Politique interuniversitaire


De l’évolution du paysage de l’enseignement supérieur

Nos universités doivent se définir des spécialités et des priorités, se singulariser. Trouver les complémentarités. La qualité d’une université, à l’avenir, sera bien moins fonction de sa taille ou de sa localisation géographique que de sa capacité à s’insérer dans des réseaux scientifiques internationaux, donc de sa capacité à innover, à s’adapter rapidement aux évolutions de la recherche et de l’enseignement, et à proposer une offre de formations qui la « labellise » de manière originale. Pour cela, elle se doit de définir clairement ses points de force, évidemment liés en premier lieu à la recherche. Elle doit, en permanence, mettre en évidence les originalités et l’excellence de sa recherche, dans des domaines qu’elle ne devra pas hésiter à choisir préférentiellement et à faire largement connaître.

Le paysage de l’Enseignement supérieur en CFB gagnerait beaucoup en lisibilité si, après le regroupement en Académies, ce qui est fait, et la fusion des institutions en leur sein, ce qui est en cours, on se décidait à prolonger l’effort en intégrant les filières de type long. Ainsi les étudiants se verraient proposer, à l’entrée dans le supérieur, une gamme étendue de possibilités au sein-même de l’Université. Cela permettrait de gommer les idées préconçues quant à une hiérarchie de qualité et de mérite, de revaloriser les filières des hautes écoles dans l’Université agrandie et, par conséquent, de faire disparaître le besoin de venir en touriste à l’université pour y subir des échecs et devoir se réorienter vers ce qui est alors pris comme un “pis-aller”.
 En outre, la coexistence, au sein des universités, des différentes filières permettrait une orientation plus efficace, une aide au choix, mais aussi une réorientation rapide et intégrée par des passerelles simples dans un sens comme dans l’autre. Ces rassemblements sous une seule bannière universitaire doivent évidemment satisfaire à une logique de zones géographiques. Mon point de vue diffère en cela de celui de certains de mes collègues recteurs, cela ne vous étonnera pas, mais je suppose qu’une certaine logique prévaudra.
Malheureusement, les possibilités légales d’ainsi intégrer ces enseignements sont rares et ne sortent qu’au coup par coup. Il serait bon qu’elles aboutissent vite.

Nous avons bénéficié cette année de l’habilitation conférée à la Haute Ecole de la Ville de Liège Hazinelle pour l’organisation conjointe d’un bachelier, puis d’un master en Traduction-Interprétation. La première rentrée est significative: 122 étudiants sont inscrits à ce jour, révélant le vif intérêt des étudiants pour ces disciplines qui sont plus que demandées à Liège. Par ailleurs, je puis déjà vous annoncer un scoop: les deux hautes écoles du réseau officiel de la CFB, « Charlemagne » et « Robert Schuman », déjà associées à notre Académie, vont prochainement fusionner pour former la Haute Ecole Wallonie-Europe. Dès que les conditions décrétales le permettront, elles s’intégreront à notre université.

Un premier objectif de notre pétition est atteint.

Aujourd’hui paraît un article dans la Libre Belgique (p. 18) dans lequel la Ministre Sabine Laruelle, qui a la Politique Scientifique Fédérale dans ses compétences, annonce les résultats du conclave budgétaire qui vient de se terminer. En premier lieu, elle signale que les Pôles d’Attraction Interuniversitaires (PAI) ne seront ni démantelés, ni régionalisés, mais au contraire renforcés: leur financement sera augmenté de 7%.

En prime, elle indique que la déductibilité du précompte professionnel des chercheurs sera généralisée à 65% dès juillet prochain et étendue aux chercheurs des Etablissements scientifiques fédéraux (ESF) ainsi qu’aux chercheurs du privé qui travaillent dans le cadre d’un partenariat avec des institutions publiques de recherche ou dans le cadre d’une spin off.

Elle se montre également rassurante sur le sort des grands ESF, la base polaire antarctique belge et les programmes spatiaux.

En voilà de bonnes nouvelles, Madame la Ministre!
Vous m’aviez dit vous sentir très concernée par notre appel et aviez promis de le soutenir au mieux. Voilà qui est fait et bien fait. Merci à vous et à vos collègues de la part des 11.344 signataires et de la communauté scientifique tout entière. Et de tous les citoyens de ce pays auxquels profite la recherche scientifique.

Si on examine attentivement la composition des signataires de la pétition save-belgian-research, on voit que ceux qui se réclament d’une université belge francophone représentent 38% des signatures, les néerlandophones 15% et les « autres » (non universitaires belges) 46%. Intéressant de voir l’ampleur de la réaction de gens qui ne sont pas directement impliqués, ni même de près. Il s’agit là de belges ne travaillant pas dans une université ou d’étrangers inquiets de voir un excellent système aussi menacé.
Parmi les universitaires, 28% sont néerlandophones. L’émotion est donc nettement moins vive en Flandre, même si je dois à la vérité de dire que la participation flamande a été plus tardive mais est montée en puissance, surtout par les signatures de l’université de Gand. Ce score plus faible est normal, si on y pense bien. Parmi les flamands, ceux qui ont signé sont ceux qui placent en avant l’intérêt d’une collaboration Nord-Sud, quels que soit les montants financiers alloués. N’ont certainement pas signé ceux qui pensent qu’une communautarisation ou régionalisation sera l’occasion d’une renégociation de la clé de répartition entre flamands et francophones. Le système actuel nous garantit une distribution 56% NL – 44% FR. Une thèse flamande très en vogue prétend que si on distribue les fonds au pro rata de l’effort d’investissement des Communautés en matière de recherche, on arriverait à un rapport 70% NL – 30% FR. Alors, si on fait passer les euros sonnants et trébuchants avant l’esprit de collaboration entre équipes d’excellence qui se valent bien au plan international, on a vite conclu qu’il vaut mieux ne pas signer et laisser venir.

Cet esprit ne prévaut pas de la même manière dans les différentes universités flamandes. Celle de Gand se démarque nettement et se positionne avec les 3 « grandes » francophones. L’esprit scientifique de partage primerait-il plus que le « tout pour moi » chez nos collègues de Gand que chez les autres…?

A noter que l’ULg a fait un score probablement directement lié au bruit que j’ai personnellement fait dans la Maison à ce sujet, je n’en tire aucune autre conclusion. A noter également la participation de nos étudiants (1132 signatures d’étudiants de l’ULg, comptabilisées hors-ULg dans « autres »).

11.344 ! C’est le nombre de signatures qui ont afflué en faveur de la pétition Save Belgian Research lancée le 22 janvier dernier et clôturée ce 14 février, soit en 24 jours.
Incontestablement une surprise. On relèvera l’abondance de signataires ne se réclamant pas d’une université ainsi que de chercheurs étrangers.
Par ailleurs et en même temps, de nombreuses manifestations d’inquiétude ont été exprimées en faveur de l’ensemble des activités de la Politique Scientifique Fédérale.
Cette pétition sera imprimée, reliée et remise au Premier Ministre vendredi prochain, 22 février, un mois après son lancement. Elle sera également communiquée aux instances et aux personnalités qui jouent un rôle dans l’élaboration de la politique future du pays.
Merci aux 11.344 signataires.

Les étrangers qui signent la pétition sont de plus en plus nombreux. Voici quelques commentaires choisis:

« J’ai eu l’honneur de présider l’évaluation des PAI et je dois dire qu’elle a conduit le groupe d’experts à complètement réviser ses vues sur l’intérêt d’une telle approche collective à la fois sur le renforcement des stratégies de recherche des universités et sur la construction de’masses critiques’ en réseau qui ont fait de ces universités de lieux très visibles au plan international (il suffit de suivre leur participation dans les projets européens). Les PAI centrés sur des thèmes définis ‘bottom-up’ sur les équipes elles-mêmes leur permettent d’anticiper les questions qui deviendront centrales. C’est la troisième grande force de ce dispositif fédéral dont la régionalisation risquerait de réduire à néant ces effets de long terme. » Philippe Laredo, Ecole Nationale des Ponts et Chaussées, France et Université de Manchester, UK.

« I am just attending a scientific Conference in the Czech Republic, where I was born and expelled in 1946 as a Sudeto German. I have good exchanges with my Czech colleagues and our aim is a joint European approach. I am shocked about the nationalistic plans in Belgian science. We should not go back in time 60 years. Our future lies in Europe. » Gottfried Konecny, Leibniz University Hannover.

« It is unfortunate that The Belgian state is turning its back on first class science and education. » Elias Kiritsis, Ecole Polytechnique, France.

« Als internationale expert volg ik het IAP programma sinds vele jaren en kan bevestigen dat het een zeer waardevolle bijdrage is voor fundamenteel onderzoek in Belgie. » Jan Jolie, Institut für Kernphysik, Universität zu Köln .

I give my wholehearted support to the above petition and consider it of great importance to the quality of university research and to scholarship in Belgium. » John Jonas, McGill University, Montreal, Québec, Canada.

« En Suisse, le financement de la recherche, à travers le Fonds National Suisse pour la Recherche Scientifique et la Commission pour l’Innovation et la Technologie, est gérée au niveau fédéral. Il est important qu’en Belgique une politique de financement de la science au niveau national soit maintenue, étant la seule qui ait un sens dans le monde global de la science et de la technologie. » Marc Ilegems, Ecole polytechnique fédérale de Lausanne.

« The IAP is not just a « national » scholarly organization of importance, it is international and brings together scholars from throughout the west to work with Belgians — Dutch, French and German speaking — on questions whose importance is not confined to any one region. To « localize » these projects is not only to undermine them but also to intensify the divisions in Belgium today. » Martha Howell, Columbia University, USA

« Ich unterstütze die Initative der belgischen Kollegen und wünsche ihr Erfolg! » Prof. Dr. Gerhard Hirschfeld Direktor der Bibliothek für Zeitgeschichte (BfZ), Stuttgart, Germany

« I once worked at Katholieke Universiteit Leuven for several years and participated the IAP projects. I think the IAP projects provide a good opportunity for many researchers from different institutes to collaborate and work together. The sharing of knowledge and experience in different fields really contributes to the fundamental researches and benefits the Belgian society and the rest of the world. »HE Shen, R&D Center, Baoshan Iron & Steel Co.,Ltd, China

« I fully agree with the arguments presented to save the IARs and want therefore to show my solidarity. » Marja Häyrinen-Alestalo, University of Helsinki, Helsinki Institute of Science and Technlogy Studies, Finland

« Je suis entièrement d’accord avec le contenu de la pétition, et ce d’autant plus que le domaine de recherche qui est le mien et celui de mon équipe (intersémioticité musique/littérature) intéresse et a intéressé par le passé d’éminents chercheurs belges. » Andrée-Marie Harmat, Institut de Recherches Pluridisciplinaires en Arts, Lettres et Langues, Université de Toulouse-Le Mirail, France

« Je soutiens cette pétition pour sauver tous les partenariats scientifiques que nous entretenons avec nos collègues belges et qui assurent l’européisation de la recherche. »>/em> Michel Hastings, Institut d’Etudes Politiques de Lille, France

« Europe is enlarging its member states why Belgium intends to split what worked together for many years? I remember splitting of Czechoslovakia in 1993. Do not support the idea, it leads you back instead of farther. » Lena Halounova, Czech Technical University in Prague, Czech Republic

« Help the science community to continue their excellent research work! » Rolf Hanitsch, Berlin University of Technology, Germany

« The strength of the scientific research is also in the collaboration among different cultures and it is important that we promote the possibility for researchers from different countries/regions to share their point of view and their knowledge to grow up together. » Giovanni Coppini, Istituto Nazionale di Geofisica e Vulcanologia, Italy

« As an overseas scientist, who has reviewed one of the IAP’s, I am very disappointed to hear that these may disappear. The science output of the Pole which I reviewed was excellent and of international standing. Moreover, it brought together groups from across the country in a common endeavour. » Brian Fulton, University of York, UK

« As an external reviewer I highly recommend to keep the IAP programme ‘alive’. I am very much convinced that the IAP has very much contributed to outstanding research in the field of the Neurosciences in Belgium. Sincerely yours. » Prof. Dr. Frank Bremmer, Philipps-University Marburg, Germany

« De IAUP is een uitstekend functionerend netwerk, dat effectieve samenwerking tussen Universiteiten in Belgie stimuleert en het wetenschappelijk nivau sterk bevordert. Politiek gezien een foute beslissing om het netwerk op te heffen. » Jan Feijen, Universiteit Twente, Enschede, Nederland

« As one of the international reviewers for this program, I would like to express my concern about the plans to abolish it, as in my assessment this has been a very potent tool for concentrating the research efforts on the areas of strength and opportunity. » Yuri Estrin, Monash University & CSIRO, Melbourne, Australia

« As one of the referees of the IAP in 2005, I am convinced of the high quality of the scientists involved and I would like to support strongly this petition. » Alfred Driessen, University of Twente, Nederland

« Je suis entièrement favorable à cette pétition. Il me parait indispensable de maintenir le financement des pôles d’attraction interuniversitaires, afin de maintenir la recherche belge compétitive dans le contexte international. Ce soutient est aussi essentiel à l’échelle européenne afin de garder une cohérence de la recherche européenne. » Divita, CNRS – UMR 5237, France

« I was one of the external referees of the IAP in 2005, and was highly impressed by the quality, depth and broadness of the research that was carried out in this program. The IAPs form a unique instrument to stimulate high-quality interregional collaborative research in Belgium. Termination of this very effective program would effectively put a stop to successful joint research projects. This would be a serious set-back for Belgian research, considering the trend towards internationalisation of European research (EU, ERC). » Bauke W. Dijkstra, Rijksuniversiteit Groningen, the Netherlands

« I zou het ten zeerste betreuren als internationaal lid van het `follow-up committee’ van een research project van de “Interuniversity Attraction Poles” Programme (IAP), als dit programma tot een voortijdig einde zou komen. Voor zover ik heb kunnen waarnemen heeft het programma de wetenschappelijke vitaliteit van Belgie in sterke mate bevordert. » Bernard de Wit, Universiteit Utrecht, Nederland

« As an external evaluator for this programme I can attest to its value and significance for Belgian science. » David Grundy, University of Sheffield, UK

« Comme referee pour un projet PAI, j’ai pu juger de leur importance directement. La collaboration interregionale sur des sujets scientifiques est essentielle à la communauté belge. Son absence ne serait pas comprise à l’heure à laquelle l’Europe essaie de se former en un espace de recherche. » Thierry Courvoisier, ISDC, Université de Genève, Suisse

« L’initiative de tranférer aux régions la gestion de la recherche est une tendance lourde en Europe, que nous voyons également en France. Elle s’accompagne en général d’un véritable désengagement de l’état quand à sa recherche et à son enseignement. Cette orientation est opposée à celle des grandes nations concurrentes (USA, Chine, Japon). Il me semble de plus que, pour la Belgique qui connait de très grandes tensions entre les deux communautés linguistiques, cette décision a pour effet de fragiliser encore plus une unité difficile à maintenir. » Alain Combescure, INSA de Lyon, France

« The programme has been enormously useful in enhancing the quality of Belgian research. » Christine Clayton, Zentrum für Molekulare Biologie der Universität Heidelberg, Germany

« As an assessor on such a project I was impreseed by the scope and quality of the work and very supportive of its aims. » Christos Christopoulos, University of Nottingham, UK

« En tant qu’universitaire français, j’approuve entièrement la mobilisation de mes collègues belges pour défendre une politique nationale de la recherche scientifique. » Jean-François Chanet, Université Charles-de-Gaulle, Lille-3, France

« C’est avec stupeur et profonde inquiétude que j’apprends les projets du gouvernement belge pour éclater la recherche au niveau régional. En effet les progès scientifiques ne se développent que dans un climat de forte concertation et collaboration et la construction de réseaux nationaux et transnationaux. C’est ce qui se construit au niveau européen car il est reconnu que le repliement au niveau national est plus néfaste que constructif. La fragmentation au niveau régional représenterait un recul par rapport à cette construction. La possibilité de très petits états comme au moyen âge peut, peut-être, satisfaire quelques ambitions à court terme pour une région qui peut sembler plus « avancée ». Sur le long terme où l’avance change de camp et se relativise en fonction des circonstances, cela représente une solution plus sclérosante que performante. Je dois ajouter que l’expérience de coordination de projets européens montre la difficulté de partenariat s’il faut multiplier les 25 pays de l’UE par autant de régions. Avec tous mes voeux pour des projets plus fédératifs sur le long terme. » Catherine Maillard, Ifremer, France

« In my view the IAP programme has been extremely beneficial to fundamental research in Belgium, in particular for the field I am familiar with, nuclear physics. In this field the University of Leuven is a world leader and the secondary beam facility at Louvain-la-Neuve was the first of its kind and remains a unique facility world-wide for nuclear astrophysics. » Peter Butler, University of Liverpool, UK

« As an external referee for the evaluation of a research project of the “Interuniversity Attraction Poles” Programme (IAP)in 2005, I observed that this Belgian research programme has a very positive impact on the structuration of fundamental research in networks, which is a very rational way to promote basic research. » Jean-François Briat, CNRS, France

« I want to support this petition, and to express my concern that the research of and international collaboration with our Belgian colleagues not be put at risk. » Richard Bessel, Professor of Twentieth Century History, University of York, UK

« Its seems incredible that, given the polarising forces at play in Belgium, the Belgian Government is considering scrapping IAP the sole Federal scientific funding scheme that brings together researchers from North and South of the country. » Malcolm Bennett, University of Nottingham, UK

« As an external reviewer, I have been able to appreciate the extremely high quality of the research carried out under one of the IAP programmes. The programme brought together several laboratories from all Belgian regions and attracted several international partners, resulting in important results that would not have been achieved by any single partner. Losing this type of collaborative grant would be a terrible loss for Belgium. » Philippe Bastin, Institut Pasteur

« It is very important to maintain interdisciplinarity and collaboration within Belgian archaeology. As a researcher in the European Palaeolithic I find it of extreme importance that we should maintain the high level of Belgian based researched, in a country, where some of the most important European prehistoric sites are found. Belgium is now in the forefront of European Prehistoric research and making sure that this will continue to be the case should be a strategic aim for any present and future Belgian state administration. » Babis Garefalakis, University of Southampton, UK

« Enseignant-chercheur à l’Université de Reims (région Champagne-Ardenne, France), je me sens géographiquement et intellectuellement proche de mes collègues chercheurs belges et je ne peux qu’appuyer leur requête qui ne vise qu’a défendre la recherche scientifique dans leur pays. » Michel Aplincourt, Université de Reims, France

« Pourquoi, alors que tous les médias relaient des messages indiquant que nos gouvernements (et les institutions d’observation macro-économique qui les conseillent) nous parlent sans cesse de l’indispensable effort qu’il faut faire pour soutenir la recherche en Europe, voit-on ces mêmes gouvernements prendre des mesures contraires? » Stéphane André, Institut National Polytechnique de Lorraine, France

« Soutien d’un collègue français ! » Pierre Allard, CNRS, France

« For being in close contact with the Belgian research, I can testify that the IAP program is succesful and important for the quality of research in your country. You should not destroy what is working well now. » Jean-Francois Laslier, CNRS, France

« The internationally high reputation of Belgian research in the field of basic nuclear physics is to a great extent merit of the possibilities and the required focus related to the IAP programmes. » Helmut Leeb, Vienna University of Technology, Austria

« As a former evaluator of an IAP project, I was deeply impressed by both the structure of the funding arrangements, and the genuinely collaborative research that resulted from them. In my experience the programme produced world-class research, and deserves to be maintained. » Simon Loseby, University of Sheffield, UK

« Je soutiens votre action, notamment car j’ai une très haute idée des travaux et des initiatives des chercheurs belges que je connais. » Jean-Noël Luc, La Sorbonne, Paris, France

« J’apporte mon soutien à la défense des PAI et de toute forme de support financier permettant à nos collègues belges de maintenir leur niveau de recherche et ainsi participer aux programmes internationaux. » Dominique Lochegnies, Université de Valenciennes, France

« Ayant suivi de près les projets de Liège, je peux affirmer que les PAI ont eu des conséquences scientifiques très positives. » André Maeder, Université de Genève, Suisse

« Ich habe ueber viele Jahre die Forschung in einem IFP Programm (Leuven, Louvain, Liege) begleitet und begutachtet. Daher faende ich eine Abschaffung dieses wunderbaren Instruments zur ueberregionalen Forschungsfoerderung fatal fuer die hervorragende belgische Wissenschaft. » Volker Mehrmann, Technische Universität Berlin, Germany

« Ne démolissez pas un système qui fonctionne et dont nous vous envions l’efficacité de l’autre coté de la frontière ! » François Montanet, Université Joseph Fourier, Grenoble 1 / LPSC IN2P3 CNRS, France

« The IAP programme has been enormously beneficial to fundamental research in Belgium. Needless to say that the programme has to be continued. » Wouter Mooenaar, Nederlands Kanker Instituut

« J’espère que tous les gouvernements européens auront le courage et la sagesse d’instaurer une véritable Europe de la recherche et de l’enseignement universitaire. Les investissements que cela nécessite sont lourds, mais à mon humble avis, fondamentaux pour la place de l’Europe dans la compétition mondiale. Je soutiendrai toute réforme allant dans ce sens. Veuillez agréer l’expression de mes sentiments distingués. » S. Muanza, CNRS-IN2P3, France

« I have been an evaluator of the IAP programme and have had the opportunity to recognize its strong and positive influence in the research development of Belgian academic institutions. » Emilio Muñoz, Spanish National Research Council ( CSIC) and Center for Research on Energy, Environment and technology (CIEMAT)

« À titre de professeur et chercheur canadien (québécois) ayant fréquemment eu des liens de recherche avec des collègues belges, notamment de l’Université de Liège, je suis très préoccupé par cette question et je souscris entièrement à cette pétition qui demande le maintien des subventions fédérales à la recherche. » Pierre Nepveu, Université de Montréal, Québec, Canada

« We believe that scientific research should promote cross-boundary and cross-cultural collaborations. » Nijad Kabbara, Marine Research Centre-NCSR, Lebanon

« I strongly support this intiative. I have been twice involved in the reviewing process of the IAP and I believe that it would be a great mistake to abandon this initiative. The major reason for keeping this initiative is the integrity of Belgian Science. At the moment most of the the Belgian Science funding is focused on regional interests (Flemish, Wallonish). This may be OK: But there MUST be a funding which is National. This country has to put together numerous joint initiatives. It was wonderful to see how in my IAP the switch from a Flemish coordinator to a Wallonish coordinator was appreciated, strongly demonstrating the willingness to accept one another. Wonnderful!!! Why jeopardize these acceptances? Gloablization will put a very severe impact on European Society in the future. The only way to cope with these new forces is to strengthen the countries within Europe more and more. Any weakness in an individual country will weaken Europe. I have had a Belgian student in one of my courses just recently. In the end she turned out to be the BEST. I asked her who her teachers were and quite interestingly they all were part of the IAP. This is how science works on a global perspective. » Olaf-Georg Issinger, University of Southern Denmark

« As partners in the same EU project SeaDataNet with three Belgian institutes, Belgian Marine Data Centre in Management Unit of the North Sea Mathematical Model (MUMM), Flanders Marine Institute VLIZ and Universite de Liege, we are worried about Belgian government’s plans to regionalize scientific research, making collaborations between flemish and french speaking universities in Belgium more difficult. We strongly feel, that such tendencies are counterproductive and reduce scientific quality. Instead, scientific research should promote cross-boundary and cross-cultural collaborations, as we all SeaDataNet partners (47 partners from 35 countries) do. » Riitta Olsonen, Finnish Institute of Marine Research

Alain Omont, Institut d’Astrophysique de Paris, Former external referee (in 2005) for the evaluation of a research project of the “Interuniversity Attraction Poles” Programme

« La Belgique n’est pas si grande! Il est ESSENTIEL de préserver des structures fédérant des recherches thématiques à l’échelon national, surtout lorsqu’elles fonctionnent bien! Même au coeur du mouvement centrifuge actuel, la France ne songe pas à se défaire de telles structures, pourtant bien plus grandes. » Jean Orloff, Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand, France

« I am the Director of the John Adams Institute for Accelerator Science, based at the University of Oxford and Royal Holloway University of London. I chaired the review of the IAP in particle physics two years ago, and spoke at the 20th anniversary meeting of the IAP programme in the presence of Prince Phillipe. I found that the IAP was excellent, and considerably enhanced the effectiveness of the Belgian contribution to particle physics on the international stage. I believe that this is due, in large measure, to the synergies that the broad coalition from the different communities enables. It would be a tragedy if this imaginative initiative were to be damaged in the process of resolving other difficulties. The IAP programme is something that Belgium should be proud of, and I very much hope tat it will continue. » Ken Peach, John Adams Institute for Accelerator Science , UK

« Nous collaborons avec de nombreuses universités et institutions belges: KUL, UCL, ULg et Musée de Tervueren. Nous ne pouvons que les soutenir dans leurs revendications. » Simon Philippo, Musée national d’histoire naturelle Luxembourg

« Als reviewer ken ik het IAP funding schema goed. Ik ondersteun het van harte omdat het de Belgische wetenschap op een hoger plan brengt. » Pieter (?), Nederlands Instituut voor Neurowetenschappen

« Voor lange termijn onderzoek is degelijke steun en stimulans nodig van de overheid. » Stijn Poortmans, Philips Lighting NV, Nederland

« Je soutiens totalement cette pétition de mes collègues belges et j’espère qu’elle sera entendue au plus haut niveau de l’État fédéral belge. » Pierre Popovic, Université de Montréal , Québec, Canada

« Having had the pleasure of cooperating with research centres and industry in Belgium in the past I strongly support this petition. » Preben, Institute of Space Research and Technology, Technical University of Denmark

« Pour nous, historiens de la 2e Guerre mondiale ayant l’habitude de travailler avec des collègues belges souvent dans une perspective comparatiste, il est important qu’existent en Belgique des lieux de savoir fédéraux, au sein desquels puisse se développer une recherche susceptible d’échapper à des risques, fussent-ils imaginaires, d’instrumentalisation à des fins extra-scientifiques. » Marc Olivier Baruch, Ecole des hautes études en sciences sociales, Paris, France

« I agree strongly with the content of the petition and support our colleagues from belgium in there engagement to keep the IFP as one common institution not al least to be strong enough for international colaborations. » Siegmund Alexander, University of Education

« I fully agree and support the petition. » Norbert Fusenig, Deutsches Krebs-Forschungs-Zentrum

« Mit Bewunderung blicken wir deutschen Wissenschaftler nach Belgien und träumen von einer derart gelungene Vernetzung von wissenschaftlichen Einrichtungen in Deutschland. Ich bin entsetzt darüber, dass die IFP abgeschafft werden soll. » Professor Fahrmeir, Ludwig Institut für Statistik

« The IUAP are a key feature of high level research in Belgium and its disappearance would remove Belgian research from its current prominent global fame. » John Bintliff, Leiden University, The Netherlands

« The IUAP program has been a lifeblood on the Belgian academic world in the humanities and history. As a north American scholar of the Low Countries, the program’s initiatives have allowed, inter alia, for North American and Belgian scholars to interact and collaborate on research agenda, enriching the international contacts between us, and helping in large measure to shine light upon Belgian history abroad, a much needed spotlight. To ensure the international attention to Belgian history and its cultural richness, IAUP deserves full funding and support in this critical era of global exchange. » Peter Arnade, California State University San Marcos, USA

« Depuis bientot trente ans l’etat de Louisiane beneficie de la generosite du CGRI (Bureau Wallonie-Bruxelles). En tant que responsable du projet de recherche sur la litterature et la culture francophone belge a Louisiana State University, ou nous sommes en train de realiser trois projets de recherche sur la culture francophone de Belgique, je vous prie de soutenir les equipes de recherche au niveau federal. Les chercheurs belges sont parmi les plus innovateurs et les plus accomplis dans les domaines litteraires, linguistiques et culturels. » Adelaide Russo, Louisiana State University, USA

« It is important to cooperate between universities and institutions, not doing so will probably reduce scientific quality. As partners in European projects networking is vital, cross-boundary and cross-cultural. » Helge Sagen, Institute of Marine Research, Norway

« Dear Mr. Prime Minister, I have since 1989 continuously participated in materials research with colleagues in Belgium. I was a Senior Fellow at the Katholieke Universiteit Leuven in 1997 and continue to collaborate with my colleagues there. I wholeheartedly agree with opinions expressed by above petitioners and totally support them in their request. Respectfully submitted, Yours truly. » Shigeo Saimoto, Queen’s University, Kingston, Ontario, Canada

« J’ai été expert évaluateur de programmes multipartenarial belge dont j’ai apprécié la grande qualité. Un tel programme est certainement nécessaire pour maintenir la qualité de la recherche biomédicale en Belgique. » Robert Salvayre, Université de Toulouse-3 et Inserm

« J’ai eu l’occasion, en 2005, de faire partie d’un panel d’experts internationaux pour évaluer un projet IAP. J’ai été très impressionné par la qualité du travail effectué en coopération entre les différentes Universités impliqués et nous avions considéré comme essentiel l’impact international en terme de visibilité. Ces recommandations avaient d’ailleurs été suivies, en 2006, par l’organisation d’un symposium international afin de diffuser les connaissances issues de ce projet. Il est évident que chacun des partenaires, isolés, n’aurait pu aboutir à un tel résultat, et que le soutien fédéral a été essentiel pour la réalisation et la continuité de ce projet. » Jean-Hubert Schmitt, Ecole Centrale Paris, France

« Ayant pu juger de la qualité des productions scientifiques liées à l’activité de divers PAI (notamment celui dont est responsable le Pr. Marc Boone de l’Université de Gand) je crois qu’il serait très dommageable pour la communauté scientifique internationale que de tels programmes, qui sont de puissantes stimulations pour la recherche, disparaissent fautes de moyens financiers. » Bertrand Schnerb, Université Lille 3 – Charles de Gaulle, France

« IAP Programme should survive, otherwise it will be the end of top Belgian research! » Bruno Siciliano, Università di Napoli Federico II, Italy

« Vue d’ici, la Belgique apparait comme un seul Etat membre… » Marc Tavlet, CERN, 1211 Genève 23, Suisse

« As french scientist from INSERM, I have been collaborating with belgian scientists in Bioinformatics for more than 10 years and I can attest of the quality, the originality and of the high interest I have found in this collaboration. I want to specifically emphasize on the large interest I saw in the interdisciplinary programs of PAI. Withdrawing PAI would be a very prejudiciable measure for both the Flamish and wallish research teams. In the competitive European future, Belgian research would loose a major piece of its assets if it was splitting its upmost qualified although few capacities: indeed a good research comes from the compliance of a rich condensed know how – a dynamic youth and, money. The three items must mandatorily be combined and, Federal Belgian PAI are promoting at least two of them. In that context, although many things could and should be changed in Belgian research for efficacy, I think that it would be stupid to withdraw one of those that work, i.e. the Federal PAI Institution. » Annick Thomas, INSERM, France

« I think it of the utmost importance for maintaining top Belgian research in the forefront in the EU to maintain the IAP programme. » Herman K. van Dijk, Erasmus University, Rotterdam, Nederland

MERCI A TOUS !

En lançant la pétition pour le sauvetage de la recherche belge, je pensais que nous aurions le soutien d’une proportion raisonnable de chercheurs dont la plupart auraient fait partie de groupes de recherches ayant bénéficié des moyens accordés par l’Etat Fédéral belge dans le cadre des Pôles d’Attraction Interuniversitaires, ainsi que de chercheurs des Etablissements Scientifiques Fédéraux. J’espérais ainsi pouvoir récolter un bon millier de signatures, ce qui aurait été un message significatif à transmettre au Premier Ministre afin d’attirer son attention sur le danger de mettre à mal la politique scientifique fédérale. Je savais également que je risquais de ne susciter que l’émotion des francophones, plusieurs responsables politiques flamands s’étant clairement prononcés à plusieurs reprises pour un transfert de la compétence de recherche vers les Communautés et Régions.

Aussi est-ce avec étonnement que je constate aujourd’hui que plus de 7.000 signatures ont été déposées sur la liste. La majorité d’entre elles émanent d’universitaires belges (70%) et parmi elles, 80% sont francophones. Toutefois, on constate une montée en puissance des signataires flamands: 3% vendredi, 8% lundi, 14% mardi et 20% aujourd’hui. Mon inquiétude de voir les chercheurs belges se cliver en francophones favorables et néerlandophones défavorables à notre action s’estompe donc, la participation flamande ayant pris du retard mais progressant fort rapidement maintenant. Certes, mon collègue président du VLIR et moi-même avons reçu des messages très hostiles, voire même très rudes, de la part de personnalités académiques et scientifiques flamandes, mais ceci reste anecdotique, même si le calibre de ces personnalités est parfois fort impressionnant. Mais il est soulageant de voir que la croissance des adhésions flamandes ressemble fort à la première vague, avec une semaine d’écart. L’intérêt d’une recherche conjointe prend le pas sur la tentation égoïste (et peu scientifique) de faire régionaliser les fonds sur base d’une clé de répartition plus déséquilibrée en raison de critères discutables.

Autre nouveauté cette semaine: l’afflux des signatures venant de l’étranger, souvent de chercheurs qui ont activement participé en tant qu’experts internationaux à la sélection des projets de PAI. Voici un extrait significatif, parmi bien d’autres: « As an external reviewer, I have been able to appreciate the extremely high quality of the research carried out under one of the IAP programmes. The programme brought together several laboratories from all Belgian regions and attracted several international partners, resulting in important results that would not have been achieved by any single partner. Losing this type of collaborative grant would be a terrible loss for Belgium ».
Merci à nos collègues de tous les pays du monde d’exhorter nos dirigeants à reprendre leurs sens. Leur témoignage et leurs encouragements sont notre argument le plus solide.

La pétition restera active jusqu’au début de la semaine prochaine, puis elle sera remise au Premier Ministre. Elle est ouverte à tous ceux qui pensent que tout programme qui encourage une recherche collaborative entre équipes performantes et compétentes doit être maintenu, voire amplifié, et à tous ceux qui comprennent que ce n’est pas parce qu’il existe des incitants européens à la collaboration internationale et à la création de réseaux qu’un effort comparable ne doit pas être maintenu dans notre pays.

En recherche, la rétraction sur soi est une mauvaise politique.

Le site de la pétition pour les PAI dont je vous parlais dans le billet précédent est ouvert.
Merci de signer et d’alerter tous vos collègues et connaissances.
Voir aussi le site des services de la Politique Fédérale belge.

Le 21 janvier 2008.

Monsieur Guy Verhofstadt,
Premier Ministre de Belgique

Monsieur le Premier Ministre,

Dans la note sur la réforme des institutions que vous avez récemment proposée au Roi, on peut lire que vous vous interrogez sur le transfert aux régions et/ou communautés de certains leviers socio-économiques, dont, en particulier, la politique scientifique. Vous évoquez également la suppression graduelle du financement fédéral des domaines qui relèvent, sur le fond, des compétences des communautés et des régions et, à cet égard, vous pensez aux pôles d’attraction interuniversitaires (PAI).

S’il est bien une mesure à laquelle tous les chercheurs belges, néerlandophones comme francophones, sont profondément attachés, ce sont les PAI. En effet, ces programmes apportent à la recherche belge un véritable ballon d’oxygène sur le plan financier, mais, mieux encore, ils incitent à la collaboration entre les équipes de recherche du nord et du sud du pays. En effet, à une époque où chacun réalise l’importance des programmes collaboratifs de recherche, à une époque où se développent les programmes interuniversitaires transfrontaliers eurégionaux et les grands programmes européens, la collaboration entre les chercheurs belges eux-mêmes, par-delà la frontière linguistique, apparaît comme une évidence. Enfin, notre pays profite beaucoup de ces collaborations en termes d’image internationale, en particulier dans les domaines où la masse critique se montre essentielle.

C’est à vous que ces éloges rendent hommage, Monsieur le Premier Ministre, puisque c’est vous-même qui fûtes à l’origine des PAI il y a vingt ans, vous les avez personnellement conçus, défendus et mis en application. Une cérémonie prestigieuse à laquelle de très nombreux chercheurs belges ont participé rappelait, il y a quelques semaines, l’importance de cette initiative et de sa pérennité. Venant de quiconque d’autre que vous, la proposition de sa suppression aurait bien moins de crédibilité et donc de poids.

Notre souci s’étend aux établissements scientifiques fédéraux dont la crédibilité internationale est directement proportionnelle à leur ampleur. L’idée de les diviser en deux rappelle désagréablement les aberrations commises par les actions simplistes et néfastes perpétrées à la fin des années soixante au nom d’un séparatisme aveugle. Si la recherche n’a pas de frontières nationales ou continentales, elle en a encore moins de linguistiques.

Nous tenons à vous exprimer l’inquiétude du monde de la recherche en Belgique et vous demandons instamment de revoir votre position sur ce sujet, avant que votre gouvernement — ou celui qui le suivra — ne mette la mesure de suppression à exécution.

Avec l’espoir que cette requête trouvera toute votre attention, recevez, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de nos sentiments les meilleurs.

Les membres de la communauté scientifique belge

Cette lettre constitue le texte de la pétition qui pourra très prochainement être signée électroniquement sur un nouveau site créé à cet effet et dont je communiquerai très largement l’adresse dès qu’elle sera opérationnelle. Merci d’avance de vous joindre à moi pour la signer.

« Au bout de leur chemin, Isabelle Thomas et Jacques Thisse plaident dans un premier temps pour « un grand pôle scientifique au niveau wallon », qui regrouperait l’ULB, l’UCL, les Facultés agronomiques de Gembloux et les Facultés Notre-Dame de la Paix à Namur. « 
Le Soir, le 16 avril 2007

Loin de moi le désir de monter au créneau chaque fois que des universitaires font part à la presse du résultat de leurs études. En particulier, je ne me permettrais pas de remettre en question les données brutes d’une étude réalisée dans un domaine dont je ne suis pas un spécialiste. Mais je ne peux m’empêcher de réagir lorsque, forts de leurs résultats, les chercheurs franchissent un pas de trop et se permettent de tirer des conclusions qui n’ont, en fait, rien à voir avec la stricte interprétation scientifique de leurs données.

Je suis toujours sidéré par l’arrogance de certains chercheurs de talent (Jacques Thisse est lauréat d’un des prix quinquennaux 2006 du FNRS) qui, forts de leur science, dérapent et outrepassent, avec une naïveté désarmante, leur champ de compétence.

Je suis toujours navré de voir la presse se précipiter sur des affirmations simplistes et donner un retentissement indu à des conclusions manifestement abusives.

Bruxelles et Luxembourg sont des villes d’importance européenne: aucune surprise.
Bruxelles et Luxembourg sont des villes où les loyers sont chers, où les propriétés sont chères, où les salaires sont élevés, où le taux de chômage est moindre, etc.: aucune surprise.
Tracer une ligne droite entre ces deux cités et déclarer l’utilité exclusive d’un axe qui les rejoint et où se dessinerait la prospérité future est d’un simplisme désarmant.
Exclure tout ce qui n’est pas dans cet axe n’a aucun sens.
Ne voir d’avenir que dans ces deux métropoles, telles des étoiles sœurs (qu’elles ne sont pas d’ailleurs, elles sont trop dissemblables), sur le seul critère de la prospérité du moment témoigne d’une incroyable étroitesse de vue.

Etendre le raisonnement aux universités est extraordinairement abusif. Il faut vraiment vivre dans sa petite tour d’ivoire au milieu d’un environnement nanti et confortable pour imaginer que les seuls pôles scientifiques qui méritent de subsister sont ceux qui se trouvent dans des zones économiquement prospères.
Déclarer que « le seul pôle scientifique d’avenir au niveau wallon regrouperait l’ULB, l’UCL, les Facultés agronomiques de Gembloux et les Facultés Notre-Dame de la Paix à Namur » est tout simplement consternant. C’est méconnaître gravement toutes les universités de la Communauté française de Belgique, assimiler leur valeur à leur position géographique et au contexte économique local dans lequel elles se développent et c’est donc tout confondre.
Quelle énormité absurde et péremptoire ! Quel dommage pour la crédibilité de ces chercheurs en particulier et de la recherche en général !

On dira sûrement que je suis indisposé par cette analyse parce que je suis liégeois et que je défends mon université. Certes. Mais franchement, de quel aveuglement faut-il être frappé pour faire tout bonnement disparaître du paysage wallon sa seule université publique complète, une université qui n’a rien à envier à personne en matière de recherche, d’enseignement et de contribution au développement régional ?

Par le gros bout de la lorgnette, on n’y voit guère plus loin que le bout de son nez.

Je l’évoquais dès le 4 février dernier dans ces pages:

• 25 janvier, “Le Soir” : L’UCL examinerait un projet de fusion avec les FUNDP, les FUSL et la FUCaM.
• 27 janvier, “Le Soir” : Le projet de fusion des quatre universités catholiques belges francophones pourrait voir le jour d’ici à 2015.
• 29 janvier : même sujet dans “Le Jour-Verviers”, “Le Soir” et “La Meuse”.
• 31 janvier : “La Libre Belgique”, “Le Soir” et “L’Écho” : Bernard Coulie, Recteur de l’UCL, a confirmé la possibilité d’une fusion entre les universités de l’Académie Louvain d’ici à 2015 lors d’une rencontre avec la presse consacrée à la présentation de l’offre de masters à la prochaine rentrée académique.

et j’en donnais mon interprétation.

Vendredi dernier, on remet cela:

• La méga université catholique est née ! L’accord de fusion entre les quatre universités de l’Académie Louvain sera signé lundi prochain. Le Soir, p.1 et p.4, 09/03/07.

Les progrès sont décidément rapides… Une conférence de presse ! Les quatre universités ont donc quelque chose de neuf à dire. C’est la fusion ?

Lundi, rien de neuf. Le non-événement.

• Les universités de l’Académie Louvain ont convenu d’entamer en septembre des négociations pour aboutir à une fusion d’ici à 2015. L’Écho, p.2; La Libre Belgique, p.7; Le Soir, p. 2, 13/03/2007.

Dans le communiqué officiel: « Les quatre partenaires de l’Académie, par une décision récente de leurs organes souverains respectifs, ont convenu d’ouvrir dès le mois de septembre 2007 des négociations en vue de créer ensemble une université nouvelle. »

On en est donc toujours au même point. A ceci près que, les gros titres aidant et la lecture restant assez souvent superficielle, le message retenu par beaucoup (comme je peux en juger par les interpellations que l’on me lance à ce sujet depuis quelques jours) est que les quatre institutions catholiques fusionnent et qu’elle le font sur une base strictement confessionnelle, rétablissant ainsi la primauté, à leurs yeux, de valeurs qui ont tendance à s’estomper de nos jours.

« L’Université nouvelle entend que son projet fédérateur s’inspire des valeurs partagées par les quatre partenaires, valeurs issues de la tradition humaniste et chrétienne et vécues dans un esprit d’ouverture, de tolérance et d’attention à l’autre ».

Voici donc que la couleur est bien annoncée, mais elle n’apporte rien de neuf par rapport au 28 juin 2004, quand les FUCaM, les FUNDP, les FUSL et l’UCL ont concrétisé la décision d’unir leurs forces en signant la convention de constitution de l’Académie Universitaire ‘Louvain’.

A ceux qui pensent que les quatre universités catholiques ont pris tout le monde de vitesse, et plus particulièrement à ceux qui font aux autres le reproche de ne pas bouger, je dis qu’il n’en est rien, il n’y a pas de « scoop ».
A ceux qui s’inquiètent de voir un bloc uni se former au cœur de la Belgique francophone, je dis que ce ne serait problématique que dans la mesure où celà empêcherait un fonctionnement harmonieux de l’ensemble des universités. Or je pense que l’union annoncée pour 2010 (mais les fiançailles pourraient durer, aux dire de certains partenaires, jusqu’en 2015 ! « Les quatre universités partenaires expriment leur volonté de rendre l’intégration possible dans un délai de trois ans, tout en permettant à chaque partenaire de rejoindre cette université nouvelle à son rythme et, au plus tard, en 2015″) a été pensée dans un esprit constructif et unificateur au sein de l’Académie Louvain. Que chacun en tire les leçons.

Je plaide simplement pour que cet esprit se prolonge au delà des seules académies et s’étende bientôt à tout le paysage universitaire francophone belge.

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