriel et commercial est également en train de s’affirmer nettement, avec le lancement du Bio-incubateur wallon, (Biotech Coaching) dont le génopôle liégeois est l’initiateur et qui a pris d’emblée une dimension régionale.

Nous avons résolument opté pour un encouragement actif de la pluridisciplinarité, par le soutien aux Centres de recherche atteignant une taille critique significative, et même au regroupement de Centres en Instituts interfacultaires de grande envergure. C’est ainsi que nous travaillons à un Institut interfacultaire des Neurosciences, couvrant quatre facultés, Médecine, Sciences, Psychologie et sciences appliquées.

Le partenariat avec la société Arcelor a donné lieu à des collaborations extrêmement passionnantes, dans lesquelles les synergies les plus inattendues entre les producteurs d’acier et des équipes de recherche scientifique de tous bords, a priori sans rapport direct — et parfois sans rapport apparent du tout — ont montré tout leur potentiel innovant.

Une synergie avec la FN Herstal s’est concrétisée dans le cadre de la conception de munitions non-létales pour diminuer le danger de l’usage des armes dans des circonstances où elles ne doivent être que dissuasives. Là aussi, plusieurs facultés sont impliquées: les sciences, les sciences appliquées, la médecine et la psychologie.

L’Aquapôle ou pôle de l’eau, inauguré au printemps s’ouvre aujourd’hui aux autres institutions universitaires de la Communauté française.

Dans le cadre des services rendus au monde qui nous entoure, j’épinglerai le calibrage et les essais divers effectués au Centre Spatial Liégeois de l’Université pour le télescope spatial Herschel et le satellite Planck de l’ESA, qui sont venus séjourner chez nous cette année pour être testés dans des conditions rigoureuses dont CSL a une expertise reconnue dans le monde entier.
Nous avons récemment inauguré une station d’essais au feu, destinée à rendre d’incomparables services aux pompiers et travailleurs du feu ainsi qu’aux entreprises spécialisées dans la construction de matériaux résistant à la chaleur.

Mais si la recherche à l’Université de Liège a depuis longtemps quitté sa tour d’ivoire en saisissant toutes les opportunités d’interagir avec le monde des entreprises et des services, elle s’engage résolument aussi dans une extériorisation vers le grand public en général et vers le public des adolescents en particulier.

L’initiative de l’Embarcadère du Savoir, lancée il y a trois mois sur base d’un plan élaboré par Robert Halleux, rassemble, sous une image et une gestion commune, diverses activités de vulgarisation et de promotion des sciences et des techniques, sous la houlette du professeur Melchior Wathelet, président et du doyen Jean-Marie Bouquegneau, Directeur général. Ces activités, précédemment dispersées, avaient déjà montré leur efficacité comme en atteste le net ressaisissement des inscriptions d’étudiants dans les facultés de Sciences et de Sciences appliquées, après des années de déclin.

Enfin, un nouveau site internet de l’Université de Liège, consacré à une vulgarisation très informative des recherches qui y sont réalisées, sera un véritable magazine en ligne, couvrant tous les champs de la recherche dans tous les domaines. Richement illustré, et pour autant qu’il atteigne nos objectifs de qualité, il devrait devenir rapidement une référence pour la recherche d’informations scientifiques sur le web pour les professeurs et étudiants de l’enseignement secondaire et pour un public très large. Un site spécial pour les tout jeunes, au niveau de l’enseignement primaire, devrait suivre rapidement.

En matière d’enseignement, nous avons décidé, il y a quelques mois, à l’initiative de ma conseillère à l’enseignement et de la directrice générale, de créer un Observatoire stratégique de l’Enseignement (OSE). Il nous permettra de suivre le parcours de nos étudiants durant leurs études et après, et d’établir des corrélations entre les divers évènements qui jalonnent chaque parcours individuel. OSE aura pour but de tirer les leçons de ces observations et de proposer en conséquence les mesures à prendre dans l’orientation, la guidance, l’accompagnement et le suivi de nos étudiants.

Ceci répond d’ailleurs de manière prémonitoire à une de vos demandes, Madame la Ministre, puisqu’un des onze points que vous avez déclaré souhaiter voir mettre en œuvre dans nos universités il y a quelques jours est précisément la constitution d’un tel observatoire.
Par ailleurs, j’en profite pour dire que, parmi ces onze points, neuf sont déjà mis en œuvre à l’Université de Liège, à savoir:

1. Le guichet unique d’orientation: l’Université de Liège le pratique déjà. Il ne reste qu’à le généraliser avec nos partenaires communautaires.

2. La mobilité des enseignants pour mieux préparer le passage du secondaire au supérieur: dans notre programme « Immersion ULg », nous accueillons les étudiants du secondaire durant certains de leurs congés (carnaval, etc) dans nos auditoriums de 1er bac et là, ils se font une idée de ce qu’est l’université. D’autre part, 24 professeurs du secondaire viennent à mi-temps encadrer les étudiants de 1er bac, ce sont nos assistants pédagogiques.

3. L’amélioration de la qualité de vie fait partie de nos préoccupations avec les activités sportives du RCAE, la carte Opthémus, les sites internet de dialogue avec l’Université de Liège, les sites informatifs sur les activités, les études, les méthodes d’apprentissage, les trucs et conseils, Univ’Air Santé et la lutte anti-tabac, la prévention des affections cardio-vasculaires à l’initiative de mon conseiller à la santé: nous terminions hier, par une grande ballade-santé dans le domaine du Sart Tilman, une semaine-santé avec des menus conseillés dans nos restaurants universitaires et des conférences grand public. Quant à votre suggestion de créer une carte d’étudiant unique pour la Communauté Française de Belgique, nous y sommes favorables et nous disposons même, je vous le signale, des capacités de production d’une telle carte à puce pour l’ensemble des universités et des hautes écoles. Nous sommes donc prêts.

4. La responsabilisation de l’étudiant et l’évaluation des professeurs pour lutter contre l’échec: nous pratiquons depuis longtemps l’engagement pédagogique par lequel l’enseignant annonce la couleur à tous points de vue dès la rentrée et ne peut s’en écarter durant toute l’année. Nos enseignants sont systématiquement évalués par leurs étudiants et informés, ainsi que leur doyen, des résultats de cette évaluation. Des enquêtes sont également menées par les services d’aide et d’accompagnement pour percevoir les difficultés que l’étudiant affronte.

5. L’instauration de tutorats: nos étudiants se voient attribuer, dès qu’ils arrivent, un tuteur qui est un enseignant, un parrain qui est un étudiant parmi les aînés, des moniteurs enseignants du secondaire ou étudiants en fin de formation.

6. Les activités préparatoires à l’entrée en 1er bac: comprise erronément et épinglée par le journaliste qui vous a interrogée comme une rentrée des classes avancée pour les petits au 1er septembre (!), ces activités préparatoires sont en réalité déjà en œuvre chez nous depuis longtemps. Elles débutent à la mi-août et durent un mois.

7. Officialiser la formation pédagogique des professeurs d’universités: dès 2005, nous avons créé l’IFRES (Institut de Formation et de Recherche en Enseignement Supérieur), aux côtés du CAPAES, et nous mettons en place le Centre de Didactique Supérieure au sein de l’Académie. L’IFRES intègre le SMART, le LABSET, des initiatives bien rodées qui permettent aux professeurs d’université de bénéficier des technologies pédagogiques modernes pour l’enseignement et l’évaluation, ainsi que pour l’enseignement à distance et la formation permanente.

8. Ouvrir l’accès par la formation en horaire décalé et tout au long de la vie: nous avons décidé de la création d’un Institut de formation continuée. Certaines initiatives comme FORCE ULg en sciences ainsi que d’autres en sciences appliquées, en médecine, en droit, en gestion et j’en passe sont déjà bien en route. Nous allons par ailleurs nous concerter avec nos collègues des autres universités pour rationaliser au mieux ces formations. Je signale quand même que rien n’est prévu pour la subsidiation publique de ces formations, qu’elles coûtent cher et que le budget en est aujourd’hui pris en charge par les universités et, quand c’est possible et en partie, par les étudiants !

9. L’Observatoire de l’enseignement supérieur, j’en ai parlé.

10. La démocratisation accrue par l’extension de l’ »année Joker » (pas de perte de bourse si on redouble) nous paraît une excellente initiative, mais ce n’est évidemment pas de nous qu’elle viendra. Nous l’accueillerons volontiers.

11. Encourager la mobilité par l’immersion linguistique: nous avons pris des mesures dans ce sens, mais bien sûr, il convent encore de s’interroger sur la nécessité ou même le bien-fondé d’une immersion totale. En juillet dernier, notre Conseil d’Administration a adopté un « Plan Langues », largement axé sur l’auto-apprentissage, l’auto-évaluation et l’enseignement à distance. L’objectif est de généraliser, au sein de l’Institution, les compétences en langues étrangères.

Comme vous le voyez, à part deux des points qui ne sont pas de notre ressort mais auxquels nous sommes favorables, nous avons déjà pris les mesures qui répondent à vos souhaits et je m’en réjouis.

La vocation internationale de l’Université de Liège a été considérablement amplifiée. Un Conseil des Relations Internationales a été créé pour aider à la décision en ces matières. Il s’agit de déterminer nos grandes options de collaboration avec les universités étrangères, en dégageant les priorités car, dans ce domaine également, il faut faire des choix.
Au sein de nos Euregios, nous avons progressé dans nos relations avec les universités du consortium ALMA, principalement avec l’Université de Maastricht avec laquelle nous harmonisons et partageons diverses filières d’études et cela dans plusieurs facultés.
Par ailleurs, un projet Interreg unit aujourd’hui les jardins botaniques de Liège (serres), du Limbourg belge et du Limbourg hollandais dans un même effort de qualité.

De même, nous tissons de plus en plus de liens avec les universités de Metz, de Luxembourg et de Nancy avec lesquelles nous sommes en discussion permanente, en particulier pour ce qui concerne les troisièmes cycles communs et les doctorats en cotutelle.

Avec divers partenaires institutionnels, nous avons lancé un nouveau concept appelé « la Cité internationale », qui a pour vocation d’offrir des formations ciblées préparant des professionnels aux aspects internationaux de leurs métiers.

C’est dans ce contexte que nous avons signé, il y a 10 jours, la convention fondatrice de l’Institut Confucius de Liège, qui a pour vocation d’enseigner des éléments de langue et de culture chinoise. Cet Institut, géré en collaboration étroite avec le Conseil de la langue chinoise à Pékin, est une collaboration entre plusieurs universités francophones Belges.

Une action conjointe avec l’Equateur est lancée, couvrant des domaines aussi variés que les sciences du transport et de la logistique, la médecine vétérinaire, l’écologie et la littérature espagnole d’Amérique latine. Nous envisageons la création d’une station écologique d’étude de la biodiversité au cœur de la forêt amazonienne occidentale, sur le fleuve Napo, en collaboration avec l’Université Centrale d’Equateur.

La Faculté de Médecine et le CHU de Liège ont entrepris des actions de coopération très efficaces dans le domaine des greffes rénales, l’oto-rhino-laryngologie, l’infectiologie, la médecine générale et la médecine d’urgence à Ho Chi Minh Ville, au Vietnam, qui devient notre principal pays de concentration en Asie, hormis la Chine.

En Afrique, outre nos partenaires de longue date en Tunisie et au Maroc avec lesquels nous organisons des maîtrises conjointes, nos efforts se concentrent particulièrement sur l’université de Lubumbashi, en collaboration avec une université Sud-Africaine, celle du Kwazulu Natal, dans une approche tripartite fort intéressante.

Au plan des infrastructures et des équipement généraux, on notera un grand nombre de progrès dans l’informatisation la plus moderne de notre maison: gestion des étudiants au niveau des facultés, raccordement sans fil partout à l’ULg, passage à une téléphonie résolument d’avant-garde sur réseau informatique, rénovation complète prochaine du site web de l’Université, nouveau répertoire du personnel plus fonctionnel et plus informatif, site de petites annonces et site des « Amis de l’Université ».

Quant à notre patrimoine immobilier, nous avons pris la décision de vendre le Home Ruhl, situé en ville, en nous assurant du maintien de son affectation en tant que résidence pour étudiants.
Plusieurs bâtiments de l’ensemble universitaire du Val Benoît ont également été vendus: l’Institut de mécanique à la Ville de Liège, qui souhaite y réaliser une réserve de ses œuvres d’art visitable et didactique, l’Abbaye du Val Benoît au FOREM, le Château Lamarche et l’ancien CRM à un promoteur. Toutes ces ventes, réalisées ces derniers mois, l’ont été dans l’assurance d’une affectation des bâtiments à un usage public.

L’ancien Institut Montéfiore, rue Saint Gilles deviendra une extension de HEC-Ecole de Gestion de l’Université de Liège. Il formera désormais, avec le bâtiment de la rue Louvrex, le « Campus St Gilles ».

Afin de répondre aux normes modernes des restaurants publics, un nouveau restaurant sera bientôt édifié non loin du précédent. Ce dernier sera réaffecté et deviendra la Maison des étudiants. Il hébergera les Cercles d’étudiants, une cafétéria, des petits commerces, une librairie, des salles d’étude, des salles d’informatique, ainsi que diverses activités de formation et d’enseignement. Le Foyer Culturel y sera rénové.

Le bâtiment qui héberge les facultés de Droit et d’Economie ainsi que l’Institut des Sciences Sociales et Humaines doit subir d’importantes réparations. Leur mise en œuvre a été décidée et s’étalera sur plusieurs années car les travaux seront réalisés en dehors des heures de cours.

L’initiative du projet immobilier de la Croisée du Clairbois, un moment abandonnée est à présent relancée. Ceci devrait augmenter la capacité de logement au Sart Tilman et implanter un supplément très attendu de vie para-universitaire aux abords du campus.

L’université, lors de la vente du complexe de l’Ecole vétérinaire de Cureghem, avait conservé la maison dite « du Directeur ». Les plans de restauration sont prêts et les travaux devraient commencer prochainement. Nous y organiserons des expositions, des spectacles, des séminaires et des conférences. Elle abritera des formations en collaboration avec les autres universités de la Communauté Française de Belgique.

Place du 20 Août, nous envisageons la création d’une liaison entre la Bibliothèque générale et le bâtiment de la Place Cockerill, première étape du rassemblement des bibliothèques de Philosophie et Lettres, qui en rendra l’usage plus rationnel, plus confortable et avec des horaires grandement améliorés.

Un programme visant à améliorer significativement la sécurité dans et aux abords des bâtiments universitaires et des parkings a été mis sur pied. Il devrait réconforter celles et ceux qui se sentent mal à l’aise dans le domaine aux heures de faible fréquentation.

Enfin, diverses mesures ont été prises pour créer une véritable concertation dans la gestion du domaine, établissant un dialogue avec les membres de la communauté universitaire, les amis du domaine, les touristes et les promeneurs. C’est ainsi que des explications claires sont données aujourd’hui sur des mesures d’entretien ou de sécurité pouvant être mal comprises par un public non averti.

Je remercie l’Administrateur de l’Université, le président de la Commission des bâtiments, le directeur de l’ARI ainsi que le conseiller à l’architecture et à l’urbanisme pour ces efforts coordonnés qui marqueront la vie et le fonctionnement de notre université.

J’aurais encore beaucoup de choses à vous dire en matière de collaboration avec les autres universités, avec l’Ecole Royale Militaire, avec les Hautes Ecoles de la Communauté française et de la Communauté germanophone, le Pôle Mosan, nos efforts combinés avec l’UCL dans la province de Luxembourg ou la promotion de notre campus d’Arlon. Tous ces chantiers progressent, mais le temps me manque pour en parler en détail.

J’aimerais terminer en rappelant qu’au long de cette année, nous nous sommes engagés dans un effort d’évaluation en recevant au printemps une commission d’experts de l’European University Association qui a examiné notre gouvernance et quelques autres aspects de notre fonctionnement institutionnel.
Les résultats de cette évaluation, que je sais excellents, seront publiés bientôt. Ils viendront nourrir notre réflexion ainsi que la grande enquête qu’a élaborée mon conseiller à l’image institutionnelle, à l’éthique et à la culture, en collaboration avec l’Institut des Sciences Humaines et Sociales, qui nous permettra de dégager des pistes quant à l’orientation future de notre université. Les rencontres que j’ai organisées avec chacun des conseils de faculté ce printemps et les entretiens que j’ai eus avec les doyens individuellement ce dernier mois, m’y aideront fortement. Car l’heure est en effet venue de faire des choix.

Faire des choix, c’est souvent déplaire. Ne pas en faire, c’est toujours décevoir. Il vaut mieux déplaire que décevoir.

Je n’exposerai pas ici nos axes de réflexion en matière de recentrage d’activités et de priorités institutionnelles, c’est trop technique et le temps me manque. Je réserve ces aspects à un débat avec mes collègues, lors d’un Conseil académique que je réunirai prochainement et que j’élargirai au personnel scientifique permanent et aux chercheurs permanents du FNRS.
Mais il est certain que les leçons que nous allons tirer de la masse énorme d’observations que nous avons pu récolter nous conduiront à nous déterminer plus avant, à affirmer nos priorités et à choisir nos options.

« Se définir ».
Telle est notre prochaine étape, pour cette année qui commence aujourd’hui.

Je vous remercie de votre attention.