Le FNRS à Charleroi? Non consulté, le FNRS reste stupéfait. C’est une personne morale (fondation) de droit privé. Seul son C.A. prend les décisions qui le concernent, un point, c’est tout.
C’est un peu comme si votre bourgmestre décrétait que vos meubles de jardin feraient meilleur effet dans le parc de l’Hotel de Ville que chez vous et les faisait emporter sans rien vous demander.
On croit rêver.

La dernière décennie a vu naître une véritable contestation (au sens de mai 68) du mode traditionnel de la publication scientifique. Tous les ingrédients d’une évolution majeure sont présents:
(1) l’abus de détenteurs de monopoles, véritables caricatures de l’appât du gain,
(2) la capacité des « victimes » de communiquer rapidement entre elles avec le développement rapide des réseaux sociaux,
(3) l’essor des nouvelles technologies remettant en cause les vieux paradigmes de la publication scientifique,
(4) un questionnement légitime sur la nécessaire publicité des résultats de la recherche financée par le public,
(5) le désir de profiter de la rapidité contemporaine en matière de communication électronique, de son pouvoir de diffusion et de son ampleur sans précédent.

Une telle conjonction d’éléments nouveaux, une telle convergence contextuelle, auraient dû remettre instantanément en question le paysage de la communication scientifique. Certains l’ont senti tout de suite et se sont lancés dans une véritable croisade. Cependant
(1) la tradition, le besoin de références solides, le poids de l’establishment, la crainte de l’anarchie et la « rupture technologique » entre les générations, du côté des chercheurs;
(2) l’impérieuse nécessité de préserver un modèle financier particulièrement profitable du côté de certains éditeurs;
(3) le souci de ne pas nuire à un ce modèle du côté des pouvoirs publics
ont joué leur rôle de frein. Mais que sont dix années dans l’Histoire de la Science ?

Le tournant, c’est maintenant

Aujourd’hui, les yeux s’ouvrent, finalement. Les étudiants se mobilisent sur le plan international. De plus en plus de chercheurs, y compris en sciences humaines, rallient la cause. Des sommités en Angleterre, au Canada, aux USA, se prononcent. On assiste à une avalanche de décisions au plus haut niveau en Europe, aux États-Unis, en Australie, au Mexique, en Irlande, en Belgique, et dans bien d’autres pays, qui imposent la publicité des recherches publiques (pour faire court). C’est là, en fait, l’argument majeur qui a fait basculer l’opinion des instances dirigeantes. Tant qu’il ne s’agissait que de rapports de force sur le plan financier, les pouvoirs publics ne sont pas intervenus dans la guérilla entre chercheurs et éditeurs. C’est seulement lorsque l’argument du financement public devant intervenir deux fois (pour subventionner la recherche et puis pour en lire les résultats) a été brandi que les autorités publiques se sont manifestées. Même si, dans les recommandations les plus fermes et leur désir de bien faire, les autorités se sont peu ou prou fourvoyées, aux USA et au Royaume-Uni, la tendance est maintenant clairement lancée.

Le poids de ce changement d’attitude des pouvoirs publics subsidiants a été tel que la résistance des éditeurs est tombée et que toute leur énergie s’est repositionnée rapidement en sens inverse. Soudain, les grands éditeurs le plus réfractaires sont devenus des chantres de l’Open Access, créant ainsi la surprise. Comment expliquer ce revirement apparemment suicidaire? Tout simplement par une tentative d’inverser le processus et de remplacer le modèle du lecteur-payeur par celui de l’auteur-payeur.

Effets pervers

Toutefois, on réalise vite les limites de cette inversion. A priori, l’idée est intéressante. « There is no such thing as a free lunch » : tout travail méritant rémunération, il est normal que, si le paiement pour lire disparait, quelqu’un prenne financièrement en charge les opérations nécessaires à la mise en ligne. Et c’est là que le problème survient. Le nouveau modèle ne permettra jamais retrouver les profits de l’ancien, à moins d’exiger des sommes astronomiques pour la publication. En effet, si on peut ironiser en disant qu’il n’y a pas moins de lecteurs d’articles scientifique qu’il n’y a d’auteurs (c’est à peine caricatural), il y a en réalité bien moins d’auteurs que d’acheteurs (tout le monde ne lisant pas tout ce qui est acheté par les institutions de recherche, loin de là). Le coût d’un article pèse alors entièrement sur son ou ses auteurs et non plus sur une collectivité large. Les grandes maisons d’éditions récemment converties au Gold Open Access (accès immédiat) ont rapidement utilisé la réputation de qualité de leurs meilleurs journaux pour imposer un droit de publication extrêmement élevé (on dépasse aujourd’hui les 6.000 € pour un article dans les titres les plus sélects) et la dérive financière s’est immédiatement réinstallée.

Si on peut comprendre qu’on doive payer pour publier et que l’on puisse prévoir les frais de publication dans le budget de sa recherche, on ne peut encourager les dérives qui ramèneraient tout le monde à la situation précédente, ce que souhaitent les éditeurs et ce dont les chercheurs ne veulent pas.

Ce qui a fait les beaux jours des gagnants dans le modèle lecteur-payeur, c’est essentiellement qu’en réalité ce n’était pas directement le lecteur qui payait, mais son institution. Ce décalage déresponsabilisait le lecteur, qui trouvait normal d’avoir accès à un matériel nécessaire pour sa recherche. Aujourd’hui, le modèle auteur-payeur frappe le chercheur de plein fouet. Certains pourront se permettre les journaux les plus chers, beaucoup ne pourront pas. L’inégalité d’accès, non plus à la lecture mais à la publication, sera bien plus flagrante qu’auparavant…

On ne peut laisser s’installer un tel effet pervers. Il faut absolument endiguer toute dérive du modèle. Certes, nous ne pouvons entraver l’absolue liberté des prix et chaque éditeur pratiquera les prix qu’il entend appliquer. Mais il faut éveiller la conscience des chercheurs eux-mêmes, dans leur propre intérêt et lancer un mouvement actif a cet effet.

Un moratoire pour les APC ?

C’est pourquoi je propose l’instauration d’une charte morale de la publication scientifique, qui imposerait un « Three-Digit Moratorium » , assorti d’un boycott de toute charge de publication supérieure à 999 $ pour un article scientifique. Il est évident qu’on m’opposera le fait que l’inflation rendra ce coût irréaliste dans quelques années. Sans doute, mais il faudra encore bien des années et ceci peut faire changer progressivement les mentalités. On m’objectera aussi que, quel que soit le caractère prohibitif des prix surfaits, certains pourront se les permettre, que les prix sont libres et qu’une nouvelle hiérarchie des prix imposera une nouvelle hiérarchie de qualité, donc un nouveau ranking des titres et par conséquent une nouvelle base absurde pour l’évaluation des chercheurs basée sur les journaux où ils parviennent à publier. C’est un écueil, effectivement. On me dira également qu’un tel nivellement sur le plan financier nuira à la valeur ajoutée que peut apporter un éditeur dans le travail éditorial. C’est vrai, mais aisément vérifiable. On me dira enfin qu’on ne pourra plus faire la différence entre un bon éditeur (réellement utile à la fois à l’auteur et au lecteur) et les éditeurs frelatés que l’on voit proliférer aujourd’hui. C’est sans doute vrai et il faudra trouver la parade.

Revoir les méthodes d’évaluation

Mais pourquoi ne décidons-nous pas que, de même que nous devrions nous imposer l’effort d’évaluer les chercheurs sur la stricte base de la qualité de leur travail où qu’il soit publié et non sur le reflet indirect qu’en donne le facteur d’impact des revues où ils publient, nous devions aussi faire l’effort de juger les revues sur la valeur qu’elles ajoutent et non sur leur facteur d’impact?

Nous voici revenus à l’éternel dilemme du choix entre d’une part les méthodes pseudo-scientifiques de l’évaluation quantitative, rassurante parce qu’elle est chiffrée, pratique car les chiffres parlent d’eux-mêmes et dont on évite de remettre les fondements en cause, et d’autre part l’évaluation qualitative, plus longue, plus fastidieuse, plus exigeante en compétences et apparemment plus subjective puisqu’elle ne bénéficie pas de la fausse objectivité des cotations.

Gardons le cap

Nous avons appris qu’un combat. S’il est juste et intelligent, peut finir par être remporté. Ne laissons donc pas l’apparence insurmontable d’une nouvelle approche de l’évaluation nous détourner de l’objectif. L’Histoire est en marche, maintenons le cap. Dans le virage qui s’opère aujourd’hui en matière de communication scientifique, il faut bien attacher sa ceinture, bien tenir le volant et ne pas se laisser aveugler par les projections des intérêts particuliers qui nous éclaboussent le pare-brise.

A lire: le numéro spécial de Nature « The Future of Publishing, a new Page »
Mon journal Scoop.it

Je me fais rare sur mon blog. Il est vrai que l’implication de l’ULg dans une multitude croissante d’interactions avec le milieu économique et social m’empêche de consacrer le temps que je souhaiterais à cette rédaction.
Je reste toutefois très actif sur les réseaux sociaux qui sont incontestablement en train de supplanter celui qui est aujourd’hui devenu le « vieux » blog, déjà un peu désuet…

C’est ainsi que vous trouverez mes interventions récentes sur les sujets liés de plus ou moins près à l’ULg via Scoop.it « Université de Liège, vue côté Recteur ».

Par ailleurs, j’y relate également des informations qui me semblent dignes d’intérêt en matière d’accès libre aux publications scientifiques, ainsi que sur les classements et évaluations.

« Ça suffit! On commence à en avoir marre de pédaler, le nez dans le guidon, comme des forcenés, jour après jour, pendant trois semaines épuisantes, par monts et par vaux, sans rien voir du paysage, sans profiter de quoi que ce soit, ni des vues imprenables, ni des vastes plaines ni des hauts sommets, ni du soleil ni du brouillard, ni des petites vallées riantes où serpentent de jolis ruisseaux qui appellent au pique-nique, ni des petits restaurants sympathiques aux charmantes terrasses ensoleillées, ni des petits lacs où voguent les voiliers. On en a marre. Toujours plus vite, toujours plus fort, une vrai vie de forçat. »

Jacques Lechampêtre, coureur cycliste de son état, ne mâche pas ses mots face à son directeur sportif, Adrien Gagnon. On est en plein Tour de France, juste avant la neuvième étape et les choses, jusqu’ici ne se passaient pas trop mal. Mais Gagnon sentait bien, depuis quelques jours, après une cruelle saison des classiques, quasi toutes remportées par un coureur hors-pair, le célèbre Éric Painblanc, surnommé « le Cannibale », de l’équipe Vohrass, et ses coéquipiers, que quelque chose couvait dans le peloton et plus particulièrement dans l’équipe Belgiana, aux destinées sportives de laquelle il préside.

« En plus » ajoute Lechampêtre, « tous les maillots vont toujours aux mêmes, et ils raflent les primes au haut des côtes ou à chaque sprint sans nous en laisser une seule. Nous, on bosse comme des malades et on doit se contenter de notre petit salaire de rien ».

« Je vous comprends, » répond Gagnon, « mais ce n’est pas en ralentissant la cadence que vous allez résoudre le problème! Vous n’en serez que plus loin au classement. Et puis, comment vais-je pouvoir préserver l’existence de l’équipe? Plus aucun sponsor ne voudra nous soutenir. Même les subventions publiques ne nous parviendront plus puisque c’est sur base de vos résultats qu’on nous les octroie. »

« Mais c’est parce que tout le monde se trompe! On vit dans un monde déboussolé qui a perdu tous ses repères! Les gens ne voient plus les choses de façon réaliste! Où est-ce que cette frénésie nous mène? Au dopage, qui fichera notre santé en l’air, et qui menace même notre vie! Et que pourrons nous dire en fin de carrière, et ça viendra vite, de ce qu’aura été notre vie? Nous nous serons défoncés sans plus d’horizon qu’un mineur au fond du trou, et nous ne saurons comment continuer à vivre. Non, c’est clair, il faut qu’on arrête de courir à ce point et qu’on lève le pied. »

Ses coéquipiers applaudissent et reprennent en chœur: « On propose le « Slow Biking »! Nous allons rédiger un manifeste pour défendre une vraie valeur, le « Déchampionnat ». Nous lancerons une pétition et vous serez étonné du nombre de signatures que nous allons récolter auprès du peloton! Nous allons proposer un Tour de France en neuf semaines, qui nous laissera le temps de penser à notre condition, goûter les plaisirs de la promenade et du tourisme et vous verrez la compétence que nous allons acquérir! Au moins, à la fin de notre carrière, nous pourrons nous reconvertir en auteurs de guides touristiques et gastronomiques et notre avenir sera assuré! »

« Mais vous n’aurez même plus de spectateurs le long de votre parcours! » reprend Gagnon, excédé.

« Justement, tant mieux, nous pourrons au moins grimper au haut des cols sans être houspillés par un public surexcité, hurlant et courant à nos côtés! C’est très dangereux, d’ailleurs! »

« Je saisis vos arguments et, d’une certaine manière, je les trouve plutôt sympathiques. Mais il faut vraiment changer beaucoup de choses et convaincre des dizaines de milliers de gens de votre démarche. Les autres équipes, pas plus que les organisateurs du Tour ou des autres compétitions, ne sont prêts à vous emboîter le pas. Et si notre équipe est la seule à prendre cette direction, nous sommes fichus, c’est suicidaire! Nous serons dans le vrai, mais sans le sou ».

« C’est ça! Changeons le monde! Il faut être stupide pour ne pas comprendre ce que nous voulons dire! » lance Lechampêtre. Et ses trois coéquipiers, fidèles « porteurs d’eau », Folâtre, Gambadin et Butinot, de reprendre en chœur: « Changeons le monde, changeons le monde ! »

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Il est vrai que les revendications de nos sympathiques contestataires de l’équipe Belgiana prêtent à l’ironie tant elles sont naïves et irréalistes. Tout aussi candides que celle des tenants de la « désexcellence » et de la « Slow Science » à propos desquels j’ai publié de précédents articles de ce blog. Mais je reconnais volontiers que leur cri d’alarme, comme celui de mes personnages fictifs, pousse à la réflexion.

L’accélération du rythme universitaire est incontestable et elle nuit à la qualité du travail, quoi qu’on en pense. Certes, ceci peut varier beaucoup selon le domaine du savoir. Il existe des champs d’activité où l’on doit nécessairement réfléchir, prendre du recul et laisser mûrir ses idées. Mais ne nous méprenons pas. Cette nécessité est évidemment vraie partout et l’idée que certains champs d’investigation y échappent est absolument erronée. La réalité est simplement que, dans les sciences expérimentales et techniques, on en arrive à oublier cette exigence de décantation intellectuelle et c’est dommage. Un sentiment d’urgence et la conviction d’être au cœur d’une perpétuelle compétition en sont certes responsables mais il faut se demander pourquoi il en est ainsi, comment on en est arrivé là et, en fin de compte, à qui profite cette hyperactivité trépidante.

On pourrait gloser à perte de vue sur ce sujet, mais je me contenterai de relever un point en particulier. On estime aujourd’hui à environ un million et demi le nombre de publications de recherche paraissant chaque année (Björk, Roos & Lauri, 2008), immensément plus qu’il y a quarante ans. Dans le même temps, la pression du « publish or perish » n’a cessé de croître, le nombre de candidats à une carrière de recherche a considérablement augmenté, les postes disponibles également — mais pas dans la même proportion — et les moyens technologiques d’accélérer la recherche ont énormément évolué. Le système s’est emballé. Nos institutions ont emboîté le pas avec beaucoup de candeur et ont plongé dans l’illusion du rendement et de la productivité à outrance. Rares sont ceux qui ont su prendre suffisamment conscience de ce piège. Nous avons adopté un système d’évaluation estimant la qualité d’un vaste ensemble de compétences nécessaires au chercheur sur la simple valeur des journaux dans lesquels il publie, entre autres absurdités telles que le nombre absolu de publications. Le nombre pour le quantitatif, la cote du journal pour le qualitatif. Deux critères non pas totalement irrelevants mais relativement peu significatifs dans bien des cas.

Certaines voix, dont la mienne se sont élevées, mais en vain, car comment décider de faire marche arrière sans handicaper gravement sa propre institution tant que la compétition internationale ne fait pas relâche ? Et comment espérer qu’elle le fasse ? Et nous voilà revenus à la bonne logique de nos coureurs cyclistes…

À côté de cette globalisation qui a entraîné les universités dans une logique de tourbillon, un autre élément a pesé très lourd. Les grandes maisons d’édition scientifique, qui avaient déjà compris tout le profit qu’on pouvait tirer du monde de la recherche qui n’avait aucune vision stratégique par rapport à son processus de publication, se mirent à multiplier les journaux jusqu’à atteindre le nombre effarant de 26.000, estimation actuelle. Et cette explosion ne ralentit pas. Ceci a largement contribué à rendre possible un véritable excès de publications, une fragmentation des résultats visant à multiplier les articles avec le même message, bref, une accélération du processus de production scientifique. Une grande société privée a tout simplement acheté l’ISI (Institute for Scientific Information) qui a établi la notion même de ‘facteur d’impact’. Elle a persuadé la communauté scientifique de la validité des méthodes d’évaluation des chercheurs basées sur celle des revues où ils publient. Et elle a rendu incontournable cette mesure pour les évaluateurs que le caractère trépidant de la vie a poussé vers la confiance en une mesure chiffrée, facile et rapide à obtenir. Une illusion de rigueur.

Sans disposer d’un outil de mesure réellement fiable, mais devant la nécessité d’évaluer, on peut estimer qu’une approche plus raisonnable est celle qui se base sur le nombre de citations. Il est clair que beaucoup d’effets pervers entachent cette mesure, mais elle peut donner une idée approximative de la « pénétrance » d’un auteur dans son environnement scientifique, donc de son impact sur la communauté. Sur cette base, il est clair que l’accessibilité gratuite des publications sur le Web et leur repérage par des moteurs de recherche augmentent considérablement les chances d’être lu, donc cité.

Et la boucle est bouclée. Cela n’étonnera personne que j’en arrive à prétendre que l’Open Access (OA) offre une possibilité de se libérer des contraintes de la trépidante excessive de la vie de chercheur. Et pour moi, la nécessité de cette libération n’est pas, pour le chercheur, l’aspiration à travailler moins, mais à travailler autrement, l’aspiration à prendre le temps de la réflexion, l’aspiration à ne publier que ce qui est utile, sans redondance et sans « saucissonnage ». Je reconnais évidemment que, si l’OA présente beaucoup de mérites, rien n’indique qu’il contribuera à ralentir la cadence de la vie universitaire pour lui rendre une certaine sérénité. Mais nous savons aujourd’hui que des articles oubliés reviennent à l’honneur grâce à cette ouverture libre et l’accès libre à l’ensemble des publications sur un sujet permet, pour autant qu’on en prenne le temps, de mieux cibler sa propre recherche et de la relativiser.

Les tenants de la « Slow Science » vont plus loin, et plus sûrement sur la voie cette sérénité, mais au prix d’un changement radical qui n’est autre que celui que revendiquent également Lechampêtre et ses compagnons. Ceux-ci ont sans doute raison, au moins partiellement, mais ils n’ont qu’une infime chance de convaincre leurs sponsors dans la caravane du Tour et les milliers de spectateurs tout au long de la route de la nécessité d’en venir à une course au ralenti dans laquelle l’objectif ne serait pas de gagner…

J’ai créé sur « Scoop.it » deux recueils d’articles de presse en ligne et d’informations générales ou spécialisées dans deux domaines:
- L’Université de Liège vue côté Recteur
- Open Access to Scholarly Publishing
J’y dépose des liens vers des informations qui me semblent intéressantes, interpellantes ou insolites dans le domaine de l’Université en général et de celle de Liège en particulier ou dans celui de l’accès libre aux publications scientifiques qui, comme on le sait, me tient à cœur.
On peut, si on le souhaite, s’y abonner.

La semaine dernière était celle de l’Accès Libre, l’Open Access Week. Chaque année, elle revient au mois d’octobre. Chaque année, elle est émaillée d’événements un peu partout dans le monde. Chaque année, elle renforce chez les militants de l’OA la conviction que, même si on avance trop lentement à leur goût, on avance.
Je ne sais pas pourquoi mais cette année, il me semble que l’ »OA Week » fut particulièrement trépidante.

Sans doute d’abord parce que j’ai moi-même reçu des invitations nombreuses un peu partout dans le monde (un recteur militant, c’est très demandé !), le succès d’ORBi commençant à intriguer de plus en plus. J’ai choisi de me limiter à deux invitations: l’une à Braga, Portugal, à l’Université de Minho (diapositives de la présentation), qui a adopté la même politique de l’ « Accès Libre Vert » que nous et qui organisait une rencontre des universités portugaises sur le sujet; l’autre à Paris, à l’Université Pierre et Marie Curie (diapositives de la présentation), pour participer à un colloque sur l’OA et exposer le « phénomène ORBi ». Deux moments passionnants.

Sans doute aussi parce que cette semaine a été fertile en nouveautés de toutes sortes:

En Belgique, signature lundi 22 par divers acteurs majeurs du monde scientifique (FRS-FNRS, FWO, CReF, VLIR) de la « Brussels Declaration on Open Access » indiquant que, désormais, la publication en accès libre sera la règle pour les recherches subventionnées par des fonds publics. Un pas de géant à condition que le caractère obligatoire de cette mesure soit bien respecté, comme il l’est à l’ULg depuis 2008 et qui explique son succès. Coïncidence frappante: en peine semaine de l’Open Access, ORBi a franchi le cap de son millionième téléchargement !

En Australie, déclaration du nouveau directeur du principal Fonds de recherche australien en faveur de la publication en Open Access.

En Grande Bretagne. Même Elsevier, l’ennemi mortel historique de la philosophie de l’Open Access, célèbre l’OA Week! C’est dire si un revirement a eu lieu, mais attention: cela veut surtout dire que, face à une progression inévitable, le grand éditeur a compris qu’il était temps d’inverser sa politique et qu’il fallait vite se saisir du nouveau paradigme à son profit pour préparer l’époque où tout sera en accès libre. Car qu’on le veuille ou non, qu’on aime ça ou non, c’est tôt ou tard vers là qu’on va. Probablement tôt. Il a compris qu’il fallait favoriser l’OA « Gold » (publication dans un journal offrant l’OA immédiat), en offrant ses services pour cela et en les faisant payer à l’auteur, ou à l’Institution de l’auteur, ou à l’organisme finançant la recherche de l’auteur.
C’est ainsi que le lobbying intense des grandes maisons d’édition scientifique a porté ses fruits auprès de la commission « Finch » mandatée par les RCUK (Research Councils UK) pour les conseiller en cette matière et qui ont émis une recommandation importante. Avec l’ambition louable de favoriser l’Open Access, cette recommandation privilégie l’OA « Gold ». Mais une subtilité fatale s’est insérée dans le texte: le chercheur peut opter pour l’OA « Green » (publication dans un dépôt institutionnel, en accès restreint durant la période éventuelle d’embargo, en accès libre dès que possible) mais seulement si l’OA « Gold » n’est pas offert. Cela semble anodin, mais cela signifie que, rapidement, les grands éditeurs pourraient vouloir allonger la période d’embargo qu’ils imposent et proposer une formule « Gold » payante pour l’auteur, et l’on connait la courbe de croissance des tarifs imposés par ses maisons dès qu’elles ont hameçonné le client, elle n’ont plus rien à démontrer à cet égard. Le danger est donc énorme et il a été dénoncé. Il semble que RCUK soit en train de revoir le phrasé de sa décision.

En France, gros tremblement de terre dans une institution vénérable: le CNRS qui, via sa « filiale » de promotion de la diffusion du savoir, l’INIST et son programme RefDoc, propose contre remboursement, « plus de 53 millions de références d’articles, ouvrages, rapports, actes de congrès… en science, technologie, médecine, sciences humaines et sociales, de 1823 à nos jours (mise à jour quotidienne)« . Si vous avez un jour publié un article de recherche, vous avez beaucoup de chances de l’y retrouver… Allez sur le site de RefDoc, introduisez votre nom, il serait étonnant que vous ne découvriez pas que, pour la somme de 11€ que vous trouverez en cliquant « tarifs », vous pouvez vous faire envoyer votre article! (pour un envoi spécial et rapide, c’est plus cher: 50€).
Que faut-il en penser ?
Le CNRS, visiblement mal à l’aise, a répondu rapidement à ses très nombreux détracteurs (voici un exemple) (l’affaire a fait traînée de poudre, elle a viré au scandale et celui-ci a déjà été surnommé l’ »Inistgate »!). Un collectif d’auteurs s’est immédiatement constitué et propose un formulaire électronique de demande de retrait des articles par chaque auteur indigné.

Certes, le procédé dérange au plus haut point. Il reflète une immense maladresse certainement due à la méconnaissance, par une grosse machine administrative, de ce qu’est l’Open Access. En effet, hormis des livres (nous en avons retrouvé un, scindé en articles séparés et provenant d’un éditeur qui n’a jamais été consulté !), un grand nombre d’articles sont déjà en accès libre et gratuit, soit sur des sites ad hoc comme PubMed, par exemple, soit dans les dépôts institutionnels comme ORBi. Si vous vous apprêtez à télécharger un article émanant de l’Université de Liège à partir de RefDoc, venez donc le chercher sur Orbi, il vous en coûtera 11€ de moins, c’est à dire zéro !

Comment ne pas penser que cette initiative, avec son caractère massif, soit une entreprise de diffusion payante (donc cela n’a rien à voir avec l’OA !) de biens qui ne lui appartiennent pas. C’est exactement le reproche que font certains à l’OA « Green », sauf que dans ce cas, l’expédition n’est pas payante et l’accès (libre ou restreint) est accordé par les auteurs eux-mêmes (qui conservent, quoi qu’il arrive, la propriété intellectuelle et le droit au crédit).
Ce qui me dérange, c’est précisément qu’un tel scandale puisse être utilisé par des opposants à l’Open Access qui feraient un amalgame totalement abusif entre les deux initiatives.

Plusieurs de mes collègues qui se sentent spoliés me demandent d’intenter une action en justice. Ce n’est pas mon intention, pour toutes sortes de raisons et d’autres ne manqueront probablement pas de le faire. Il me semblerait plus important d’exiger de l’INIST qu’il indique clairement qu’un article qu’il vend est aussi disponible en accès libre sur un dépôt institutionnel. Cette revendication-là me semble essentielle. Toutefois, j’apprends aujourd’hui hui que l’INIST a choisi de supprimer de son inventaire les articles qui sont par ailleurs accessibles en Open Access. Réaction prudente, mais révélatrice du mobile: l’argent et non pas la diffusion du savoir !

En conclusion, tout ceci n’est qu’un épiphénomène parasite. Ne laissons pas ce parasite nous distraire de nos véritables ennemis que sont les grands prédateurs de la recherche, gardons notre objectif qui est, à terme, de pouvoir diffuser librement toute information émanant de nos recherches sans contrainte légale et/ou financière, via l’Accès Libre Vert.

Discours de Rentrée académique, le 26 septembre 2012 – « Qu’est-ce qu’une université? »

Discours de Dirk Frimout

Reportage de Jean-Louis Wertz

La minute d’autodérision rectorale (video)

Avoir un rêve (video)

Quand les astronautes aident les chercheurs (video)

Le Gouvernement britannique promeut l’Open Access mais par la voie la plus chère (The Guardian, ce matin).

Conséquence: un surcoût pour les fonds de recherche, donc pour les chercheurs, d’environ 50 millions de £ par an afin d’ouvrir l’accès tout en préservant les profits des maisons d’édition.

Cette initiative, qui apparaît à première vue comme un soutien à la Recherche et à sa diffusion libre, pourrait résoudre une des deux revendications du mouvement de l’Open Access (la liberté d’accès aux résultats de la Recherche) mais gravement enrayer l’autre (combattre l’escalade astronomique des coûts de publication).

L’extension à l’ensemble de la Communauté Européenne de cet exemple imparfait (voire même trompeur, car on peut n’y voir que l’aspect positif) pourrait endommager gravement la recherche universitaire pour une relativement longue durée, celle de la période intermédiaire avant que toute la production scientifique soit diffusée directement dans des journaux publiés en Open Access. A ce moment-là, le seul coût sera celui des charges strictement liées à la publication et au travail d’édition, y compris le peer reviewing. La proposition intermédiaire et hybride où les universités paient pour lire ET pour publier est tout simplement catastrophique pour nos budgets et réduit la part de nos moyens attribuable directement à la recherche.

On est bien là au cœur du dilemme: promouvoir la recherche internationalement ou sauver le business model des grandes maisons d’édition scientifique.

The British Government will promote Open Access but the expensive way (The Guardian, this morning), consequently raising the cost for research funds, hence for researchers, to about 50 millions £ per year, in order to open freely access to scientific publications while preserving the big publishing houses’ profits.

This decision, to be taken later today, which appears at first sight as supportive for a free diffusion of research, could well meet one claim of the Open Access worldwide movement (free access to research output) but could also harm considerably the other (fight escalating publication costs).

Extending this imperfect (perhaps even misleading, since one may see only the bright side) example to the entire European Community could damage university research seriously and perhaps durably, at least for the whole transition period while both systems will coexist before all scientific knowledge will be published directly in « Gold » Open Access journals. At that time, the only cost will be that of editing and publishing on line and will include the peer reviewing process. The hybrid system where universities pay to read AND to publish as well is simply disastrous for our budgets and reduces considerably research funding.

We are here at the core of the dilemma: promote research internationally or spare the big publishing houses’ business model.

Ça y est. J’ai franchi le gué, comme le dit LeVif-L’Express (vendredi 18.05.12, p. 50). Après m’être promis, ainsi qu’à mon entourage professionnel, de ne jamais le faire, je me suis inscrit sur Facebook. Honte sur moi!
Et Le Vif ajoute: « A pas mesurés, avec des semelles de plomb. « Je voulais surtout accéder à des informations réservées aux membres », explique le seul recteur francophone présent sur le réseau. Malgré ses 64 ans, on ne peut pourtant reprocher à ce biologiste un manque d’intérêt pour les nouveaux médias. Blogueur depuis sept ans, il « tweete » avec assiduité depuis un an, s’est inscrit sur LinkedIn et débute sur la plate-forme de micro-blogging Tumblr. Mais Facebook, décidément, peine à l’enthousiasmer. « C’est vrai que cela permet de rester en contact avec ses proches. J’échange pas mal avec mon fils là-dessus. Mon problème, c’est d’éviter de me faire intoxiquer par les élucubrations des uns et des autres. »
Sans doute le monde académique, voire l’enseignement en général, a-t-il raison de se montrer prudent envers ces réseaux où se mélangent étudiants et professeurs. »

Sans doute l’ai-je fait pour plusieurs raisons.

Ne pas se sentir exclu

La première est que, dans ce réseau, comme dans les autres, il est impossible d’accéder aux contenus (quel que soit leur intérêt, et là, le meilleur et le pire se croisent…) si l’on n’est pas inscrit. Et il s’avère que certains contenus sont parfois très intéressants à consulter. Or l’inscription amène automatiquement l’information très large, par une sorte de réaction en chaîne dont j’avais jusque là une frayeur atomique, sur le fait que, oui, vous êtes membre… Ce qui suscite l’attention d’innombrables « amis d’amis » qui veulent inévitablement devenir le vôtre. Délicate situation. Il est vrai que j’ai beaucoup de sympathie pour beaucoup de monde, je suis comme ça, c’est presqu’un défaut. Mais de là à être l’ami de tout le monde et que chacun soit mon ami, il y a une marge…
J’aurais pu, me dit-on, utiliser un nom d’emprunt, mais voilà, je ne dois pas encore être mûr pour l’hypocrisie du pseudonymat…!

Sans doute faut-il relativiser le vocabulaire, c’est évident. Quand Facebook utilise le mot « friend », ce n’est pas d’amitié au sens que lui donnait jadis mon professeur de morale qu’il s’agit. Sinon tous les utilisateurs de Facebook auraient un, deux ou peut-être trois « amis sur Facebook« . Le terme « copain » (pal) n’eût pas été plus approprié, dans beaucoup de cas… « Correspondant » fait sans doute mieux l’affaire mais reste imparfait. Toutefois, on se comprend, les « amis sur Facebook » sont, si on les choisit judicieusement, des personnes auxquelles on doit pouvoir faire confiance et auxquelles on peut avoir envie de communiquer des informations. 

Le type d’informations que je communique peut évidemment être lu par tout le monde. Le problème avec Facebook, c’est que l’on est abreuvé des faits et gestes et états d’âmes de tous ses « amis », qu’on le veuille ou non… On peut trier, mais c’est comme l’e-mail: intrusif. Ce n’est pas le cas sur Twitter. Des gens vous « suivent » sans que vous leur donniez l’autorisation et sans que vous puissiez la leur refuser non plus, mais aussi sans que vous soyez obligé d’accueillir leur production. Vous savez qui vous suit, et ça en reste là. C’est pourquoi je reste malgré tout nettement plus amateur de Twitter que de Facebook.

Elargir l’audience

La deuxième raison est que Facebook reste le réseau le plus fréquenté. Or rien n’est plus décevant que la communication. « Communiquer » n’est malheureusement (ou peut-être heureusement!) pas l’équivalent de « transmettre l’information ». Un très petit pourcentage des destinataires d’une communication la reçoit et l’enregistre « 5 sur 5″. Les spécialistes nous disent qu’il faut diversifier ses modes de communication pour être quelque peu entendu. C’est pourquoi j’utilise, dans des registres divers, je le reconnais, Facebook (accès réservé), Twitter, LinkedIn, Google+ et Tumblr. Sans oublier Instagram ou 500px pour la photo. Ni, bien sûr, WordPress pour le blog que vous lisez actuellement. En outre, chacun de ces instruments permet un mode d’expression différent. Aux extrêmes, le blog et Twitter.

Véritable journal sur Internet, le blog, que je pratique depuis 2005, offre des possibilités très vastes mais n’est lu que par ceux qui en connaissent l’existence et qui viennent voir.

Twitter par contre, que j’exploite depuis un an et dont je découvre encore les ressources et dont la rédaction tient de la séance de masochisme créatif japonais, genre haïku, et contraint à une extrême concision: 140 signes maximum, lien internet compris. Les tweets sont forcément plus lus (plus c’est court, plus c’est lu), ils s’imposent aux abonnés mais ne permettent que des déclarations tellement courtes que l’échange d’idées est raboté à l’extrême et les nuances évacuées, même si certains champions du genre parviennent à réussir ce difficile exercice. Dans leur immense majorité, les tweets sont donc des relais d’information et ne permettent qu’un très laconique commentaire.

Facebook, LinkedIn, Google+ et Tumblr, que je ne pratique que depuis peu (je suis « sur » LinkedIn depuis une dizaine d’années, mais je l’ai peu utilisé jusqu’il y à peu, j’y relaie à présent la plupart de mes tweets, sauf les « retweets » stricts) ne présentent pas cette contrainte de concision, mais la rapidité de la vie actuelle et le caractère éphémère de l’attention portée font que les longs textes ont peu de succès sur ces plateformes. Leur choix se justifie plutôt par la catégorie des interlocuteurs auxquels elles s’adressent préférentiellement.

C’est pour cela que, si l’on s’aventure sur Facebook, il faut cibler son public (les précautions de sécurité le permettent) et sélectionner ses « amis ». Il faut aussi espérer que le refus de nouer une « amitié » sur Facebook ne soit pas mal interprété par le demandeur ainsi éconduit et ne soit pas compris comme une attitude dédaigneuse. Terrain délicat! Que mes évincés me pardonnent !

Un objectif institutionnel ?

Tous ces « réseaux sociaux » sont bien présents et de nombreuses personnes les utilisent. Ce phénomène suffit à m’inciter à m’en servir. Mais au-delà de cette utilisation personnelle comme voie de communication institutionnelle quelque peu parallèle, je prends de plus en plus conscience de la nécessité d’y recourir de façon systématique à l’échelle de l’Institution. En effet aujourd’hui, si l’on veut toucher tout le monde, ou même un public ciblé, il est impératif d’utiliser les moyens les plus modernes et exploiter l’ensemble de leurs ressources souvent mal connues. Le courriel, en tant que diffuseur d’informations et non pas seulement en tant que facteur de courrier entre individus, a marqué ses limites. L’efficacité des systèmes apparentés que nous utilisons pour une diffusion systématique à l’ULg (Pubdoc ou MyULg) n’est plus tout à fait satisfaisante, de plus en plus de destinataires ne prenant même plus la peine de les lire. Ce phénomène est particulièrement sensible chez les étudiants, qui sont par contre de grands utilisateurs de Facebook et/ou de Twitter. Il y a quelques années, j’avais annoncé sur ce même blog le développement d’un système similaire à Facebook qui serait propre à l’ULg. Je souhaitais ce développement pour toute une série de raisons que j’avais exposées à l’époque, et tout particulièrement en raison des dangers concernant la vie privée. La complexité technique d’une part, le grand nombre d’autres développements informatiques d’autre part, et la généralisation de l’utilisation de Facebook par dessus tout, ont eu raison de ce projet. Mais ceci ne doit pas nous faire renoncer à l’utilisation de ce type de plate-forme comme vecteur de communication. L’ULg a d’ailleurs sa page Facebook, comme son adresse Twitter.

Facebook et consorts sont aujourd’hui entrés dans les mœurs. Il serait donc absurde de ne pas les utiliser. Mais il faut appréhender cette modernité de manière plus complète, plus prospective, observer attentivement les nouveaux développements, comme ceux qui font appel à la « réalité augmentée » entre autres, et imaginer l’utilisation qui pourra en être faite, soit sur le plan de la communication, soit sur celui de la pédagogie. Les progrès en ce domaine apparaissent de plus en plus rapidement et une université contemporaine se doit de se maintenir à niveau, d’accompagner ce progrès, voire de participer à son développement.

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