septembre 2008


Dans son blog toujours très intéressant, Enro « scientifique et citoyen » évoque le croisement des disciplines et cite le philosophe Paul Boghossian.
Il aborde le problème sémantique de l’utilisation des termes trans-, inter- ou pluri-disciplinarité que nous utilisons, il faut le reconnaître, à tort et à travers.

« Pour Boghossian, cela ne fait aucun doute : nous sommes à l’ère de la pluri-disciplinarité, c’est-à-dire de l’échange entre disciplines qui ont des choses à se dire, plutôt que dans celle de la trans-disciplinarité qui cherche à abattre les murs des disciplines ou celle de l’inter-disciplinarité qui suppose quelques électrons libres naviguant à leur gré entre plusieurs champs auxquels ils n’appartiennent pas vraiment ».

Incontestablement les trois approches sont souhaitables à l’université. Mais il importe de savoir ce qu’on fait et ce qu’on encourage. On peut imaginer que l’on doive tendre vers la trans-disciplinarité, celle qui favorise au mieux la fertilisation croisée des disciplines, celle qui doit en principe générer le plus d’innovation (j’entends ici innovation dans tous les domaines, pas seulement dans celui de l’applicabilité industrielle des recherches) donc de créativité. On n’accède à la trans-disciplinarité que par la pluri-disciplinarité préalable. La seconde peut se suffire à elle-même mais elle est le passage obligé vers la première. L’inter-disciplinarité, souhaitable également, reste anecdotique, même si elle est probablement très fertile.

Mais il ne faut pas ériger les croisements de disciplines en principe absolu tel qu’il envahisse les enseignements de base. Car pour faire de la bonne pluri- ou trans-disciplinarité, il est essentiel d’être devenu expert dans une discipline, puis de s’ouvrir aux autres. Il m’arrive souvent de vanter les mérites incomparables de la trans-disciplinarité, mais il ne faudrait pas comprendre que je tienne à rompre toutes les cloisons disciplinaires dès le premier cycle universitaire. La vraie fertilisation croisée vient d’individus bien formés à leur discipline qui sortent progressivement de leur champ pour l’enrichir et non de touche-à-tout superficiels.

En résumé, et de manière caricaturale, on pourrait dire idéalement: 1er cycle disciplinaire (bacheliers), 2è cycle pluri-disciplinaire (masters), 3è cycle transdisciplinaire (doctorats et recherche).

Lors de cette rentrée académique, j’ai abordé dans mon discours plusieurs sujets dont je reprends ci-dessous trois aspects principaux: le numerus clausus en Médecine et en Sciences dentaires dont je ne pouvais éviter de faire part en raison des événements chaotiques de ces derniers mois; l’évolution du paysage de l’enseignement supérieur dans notre Communauté et l’implication de l’ULg dans la recherche et l’enseignement dans le domaine de l’Environnement. Les extraits concernant ces trois sujets sont repris ci-dessous.

De l’implication de l’ULg dans la recherche et l’enseignement en Environnement

L’ULg a d’excellentes spécialités en recherche et en enseignement. Parmi celles-ci on compte l’Environnement. Pratiquement toutes les facultés sont concernées. Mais en plus, l’ULg dispose d’une panoplie d’outils unique au monde, avec des implantations judicieusement situées, dans des environnements grandement menacés et particulièrement adéquats où ses chercheurs mesurent, depuis de nombreuses années, les variations essentielles du milieu.
Le milieu marin à la station de recherches océaniques Stareso en Corse, depuis une trentaine d’années. Le milieu atmosphérique, particulièrement la haute atmosphère à l’observatoire du Jungfraujoch en Suisse, depuis une soixantaine d’années. Le milieu terrestre à la station du Mont-Rigi, dans l’environnement si particulier des Hautes Fagnes, depuis 80 ans.
Ces stations constituent un investissement régulier qu’il ne faut en aucun cas interrompre car les coûts sont largement couverts par les bénéfices scientifiques de l’accumulation des données exploitables parfois dans des applications inattendues. Toutes ces stations apportent un tableau de bord précieux quant à l’état de la planète et sont aujourd’hui internationalement reconnues comme telles. Dans quelques instants, je vous en montrerai une plus en détail.
Mais les compétences de l’ULg dans le domaine de l’Environnement ne se limitent pas aux recherches effectuées dans ces stations privilégiées. Elles impliquent également notre Département de Science et Gestion de l’Environnement à Arlon, nos partenaires de l’Académie Wallonie-Europe à la Faculté d’Agronomie de Gembloux, l’Aquapôle, le Centre Environnement, et de nombreux chercheurs de toutes les facultés.

Il était donc logique qu’avec ces nombreux atouts et son positionnement en matière de recherches sur l’Environnement, l’ULg en fasse son thème-clé pour l’année académique qui commence. Bien évidemment, cette mise en avant ne s’arrêtera pas à la fin de l’année. Lorsque nous décidons d’un thème annuel (l’an dernier, c’était la Culture), c’est une impulsion que nous voulons donner, un tremplin que nous voulons offrir. C’est pour nous l’occasion de faire prendre conscience à la Communauté universitaire et au dehors, de la richesse et de la variété de nos compétences dans cette thématique. L’exposition que vous pourrez visiter après la séance vous en donnera une petite idée. Plus de 200 programmes de recherche en cours ou d’actions diverses dans le domaine de l’Environnement y sont exposés.

A titre d’exemple, je vais vous présenter dans quelques instants un court métrage sur nos activités à l’observatoire des Alpes Bernoises au Jungfraujoch, qui vous montrera la qualité de l’équipement, la situation exceptionnelle mais surtout la persévérance et la régularité, d’apparence ingrate, des études scientifiques qui y ont été menées pendant près de soixante ans et qui apportent aujourd’hui à la communauté scientifique mondiale une multitude de données uniques et essentielles sur les variations de la composition de la haute atmosphère. De tels films existent également sur Stareso et sur un grand nombre de nos activités de recherche à l’étranger. Ils passent en boucle toute cette journée dans l’auditorium 304, de l’autre côté du hall et sont disponibles sur demande.

Cette année, la Rentrée académique à l’ULg a mis une sourdine à son protocole rituel et se focalise sur ses chercheurs et sur leurs travaux. C’est cela que nous tenons à mettre en évidence avant tout, car ce sont eux qui font de l’Université ce qu’elle est, avec tout ce qu’elle a d’instructif, d’utile et même d’indispensable pour l’essor d’une région. Qu’ils en soient remerciés chaleureusement par cette mise en avant que nous avons souhaitée.

J’ai l’intention de proposer une réforme universitaire qui permettra de favoriser la recherche dans quatre grands axes: les sciences de l’environnement, les sciences du vivant, les sciences de la matière et enfin les sciences humaines et de la société. Si l’expérience d’aujourd’hui est concluante, je suggère qu’elle soit reconduite les années prochaines avec la mise en évidence de chacun des autres grands axes d’activité universitaire car c’est là ce que nous avons de meilleur.

De l’évolution du paysage de l’enseignement supérieur

Nos universités doivent se définir des spécialités et des priorités, se singulariser. Trouver les complémentarités. La qualité d’une université, à l’avenir, sera bien moins fonction de sa taille ou de sa localisation géographique que de sa capacité à s’insérer dans des réseaux scientifiques internationaux, donc de sa capacité à innover, à s’adapter rapidement aux évolutions de la recherche et de l’enseignement, et à proposer une offre de formations qui la « labellise » de manière originale. Pour cela, elle se doit de définir clairement ses points de force, évidemment liés en premier lieu à la recherche. Elle doit, en permanence, mettre en évidence les originalités et l’excellence de sa recherche, dans des domaines qu’elle ne devra pas hésiter à choisir préférentiellement et à faire largement connaître.

Le paysage de l’Enseignement supérieur en CFB gagnerait beaucoup en lisibilité si, après le regroupement en Académies, ce qui est fait, et la fusion des institutions en leur sein, ce qui est en cours, on se décidait à prolonger l’effort en intégrant les filières de type long. Ainsi les étudiants se verraient proposer, à l’entrée dans le supérieur, une gamme étendue de possibilités au sein-même de l’Université. Cela permettrait de gommer les idées préconçues quant à une hiérarchie de qualité et de mérite, de revaloriser les filières des hautes écoles dans l’Université agrandie et, par conséquent, de faire disparaître le besoin de venir en touriste à l’université pour y subir des échecs et devoir se réorienter vers ce qui est alors pris comme un “pis-aller”.
 En outre, la coexistence, au sein des universités, des différentes filières permettrait une orientation plus efficace, une aide au choix, mais aussi une réorientation rapide et intégrée par des passerelles simples dans un sens comme dans l’autre. Ces rassemblements sous une seule bannière universitaire doivent évidemment satisfaire à une logique de zones géographiques. Mon point de vue diffère en cela de celui de certains de mes collègues recteurs, cela ne vous étonnera pas, mais je suppose qu’une certaine logique prévaudra.
Malheureusement, les possibilités légales d’ainsi intégrer ces enseignements sont rares et ne sortent qu’au coup par coup. Il serait bon qu’elles aboutissent vite.

Nous avons bénéficié cette année de l’habilitation conférée à la Haute Ecole de la Ville de Liège Hazinelle pour l’organisation conjointe d’un bachelier, puis d’un master en Traduction-Interprétation. La première rentrée est significative: 122 étudiants sont inscrits à ce jour, révélant le vif intérêt des étudiants pour ces disciplines qui sont plus que demandées à Liège. Par ailleurs, je puis déjà vous annoncer un scoop: les deux hautes écoles du réseau officiel de la CFB, « Charlemagne » et « Robert Schuman », déjà associées à notre Académie, vont prochainement fusionner pour former la Haute Ecole Wallonie-Europe. Dès que les conditions décrétales le permettront, elles s’intégreront à notre université.

Du numerus clausus en Médecine et en Sciences dentaires

Une université est, comme chacun le sait, une institution d’enseignement, de recherche et de services. Elle doit pouvoir accomplir ses missions en toute liberté, limitée seulement par un certain nombre de règles et règlements, de lois et autres contraintes légales, sans ingérence extérieure d’aucune sorte dans l’opportunité de ses recherches et l’indépendance de son jugement pédagogique.

Les événements survenus cet été à la Faculté de Médecine, auxquels je ne peux manquer de faire allusion et qui sont d’ailleurs commentés avec fougue par mes collègues recteurs dans leurs discours de rentrée, ne peuvent échapper à mon analyse, que je conserverai brève car je me suis déjà beaucoup exprimé depuis le mois de juillet, l’ULg étant en ligne de front dans cette histoire. Je ne reviendrai donc pas sur mes critiques d’une intervention externe changeant les règles du jeu de l’étudiant et des professeurs en cours d’année académique, ce qui est contraire à tous les principes d’engagement pédagogique. Je ne reviendrai pas sur un jugement qui nous a obligés à gérer nos attestations d’une année à l’autre en dépit du plus élémentaire bon sens. Je ne reviendrai pas sur un jugement qui a tenté d’obliger un jury à changer ses décisions de délibération sur la base de la contestation de la pondération d’un cours à la demande d’un étudiant sur 400. Je ne reviendrai pas sur ces incohérences et sur ces ingérences dont je signale quand même qu’elles risquent fort de compromettre la sérénité des jurys au grand désavantage des étudiants, in fine. Je n’y reviendrai pas parce que je veux regarder devant nous et faire en sorte qu’un tel chaos ne se reproduise plus.
Mais je ne m’étendrai pas non plus en un débat pourtant inévitable, sur la réalité de la demande médicale et sur le rôle pervers de la limitation de l’accès aux numéros INAMI, dont le bien-fondé reste à démontrer et qui est la source de tous les maux.

Espérer établir un numerus clausus en premier bac sans reçus-collés, c’est comme vouloir faire une omelette sans casser des œufs. Seul un miracle ferait correspondre le nombre de réussites au nombre d’attestations disponibles. C’est précisément, entre nous soit dit, ce qu’on nous demande de faire, puisque nous devons proclamer « ajournés » ceux qui ne se classent pas en ordre utile. Un faux, en quelque sorte, puisque sur base de tous les autres critères, ils auraient réussi. Espérer que ce système puisse devenir bon est illusoire.

C’est pourquoi les doyens des facultés de Médecine ont proposé un examen d’entrée. D’emblée, cette proposition, pourtant étudiée avec beaucoup de soin, a été rejetée en raison de son soi-disant caractère anti-social et l’idée qu’il ne permettrait pas un contingentement précis. Quelques jours plus tard, ce contingentement précis était pulvérisé puisqu’on ajoutait, entre les deux sessions, 200 attestations à répartir sur 2 ans. Voilà un argument qui disparaissait instantanément. Aujourd’hui, dans une unanimité qui est une première historique, les recteurs des 3 universités complètes relancent cette proposition car on ne peut critiquer sans proposer d’alternative. Notre Ministre la décrit dans la presse d’avant-hier comme une « fausse bonne solution » dit-elle « car les étudiants seront jugés sur base de leur parcours scolaire et sur des matières qui n’ont rien à voir avec la médecine ».

Tout d’abord, j’espère que nul ne doit avoir honte de son parcours scolaire. Permettez-moi de faire ensuite remarquer que le concours de fin de premier bac n’est pas non plus particulièrement médical (chimie, physique, biologie, pour l’essentiel). Par ailleurs, si on analyse bien le document proposé par les doyens, on voit que l’examen est pensé pour éviter ces écueils autant que faire se peut. Il porte sur des capacités de compréhension, d’analyse et de synthèse, beaucoup plus que sur des capacités de mémorisation ou l’accumulation de matière acquise.

Qu’il y ait des différences de qualité entre les établissements d’enseignement secondaire ne fait aucun doute, mais il est à la mode aujourd’hui de considérer qu’il s’agit là d’un tabou, d’un problème qui ne peut être évoqué ni mesuré (voyez la levée de boucliers face au test que propose le Ministre Dupont).
On préfère ne pas savoir ou faire semblant de ne pas savoir et repartir soi-disant à zéro à l’université. Comme si les disparités bien connues des 6 ans du secondaire pouvaient être aplanies par une première année de bac universitaire. C’est fameusement minimiser le déficit de formation que de croire qu’il s’efface ainsi en un an. Chacun aujourd’hui peut mesurer le taux de succès dans telle ou telle branche à l’université des élèves de tel ou tel collège, lycée ou athénée. Quand donc quelqu’un osera-t-on dénoncer ces œillères qui pervertissent notre enseignement secondaire ? On ne peut ignorer cela aujourd’hui. On ne peut plus nier l’importance d’évaluer nos enseignements, quels qu’ils soient. Rejeter un examen d’entrée sur cette base, c’est entériner définitivement le décalage entre les institutions, tout en en le reconnaissant mais en considérant qu’il n’y a rien à faire et que l’écart ne pourra que continuer à grandir. Qu’on arrête donc de brandir ce spectre de l’inégalité des chances et qu’on se décide à l’affronter de face. Et comment mieux le faire qu’en se fixant des objectifs ? La réussite d’un examen d’entrée intelligemment pensé peut être un objectif — parmi d’autres certes — mais un objectif tangible. Le nier est une dérobade. D’autant plus que la capacité à affronter une année de premier bac universitaire est conditionnée par les mêmes inégalités. Ce sont elles qu’il faut combattre bien plus tôt déjà et qu’il faut arriver, dans le secondaire, à gommer.

Faire de nos enfants des universitaires accomplis, ça se prépare bien avant. Et un pays comme le nôtre ne peut espérer maintenir son niveau de développement que par la qualité de ses diplômés de l’enseignement supérieur, en compétition flagrante avec ceux des pays émergents, la Chine, l’Inde, le Brésil, le Mexique, pour ne citer que ceux-là. Alors ressaisissons-nous et ne nous réfugions pas derrière le caractère soi-disant inéluctable des inégalités.
Si les recteurs défendent l’idée d’un examen d’entrée, ils restent néanmoins ouverts à d’autres solutions, mais ils demandent que le pour et le contre des diverses propositions soit pesé honnêtement et sans parti pris. Ils demandent en tout cas, que l’on trouve une solution acceptable, et que l’on cesse d’empêcher les étudiants de faire les études qu’ils ont envie de faire alors qu’ils en sont jugés capables. C’est un droit humain fondamental qui prime par rapport aux initiatives législatives locales ou contextuelles.

Tout ceci souligne la nécessité, pour nos universités, non pas de s’adapter à la baisse pour pallier les manquements de la préparation qui précède, mais de s’adapter à la hausse par l’exigence et l’excellence, seuls atouts à développer face à la compétition internationale. Je ne parle pas ici de mondialisation ni de marchandisation, deux concepts qu’en matière universitaire, je réprouve. Je parle de l’émulation avec les autres universités du monde pour que nos diplômés trouvent, aujourd’hui et demain, dans un monde de plus en plus ouvert et mobile, mais aussi changeant, une place de choix et un réel épanouissement. Un tel objectif implique des coûts exorbitants et il est vrai que notre enseignement universitaire reste un des plus mal financés au monde. Heureusement, nous avons acquis cette capacité extraordinaire de faire bien avec peu, et nous en sommes fiers, mais nous ne devons pas cesser de combattre pour que chacun comprenne que l’investissement dans la formation des jeunes est notre meilleur placement.

Ce que « Vers l’Avenir » me fait dire ce matin en réponse à sa question: « Faut-il encore faire l’Unif? » est effectivement ce que j’ai répondu. Mais pas dans ce contexte. Si la question m’avait été posée comme cela, j’aurais évidemment, comme mes collègues de l’UCL et de l’ULB, répondu oui.
En réalité, la question, telle quelle, ne m’a jamais été posée. L’interview portait sur l’intégration éventuelle des hautes écoles dans les universités? J’avais répondu que j’y étais favorable et qu’ainsi les étudiants se verraient proposer, à l’entrée dans le supérieur, une gamme étendue de possibilités au sein-même de l’Université. Cela permettrait de gommer les idées préconçues quant à une hiérarchie de qualité, de mérite, etc, de revaloriser les filières de haute école dans l’Université agrandie et, par conséquent, de faire disparaître le besoin de venir en touriste à l’université pour y subir des échecs et devoir se réorienter vers un « pis-aller ».
En outre, la coexistence, au sein des universités, des différentes filières permettrait une orientation plus efficace, une aide au choix, mais aussi une réorientation rapide et intégrée par des passerelles simples dans un sens comme dans l’autre.
Dans une telle optique, et seulement dans ce cas, je réponds: « Non, il n’est pas nécessaire de choisir des filières universitaires si l’on n’en a pas l’envie ou les capacités, si l’on sent bien que ses goûts personnels ne sont pas là, et si l’on ne souhaite pas jouer au touriste ».
Dans l’article, c’est le prérequis qui manque, ainsi que le contexte. Il correspond à mon propos si on le précède par cette proposition: l’intégration des hautes écoles dans les universités, comme en beaucoup de pays dans le monde.

Semaine mexicaine pour l’ULg, avec la signature de deux accords-cadres : l’un avec l’ Universidad Nacional Autónoma de México (UNAM) et l’autre avec l’Instituto Politécnico Nacional (IPN). Deux institutions majeures du Mexique, réparties sur plusieurs campus et comptant chacune plus de 300.000 étudiants. Si on ajoute l’Universidad Autónoma de Nuevo León à Monterrey (UANL) (Réseau Latinus), ceci porte à trois les universités mexicaines avec lesquelles nous avons des accords-cadres permettant une mobilité des étudiants et des chercheurs.

Comme au Brésil et au Chili, on constate que des universités immenses peuvent tenir un rang très élevé parmi les institutions mondiales. Elles constituent le haut de gamme dans un vaste paysage universitaire à deux vitesses, voire plus. Mais il est incontestable que leur niveau n’a rien à envier à la plupart des universités européennes. Malgré le nombre impressionnant d’étudiants, ces universités parviennent à gérer leur enseignement au meilleur niveau et développent des programmes de recherche très honorables au plan international. Les accords avec l’UNAM et l’IPN reposent sur des collaborations préexistantes avec des chercheurs de l’ULg. Les nouvelles bourses internationales annoncées à nos collègues mexicains par notre Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche (10 bourses qui devraient être doublées par le Mexique) lors de la signature de l’accord CFB/RW-Mexique, constituent une opportunité intéressante pour les membres de l’ULg intéressés.

C’est lors de ce genre de déplacement que l’on se rend compte que les pays dits émergents (déjà un progrès terminologique par rapport à « en développement »!), si leur niveau universitaire doit encore progresser en moyenne, ont déjà, pour ce qui est de leurs meilleures institutions, rattrapé et comblé leur retard, voire pris de l’avance, ne fut-ce qu’en termes d’infrastructures et d’équipements, sans parler de la culture de l’évaluation qui y est un puissant moteur de progrès.

Ces accords ont donc beaucoup d’importance pour nous. J’espère qu’un suivi important y sera donné et enrichira nos destinations étrangères.

Pour toute info: Service des Relations Internationales (04 366 56 34).


Pyramides de Teotihuacan