dim 21 sept 2008
Extraits du discours de Rentrée académique – III.
Posté par Bernard Rentier dans Généralités2 Commentaires
De l’implication de l’ULg dans la recherche et l’enseignement en Environnement
L’ULg a d’excellentes spécialités en recherche et en enseignement. Parmi celles-ci on compte l’Environnement. Pratiquement toutes les facultés sont concernées. Mais en plus, l’ULg dispose d’une panoplie d’outils unique au monde, avec des implantations judicieusement situées, dans des environnements grandement menacés et particulièrement adéquats où ses chercheurs mesurent, depuis de nombreuses années, les variations essentielles du milieu.
Le milieu marin à la station de recherches océaniques Stareso en Corse, depuis une trentaine d’années. Le milieu atmosphérique, particulièrement la haute atmosphère à l’observatoire du Jungfraujoch en Suisse, depuis une soixantaine d’années. Le milieu terrestre à la station du Mont-Rigi, dans l’environnement si particulier des Hautes Fagnes, depuis 80 ans.
Ces stations constituent un investissement régulier qu’il ne faut en aucun cas interrompre car les coûts sont largement couverts par les bénéfices scientifiques de l’accumulation des données exploitables parfois dans des applications inattendues. Toutes ces stations apportent un tableau de bord précieux quant à l’état de la planète et sont aujourd’hui internationalement reconnues comme telles. Dans quelques instants, je vous en montrerai une plus en détail.
Mais les compétences de l’ULg dans le domaine de l’Environnement ne se limitent pas aux recherches effectuées dans ces stations privilégiées. Elles impliquent également notre Département de Science et Gestion de l’Environnement à Arlon, nos partenaires de l’Académie Wallonie-Europe à la Faculté d’Agronomie de Gembloux, l’Aquapôle, le Centre Environnement, et de nombreux chercheurs de toutes les facultés.
Il était donc logique qu’avec ces nombreux atouts et son positionnement en matière de recherches sur l’Environnement, l’ULg en fasse son thème-clé pour l’année académique qui commence. Bien évidemment, cette mise en avant ne s’arrêtera pas à la fin de l’année. Lorsque nous décidons d’un thème annuel (l’an dernier, c’était la Culture), c’est une impulsion que nous voulons donner, un tremplin que nous voulons offrir. C’est pour nous l’occasion de faire prendre conscience à la Communauté universitaire et au dehors, de la richesse et de la variété de nos compétences dans cette thématique. L’exposition que vous pourrez visiter après la séance vous en donnera une petite idée. Plus de 200 programmes de recherche en cours ou d’actions diverses dans le domaine de l’Environnement y sont exposés.
A titre d’exemple, je vais vous présenter dans quelques instants un court métrage sur nos activités à l’observatoire des Alpes Bernoises au Jungfraujoch, qui vous montrera la qualité de l’équipement, la situation exceptionnelle mais surtout la persévérance et la régularité, d’apparence ingrate, des études scientifiques qui y ont été menées pendant près de soixante ans et qui apportent aujourd’hui à la communauté scientifique mondiale une multitude de données uniques et essentielles sur les variations de la composition de la haute atmosphère. De tels films existent également sur Stareso et sur un grand nombre de nos activités de recherche à l’étranger. Ils passent en boucle toute cette journée dans l’auditorium 304, de l’autre côté du hall et sont disponibles sur demande.
Cette année, la Rentrée académique à l’ULg a mis une sourdine à son protocole rituel et se focalise sur ses chercheurs et sur leurs travaux. C’est cela que nous tenons à mettre en évidence avant tout, car ce sont eux qui font de l’Université ce qu’elle est, avec tout ce qu’elle a d’instructif, d’utile et même d’indispensable pour l’essor d’une région. Qu’ils en soient remerciés chaleureusement par cette mise en avant que nous avons souhaitée.
J’ai l’intention de proposer une réforme universitaire qui permettra de favoriser la recherche dans quatre grands axes: les sciences de l’environnement, les sciences du vivant, les sciences de la matière et enfin les sciences humaines et de la société. Si l’expérience d’aujourd’hui est concluante, je suggère qu’elle soit reconduite les années prochaines avec la mise en évidence de chacun des autres grands axes d’activité universitaire car c’est là ce que nous avons de meilleur.
Monsieur le recteur,
Diplomé ingénieur civil (Electromécanique – Energétique) de l’ULG depuis plus d’un an, j’occupe actuellement un poste de chercheur en Sciences Appliquées. Mes recherches, ainsi que celles de mes collègues directs du Laboratoire de Thermodynamique, étaient largement représentées lors de l’exposition PlanetULG.
Suite à l’extrait de discours publié ci-dessus, je me permettrai de soulever deux questions:
1) Quelques collègues et moi étions présents pour nous informer sur les recherches menées dans d’autres services/facultés et pour répondre à d’éventuelles questions concernant nos propres posters. Ayant passé une partie de notre journée de jeudi sur les lieux de la rentrée académique, quelle ne fut pas notre déception lorsque nous avons constaté que peu de visiteurs s’intéressaient à l’exposition de posters. Les chercheurs qui ont pris le temps de vulgariser leurs recherche, de les transmettre aux responsables du site PlanetULG, de les traduire sous forme de posters et de présentations réalisés pour l’occasion, n’ont-ils pas le droit d’être déçus du peu succès de cette exposition ?
2) Concernant la réforme en quatre pôles qui vous est chère, pourriez-vous nous faire partager votre vision stratégique à ce sujet ? Quel avenir donnez-vous à la recherche (très active) dans le domaine énergétique en Sciences Appliquées ? Quel sera le positionnement de la recherche dans le domaine énergétique en FSA par rapport à celle menée en FS ? Avant d’entamer des réformes importantes, n’est-il pas possible de promouvoir les collaborations inter-facultés plus simplement (en promouvant la création de « centres » ou de structures similaires et en améliorant la communication inter-services)?
Merci
Commentaire de Stephane Bertagnolio, le 22 sept 2008 à 9:42Cher Monsieur,
Je ne vous cache pas ma perplexité concernant les deux questions.
1) Nous avons nous-mêmes pris énormément de temps, d’énergie et de moyens financiers pour organiser cette exposition. Il est néanmoins une seule chose que nous ne pouvions garantir, c’est l’affluence! Je n’avais nulle intention d’y amener qui que ce soit de force!
Je n’ai toutefois pas eu de retour d’information qui me confirme ce que vous dites. Il y avait vraiment beaucoup de monde jeudi après-midi et l’ensemble des posters était impressionnant. On ne pouvait cependant espérer que les gens les lisent tous, surtout en pleine ambiance de Rentrée académique.
Par ailleurs, nous avons l’intention de présenter à nouveau cette exposition des travaux en Environnement faits à l’ULg dans le courant du mois de novembre et j’espère que nous pourrons rendre l’exposition visible pendant plusieurs jours. Ceci coïncidera avec l’émission « Planète Nature » de la RTBF qui sera diffusée depuis l’Aquapôle. Mais là non plus, je ne puis vous promettre l’affluence des visiteurs…!
Enfin, vous apprendrez dans votre carrière de chercheur que rester devant son poster dans un colloque alors que quasi personne ne vient le voir est une expérience frustrante, mais parfois, une seule rencontre suffit à déclencher des collaborations intéressantes. C’est un peu comme la pêche à la ligne…
Ceci dit, je constate avec plaisir que, dans le nouveau site « Planet ULg », quatre dossiers sont consacrés à vos travaux! On ne peut dire qu’on vous ait oublié…! Et ceux-là sont en ligne en permanence dès à présent.
2) Il est un peu tôt encore pour que j’expose ma réforme en quatre pôles de recherche, je compte le faire avec ordre et méthode, en commençant par les doyens, le conseil académique et le conseil d’administration, avant de le rendre public. Mais rassurez-vous, le document est presque prêt!
Par ailleurs, il ne m’appartient pas de définir l’avenir qui sera donné à la recherche en énergétique aux Sciences Appliquées, ni en Sciences. Ce sera une prérogative du futur Institut des Sciences de la Matière. J’imagine que son opinion sera forgée en fonction des points forts qui se seront développés alors. Si la recherche dans votre domaine (dont je ne cache pas qu’il me semble particulièrement passionnant, surtout de nos jours) est excellente, elle ne manquera pas d’être remarquée et soutenue. c’est tout ce que je puis dire aujourd’hui.
Quant à promouvoir les collaborations inter-facultés en promouvant la création de «centres» et en améliorant la communication, je puis vous dire que je m’y consacre totalement, ainsi que tous ceux qui me secondent dans ma mission de recteur. Si vous ne vous en apercevez pas, je le regrette vivement, c’est que le message n’est pas encore assez fort, je veillerai à le renforcer davantage.
Commentaire de Bernard Rentier, le 22 sept 2008 à 22:27