Etonnante, cette présence wallonne dans l’Uppland, une province suédoise dont la capitale est Uppsala, objectif de la mission des ministres wallons Demotte et Simonet. Emouvante, cette vénération des grandes familles liégeoises, des vallées de l’Ourthe et du Geer, pour leurs ancêtres pionniers. Pour comprendre, il faut s’y rendre et visiter les implantations wallonnes datant du XVIIè siècle qui ont donné à la Suède les atouts de sa prospérité économique. C’est la combinaison du savoir-faire sidérurgique wallon et de l’extrême pureté du minerai de fer local qui a produit les meilleurs aciers du monde.
La visite aux universités d’Uppsala fut également remarquablement intéressante, de nombreux domaines de complémentarité et de synergie en recherche et en enseignement étant clairement mis en évidence, promettant un avenir fructueux à nos collaborations.

Österbybruk, Uppland

Deux moments importants ces dernières semaines: le Spring Meeting de l’EUA à Barcelone et le colloque Open Repositories 08 à Southampton.
Quoi de commun entre les deux ? Un pas de géant accompli dans le domaine de l’Open Access.

En effet, à Barcelone, l’Assemblée générale de l’EUA a adopté unanimement les recommandations sur l’OA proposées par son Comité Exécutif et dont je vous avais fait part en janvier dernier.
L’EUA recommande que chaque université européenne établisse un dépôt institutionnel (ou participe à un dépôt interuniversitaire collectif) et le gère selon les pratiques actuellement recommandées par les spécialistes (ce sont précisément ces bonnes pratiques seront exposées en détail sur le site web d’EurOpenScholar, voir ci-après). Chaque université devra aussi s’assurer que ses chercheurs déposent leurs publications dans la digithèque dès leur acceptation pour publication, que l’accès en soit ouvert ou fermé. Les universités doivent aussi mieux prendre en compte les droits d’auteurs habituellement inexplicablement abandonnés aux éditeurs sans discussion par simple tradition, et donc la gestion des droits de propriété intellectuelle. Ces recommendations sont basées sur les principes suivants:
- les universités sont les gardiennes du savoir généré par la recherche en tant que bien public,
- les résultats des recherches financées par les deniers publics doivent être publiquement accessibles dès que possible.
L’assurance de qualité basée en premier lieu sur le principe de la révision par les pairs est un prérequis incontournable pour la publication scientifique.

A Southampton, une journée de meeting satellite était organisée par EurOpenScholar (EOS), le consortium universitaire que je préside et qui a pris naissance à Colonster le 18 octobre dernier. Le site web d’EOS est maintenant prêt. Il va pouvoir apporter à toutes les universités qui le désirent les informations générales, techniques et juridiques utiles pour la création de leur propre dépôt institutionnel, ainsi que les indications nécessaires pour rendre efficace le dépôt. Il ne reste plus qu’à nourrir le site… Pas mal de travail en perspective !

Depuis de nombreuses années, depuis une époque où j’avais encore le plaisir de faire de la vraie recherche, je me suis convaincu du fait que la pire des frustrations pour un chercheur, c’est bien moins l’expérience qui échoue ou la théorie brillante qui s’avère fausse, que la réalisation de l’immensité de la littérature publiée sur le sujet de son travail ou sur des sujets connexes. Car c’est aussi la réalisation de l’impossibilité matérielle de prendre connaissance de tout cela, de l’interpréter et d’en tirer profit même si on y passe tout son temps. Ce serait déjà tragique si cette masse d’informations était là une fois pour toutes, mais c’est bien pire: elle évolue et s’agrandit chaque jour.

Certes, on trouve des « trucs », les ordinateurs permettant aujourd’hui des classements thématiques d’articles et nous offrant une logistique incomparable par rapport à ce dont nous disposions il y a seulement quelques années.
Ceci nous a permis d’accéder non plus à 1 % de la littérature qui nous concerne directement, mais à 1,3 % ! (chiffres non vérifiés, bien évidemment, personne ne connaît ces valeurs… Néanmoins, on comprendra le message) ;-)

L’avènement de l’accès libre (Open Access, OA), qu’il soit immédiat, ou qu’il soit retardé de 6 mois ou d’un an, doit avoir augmenté de quelques pourcents notre efficacité à atteindre ce qui nous intéresse. Mais soyons honnêtes, nous sommes toujours loin du compte et nous ne voyons pas comment faire.

Il y a toujours la méthode Coué: persuadons-nous que nous accédons en fait aux meilleurs articles, et ceci devrait nous suffire. Mais ce n’est que la méthode Coué, et chacun sait ce qu’il faut en penser. Elle remonte bien le moral, mais c’est tout. Nous sommes un peu en train de pratiquer la politique de l’autruche face à une avalanche…

En fait, notre salut, au moins partiel, face au submergement, n’est pas de le nier, c’est d’utiliser les technologies disponibles pour multiplier la capacité d’analyse de nos cerveaux. Les informaticiens ont développé le data mining, où mining est utilisé au sens de prospection minière. Il existe aujourd’hui des « robots » capables de faire beaucoup plus que de rechercher des mots ou des phrases dans l’Internet, mais d’en faire une analyse, voire une synthèse, qui ne manque pas d’intérêt pour le problème dont je parle.

A cet égard, une réflexion intéressante a été lancée récemment par le canadien Glen Newton à la conférence « Next Generation Library Interfaces » de la Colorado Association of Research Libraries, qui appelle les éditeurs qui rendent, à quelque moment que ce soit, leur textes disponibles en OA, à utiliser l’OTMI (Open Text Mining Interface, développé par le Nature Publishing Group).
En effet, il y a Open Access et Open Access. C’est fort bien (et c’est un dur combat!) de rendre accessible librement des textes en PDF, mais cela ne les ouvre qu’à la lecture classique et cela n’apporte pas d’aide aussi complète au chercheur qu’une solution permettant le libre accès du texte intégral aux moteurs opérant de la « prospection minière » de textes.

Je suis bien conscient du fait que cette réflexion porte tout particulièrement sur les domaines de la recherche qui comportent une quantité de plus en plus grande d’informations découlant de l’observation ou de l’expérimentation par de nombreux chercheurs. Ce n’est donc pas une règle générale. La lecture intégrale des textes reste, pour diverses disciplines, un passage obligé. Une aide technologique n’est même pas à leur ordre du jour.
Mais pour les autres, ceux qui sont déjà dans l’avalanche, le problème devient crucial.

La solution proposée est-elle réaliste ?
Oui, et elle est déjà démontrée par certains exemples que relève Glen Newton, comme celui d’une équipe chinoise qui a, sans approche expérimentale mais par text mining, découvert dans les données publiées par d’autres chercheurs les chemins biochimiques liés à la dépendance aux drogues (étude publiée en OA dans PLOS Computational Biology). Un article de The Economist marque le coup et conclut: « The old cry “more research is necessary” is not always true. Sometimes all you need to do is look at what you already have in a different way ».

Je ne voudrais pas donner l’impression de réduire la réflexion étudiante face à « Bologne » à celle que je décrivais la semaine dernière. La plupart des étudiants européens ont d’autres idéaux et font preuve d’une vision bien plus intéressante que celle des quelques étudiants catalans qui voulaient nous faire écrire une motion demandant la démission de leur recteur parce qu’il avait, lors d’une manifestation la semaine précédente, fait intervenir la police…
En effet, à ce même congrès de l’EUA à Barcelone, une expression plus représentative a été donnée par Christine Scholtz, une étudiante en histoire de l’art, science politique et philosophie à l’Université Libre de Berlin. Très active dans la mise en œuvre de « Bologne » en Allemagne depuis plusieurs années, elle a montré une très grande maturité dans son approche des atouts et des défauts de la réforme. En substance:
1. la mobilité étudiante reste, dans toute l’Europe, un mythe car peu d’entre eux profitent réellement des crédits transférables, faute de soutien financier;
2. la pratique des langues étrangères reste encore, dans certaines universités, très limitée, voire inexistante;
3. l’enseignement du type « gavage de poulets en batterie » subsiste encore dans quelques pays (dont le nôtre!) où l’ex-cathedra demeure un principe de base;
4. certains pays (dont le nôtre!) passent largement à côté de l’esprit de « Bologne » en maintenant une organisation de l’enseignement supérieur basée sur l’année académique, ce qui rend très peu utile la notion de crédits accumulables.

En conclusion, au lieu d’entretenir une logique d’affrontement entre autorités académiques-enseignants et étudiants, elle appelle à une alliance objective en vue d’obtenir que le processus de Bologne, voulu par les gouvernements et considéré à tort par bon nombre d’entre eux comme accompli, se réalise réellement, non pas au travers de mesures cosmétiques et peu intéressantes, globalement, mais dans l’accomplissement de ses intentions originales.

Cette semaine, lors de la réunion de l’EUA à Barcelone où étaient rassemblés 350 recteurs d’universités, les étudiants catalans se sont manifestés et nous ont octroyé deux heures de palabres dignes de la meilleure époque de la contestation universitaire de ’68, et une séquestration dans les bâtiments universitaires.
Si l’ambiance et le ton y étaient, si on se croyait, qu’on le veuille ou non, revenus à l’époque tout à la fois bruyante, brûlante et joyeuse d’il y a (déjà!) quarante ans, le sujet était moins glorieux. En effet, la revendication ici portait sur l’abolition du processus de Bologne, non seulement symbole, mais mise en œuvre à leur yeux de la décadence universitaire par la marchandisation et la mondialisation de l’enseignement.
Il n’est pas toujours facile — sans doute pas plus qu’il y a quarante ans pour les recteurs de l’époque — de suivre la rhétorique des représentants étudiants qui semblent débobiner par cœur leurs slogans bien plus qu’ils ne donnent réellement l’impression d’y croire.
Evidemment, il n’est pas simple de suivre les propos énoncés par des étudiants dont l’idéal est de n’apprendre ni l’anglais, ni le français, ni aucune autre langue, et qui portent sur la gratuité des études, le droit universel à la réussite et le refus systématique de la mobilité et de l’internationalisation, symbole selon eux de la globalisation perverse des universités et de l’élitisme financier.
Si on pouvait se retrouver dans l’atmosphère (qui m’a paru cependant plus grave et désabusée mais peut-être n’est-ce qu’un effet d’optique dû au temps qui passe), on ne pouvait se reconnaître dans les idéaux ni dans la nature même du combat et de la revendication.
Sommes-nous devenus comme les bourgeois de Brel, ou les enjeux ont-ils réellement changé ?

Dans la communauté universitaire internationale, la manière traditionnelle d’honorer des hommes et des femmes qui ont rendu d’éminents services à la Société ainsi qu’au développement de la Science consiste à leur conférer le titre de Docteur honoris causa.
C’est ainsi qu’aujourd’hui, nous recevons dix personnalités remarquables et que nous sommes heureux et fiers de leur présence parmi nous.
Tous sont des savants reconnus dans leur domaine et l’un d’entre eux, en particulier, a su mettre son intelligence au service de la mise en place d’un processus de démocratisation dans son pays. De tout temps, les intellectuels, et les universités en particulier, ont contribué à l’évolution positive des systèmes politiques vers un plus grand respect des droits fondamentaux de chacun. Notre institution est fière d’avoir pu contribuer, par l’implication de certains de ses membres et leur collaboration avec l’homme que nous honorons aujourd’hui, à la réflexion et à l’action dans ce processus.

Dans le monde universitaire, en recherche comme en enseignement, chacun d’entre nous se doit de se mesurer à ses pairs, non seulement au sein de sa propre institution, mais également et surtout dans le monde entier.
La caractéristique des universitaires, quel que soit leur rang et le corps auquel ils appartiennent, c’est de contribuer, chacun selon ses moyens, à la recherche, donc à l’avancement du savoir et au progrès de l’humanité. La caractéristique d’une bonne recherche, c’est qu’elle ne peut se restreindre à un seul individu. Elle doit être partagée, parfois lors de son accomplissement même, toujours en vue de sa diffusion et de sa mise à la disposition de tous. C’est pour cette raison que l’Université de Liège s’est jointe au mouvement du libre accès aux résultats de la recherche menée au moyen de financements publics, et qu’elle a pris un rôle de leader mondial dans la constitution par les universités de bibliothèques virtuelles où sont systématiquement déposées les publications des chercheurs qui sont alors mises à disposition de la communauté scientifique.

Une bonne recherche doit aussi se confronter aux idées et aux découvertes des autres, où qu’ils soient sur la planète. Les rencontres entre chercheurs sont importantes, l’échange des points de vue est essentiel, la rencontre d’autres modes de pensée est indispensable. C’est pour cela que, quelle que soit leur qualité, les chercheurs doivent être mobiles et, par dessus tout, outre cette mobilité tout au long de leur carrière, ils doivent avoir travaillé dans des endroits différents et affûté leurs talents ailleurs. C’est une pratique très ancienne dans tous les métiers d’artisanat, c’est une tradition de toujours dans le monde des universités, aussi loin qu’on remonte dans le temps.

Dans notre université, nous tenons depuis longtemps à ce que nos chercheurs fassent l’expérience de cet exil volontaire et formateur et qu’ils en reviennent enrichis dans leur capacité à envisager les questions, dans leur manière d’affronter les difficultés, et particulièrement dans leur aptitude à relativiser l’importance des problèmes qui se posent à eux.
Récemment, notre Conseil d’Administration a décidé de suivre ma proposition et d’imposer un séjour de longue durée comme préalable à toute nomination à un poste permanent en tant que scientifique ou qu’académique à l’Université de Liège. C’est une exigence parfois difficile à remplir, et elle devient objectivement de plus en plus difficile plus on prend de l’âge et plus, pour de nombreuses raisons, on s’enracine.

C’est pourquoi nous encourageons tous les jeunes qui envisagent une carrière de chercheur à partir dans de bonnes universités, dans de bons centres de recherche, ailleurs dans le monde, et pas nécessairement très loin. Le Conseil d’administration a dû prendre et notifier cette décision car, même si une certaine pression était exercée en vertu d’un principe non écrit, les exceptions restaient plus nombreuses que la conformation à la règle. Il est important aujourd’hui de le faire clairement savoir aux jeunes, sans ambiguïté. Il est important que les règles soient claires dès le départ et que nul n’aborde la carrière de recherche en ignorant ou feignant d’ignorer cette exigence.
Il est aussi important que, si nos chercheurs assument ce départ du nid, ils puissent aussi y revenir. Leur formation, de leur enfance à l’âge adulte, s’est faite ici, grâce aux deniers publics. S’il est normal — et favorable à notre rayonnement — que tous ne reviennent pas, beaucoup doivent cependant pouvoir le faire et il faut pour cela que nous soyons suffisamment attractifs pour rester compétitifs sur le marché de l’emploi en recherche. Il faut pour cela que rentrer au bercail ne signifie pas un renoncement mais une opportunité réelle.

Heureusement, aujourd’hui, si le financement de la recherche n’en est pas encore au niveau où il devrait être (on est encore loin des 3 % du PIB exigés par les accords de Lisbonne), les choses s’améliorent néanmoins très sensiblement et il nous est maintenant enfin possible de réserver sur nos budgets des fonds de retour et des fonds d’installation pour les chercheurs venus de l’étranger ou revenus de l’étranger. Ces incitants sont un instrument précieux dans la lutte contre le brain drain et en faveur du brain gain.
Nos invités d’aujourd’hui sont tous ici en raison de ce principe de mobilité et d’internationalisation. Tous ont eu des contacts, des relations, des collaborations actives avec notre université à un moment ou un autre. La cérémonie à laquelle vous allez assister symbolise cette internationale de la recherche, cette universalité des chercheurs.

Honorer ses pairs, ce n’est pas se glorifier soi-même ni s’enorgueillir de ses relations, c’est en réalité se donner des défis à soi-même par l’exemple de ceux qu’on honore, c’est regarder attentivement ce que font les autres et se donner des impératifs de qualité à atteindre dans son propre métier.
C’est aussi savoir reconnaître la valeur des plus grands et la faire connaître à chacun autour de soi, à ceux qu’il est convenu d’appeler « le grand public ». Dans une université complète, chaque chercheur est, pour les autres chercheurs et comme tout un chacun, le grand public. La révélation de ce qu’ont accompli des personnalités d’envergure dans d’autres domaines que le sien est pour chaque universitaire, comme pour le grand public, une découverte nouvelle et passionnante.

Cette découverte, pour brève qu’elle soit, est le plaisir que je vous souhaite à tous, ici dans cette salle, où je vous remercie d’être venus pour partager avec nous ce moment privilégié.

*****

L’Université de Liège a décerné, le jeudi 20 mars 2008, sa plus haute distinction honorifique, les insignes de docteur honoris causa, à:

Sur proposition de la faculté de Droit
M. l’Abbé Apollinaire Muholongu MALU MALU, ancien président de la Commission électorale indépendante de la RD du Congo, président de la Conférence de Goma

Sur proposition de la faculté des Sciences
M. Jean-Pierre HANSEN, University of Cambridge
Mme Suying LIU, Changchun Institute of Applied Chemistry

Sur proposition de la faculté de Médecine
M. John Douglas PICKARD, University of Cambridge
M. Magdi YACOUB, Imperial College London

Sur proposition de la faculté des Sciences appliqués
M. Dan FRANGOPOL, Lehigh University
M. Noboru KIKUCHI, University of Michigan

Sur proposition de la faculté de Psychologie et des Sciences de l’Education
M. Martin CONWAY
Conjointement avec l’Ecole de Criminologie Jean Constant,
M. Marc LE BLANC, Université de Montréal

Sur proposition de HEC-Ecole de Gestion
M. Egon BALAS, Carnegie Mellon University
M. Geert HOFSTEDE, Maastricht University

Un nouveau site institutionnel
Lundi dernier, nous « basculions » le site internet de l’ULg dans sa nouvelle configuration.
C’était enfin l’arrivée d’un nouveau design plus moderne et plus professionnel, d’une nouvelle structure pensée en fonction de l’utilisateur et non plus en fonction de l’organisation interne de l’Institution.
Ne jetons la pierre à personne. L’ancienne structure était le reflet de la manière dont les choses se sont mises en place dès la naissance de l’Internet, chaque entité se présentant dès qu’elle en a eu la possibilité.
Aujourd’hui, lorsqu’on arrive sur le site, il existe deux principales possibilités d’aller plus loin: par thèmes ou en fonction du profil du visiteur. On bénéficie donc d’une double navigation.
L’élaboration du nouveau site a nécessité un effort considérable: 2.000 nouvelles pages, 6.000 nouveaux documents. Que toutes les équipes qui ont mis les bouchées doubles pour respecter les délais soient remerciées, le travail est impressionnant, le résultat est formidable.

Une extraordinaire ressource pour les étudiants
Le principe déjà en fonction de « myULg » trouve dans ce nouveau site un épanouissement et des fonctionnalités sans précédent. Il est très utile pour le personnel de l’université mais surtout pour les étudiants, qui bénéficieront du système le plus avancé et le plus complet en Communauté Française et parmi les plus performants d’Europe. Je sais, ça fait très « cocorico » mais c’est néanmoins la réalité. On nous reproche souvent d’être tellement modestes qu’on finit par laisser passer inaperçues nos spécificités: je romprai cette fois avec cette habitude.
Le système permet à la fois une gestion, par l’Administration et les Facultés, du parcours de chaque étudiant mais également une communication permanente entre tous les acteurs de la formation: étudiants, administration et encadrants.
En fait, myULg offre la possibilité d’une gestion de toute la “vie universitaire” de l’étudiant, de l’admission au diplôme. Hormis sa première inscription, toutes les formalités administratives peuvent se faire en self-service via le portail myULg

myULg est une « e-administration » en self-service
L’étudiant peut effectuer des formalités administratives anticipées (pré-inscriptions, admissions) et ceci est particulièrement utile pour les étudiants étrangers qui s’apprêtent à venir chez nous en séjour Erasmus.
Il peut choisir, « en ligne », des cours et des options pour l’année entière.
Il peut prendre connaissance de ses résultats à tout moment en cours d’année, choisir les examens qu’il souhaite présenter à nouveau, consulter son bulletin de notes, s’inscrire pour l’année suivante s’il a réussi ou à la seconde session s’il a échoué, effectuer le paiement en ligne via le service Ogone (VISA, online banking, …)

Fort bien, mais les étudiants utilisent-ils myULg?
En 2007, 61.317.673 pages de myULg ont été vues, soit 168.000 pages par jour. myULg a reçu 3.868.344 visites, soit 10.600 visites par jour. myULg a eu 16.232 visiteurs distincts, 5 terabytes ont été téléchargés, une énorme augmentation par rapport à l’année précédente, ce qui indique que de plus en plus de matériel y est consultable. Les étudiants adoptent le système (90% l’utilisent régulièrement), les encadrants aussi.
Et on peut rétorquer à ceux qui nous reprocheraient d’entrer résolument dans l’ère de l’électronique sans nous soucier des moyens financiers que cela implique pour l’étudiant, que 47 salles et 650 ordinateurs sont mis gracieusement à leur disposition.

Podcast et Streaming
Dans le même esprit, nous nous préparons activement à la mise en œuvre de deux technologies relativement récentes: le podcast et le streaming.
Certains cours vont pouvoir être enregistrés en audio, voire en audio & vidéo pour être ensuite diffusés aux étudiants inscrits à ces cours. Ils les trouveront sur leur myULg personnel et pourront le décharger sur leur ordinateur et éventuellement, s’ils en ont un, sur leur iPod ou autre baladeur MPEG4, ou sur baladeurs MPEG3 pour le son seul.
Plutôt qu’un incitant à l’absentéisme, il s’agit d’un véritable outil de remédiation (comme l’expérience américaine le démontre) : l’étudiant pourra revoir un passage mal compris autant de fois qu’il le souhaite, mais également des animations, des films projetés par le professeur au cours ainsi que les expériences et démonstrations effectuées au cours.
Cet outil sera entièrement automatisé et intégré aux systèmes de gestion des cours et des étudiants, sous contrôle simple par l’enseignant. Les premiers tests sont en cours actuellement et la mise en production est prévue pour 2008-2009.
Bien évidemment, cet outil sera à la disposition des enseignants qui désireront l’utiliser, mais on peut prévoir une certaine pression bottom-up de la part des étudiants…!

Contrôle anti-plagiat
Nous allons prochainement mettre en service un système de recherche de plagiat de sources disponibles sur Internet qui s’appliquera aux thèses de doctorat, aux travaux de fin d’études, aux rapports d’études, etc. Ce système sera bientôt disponible (juin 2008, après la période de test en cours) au travers de myULg pour l’ensemble des enseignants. Je me suis expliqué précédemment sur cette nécessité de plus en plus inévitable de décourager le plagiat et la fraude en général, mais aussi de veiller à prévenir ce fléau par l’éducation.

Une infrastructure d’avant-garde
L’ULg s’est dotée d’une infrastructure informatique exceptionnelle qui la place en tête des universités européennes: un backbone (ossature) en fibres optiques permettant un débit de 10 Gbps (gigabits par seconde) couvrant le Sart Tilman et le bâtiment central, des liaisons à très haute vitesse avec notre campus d’Arlon, le campus Saint Gilles de HEC-Ecole de Gestion de l’ULg, et un relais performant via Belnet avec notre partenaire de l’Académie Wallonie-Europe: la Faculté d’Agronomie de Gembloux.
Nous disposons de 20.000 points de connexion, de 800 bornes WiFi couvrant 100% des surfaces universitaires avec des doses d’émissions inférieures , même à proximité, à 1/60è des valeurs minimum recommandées par les normes européennes et belges.

Enfin, nous sommes la première université en Communauté française à avoir réalisé la transition complète de notre téléphonie sur IP il y a un an déjà, ce qui nous ouvre l’accès aux nouveaux canaux de communication : Skype, visiophonie, etc.

Ceci représente l’effort intensif de très nombreuses personnes dans les diverses administrations, AEE, ARI, ARH, ARF, ARD, Relations extérieures et, last but not least, le SEGI qui s’est réellement surpassé !
Que chacun trouve ici les remerciements qu’il mérite et un encouragement à toujours améliorer et perfectionner les services offerts par l’ULg à son personnel et à ses étudiants.

Un premier objectif de notre pétition est atteint.

Aujourd’hui paraît un article dans la Libre Belgique (p. 18) dans lequel la Ministre Sabine Laruelle, qui a la Politique Scientifique Fédérale dans ses compétences, annonce les résultats du conclave budgétaire qui vient de se terminer. En premier lieu, elle signale que les Pôles d’Attraction Interuniversitaires (PAI) ne seront ni démantelés, ni régionalisés, mais au contraire renforcés: leur financement sera augmenté de 7%.

En prime, elle indique que la déductibilité du précompte professionnel des chercheurs sera généralisée à 65% dès juillet prochain et étendue aux chercheurs des Etablissements scientifiques fédéraux (ESF) ainsi qu’aux chercheurs du privé qui travaillent dans le cadre d’un partenariat avec des institutions publiques de recherche ou dans le cadre d’une spin off.

Elle se montre également rassurante sur le sort des grands ESF, la base polaire antarctique belge et les programmes spatiaux.

En voilà de bonnes nouvelles, Madame la Ministre!
Vous m’aviez dit vous sentir très concernée par notre appel et aviez promis de le soutenir au mieux. Voilà qui est fait et bien fait. Merci à vous et à vos collègues de la part des 11.344 signataires et de la communauté scientifique tout entière. Et de tous les citoyens de ce pays auxquels profite la recherche scientifique.

Si on examine attentivement la composition des signataires de la pétition save-belgian-research, on voit que ceux qui se réclament d’une université belge francophone représentent 38% des signatures, les néerlandophones 15% et les « autres » (non universitaires belges) 46%. Intéressant de voir l’ampleur de la réaction de gens qui ne sont pas directement impliqués, ni même de près. Il s’agit là de belges ne travaillant pas dans une université ou d’étrangers inquiets de voir un excellent système aussi menacé.
Parmi les universitaires, 28% sont néerlandophones. L’émotion est donc nettement moins vive en Flandre, même si je dois à la vérité de dire que la participation flamande a été plus tardive mais est montée en puissance, surtout par les signatures de l’université de Gand. Ce score plus faible est normal, si on y pense bien. Parmi les flamands, ceux qui ont signé sont ceux qui placent en avant l’intérêt d’une collaboration Nord-Sud, quels que soit les montants financiers alloués. N’ont certainement pas signé ceux qui pensent qu’une communautarisation ou régionalisation sera l’occasion d’une renégociation de la clé de répartition entre flamands et francophones. Le système actuel nous garantit une distribution 56% NL – 44% FR. Une thèse flamande très en vogue prétend que si on distribue les fonds au pro rata de l’effort d’investissement des Communautés en matière de recherche, on arriverait à un rapport 70% NL – 30% FR. Alors, si on fait passer les euros sonnants et trébuchants avant l’esprit de collaboration entre équipes d’excellence qui se valent bien au plan international, on a vite conclu qu’il vaut mieux ne pas signer et laisser venir.

Cet esprit ne prévaut pas de la même manière dans les différentes universités flamandes. Celle de Gand se démarque nettement et se positionne avec les 3 « grandes » francophones. L’esprit scientifique de partage primerait-il plus que le « tout pour moi » chez nos collègues de Gand que chez les autres…?

A noter que l’ULg a fait un score probablement directement lié au bruit que j’ai personnellement fait dans la Maison à ce sujet, je n’en tire aucune autre conclusion. A noter également la participation de nos étudiants (1132 signatures d’étudiants de l’ULg, comptabilisées hors-ULg dans « autres »).

11.344 ! C’est le nombre de signatures qui ont afflué en faveur de la pétition Save Belgian Research lancée le 22 janvier dernier et clôturée ce 14 février, soit en 24 jours.
Incontestablement une surprise. On relèvera l’abondance de signataires ne se réclamant pas d’une université ainsi que de chercheurs étrangers.
Par ailleurs et en même temps, de nombreuses manifestations d’inquiétude ont été exprimées en faveur de l’ensemble des activités de la Politique Scientifique Fédérale.
Cette pétition sera imprimée, reliée et remise au Premier Ministre vendredi prochain, 22 février, un mois après son lancement. Elle sera également communiquée aux instances et aux personnalités qui jouent un rôle dans l’élaboration de la politique future du pays.
Merci aux 11.344 signataires.

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