Social Networks
Internet crée de nouvelles opportunités et de nouvelles habitudes. Celles-ci sont rapidement saisies, exploitées et intégrées, en particulier par les jeunes. C’est ainsi qu’on voit se développer les « Social Networks » ou « réseaux sociaux » du Net. Ils reposent sur le principe du référencement d’amis et de connaissances en cascade, avec les possibilités de contacts nouveaux que cela implique. Beaucoup d’adolescents se lancent sur cette piste qui, plus que toute autre opportunité de rencontre, permet de contourner les difficultés sociales de la rencontre réelle, de dépasser la timidité et les inhibitions du vrai face-à-face. Le succès actuel des réseaux sociaux est le meilleur signe de leur efficacité. C’est ainsi que Facebook, LinkedIn, MySpace, Friendster, Netlog ou le très critiqué Tagged, ont rallié des dizaines de milliers de membres.

On pourra disserter longtemps sur le point de savoir si ces réseaux sont une bonne chose ou non. Selon certains, ils apportent des opportunités inégalées d’établissement de contacts et permettent de nouer des camaraderies ou des amitiés, et le nombre quasi illimité de contacts augmente statistiquement les chances de trouver la relation idéale. Pour d’autres, la dissimulation derrière la barrière protectrice de l’écran d’ordinateur augmente les risques de réclusion volontaire et offre aux adolescents le leurre de la prise de contact facile, voire inoffensive.

Ce qui est sûr, c’est que ces réseaux ne sont pas sans danger, comme le rappelait encore récemment Eric Nunès dans Le Monde, pas moins que les rencontres véritables, de nombreux requins rôdant dans le cyber-océan…

Les réseaux sont nés aux USA, l’un des plus célèbres étant Facebook, inventé par des étudiants de l’Université Harvard et leur servant de « trombinoscope » virtuel. Très vite, cet outil interne a connu une très grande popularité et est devenu leur meilleur moyen de rencontre, chacun y notant ses goûts, ses intérêts et ses hobbies, y insérant sa ou ses photos, et s’accordant de la sorte des possibilités de faire connaissance et de bavarder avec des inconnus, avant d’en venir à des rencontres réelles. Rapidement, l’outil est sorti du campus universitaire pour se répandre dans le monde entier (un site Facebook francophone existe) et devenir une grande aventure commerciale extrêmement lucrative grâce, précisément, aux informations sur les goûts et les intérêts des membres. En effet, ces informations qui ne concernent, en principe, que les autres membres ou futurs membres du réseau, sont captées par les robots de recherche et servent à orienter l’avalanche de publicités qui va déferler ensuite sur eux, parfaitement ciblée.

Pourquoi pas chez nous ?
Une université qui se veut à la pointe de l’informatique en tant qu’outil de communication ne peut ignorer ces pratiques nouvelles. Elle se doit même de les utiliser, non pas pour les « récupérer », encore moins pour les contrôler, ces deux objectifs n’étant pas acceptables, mais s’il s’agit d’un outil fréquemment utilisé par beaucoup d’étudiants, l’Institution doit pouvoir adopter ce nouveau concept et en faire elle-même un usage « sympathique » et perçu comme positif par tout le monde. Nous développons actuellement un outil de ce genre, sur la base du « trombinoscope » que nous avons lancé avec le nouveau site web. La technologie est au point, il ne manque que l’ajout de fonctionnalités usuelles dans ce genre d’outils que nous pourrions élaborer en collaboration étroite avec les étudiants eux-mêmes avant de la mettre complètement à leur disposition.

Pourquoi recréer un réseau pour nos étudiants alors que Facebook et d’autres existent ? Comme mentionné préalablement, les outils publics sont une mine d’informations pour des exploitations commerciales, voire même potentiellement pour des usages nettement moins avouables. D’autant que les jeunes utilisateurs de ces produits n’ont que très rarement une attitude prudente dans la divulgation d’informations qui les concernent. Il est de notre devoir de protéger la vie privée de nos étudiants. Tous les développements réalisés sur myULg respectent ce leitmotiv.

Mais le besoin existe-t-il ? Les étudiants de l’ULg participent-ils à ces réseaux ?
Une enquête réalisée tout récemment par le SEGI nous indique que, pour ce qu’on peut en savoir, on trouve sur Facebook un groupe « ULg » qui compte 1.058 membres, ce qui est beaucoup. On en trouve également d’autres: « HEC-ULg » (732 membres), « Faculté de Droit « (214), « Ingénieurs civils » (195), « HEC Alumni » (187), « Faculté de Médecine » (122) et « Etudiants vétérinaires » (113). On y trouve aussi beaucoup de groupes relatifs aux principaux établissements d’enseignement de Liège, des groupes Erasmus, etc.

Le pli est donc largement pris et on comprend d’emblée le mécanisme d’appartenance à un réseau large, mondial, mais aussi à des sous-groupes plus restreints. Si ces sous-groupes peuvent définir une catégorie particulière de gens qui ont (ou pensent avoir) un point commun (par exemple: les joueurs d’échecs ou les philatélistes), il est intéressant de remarquer que se constituent, dans Facebook, des sous-groupes « ULg » ou « Etudiants vétérinaires à l’ULg ». Ceci indique donc qu’il existe un usage potentiel pour un réseau organisé dans la Maison.

L’existence d’un réseau propre à l’ULg ne remplacerait certes pas l’usage d’un système plus vaste, mais pour autant qu’on laisse aux étudiants le loisir de le gérer et de le modérer eux-mêmes (afin d’éviter à la fois les dérapages ou un sentiment de « Big Brother is watching you! » qui constituerait un frein à l’adoption des réseaux maison), il pourrait trouver une utilité et concourir à une meilleure solidarité étudiante, une meilleure mobilisation dans leurs rangs pour une implication dans des responsabilités de politique étudiante au sein de l’ULg. Il pourrait aussi servir d’organe de diffusion à la disposition des étudiants pour une plus grande liberté d’expression et une plus grande participation à la vie de l’Institution. On imagine également l’efficacité d’un tel outil pour la simple diffusion d’informations en matière de culture, de divertissements et d’organisations diverses ou tout simplement pour des contacts rapides liés aux cours, aux horaires, etc. Enfin, en tant que facilitateur potentiel de la socialisation de certains étudiants peu enclins aux contacts sociaux directs, un tel outil représente un facteur supplémentaire de réussite.
Et il n’est nullement besoin de réinventer la roue, notre système très avancé et déjà bien en place, myULg, peut être la base d’un développement de cette nature.

Pas que pour les étudiants
Enfin, on réalise aisément l’intérêt d’un tel système pour les diplômés, les anciens qui pourraient ainsi rester en contact, reprendre contact, s’aider dans leur recherche d’emplois et garder avec l’institution elle-même, et sa toute nouvelle cellule de suivi des diplômés en particulier, un lien fort utile. L’Association des Amis de l’ULg, récemment renommée « RéseaULg » (tiens donc!) devrait également y trouver un intérêt car le principe étant basé sur les réseaux de réseaux et leur imbrication en poupées russes, les associations disciplinaires ou thématiques pourraient également profiter de ce système.

Le projet, à l’étude au SEGI, devrait être disponible dans quelques mois et confirmer, s’il en était encore besoin, le profil de notre Institution en tant qu’Université numérique…