La Faculté universitaire des Sciences agronomiques de Gembloux (FUSAGx) fait désormais partie de l’ULg. C’est la concrétisation d’une idée vieille de plus de 20 ans mais dont le processus définitif s’est mis en marche il y a 2 ans environ. Dès octobre 2009, l’entité gembloutoise se composera d’une Faculté et d’un Centre de recherche et prendra désormais le nom de « Gembloux AgroBioTech » (GABT) et sera dirigé par un vice-Recteur de site élu par le corps académique de la Faculté. La logique pour Gembloux est de se joindre à une université complète (c’est à l’ULg que se trouve la Faculté de Médecine vétérinaire de la CFB) à laquelle il ne manquait qu’une Faculté d’Agronomie. Outre un vaste ensemble de structures d’appui, GABT trouvera à l’ULg des collaborations dans les domaines les plus variés et un désir sincère de coopérer. La logique pour l’ULg, en dehors de l’accession au statut d’université complète, unique en CFB, réside dans l’extension géographique de l’Université, complétant ainsi le triangle centre-sud-est wallon: Gembloux-Arlon-Liège. Mais elle réside aussi dans la possibilité de réaliser, ensemble, des initiatives innovantes sur le site de Gembloux. Nos équipes vont travailler ensemble au développement de ces nouvelles idées.
J’ai été reçu mardi dernier par le Recteur A. Théwis à l’Assemblée générale de la FUSAGx pour exposer la vision liégeoise de l’intégration. La séance de questions-réponses qui a suivi fut très ouverte et a permis d’aborder beaucoup de points très intéressants. Ceci augure d’un excellent avenir pour l’Ulg et pour GABT dans leur nouvelle configuration.
Le 29 juin, la communauté universitaire liégeoise sera invitée à visiter la FUSAGx et à y rencontrer nos nouveaux collègues dans une ambiance conviviale et amicale. j’espère que nous y viendrons nombreux.

Encore un magnifique succès hier soir pour l’opération Télévie, qui récolte 8.162.543 euros (plus encore que les 8.117.840 € de l’année dernière!), dépassant ainsi, en 21 ans, les 100 millions d’€ cumulés.
J’en suis d’autant plus fier que l’ULg (avec le CHU de Liège) arrive confortablement en tête des universités pour la récolte de fonds, avec 70.100 €, record largement battu. Bravo et merci à tous les volontaires qui se sont donnés au maximum pour cette cause.

J’en profite pour faire une petite mise au point bien nécessaire, suite à une analyse réalisée il y a quelques mois par un magazine du groupe de Test Achats dénommé Budget et Droit qui déclarait, sans avoir consulté personne, qu’on ne pouvait pas savoir ce que devenaient les fonds de cette opération annuelle. En tant que Président du FRS-FNRS, je ne puis laisser cette affirmation continuer à courir (comme on le retrouve dans des commentaires aujourd’hui) sans réagir vigoureusement. Un simple coup de fil aurait permis à ce journal de recevoir toute la documentation nécessaire (qui lui a été envoyée depuis) qui démontre que, depuis que le Télévie existe, chaque centime des sommes récoltées est versé au FNRS et que, là, la totalité de la somme est affectée au financement de la recherche médicale sur le cancer. Cet apport considérable de plus de 8 millions rebondit sur la Recherche en général, puisqu’il permet d’affecter des moyens considérables à cette recherche sans trop priver les autres domaines importants de possibilités d’avancer. A cet égard, la rigueur absolue de RTL-TVi et sa formidable implication dans l’opération doivent être chaudement saluées au nom de toute la communauté scientifique de Belgique francophone.

Depuis hier, comme annoncé précédemment, des « Sans Papiers » se sont installés à l’ULg. Un local a été aménagé pour eux rue de Pitteurs, en Outremeuse, dans le « complexe Van Beneden-Pitteurs-Delcour ». Comme prévu, il s’agit d’une occupation de jour, positive et active. Des ateliers y seront organisés pendant les deux prochains mois avec un encadrement bénévole — de la part d’universitaires et de diverses associations ou simples volontaires — et portant sur des sujets très divers: langue française, langue néerlandaise, langue arabe, informatique, éléments de droit, condition féminine, peinture, photographie, vidéo, théâtre, coiffure…
Toute assistance pour assurer ou améliorer la qualité de ces ateliers durant cette période est la bienvenue.

Une première anecdote: dès hier, la rencontre entre les « Sans-Papiers » et l’équipe des « Espaces Botaniques Universitaires de Liège » est venue ajouter une cerise sur le gâteau de cette « occupation » originale. En effet, les EBULg aménagent les jardins du complexe Van Beneden-Pitteurs-Delcour en un « Jardin du Monde » qui sera inauguré le 15 juin prochain. Il reflétera les caractéristiques botaniques (ornements, parfums, cuisines) de tous les continents, jolie prouesse sous nos latitudes! Plusieurs « Sans-Papiers » se sont proposés pour donner un coup de main bénévole à cette association dont ils deviennent temporairement les voisins directs et contribuer, grâce à leur bagage culturel propre, à l’élaboration de parties de ce Jardin.

C’est ainsi que se met en place une synergie qui démontrera, mieux que toute autre manifestation, la détermination des « Sans-Papiers » à s’intégrer mais également leur capacité à planter leur propre graine dans le parterre du dialogue interculturel !

J’invite les membres de la Communauté ULg à se rendre sur le blog du Projet institutionnel pour y trouver un ajout récent.

Discours d’accueil de la séance de remise des insignes de docteur honoris causa de l’ULg ce 26 mars 2009

La longue tradition des doctorats honoris causa se perpétue aujourd’hui, comme chaque année. C’est le moment où l’Université marque une pause dans la vie trépidante qui lui est trop lourdement imposée. Elle s’arrête quelques instants de courir après les contrats, les conventions, les financements, les crédits, les subventions. Elle s’arrête quelques instants de courir pour attirer plus d’étudiants, puis pour arriver à les encadrer efficacement, pour améliorer ses méthodes pédagogiques, pour faire vivre son campus et l’animer, pour trouver de l’espace en ville et l’aménager, pour résoudre ses problèmes asphyxiants de mobilité. Elle s’arrête quelques instants de courir pour produire des publications, pour être présente dans le reste du monde, rivaliser ou coopérer avec ses sœurs universités voisines et lointaines. Elle s’arrête quelques instants de courir pour valoriser ses recherches, prendre des brevets, concéder des licences, créer des spin-offs. Elle s’arrête quelques instants de courir en essayant de comprendre le paysage de l’enseignement supérieur dont elle fait partie dans sa région, sa communauté, l’Europe et le vaste monde, comme on essaie de comprendre sa planète, son système solaire et sa galaxie, voire ce qui existe au delà, jusqu’au grand commencement, en se demandant ce que celà même veut dire…

Elle s’arrête quelques instants de courir et se pose une vraie bonne question: «pour quoi faire?».
Et la meilleure réponse lui vient des autres, de ceux-là qui nous donnent au moins l’illusion que là où ils travaillent, les choses sont différentes. Ce n’est qu’une illusion, bien sûr, la vie est trépidante partout, mais lorsqu’on se penche sur la beauté de l’œuvre de nos collègues lointains, il n’y paraît pas. C’est certainement l’impression qu’ils ont, eux aussi, à notre égard, et c’est une partie importante du caractère fondamental de la cérémonie d’aujourd’hui: le regard vers les autres, dans un moment de calme et de sérénité.

En effet, le chercheur, comme l’artisan — et sans doute comme tout le monde — a besoin de maîtres, d’exemples et de repères. Il a besoin de personnalités qui lui servent de référence, de balise, de guide d’une certaine façon. Il est facile de se considérer soi-même comme excellent, mais il faut savoir se confronter à deux mesures essentielles : le jugement par ses pairs et la recherche de l’exemple. La première, on l’affronte lorsqu’on décide de publier ses travaux, la seconde, lorsqu’on s’inspire de ceux des autres. Et de cette deuxième mesure naît quelquefois l’admiration, celle-là même qui se traduit un jour par le bonheur d’inviter son modèle et de le faire adopter comme un des siens par sa communauté académique tout entière, puisque le corps académique nomme les docteurs honoris causa à l’exigeante majorité des 2/3. L’acceptation par le lauréat est, elle aussi, une épreuve à franchir, puisqu’elle implique qu’il accepte de faire désormais partie de l’université qui l’accueille et d’en devenir membre d’honneur.

Décerner ainsi ce diplôme à une personnalité de grand calibre consiste à l’honorer, c’est évident, et c’est ce que nos docteurs honoris causa ne manquent jamais de nous dire, mais nous devons avant tout retenir que ce sont eux qui nous honorent et que nous en tirons fierté.

C’est pourquoi je me réjouis aujourd’hui d’accueillir nos hôtes et je demanderai, dans quelques instants, à leurs «parrains» liégeois de les présenter et donc de tenter l’impossible : expliquer, en quelques mots et de manière compréhensible pour tous, les qualités et les accomplissements de nos lauréats de ce jour.

Un étrange et regrettable dérapage s’est produit cette semaine avec une partie de la représentation étudiante au C.A.

Dans un commentaire récent sur le « blog Projet », j’ai malencontreusement (!) utilisé le terme « représentativité » dans le sens de « reflet objectif de l’ensemble des opinions » des personnes dont on est le délégué, alors que pour certains, il signifie « légitimité électorale ». Lorsque j’ai voulu mettre en garde certains représentants étudiants contre une dérive qui risquait de leur faire perdre leur représentativité au sens où je l’entends, ils ont cru que je remettais en cause leur légitimité. Il n’y avait là, somme toute, rien qu’un léger malentendu sur lequel il eût été facile de s’expliquer. Je suis même arrivé à décoder cela tout seul.

Mais voilà que l’incident a pris des proportions démesurées et a suscité l’ahurissante décision de ces représentants de quitter en bloc le C.A. après lecture d’une déclaration dénonçant mon rejet de leur « légitimité d’expression », comme s’il s’agissait d’une goutte qui aurait fait déborder le vase… J’ai même été accusé, sur le blog d’un de ces étudiants, de vouloir « lancer une entreprise de démolition des représentants démocratiquement élus par les étudiants ».

Et pourtant, je n’avais pas perçu de signe avant-coureur. Ma rencontre avec ces mêmes représentants le 25 février avait duré plus de deux heures et s’était déroulée dans un excellent climat, courtois et même cordial. Cette rencontre s’était également révélée très constructive, me conduisant à amender mon Projet sur plusieurs points ayant trait à la représentation étudiante dans divers organes, au timing de l’adoption de la réforme universitaire que je propose par rapport à la prochaine élection rectorale, etc.

Une telle hypersensibilité est donc pour le moins surprenante. Elle m’inquiète quant aux possibilités de dialogue pourtant indispensable entre étudiants et autorités. Si, face aux invectives et aux propos insultants, un simple mot mal interprété peut déclencher un tel blocage, on ne voit pas bien comment on pourrait échanger des idées, se comprendre, se convaincre mutuellement, bref, mettre à profit tout ce qui constitue le dialogue constructif entre les différents corps qui partagent la gouvernance de l’Institution.

Dans un message déposé sur le blog Projet, un étudiant du même groupe « souhaite très sincèrement que cet épisode ne soit pas l’occasion d’une rupture de dialogue »! Cette candeur est presque touchante, je le dis sans aucune ironie. Comment peut-on quitter le Conseil d’administration en refusant ne fut-ce que l’écoute de la réponse à une déclaration à laquelle on s’associe, et tout à la fois espérer que cette rupture ne rompe rien ? Sauf à ne pas mesurer la portée exacte de ses actes.

Je voudrais ici réaffirmer mon rôle de recteur, qui n’est pas tant de dicter la conduite des choses que de veiller au fonctionnement harmonieux de l’Institution, en restant à l’écoute de chacun. Je tiens à assumer cette mission au mieux en clamant, une fois encore, que je ne me situe pas à une extrémité du monde universitaire ni à son sommet, les étudiants étant à l’autre extrémité ou tout en bas. Au contraire, je dois rester au centre d’un vaste ensemble et garder le contact avec chacun. Aucun membre de la communauté universitaire n’a intérêt à une perte de contact, nous sommes tous dans le même bateau et il est des enjeux importants et urgents à régler. On peut diverger sur l’urgence relative et même sur le bien-fondé des enjeux, mais on doit aussi apprendre à composer avec les autres passagers du bateau pour trouver un cap commun. Certes, je ne puis promettre à chacun que ses désirs seront exaucés, mais je dois pouvoir sentir la température de l’Université et de ses différents corps à tout moment et veiller à maintenir, pour cela, un dialogue ouvert avec tous.

C’est pourquoi je ne puis admettre l’affirmation que mon projet de réforme institutionnelle a été élaboré en cercle restreint, lors de rencontres entre privilégiés, ni qu’il aurait été vendu clé sur porte aux différents membres de la communauté universitaire, à la faveur de négociations obscures, maquillé en consultation démocratique. Il m’est difficile d’imaginer une plus vaste consultation que celle qui a conduit au Projet. Ce blog, tout comme celui du Projet, en est la preuve évidente s’il en était encore besoin.

Tout dialogue peut se trouver rapidement bloqué, non seulement par la désertion des lieux réservés à la discussion, mais aussi et surtout par l’agression verbale ou écrite, les affirmations et les accusations péremptoires, le mépris de l’autre.

Ce qui paralyse le dialogue, ce sont les préjugés. Mais le meilleur remède contre les préjugés, c’est le dialogue.

Préservons-le, il est le prérequis de la compréhension mutuelle et du progrès collectif.

Il y a trois ans déjà, nous accueillions des « sans-sapiers » dans nos locaux désaffectés du Val-Benoît. Cette occupation s’était bien déroulée, si ce n’est qu’il y avait parmi eux des grévistes de la faim et que ce n’avait pas été de tout repos en raison de l’inquiétude qu’on pouvait avoir pour l’évolution dramatique de l’état de santé de ces personnes.

Aujourd’hui, nous sommes sollicités de toutes parts pour nous manifester en tant qu’institution universitaire. On nous presse de joindre notre voix à celles qui proclament qu’il est plus que temps de cesser de lanterner ces personnes qui sont plongées parfois depuis très longtemps dans une incertitude complète quant aux critères qu’elles pourraient peut-être remplir pour bénéficier d’une régularisation. Certes, on ne peut imaginer qu’elles soient toutes dans ces conditions mais au moins doivent-elles savoir si c’est oui ou non. En outre, la détention de certaines d’entre elles, dont des enfants, dans des centres fermés pour des périodes prolongées dérange ce que les universités ont de plus profond: leur attachement aux droits inaliénables de la personne humaine.

Comment allier le désir de s’exprimer, le désir de prendre part à la question et le souhait de ne pas vivre à nouveau une occupation passive et non sans risques, avec la sensation de l’inutilité du geste ?

Tout simplement en faisant ce que nous savons faire et, généralement, faire bien: utiliser nos compétences pour attirer le regard des citoyens, de la presse et des personnalités politiques; créer un événement tout à la fois médiatique et utile: un rassemblement-débat où des spécialistes (juristes, sociologues, psychologues, philosophes, politologues, etc.) pourront communiquer leur analyse du problème, voire suggérer des solutions et faire avancer les choses par la réflexion collective plus que par la simple manifestation d’humeur. Ma proposition est une manifestation active, positive et réellement progressiste, faisant usage de nos meilleures capacités. Ce sera aussi le moment de mobiliser nos étudiants et de les sensibiliser à la question. Cet événement pourra se poursuivre au travers d’ateliers auxquels les « sans-papiers » seront invités à participer. C’est donc d’une « occupation » active, positive et créative qu’il s’agira, avec un encadrement compétent.

Venez donc nombreux le mercredi 18 mars de 12h à 14h, au même moment que les autres manifestations notamment à Bruxelles et à Liège, place du Marché, aux Amphis de l’Europe (Sart Tilman) et amenez-y du monde. J’espère que mes collègues professeurs encourageront vivement leurs étudiants à y assister. La prise de conscience citoyenne, c’est aussi un apprentissage indispensable qui fait partie de nos missions.

Je me dois de vous faire part de la naissance, ce vendredi 13 à 13h13, défiant ainsi toute superstition, le magazine web « Culture » de l’ULg que je vous avais annoncé l’an dernier.

Les nombreux parents (au service des Relations Extérieures, que je félicite chaleureusement!) et le bébé se portent bien.

Les visites sont autorisées à toute heure du jour et de la nuit.

Les contributions seront accueillies avec bienveillance.

La profondeur de mon silence sur ce blog est généralement en relation inverse avec le nombre et l’importance des événements qui marquent notre vie universitaire, malheureusement. Ces derniers jours en ont donné une nouvelle preuve.

Jane Goodall
La spécialiste mondiale des chimpanzés, véritable idole de très nombreux éthologistes et naturalistes du monde entier, était dans nos murs lundi dernier, pour une très belle conférence sur la conservation de la nature et le parcours qui l’a amenée à prendre fait et cause pour la défense de la planète. Immense succès puisque la Salle académique était archi-pleine et qu’il a fallu retransmettre la conférence en vidéo dans une seconde salle. Le Prince Laurent nous avait même gratifié d’une visite-surprise. Jane Goodall devait être des nôtres pour être faite docteur honoris causa de l’ULg le 26 mars prochain. Comme elle ne pourra être présente, j’ai eu l’honneur de lui remettre ses insignes avec un peu d’avance lors de cette séance très appréciée.

Dans un même ordre d’idées, je signale que le professeur Pachauri, prix Nobel 2007 pour le GIEC, docteur honoris causa de l’ULg en 2008, sera parmi nous le 31 mars prochain dans la matinée et qu’il donnera une conférence aux Amphis de l’Europe à 10h.

The Scientist
Le célèbre magazine américain des sciences du vivant a fait une enquête auprès de ses lecteurs et leur a demandé quelle université ou centre de recherches leur avait semblé le meilleur pour y réaliser un « post-doc ». Il publie la liste des dix premiers hors-USA et l’ULg se trouve en 9è position mondiale.
Evidemment, je suis très mal placé pour pousser un cocorico puisque j’ai toujours critiqué le principe-même des « rankings » d’universités ! Mes critiques s’articulaient sur trois points : le caractère subjectif qu’induit le principe de notoriété, le biais introduit par la possibilité de lobbying de l’institution (ne serait-ce que parce qu’elle doit apporter des données chiffrées aux enquêteurs) et surtout le nombreuses anomalies et aberrations dans la méthodologie générale des classements.
Alors, aujourd’hui, lorsque l’ULg est incroyablement bien classée, serais-je plus clément ? Donnerai-je raison à ceux qui me reprochaient d’être contre les classements parce que nous étions mal classés ? (nous ne sommes jamais mal classés, mais toujours assez loin parmi les belges).
Bien sûr que non. Je dirai simplement qu’ici, c’est un test qui porte exclusivement sur la subjectivité et qui est donc hautement critiquable à cet égard. Il n’est basé que sur ceux qui ont répondu à l’appel, ce qui biaise évidemment le test. Il est cependant ciblé sur une catégorie étroite de gens (ceux qui ont fait un post-doc à l’étranger) et il ne repose que sur l’avis de ces chercheurs, non sur des données collectées auprès de l’institution… On ne peut donc rester insensible au compliment adressé à l’ULg par ceux qui y sont passés. Merci à eux !
J’ajouterai que les efforts consentis par notre université pour rassembler de manière efficace ses forces vives en matière de sciences du vivant ne sont probablement pas sans rapport avec la bonne impression des chercheurs.
Maintenant, il nous reste à affronter la nuée de candidatures de post-docs venant de partout… !

Une de mes interviews peut être réentendue en podcast sur Cocktail Curieux (RTBF « La Première ») du 4 mars 2009.

Uppsala-Cracovie-Liège
Au cas où l’UCL perdrait son C*, nous pourrions revendiquer le sigle pour notre nouvelle association tripartite entre l’Université d’Uppsala en Suède, l’Université Jagiellone de Cracovie en Pologne et l’Université de Liège. Lors de la rencontre des trois recteurs (cinq si on y ajoute la rectrice des universités agro-vétérinaires d’Uppsala et de Cracovie) à Colonster jeudi dernier, les nombreuses similitudes et complémentarités entre nos institutions sont apparues clairement et nous avons convenu de prolonger l’effort pour établir une relation triangulaire forte entre nous. Une prochaine rencontre devrait avoir lieu en Pologne dans quelques mois.
*Tout compte fait, pour le sigle, c’est non : il faudrait aussi que l’University of Central London abandonne une lettre… ;-)

Assises de la recherche
Le bilan de la recherche en CFB et les perspectives d’avenir, qui faisaient l’objet des Assises de la Recherche de la Ministre M.-D. Simonet, ont recueilli un succès certain et une grande affluence qui rendait ainsi hommage aux efforts incontestables que la Ministre a déployé durant les 5 années de la législature pour améliorer le soutien à la recherche. Affluence qui contrastait avec la présence d’un journaliste isolé lors du point-presse qui précédait l’évènement… La recherche n’intéresse encore que les chercheurs et, heureusement, quelques politiques.

Restaurant
Pas de première pierre depuis douze ans à l’ULg… C’est dire l’importance de l’évènement de vendredi dernier, même si la pierre n’était que virtuelle et symbolique. Peu importe, ce qui compte, c’est que les travaux ont commencé et que le nouveau restaurant « écologique » sera accessible à la rentrée de 2010 et qu’il fera partie d’un vaste réaménagement de toute la zone Nord du Domaine du Sart Tilman (bâtiment d’accueil à l’entrée, voies piétonnes et cyclistes, cafétarias, agrandissement du B52 Ingénieurs, etc). Enfin, ça bouge !

Séance des FNRS
Sympathique accueil, devenu maintenant traditionnel chez nous, des nouveaux chercheurs FNRS par les anciens, cette année en présence de la nouvelle Secrétaire générale, Véronique Halloin, qui s’est déplacée pour partager ces moments de convivalités avec « ses » chercheurs.

« C’est notre terre »
Une magnifique exposition est à voir absolument dans les souterrains Tour & Taxis à Bruxelles si vous ne l’avez déjà fait. Elle convient à tous les âges et fait preuve d’un talent pédagogique exceptionnel qui ne nous étonnera pas puisqu’un des deux scénaristes n’est autres qu’Henri Dupuis qui est aussi le rédac’ chef de notre magazine web Reflexions. La contribution scientifique liégeoise y est massive comme en témoigne la liste des spécialistes consultés et les crédits de prêt de pièces scientifiques. Je vous recommande chaudement cette visite.

Foire du Livre
Succès dimanche pour le livre de Nicolas Ancion Retrouver ses facultés à la Foire du Livre de Bruxelles. La présence de l’auteur au débat intitulé « Peut-on rire de l’Université ? » et sans doute surtout celle de Pierre Kroll, illustrateur du livre, étaient sans doute pour beaucoup dans ce succès de foule et la longue file à la signature d’autographes !
Oui, on peut aussi rire de l’université, comme de tout d’ailleurs, du moment qu’on ne blesse personne, mais en publiant l’ouvrage, les Editions de l’ULg ont montré que rien n’est plus percutant (et surprenant, pour beaucoup) que l’auto-dérision.

J’ai souvent fustigé sur ce blog la voracité des grands éditeurs de revues scientifiques qui s’exerce aux dépens de la recherche. C’est le caractère déraisonnable et très largement exagéré de cette rapacité qui a déclenché le vaste mouvement de l’Open Access dont les dépôts institutionnels sont à la fois un élément constitutif et une étape obligée.

On constate aujourd’hui le progrès des éditions en accès libre de type « BMC », BioMed Central, dont la série grandissante des revues « en ligne » devient très populaire dans le monde des sciences du vivant. D’autre part une large majorité des éditeurs admet aujourd’hui que les articles publiés soient rendus accessibles librement dans les dépôts électroniques thématiques, nationaux, régionaux et/ou institutionnels.

Il reste néanmoins des récalcitrants intraitables. Le champion toutes catégories, Elsevier, qui pratique l’exploitation la plus scandaleuse et la plus intransigeante, continue à bien se porter malgré la crise, merci pour lui.
Pour plus d’informations, lisez les résultats financiers préliminaires de Reed Elsevier pour 2008. La seule division Elsevier du consortium a ainsi vu ses rentrées croître de près de 12% de 2007 à 2008 pour atteindre 1,7 milliard de £ (1,9 milliard d’€) avec un bénéfice net en augmentation de 16% et se montant à 568 millions de £ (645 millions d’€). Tout cela grâce à une clientèle captive. Comme le suggère le célèbre blog « The Imaginary Journal of Poetic Economy », l’éditeur, en se contentant d’un confortable profit net de 13%, pourrait alléger ses prix de 20%. Mais nous ne sommes ni dans l’imaginaire, ni dans l’économie poétique…

Evidemment, il n’y a rien d’illégal dans ces pratiques: tout est basé sur l’acceptation volontaire des chercheurs qui n’ont jamais entrepris de boycotter la maison d’édition ni pour leurs publications ni pour leurs lectures, en raison du prestige des périodiques qu’elle édite. En effet, personne ne vous oblige à fréquenter un restaurant hors de prix, c’est votre choix. Là où les choses se gâtent, c’est si ce n’est pas vous qui payez, mais l’Institution où vous travaillez. Et c’est ce qui se passe dans les universités. Les chercheurs attendent de leur Institution qu’elle prenne en charge l’achat de la plupart des revues.

C’est sur ce principe que j’ai pris l’initiative, il y a quelques années, de faire prendre en charge par l’Université les frais de publication dans les revues en Open Access. Hormis le fait que BMC commence à pratiquer une politique des prix de publication exponentielle et inquiétante (on dépasse aujourd’hui les 1.000 € par article, l’appât du gain se retrouve partout!), il est évident que cette politique ne tient la route que si elle s’accompagne d’un renoncement aux revues coûteuses. Rassurez-vous, il en existe beaucoup qui restent très abordables.

En clair, comme nous voulons continuer à prendre en charge la publication dans des revues en accès libre et que de plus en plus de nos chercheurs y publient, nous allons mettre fin à l’achat institutionnel des revues les plus hors de prix, c’est d’une parfaite logique. Une consultation large va devoir être mise en œuvre afin que cette mesure soit largement comprise et consentie au sein de l’Institution.

[Merci à DigitalKoans]

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