Discours prononcé le 30 mars 2006, lors de la séance solennelle de remise des insignes de docteur honoris causa à l’Université de Liège.
Aujourd’hui, l’Université honore des personnalités qui se sont illustrées par leur excellence en recherche. Nous vivons donc une journée de fête de la recherche, fête de l’esprit et de l’intelligence.
La recherche est un fleuron de l’Université. C’est sa spécificité-même. Nos enseignants sont, faut-il le répéter, des chercheurs qui enseignent.
Aujourd’hui et contrairement à la tradition, parmi nos élus, point de célébrités médiatiques. Celles-ci ont certes leurs mérites et nous ne manquerons pas de reprendre ultérieurement la tradition: accueillir et couronner toutes les personnalités qui ont brillé par leurs actions et conférer l’appartenance à l’Université de Liège à des personnages remarquables, voire exceptionnels.
Aujourd’hui, nous décernons le diplôme de Docteur Honoris Causa à des personnalités reconnues internationalement pour leurs qualités scientifiques.
Les hommes que nous honorons aujourd’hui sont des chercheurs, qui ont consacré et consacrent l’essentiel de leur temps à la recherche et plus particulièrement à une recherche fondamentale sur des phénomènes et mécanismes naturels.
J’emploie à dessein le terme de recherche fondamentale, pour bien spécifier qu’il s’agit d’une recherche qui vise à une meilleure connaissance, à une meilleure compréhension des choses qui nous entourent ou qui nous composent, une recherche qui vise à répondre à des questions générales et qui satisfait une curiosité. C’est une activité à but cognitif.
Recherche fondamentale ou appliquée ?
Cette recherche fondamentale peut être non orientée et se laisser porter par le hasard des circonstances.
C’est rare, voire exceptionnel, car peu conforme au fonctionnement de l’esprit humain qui est gouverné par sa curiosité et son désir de comprendre.
La recherche, tout en restant fondamentale, peut être orientée vers un but défini, un objectif qui peut être tout simplement la réponse à des questions. On parle alors de recherche fondamentale orientée.
Mais dès le moment où la recherche vise à une application particulière, elle devient recherche appliquée. Elle n’en perd ni sa noblesse, ni son intérêt, mais le processus mental qui l’anime est légèrement différent. La recherche appliquée est l’art d’appliquer le savoir scientifique à des problèmes pratiques. C’est à partir de cette recherche que se développe la technologie.
Il existe donc une différence essentielle entre recherche fondamentale et recherche appliquée, différence liée tout simplement à leurs objectifs respectifs.
Recherche et développement
A côté de la recherche fondamentale et de la recherche appliquée, la recherche qui vise à l’amélioration d’un produit ou d’un procédé est, elle, non plus de la recherche à proprement parler, mais du développement.
Le débat reste ouvert sur le point de savoir si le développement est l’affaire des universités ou celle des entreprises.
Le caractère immédiat de la valorisation du développement en argent sonnant et trébuchant pousse de plus en plus les universitaires à s’en saisir: ça rapporte!
Et l’intérêt de pouvoir démontrer l’utilité concrète de la science qu’ils subventionnent pousse les responsables politiques à favoriser, par ordre décroissant de préférence: le développement, la recherche appliquée, la recherche fondamentale orientée et enfin la recherche fondamentale non orientée.
Un continuum
Certes, les frontières entre ces activités intellectuelles ne sont pas nettes, particulièrement en raison du fait que les mêmes chercheurs peuvent parfois s’engager dans plusieurs types d’activités de recherche, parfois même malgré eux.
Par ailleurs, une même recherche peut être classée dans l’une ou l’autre catégorie, selon les objectifs du chercheur: pour prendre un exemple naïf mais illustratif, l’observation des étoiles est de la recherche appliquée si elle vise à améliorer la navigation nocturne, mais de la recherche fondamentale si elle vise à comprendre mieux le fonctionnement du système solaire.
Et ce débat sur le fondamental et l’appliqué, on le trouve déjà chez Platon qui, dans la République, nous rapporte ce dialogue: « Et maintenant, » dit Socrate, « l’astronomie sera-t-elle la troisième science ? » » C’est mon avis » répond Glaucon, « car savoir aisément reconnaître le moment du mois et de l’année où l’on se trouve est une chose qui intéresse non seulement le laboureur et le pilote, mais encore, et non moins, le général. » Et Socrate de répliquer: « Tu m’amuses; en effet, tu sembles craindre que le vulgaire ne te reproche de prescrire des études inutiles! »
Le produit de la recherche fondamentale est une information présentée sous forme de publication. Il ne lui est pas imposé d’impliquer automatiquement un potentiel d’application. L’intérêt culturel à lui seul, ou même le mystère de ce qui en sera peut-être fait un jour, suffit. A cet égard la réponse de Bob Wilson, le premier directeur du Laboratoire Fermi aux Etats-Unis, à une question d’un comité du Congrès est éclairante. On lui demande: « Quelle sera la contribution de votre laboratoire à la défense des Etats-Unis? » « Aucune, » répond-il, « si ce n’est qu’à cause de lui, ça vaudra la peine de les défendre ».
Autant les pouvoirs subsidiants peuvent juger par eux-mêmes si les objectifs de la recherche appliquée qu’ils financent, telles que l’éradication d’une maladie ou l’exploitation d’une nouvelle source d’énergie, sont atteints et en tirer les conséquences, il leur est beaucoup plus difficile de juger de la même manière la recherche fondamentale ou d’en vanter les résultats au grand public — à quelques exceptions près, là où la soif de connaissances est partagée par tous, comme dans le cas notoire de l’astronomie, par exemple, ou encore de la médecine dans certains cas —.
Et il est vrai que les exemples abondent, de l’apparition d’applications immensément connues, dont l’origine est une recherche fondamentale dont les propres auteurs n’imaginaient même pas le potentiel d’application. C’est ainsi que l’internet est une retombée de la physique des particules, le transistor de la théorie quantique des solides. Les circuits de base des ordinateurs n’ont pas été inventés par des gens qui cherchaient à construire des ordinateurs mais bien par des physiciens nucléaires qui, dans les années trente, comptaient des particules.
De même, la domestication de l’énergie nucléaire n’a pas été mise au point par des gens qui cherchaient de nouvelles sources d’énergie.
L’industrie électronique n’aurait pu exister sans qu’auparavant J.J. Thomson et H.A. Lorentz ne découvrent l’électron.
Les bobines d’induction des véhicules à moteur n’ont pas été inventées par des chercheurs désireux de motoriser le transport. Ceux-ci ne seraient sans doute jamais tombés sur les lois de l’induction. Elles avaient été trouvées par Faraday de nombreuses décennies auparavant et il n’était pas à la recherche d’une application particulière.
Les ondes électromagnétiques n’ont pas été découvertes dans le souci de mettre au point de meilleures communications. Elles ont été trouvées par Hertz, qui s’intéressait avant tout à la beauté de la physique et basait ses travaux sur les considérations théoriques de Maxwell.
La théorie des nombres, considérée il y a 20 ans à peine, comme l’une des moins « applicables » des branches des mathématiques, a permis le développement de la cryptologie, aujourd’hui majeure en informatique des réseaux.
Même un domaine aussi abstrait et ésotérique que la relativité générale d’Einstein a produit ses retombées: le système de positionnement global (GPS), qui donne instantanément la position et l’altitude, avec une précision effarante, où qu’on se trouve sur la planète en est une. Ces systèmes comparent les signaux horaires reçus de différents satellites où sont embarquées des horloges atomiques développées pour des recherches visant à vérifier la prédiction d’Einstein que les horloges mesurent le temps différemment dans des champs gravitationnels différents.
En 1952, Felix Bloch et Edwards Mills Purcell sont couronnés par le prix Nobel de physique pour leur théorie de la résonance magnétique nucléaire, une découverte théorique dont ils ne peuvent indiquer d’application immédiate. Ce sont Paul Lauterbur et Peter Mansfield qui appliqueront cette théorie à l’imagerie médicale et recevront le prix Nobel de médecine il y a deux ans, en 2003. Plus de 60 millions d’analyses par résonance magnétique nucléaire sont réalisées chaque année.
En 1928, Alexander Fleming observe que des moisissures contaminant par hasard ses boîtes de cultures de bactéries sont entourées d’un halo transparent sans bactéries. Il découvre l’antibiose mais n’en fait rien sinon des études fondamentales de microbiologie. Ce n’est qu’en 1940 que Florey et Chain isolent la pénicilline, ce qui conduira à son exploitation commerciale.
A la fin des années 70, l’étude de virus d’oiseaux inducteurs de cancers a permis d’identifier des récepteurs membranaires particuliers. 25 ans plus tard est né le Glivec, première molécule anticancéreuse capable de bloquer spécifiquement l’activité enzymatique de ce type de récepteur et d’arrêter la prolifération cellulaire cancéreuse.
L’étude de bactéries thermophiles, se développant dans les sources d’eau chaude ne présentait a priori aucun intérêt pratique, mais un intérêt fondamental: celui de comprendre comment les enzymes de ces bactéries peuvent fonctionner à haute température. Aujourd’hui, toute la biologie moléculaire moderne repose sur l’amplification de l’ADN, un procédé qui a valu à son inventeur; Kari Mullis, le prix Nobel de Chimie en 1993 et n’a été rendue possible que grâce à l’existence d’une polymérase thermo-résistante isolée de ces bactéries exceptionnelles.
Il n’est sans doute pas un exemple d’innovation du vingtième siècle qui ne soit ainsi redevable à la recherche scientifique de base, souvent à l’insu du découvreur original.
La différence entre science fondamentale et science appliquée a été parfaitement exposée par J.J. Thomson, le découvreur de l’électron, dans un discours de 1916: « Par recherche en science pure » disait-il alors, « j’entends la recherche faite sans idée d’application dans le domaine industriel, mais seulement dans le but d’étendre notre connaissance des Lois de la Nature. Je donnerai juste un exemple de « l’utilité » de ce genre de recherche, exemple qui est apparu au premier plan lors de cette guerre, je veux parler de l’utilisation des rayons X en chirurgie, particulièrement pour l’extraction des balles… Comment cette méthode a-t-elle été découverte ? Elle n’a pas résulté d’une recherche en science appliquée visant à trouver une meilleure méthode pour localiser les projectiles chez les blessés. Une telle recherche aurait pu aboutir, par exemple, à des sondes améliorées, mais nous ne pouvons imaginer qu’elle ait pu conduire à la découverte des rayons X. Non, les rayons X sont le résultat d’une recherche en science pure, visant à découvrir quelle est la nature de l’Electricité. »
Thomson ajoutait que la science appliquée mène à l’amélioration de vieilles méthodes, tandis que la science pure conduit à de nouvelles méthodes, et que « la science appliquée conduit aux réformes, la science pure aux révolutions, et les révolutions, qu’elles soient politiques ou scientifiques, sont des événements puissants, pour peu que l’on soit du côté du gagnant ».
Aujourd’hui, 73% des documents cités dans les brevets industriels ont été publiés en tant que textes de « science publique », c’est-à-dire, dans leur immense majorité, des articles de recherche fondamentale rédigés par des chercheurs fondamentalistes.
La frontière entre les différentes sortes de recherche n’est pas aisée à délimiter. Doit-elle même l’être ?
La recherche est un continuum et chacun de ses aspects est aussi honorable, aussi utile, aussi nécessaire. Il n’est donc pas indispensable d’utiliser des termes différents. A condition que, séduit par son versant le plus appliqué en raison de ses retombées plus immédiates, on n’oublie pas le versant le plus fondamental sans lequelle la source d’application va immanquablement se tarir.
Le jeu du Hasard
Un certain nombre de découvertes ont également été le fruit du hasard, mais encore fallait-il que ce hasard soit saisi au bond par le chercheur et transformé en observation utile. Dans les mains de n’importe qui, ces petits miracles n’auraient pas été reconnus et jetés aux ordures.
C’est le cas de Charles Goodyear qui, pendant cinq ans, essaya de trouver une utilité au caoutchouc, handicapé jusque là par le fait qu’il fondait à la chaleur et devenait dur et cassant au froid. C’est par accident qu’une nuit de 1839 il laissa tomber un morceau de caoutchouc imprégné de soufre sur la plaque métallique de sa cuisinière brûlante et vit qu’il ne fondait pas et qu’après avoir été récupéré, il était encore solide et souple à la fois. Il le laissa ensuite au froid hivernal toute la nuit et au petit matin, il avait toutes les propriétés de ce que nous appelons aujourd’hui un pneu. Goodyear avait ainsi inventé la vulcanisation et allait pouvoir lancer l’industrie du pneu à laquelle il laissa son nom. Malheureusement, Goodyear mourut dans la misère, dépouillé de son invention géniale et même de son nom. Là se pose le problème de la valorisation de la recherche, des découvertes et des inventions, et du respect de la propriété intellectuelle…
Le néoprène fut également inventé par accident, suite à une fausse manœuvre d’un assistant de laboratoire et c’est dans ce même laboratoire que, dix jours plus tard, les fibres de nylon furent inventées, on devrait presque dire découvertes, dans ce cas.
On peut également citer l’invention par hasard de la superglue peu après la guerre, ou encore l’utilisation des fumées de superglue pour révéler les empreintes digitales, découverte due au pur hasard.
Trois chercheurs ont reçu le prix Nobel de chimie en 2000 pour leur découverte de plastics conducteurs d’électricité, après qu’ils eussent suivi les recommandations erronées d’un manuel d’instructions qui leur fit incorporer un produit chimique, dans une recette de fabrication, à une concentration mille fois supérieure à ce qu’elle devait être!
D’autres découvertes ou inventions majeures furent le résultat d’un accident ou d’un hasard: le téléphone, la vaccination, la pénicilline, le viagra, le velcro, le téflon, le verre de sécurité, les substituts de sucre et le polyéthylène.
Mais, comme le disait Pasteur: « Dans le champ de l’observation, le hasard ne favorise que l’esprit bien préparé ». Et Flemming ne disait rien d’autre, avec un sens élégant de la formule: « L’esprit insuffisamment préparé ne peut voir la main tendue de l’opportunité ».
Les travaux de Harold Varmus, prix Nobel en 1989, pour comprendre le cancer du sein ont conduit à des progrès majeurs dans la compréhension du développement du cerveau. Ceux de Robert Weinberg sur le cancer du cerveau ont largement contribué à la compréhension du cancer du sein.
Julius Comroe disait joliment que « le chercheur chanceux est celui qui cherche une aiguille dans une meule de foin et y trouve la fille du fermier! »
Il faut arriver à persuader les gouvernements qui ont compris l’intérêt de la recherche dans la compétition économique, que publier ses découvertes pour les rendre librement accessibles à la communauté internationale est la bonne méthode, celle qu’ont choisie les pays développés : sans recherche fondamentale, il n’y aura pas d’innovation, donc pas de recherche appliquée.
Les sauts quantiques du progrès sont imprévisibles
Qu’est-ce qui est prévisible ? Les futurologues se sont toujours lourdement trompés. L’un d’entre eux prétendait vers 1890 qu’en 1925, les rues de Paris seraient englouties sous un mètre de crottin de cheval! Il n’avait pas pu imaginer le changement radical qui aurait lieu dans le domaine des transports avec l’automobile, un véritable saut quantique du progrès. Toutes les grandes inventions et les grandes découvertes ont représenté des sauts quantiques de progrès et n’ont généralement pas été accomplies avec l’intention de réaliser ce progrès-là.
Parfois, le chercheur ressent confusément que son travail va servir à quelque chose de grand. Ainsi, Faraday à qui Gladstone demandait à quoi pourrait bien servir l’électricité, répondit avec une incroyable clairvoyance: « un jour, sir, vous pourriez la taxer! »
Mais ce n’est pas toujours le cas: le découvreur du noyau atomique, Rutherford disait: « si vous me dites que la transformation de l’atome générera un jour de l’énergie, vous me racontez des sornettes! »
Si Rutherford lui-même, n’a pu prévoir l’énergie nucléaire extractible du noyau qu’il avait découvert, un jury de sélection de projets de recherche pourrait-il faire mieux? Qui aurait pu prévoir les supraconducteurs chauds, les fullerènes, ou le World Wide Web?
Faraday semblait prévoir les applications de l’électricité ou en tout cas sa rentabilité taxable, mais en 1867, neuf ans après sa mort, des scientifiques britanniques déclaraient: «Il ne semble pas y avoir de raison de croire que l’électricité puisse être utilisée comme une source d’énergie pratique».
Dans la même veine, Thomas Watson, le créateur d’IBM, déclarait en 1947 qu’un seul ordinateur « pourrait résoudre tous les problèmes impliquant des calculs scientifiques » et il ne prévoyait aucun autre usage pour les ordinateurs.
Il est impossible aux chercheurs de prédire, même à propos de leur propre discipline, et c’est pour cela que les gouvernements doivent financer la recherche fondamentale en premier lieu. Il est probablement impossible, et potentiellement dangereux, d’essayer de répartir les crédits affectés à la science en fonction de l’utilité économique qu’on imagine pouvoir en retirer.
Lorsqu’on sait qu’en Grande Bretagne, il est maintenant demandé aux Conseils de la recherche de compter, parmi leurs critères, celui de l’assurance de déboucher sur « une application satisfaisant les priorités de la prospective », on comprend que, dans ces conditions, Thomson n’aurait jamais découvert l’électron.
Le Paradoxe de l’innovation
Dans le domaine appliqué, le vrai processus d’innovation, qui est celui que les pouvoirs subsidiants attendent, ne peut provenir que de deux circonstances:
- le choc des disciplines qui, par le caractère interdisciplinaire, apporte des combinaisons de sciences différentes, donc une grande originalité;
- l’imprévisibilité, car les résultats inattendus sont les plus féconds
C’est ainsi qu’on en arrive à ce que j’appellerai « le paradoxe de l’innovation »:
Plus les applications d’une recherche sont imprévisibles, plus les chances qu’elles soient innovantes sont grandes et plus les chances qu’une telle recherche soit convaincante, et donc financée, sont faibles.
En d’autres termes, la vraie innovation, celle des sauts de progrès, est imprévisible et elle a peu de chances de jamais naître d’une recherche subventionnée !
Impliquer les pouvoirs subsidiants, les autorités publiques, dans la défense de la recherche fondamentale, c’est avant tout leur fournir les informations permettant de l’évaluer, et non pas leur faire miroiter des applications illusoires. Les applications viendront, imprévues, d’une recherche fondamentale innovante.
Le gouvernement peut jouer un rôle bien plus utile s’il comprend les enjeux de la recherche fondamentale, en optimisant son fonctionnement, et en veillant à la transparence de son évaluation.
Formons ensemble aujourd’hui, devant les mérites remarquables de nos nouveaux docteurs honoris causa, des vœux pour que, dans notre région, dans notre pays et ailleurs, on comprenne bien que la vraie ressource, les vrais gisements, sont chez nous dans la matière grise et la créativité. Espérons que l’on comprenne que l’innovation, source d’essor économique, social et culturel, ne se décrète pas, mais qu’elle apparaît là où on ne l’attend pas, cependant toujours là où on est prêt à la déceler, là où la formation et l’expérience préparent les esprits à s’en saisir, à comprendre son potentiel et à l’exploiter au mieux.
C’est ce terrain-là qu’il nous faut cultiver. Il est dans nos universités, dans nos académies et c’est bien ce terreau-là qu’il faut fertiliser.