Généralités


De l’implication de l’ULg dans la recherche et l’enseignement en Environnement

L’ULg a d’excellentes spécialités en recherche et en enseignement. Parmi celles-ci on compte l’Environnement. Pratiquement toutes les facultés sont concernées. Mais en plus, l’ULg dispose d’une panoplie d’outils unique au monde, avec des implantations judicieusement situées, dans des environnements grandement menacés et particulièrement adéquats où ses chercheurs mesurent, depuis de nombreuses années, les variations essentielles du milieu.
Le milieu marin à la station de recherches océaniques Stareso en Corse, depuis une trentaine d’années. Le milieu atmosphérique, particulièrement la haute atmosphère à l’observatoire du Jungfraujoch en Suisse, depuis une soixantaine d’années. Le milieu terrestre à la station du Mont-Rigi, dans l’environnement si particulier des Hautes Fagnes, depuis 80 ans.
Ces stations constituent un investissement régulier qu’il ne faut en aucun cas interrompre car les coûts sont largement couverts par les bénéfices scientifiques de l’accumulation des données exploitables parfois dans des applications inattendues. Toutes ces stations apportent un tableau de bord précieux quant à l’état de la planète et sont aujourd’hui internationalement reconnues comme telles. Dans quelques instants, je vous en montrerai une plus en détail.
Mais les compétences de l’ULg dans le domaine de l’Environnement ne se limitent pas aux recherches effectuées dans ces stations privilégiées. Elles impliquent également notre Département de Science et Gestion de l’Environnement à Arlon, nos partenaires de l’Académie Wallonie-Europe à la Faculté d’Agronomie de Gembloux, l’Aquapôle, le Centre Environnement, et de nombreux chercheurs de toutes les facultés.

Il était donc logique qu’avec ces nombreux atouts et son positionnement en matière de recherches sur l’Environnement, l’ULg en fasse son thème-clé pour l’année académique qui commence. Bien évidemment, cette mise en avant ne s’arrêtera pas à la fin de l’année. Lorsque nous décidons d’un thème annuel (l’an dernier, c’était la Culture), c’est une impulsion que nous voulons donner, un tremplin que nous voulons offrir. C’est pour nous l’occasion de faire prendre conscience à la Communauté universitaire et au dehors, de la richesse et de la variété de nos compétences dans cette thématique. L’exposition que vous pourrez visiter après la séance vous en donnera une petite idée. Plus de 200 programmes de recherche en cours ou d’actions diverses dans le domaine de l’Environnement y sont exposés.

A titre d’exemple, je vais vous présenter dans quelques instants un court métrage sur nos activités à l’observatoire des Alpes Bernoises au Jungfraujoch, qui vous montrera la qualité de l’équipement, la situation exceptionnelle mais surtout la persévérance et la régularité, d’apparence ingrate, des études scientifiques qui y ont été menées pendant près de soixante ans et qui apportent aujourd’hui à la communauté scientifique mondiale une multitude de données uniques et essentielles sur les variations de la composition de la haute atmosphère. De tels films existent également sur Stareso et sur un grand nombre de nos activités de recherche à l’étranger. Ils passent en boucle toute cette journée dans l’auditorium 304, de l’autre côté du hall et sont disponibles sur demande.

Cette année, la Rentrée académique à l’ULg a mis une sourdine à son protocole rituel et se focalise sur ses chercheurs et sur leurs travaux. C’est cela que nous tenons à mettre en évidence avant tout, car ce sont eux qui font de l’Université ce qu’elle est, avec tout ce qu’elle a d’instructif, d’utile et même d’indispensable pour l’essor d’une région. Qu’ils en soient remerciés chaleureusement par cette mise en avant que nous avons souhaitée.

J’ai l’intention de proposer une réforme universitaire qui permettra de favoriser la recherche dans quatre grands axes: les sciences de l’environnement, les sciences du vivant, les sciences de la matière et enfin les sciences humaines et de la société. Si l’expérience d’aujourd’hui est concluante, je suggère qu’elle soit reconduite les années prochaines avec la mise en évidence de chacun des autres grands axes d’activité universitaire car c’est là ce que nous avons de meilleur.

De l’évolution du paysage de l’enseignement supérieur

Nos universités doivent se définir des spécialités et des priorités, se singulariser. Trouver les complémentarités. La qualité d’une université, à l’avenir, sera bien moins fonction de sa taille ou de sa localisation géographique que de sa capacité à s’insérer dans des réseaux scientifiques internationaux, donc de sa capacité à innover, à s’adapter rapidement aux évolutions de la recherche et de l’enseignement, et à proposer une offre de formations qui la « labellise » de manière originale. Pour cela, elle se doit de définir clairement ses points de force, évidemment liés en premier lieu à la recherche. Elle doit, en permanence, mettre en évidence les originalités et l’excellence de sa recherche, dans des domaines qu’elle ne devra pas hésiter à choisir préférentiellement et à faire largement connaître.

Le paysage de l’Enseignement supérieur en CFB gagnerait beaucoup en lisibilité si, après le regroupement en Académies, ce qui est fait, et la fusion des institutions en leur sein, ce qui est en cours, on se décidait à prolonger l’effort en intégrant les filières de type long. Ainsi les étudiants se verraient proposer, à l’entrée dans le supérieur, une gamme étendue de possibilités au sein-même de l’Université. Cela permettrait de gommer les idées préconçues quant à une hiérarchie de qualité et de mérite, de revaloriser les filières des hautes écoles dans l’Université agrandie et, par conséquent, de faire disparaître le besoin de venir en touriste à l’université pour y subir des échecs et devoir se réorienter vers ce qui est alors pris comme un “pis-aller”.
 En outre, la coexistence, au sein des universités, des différentes filières permettrait une orientation plus efficace, une aide au choix, mais aussi une réorientation rapide et intégrée par des passerelles simples dans un sens comme dans l’autre. Ces rassemblements sous une seule bannière universitaire doivent évidemment satisfaire à une logique de zones géographiques. Mon point de vue diffère en cela de celui de certains de mes collègues recteurs, cela ne vous étonnera pas, mais je suppose qu’une certaine logique prévaudra.
Malheureusement, les possibilités légales d’ainsi intégrer ces enseignements sont rares et ne sortent qu’au coup par coup. Il serait bon qu’elles aboutissent vite.

Nous avons bénéficié cette année de l’habilitation conférée à la Haute Ecole de la Ville de Liège Hazinelle pour l’organisation conjointe d’un bachelier, puis d’un master en Traduction-Interprétation. La première rentrée est significative: 122 étudiants sont inscrits à ce jour, révélant le vif intérêt des étudiants pour ces disciplines qui sont plus que demandées à Liège. Par ailleurs, je puis déjà vous annoncer un scoop: les deux hautes écoles du réseau officiel de la CFB, « Charlemagne » et « Robert Schuman », déjà associées à notre Académie, vont prochainement fusionner pour former la Haute Ecole Wallonie-Europe. Dès que les conditions décrétales le permettront, elles s’intégreront à notre université.

Du numerus clausus en Médecine et en Sciences dentaires

Une université est, comme chacun le sait, une institution d’enseignement, de recherche et de services. Elle doit pouvoir accomplir ses missions en toute liberté, limitée seulement par un certain nombre de règles et règlements, de lois et autres contraintes légales, sans ingérence extérieure d’aucune sorte dans l’opportunité de ses recherches et l’indépendance de son jugement pédagogique.

Les événements survenus cet été à la Faculté de Médecine, auxquels je ne peux manquer de faire allusion et qui sont d’ailleurs commentés avec fougue par mes collègues recteurs dans leurs discours de rentrée, ne peuvent échapper à mon analyse, que je conserverai brève car je me suis déjà beaucoup exprimé depuis le mois de juillet, l’ULg étant en ligne de front dans cette histoire. Je ne reviendrai donc pas sur mes critiques d’une intervention externe changeant les règles du jeu de l’étudiant et des professeurs en cours d’année académique, ce qui est contraire à tous les principes d’engagement pédagogique. Je ne reviendrai pas sur un jugement qui nous a obligés à gérer nos attestations d’une année à l’autre en dépit du plus élémentaire bon sens. Je ne reviendrai pas sur un jugement qui a tenté d’obliger un jury à changer ses décisions de délibération sur la base de la contestation de la pondération d’un cours à la demande d’un étudiant sur 400. Je ne reviendrai pas sur ces incohérences et sur ces ingérences dont je signale quand même qu’elles risquent fort de compromettre la sérénité des jurys au grand désavantage des étudiants, in fine. Je n’y reviendrai pas parce que je veux regarder devant nous et faire en sorte qu’un tel chaos ne se reproduise plus.
Mais je ne m’étendrai pas non plus en un débat pourtant inévitable, sur la réalité de la demande médicale et sur le rôle pervers de la limitation de l’accès aux numéros INAMI, dont le bien-fondé reste à démontrer et qui est la source de tous les maux.

Espérer établir un numerus clausus en premier bac sans reçus-collés, c’est comme vouloir faire une omelette sans casser des œufs. Seul un miracle ferait correspondre le nombre de réussites au nombre d’attestations disponibles. C’est précisément, entre nous soit dit, ce qu’on nous demande de faire, puisque nous devons proclamer « ajournés » ceux qui ne se classent pas en ordre utile. Un faux, en quelque sorte, puisque sur base de tous les autres critères, ils auraient réussi. Espérer que ce système puisse devenir bon est illusoire.

C’est pourquoi les doyens des facultés de Médecine ont proposé un examen d’entrée. D’emblée, cette proposition, pourtant étudiée avec beaucoup de soin, a été rejetée en raison de son soi-disant caractère anti-social et l’idée qu’il ne permettrait pas un contingentement précis. Quelques jours plus tard, ce contingentement précis était pulvérisé puisqu’on ajoutait, entre les deux sessions, 200 attestations à répartir sur 2 ans. Voilà un argument qui disparaissait instantanément. Aujourd’hui, dans une unanimité qui est une première historique, les recteurs des 3 universités complètes relancent cette proposition car on ne peut critiquer sans proposer d’alternative. Notre Ministre la décrit dans la presse d’avant-hier comme une « fausse bonne solution » dit-elle « car les étudiants seront jugés sur base de leur parcours scolaire et sur des matières qui n’ont rien à voir avec la médecine ».

Tout d’abord, j’espère que nul ne doit avoir honte de son parcours scolaire. Permettez-moi de faire ensuite remarquer que le concours de fin de premier bac n’est pas non plus particulièrement médical (chimie, physique, biologie, pour l’essentiel). Par ailleurs, si on analyse bien le document proposé par les doyens, on voit que l’examen est pensé pour éviter ces écueils autant que faire se peut. Il porte sur des capacités de compréhension, d’analyse et de synthèse, beaucoup plus que sur des capacités de mémorisation ou l’accumulation de matière acquise.

Qu’il y ait des différences de qualité entre les établissements d’enseignement secondaire ne fait aucun doute, mais il est à la mode aujourd’hui de considérer qu’il s’agit là d’un tabou, d’un problème qui ne peut être évoqué ni mesuré (voyez la levée de boucliers face au test que propose le Ministre Dupont).
On préfère ne pas savoir ou faire semblant de ne pas savoir et repartir soi-disant à zéro à l’université. Comme si les disparités bien connues des 6 ans du secondaire pouvaient être aplanies par une première année de bac universitaire. C’est fameusement minimiser le déficit de formation que de croire qu’il s’efface ainsi en un an. Chacun aujourd’hui peut mesurer le taux de succès dans telle ou telle branche à l’université des élèves de tel ou tel collège, lycée ou athénée. Quand donc quelqu’un osera-t-on dénoncer ces œillères qui pervertissent notre enseignement secondaire ? On ne peut ignorer cela aujourd’hui. On ne peut plus nier l’importance d’évaluer nos enseignements, quels qu’ils soient. Rejeter un examen d’entrée sur cette base, c’est entériner définitivement le décalage entre les institutions, tout en en le reconnaissant mais en considérant qu’il n’y a rien à faire et que l’écart ne pourra que continuer à grandir. Qu’on arrête donc de brandir ce spectre de l’inégalité des chances et qu’on se décide à l’affronter de face. Et comment mieux le faire qu’en se fixant des objectifs ? La réussite d’un examen d’entrée intelligemment pensé peut être un objectif — parmi d’autres certes — mais un objectif tangible. Le nier est une dérobade. D’autant plus que la capacité à affronter une année de premier bac universitaire est conditionnée par les mêmes inégalités. Ce sont elles qu’il faut combattre bien plus tôt déjà et qu’il faut arriver, dans le secondaire, à gommer.

Faire de nos enfants des universitaires accomplis, ça se prépare bien avant. Et un pays comme le nôtre ne peut espérer maintenir son niveau de développement que par la qualité de ses diplômés de l’enseignement supérieur, en compétition flagrante avec ceux des pays émergents, la Chine, l’Inde, le Brésil, le Mexique, pour ne citer que ceux-là. Alors ressaisissons-nous et ne nous réfugions pas derrière le caractère soi-disant inéluctable des inégalités.
Si les recteurs défendent l’idée d’un examen d’entrée, ils restent néanmoins ouverts à d’autres solutions, mais ils demandent que le pour et le contre des diverses propositions soit pesé honnêtement et sans parti pris. Ils demandent en tout cas, que l’on trouve une solution acceptable, et que l’on cesse d’empêcher les étudiants de faire les études qu’ils ont envie de faire alors qu’ils en sont jugés capables. C’est un droit humain fondamental qui prime par rapport aux initiatives législatives locales ou contextuelles.

Tout ceci souligne la nécessité, pour nos universités, non pas de s’adapter à la baisse pour pallier les manquements de la préparation qui précède, mais de s’adapter à la hausse par l’exigence et l’excellence, seuls atouts à développer face à la compétition internationale. Je ne parle pas ici de mondialisation ni de marchandisation, deux concepts qu’en matière universitaire, je réprouve. Je parle de l’émulation avec les autres universités du monde pour que nos diplômés trouvent, aujourd’hui et demain, dans un monde de plus en plus ouvert et mobile, mais aussi changeant, une place de choix et un réel épanouissement. Un tel objectif implique des coûts exorbitants et il est vrai que notre enseignement universitaire reste un des plus mal financés au monde. Heureusement, nous avons acquis cette capacité extraordinaire de faire bien avec peu, et nous en sommes fiers, mais nous ne devons pas cesser de combattre pour que chacun comprenne que l’investissement dans la formation des jeunes est notre meilleur placement.

Voici un petit gadget que le SEGI a réalisé à ma demande, fort joliment, je dois le dire : vous pourrez dorénavant trouver une version « mobile » du site Internet de l’ULg, formatée pour votre GSM ou pour votre PDA pour autant qu’il jouissent d’un accès Internet. Il vous suffit d’y mettre un signet vers « http://i.ulg.be » et vous y trouverez les dernières actualités, l’agenda, des liens utiles et, surtout, un accès direct au répertoire de l’ULg! Un élément de plus de l’université numérique que vous pouvez emmener partout avec vous… :-)

Futile, peut-être, mais confortable, élégant et à la page, non?

PS: le système est en fait optimisé pour l’iPhone, c’est là qu’il se présente le mieux…

Comme tout le monde le sait, une trombe d’eau s’est abattue sur la région liégeoise jeudi matin. Elle a frappé le Sart Tilman avec une violence et un débit inouïs. Les flots incontrôlables, emportant tout sur leur passage, ont traversé de nombreux bâtiments universitaires, les remplissant de boue et de gravats. Les dégâts sont importants en raison du matériel abîmé, du nombre de dépôts bibliographiques atteints (sans compter l’humidité qui, par temps chaud risque fort d’altérer très rapidement par des moisissures les livres et périodiques) et de la multitude de situations particulières dont nous prenons petit à petit connaissance.

Il s’agissait bien de conditions inattendues, « imprévisibles » en quelque sorte, même si un esprit chagrin a profité de l’événement pour critiquer sévèrement l’incurie des services d’entretien universitaires et du MET, et l’inconscience qu’il y aurait à mettre la réserve de livres dans un sous-sol inondable. Les bâtiments universitaires au Sart Tilman ont été construits entre 1966 et 2000, pour la plupart et s’il existe des défauts quelquefois majeurs dans la conception même de ces bâtiments, jamais une telle catastrophe ne s’est produite, elle ne pouvait donc être ni prévue ni prévenue, sauf à vouloir tout imaginer et tout prévoir. Nous n’avons d’ailleurs pas financièrement les moyens de prévenir l’imprévisible, c’est pour cela qu’on souscrit des assurances. Je suis sûr que cet énergumène aurait certainement vitupéré de la même manière si, au temps où il exerçait encore ses fonctions à l’université, on avait installé son bureau dans une cave obscure pour aménager les bibliothèques en hauteur…

Mais heureusement, pour chaque grincheux de cette espèce, il existe des dizaines de braves gens qui, lors de cet accident, se sont donnés sans compter pour éviter le pire.
On me cite les « techniciennes de surface » qui, au B31 avaient nettoyé l’accès au Foyer Culturel et l’auditoire Durkheim, dont elles avaient dégagé des quantités de boue. Elles étaient absolument exténuées et repartaient vers d’autres bâtiments sinistrés pour continuer, au moment où tout le monde quittait les lieux, faute de courant électrique.
On me cite le personnel des bibliothèques, au B52, au B6, au B32, se prêtant main-forte pour essayer de sauver ce qui pouvait l’être, de jeudi à samedi, devant renoncer à déblayer le bâtiment de géographie, où ils marchaient avec de l’eau jusqu’aux mollets, en raison des risques d’électrocution.
On me cite le personnel de l’Animalerie centrale au B23 où 3 étages en sous-sol ont été, de manière aussi subite qu’inattendue, envahis par le torrent d’eau boueuse, en même temps que se coupait le courant électrique dans tout le bâtiment. Tous se sont serrés les coudes pour, dans l’obscurité totale, parer aux urgences, dégager l’eau, protéger ce qui pouvait l’être et surtout veiller à la survie des animaux au mépris des risques pour eux-mêmes, risques pourtant évidents.

Toutes ces personnes ont fait preuve d’un dévouement exemplaire. J’ai proposé que, dans la mesure où la technique peut être rapidement mise au point, un hommage leur soit rendu sur le site web de l’ULg où une rubrique a été créée dès jeudi pour informer le personnel et les étudiants des progrès des secours et du retour à la normale. C’est ainsi que les anecdotes pourront y être rapportées dans un livre blanc virtuel où le courage et l’abnégation des uns et des autres seront reconnus publiquement.

En attendant, anonymement et collectivement, je les remercie tous du fond du cœur au nom de l’Université tout entière. C’est dans ces moments-là que la conscience professionnelle, mais aussi « l’esprit maison » se manifestent de la manière la plus émouvante.

Dès le 5è jour de mon rectorat, je me suis rendu sur notre campus d’Arlon au Département de Sciences et Gestion de l’Environnement et j’y ai fait la promesse que l’ULg ne se contenterait pas de faire survivre le site mais qu’elle soutiendrait ses activités exactement comme celles de tous ses autres départements à Liège.
Ce fut effectivement le cas depuis lors et nous y avons injecté des ressources supplémentaires, tant humaines que financières. Cette semaine, une étape nouvelle, très symbolique de notre volonté de voir se développer nos activités sur place, a été révélée au grand public: le lancement de la première spin-off de l’ULg à partir des recherches menées à Arlon, la 87è de l’Institution.
Odometric est une entreprise prometteuse qui doit à la fois répondre à une forte demande et créer un marché, celui de la mesure des nuisances odorantes.
Cet événement est spectaculaire et, si je puis oser cette expression en l’occurrence, fleure bon le développement régional induit par l’université, mais il n’est qu’une étape dans le processus qui fera du campus de l’ULg à Arlon un haut lieu de la recherche en matière d’environnement et de conservation de l’énergie. En effet, nous avons des plans de développement pour le site qui le rendront bientôt incontournable dans un domaine extrêmement important et d’actualité.
Comme promis!
C’est exactement cette politique que nous entendons mener avec tous les établissements de formation et de recherche qui viendront renforcer l’ULg à l’avenir et il devrait y en avoir plusieurs prochainement…

Meilleurs vœux à tous mes lecteurs !

J’ai profité de la trêve des confiseurs pour relooker ma rubrique « Photographismes » et en faire un vrai site web

Curieux pays que la France, dont le Président mélange si étonnamment (certains diront: si astucieusement) gauche et droite, progrès et conservatisme, vie privée et vie publique… Maintenant, Eglise et Etat! Oubliant qu’il est le représentant officiel d’une République laïque par excellence, qui a établi clairement la séparation des Eglises et de l’Etat en 1905, il déclare cette semaine, en acceptant d’être fait « chanoine d’honneur » par le Pape au Vatican, que la République a besoin de croyants… On s’interroge sur les mesures qu’il compte prendre pour atteindre cet objectif!
Et dire que nous prenions la France en exemple chaque fois que nous déplorions une telle confusion en Belgique…

Je suis un fervent défenseur de la laïcité des Institutions publiques ainsi que du pluralisme, particulièrement en tant que recteur d’une université qui en fait sa marque et sa fierté. Mais si le pluralisme est bien l’acceptation des opinions de chacun et le respect du droit de chacun à les exprimer librement, il exige aussi de chacun de faire la distinction claire entre ses idées personnelles et les principes de l’Institution qu’il représente et au nom de laquelle il s’exprime.

La semaine a été très chargée avec, entre autres:
- la finalisation difficile du budget 2008,
- une réunion-fleuve de la commission des bâtiments,
- le C.A. du FRIA avec un beau résultat des candidats de l’ULg (25 % alors que notre « quota » de financement au nombre d’étudiant n’est que de 21 %),
- la première réunion de l’étrange (mais intéressant) « Groupe Wallonie-Bruxelles », très hétéroclite, étonné d’être là (on a été avertis par la lecture de la presse!), mais peut-être doté d’une chance unique de s’exprimer quant aux handicaps que notre système institutionnel francophone belge nous impose,
- une conférence de presse (n’intéressant guère celle-ci!) sur les investissements de la Communauté Française en recherche,
- la séance d’hommage à nos professeurs émérites et honoraires, longue car ils étaient 19 à nous quitter,
- un saut à Londres (magie de l’Eurostar) pour y introduire la journée d’étude des universités du Royaume-Uni sur les dépôts bibliographiques institutionnels en accès libre par une conférence sur EurOpenScholar,
- une réflexion approfondie sur l’avenir des écoles d’architecture dans le cadre de leur éventuel rattachement universitaire,
- un Conseil des Doyens sur l’évolution du personnel académique et scientifique des facultés en 2008
- et un colloque à présider dans ma spécialité scientifique.

Mais tout ceci est bien dérisoire face à la tragique réalité du décès d’une jeune fille de 20 ans qui était notre invitée dans le cadre des échanges européens Erasmus-Socrates.

Sofia avait quitté momentanément le soleil de Sienne pour les brumes du Nord. Pour venir suivre chez nous les cours de Philologie romane. Pour venir connaître et apprécier Liège et sa vie estudiantine. Pour se perfectionner, apprendre le français et aider à construire une Europe plus ouverte, plus libre et merveilleusement multiculturelle. Certainement pas pour y finir sa jeune vie sous l’étouffoir sournois du monoxyde de carbone, du « tueur silencieux » que nous redoutons tant pour nos étudiants en « kot » et qui fauche encore trop de monde à l’entrée de l’hiver. Et ceci malgré les appels à la vigilance et le souci constant que nous avons, depuis plusieurs années, avec la Directrice générale à l’Enseignement et à la Formation, Monique Marcourt et son équipe ainsi que mon Conseiller à la Santé, le Professeur Jean-Olivier Defraigne, d’avertir les jeunes ainsi que les propriétaires de l’immense danger que ce fléau représente et de la stupidité révoltante des accidents de ce genre.

J’ai écrit mon désarroi et ma tristesse aux parents de Sofia et au recteur de l’Università per Stranieri di Siena. Selon le Consul général d’Italie, nos services administratifs qui ont les étudiants d’échange en charge ont été parfaits, dignes et remarquablement efficaces vis-à-vis de la famille dans les moments tragiques qui ont suivi et je les en félicite. Mais à quoi sert-il d’être bouleversé lorsque l’irréparable s’est produit? Quels mots peuvent atténuer la douleur d’une famille face à une tragédie aussi insoutenable? Comment expliquer à ceux qui nous rendent visite que de tels accidents, dont les causes sont archi-connues, peuvent encore se produire chez nous? Que « ce sont des choses qui arrivent »?

J’ignore les circonstances précises de la mort de Sofia. Je n’accuse donc personne. Mais quoi qu’il en soit, ce n’est pas le premier drame de cette nature qui frappe nos étudiants, ni même nos étudiants étrangers. J’appelle donc la communauté universitaire tout entière, qui partage assurément ma profonde émotion, à participer à cet effort constant de vigilance, à diffuser les informations élémentaires aux nouveaux venus et à créer une prise de conscience collective de ce danger évitable. Je l’appelle aussi à manifester son indignation face aux négligences criminelles encore trop souvent tolérées, comme s’il était normal de faire de l’argent en louant à des étudiants des logements dont les installations de chauffage sont inadéquates ou facilement dérèglables. Il faut que cela cesse. Chacun de nous porte une petite parcelle de responsabilité dans le succès ou l’échec de cette mobilisation pour que toutes les Sofia d’Europe et d’ailleurs puissent désormais venir chez nous, apprendre à connaître et apprécier notre université, notre ville et notre pays, élargir leurs horizons et repartir bien vivantes, en ambassadrices dynamiques de notre Alma Mater, sans courir le risque stupide d’une mort absurde et intolérable.

La polémique fait rage dans les commentaires sur mon billet « Fumeux« .
Intéressant.

Mon blog a cependant cette caractéristique qui le distingue de beaucoup d’autres: je ne publie ni les messages anonymes, ni les messages orduriers, ni les épanchements de frustrations personnelles. Une grande institution comme la nôtre recèle inévitablement rancœurs et amertumes. Elles sont, je pense, très minoritaires. Exposer publiquement les rancunes personnelles serait une déformation de la réalité et resterait stérile. Quant aux agressifs de l’extérieur, je ne puis non plus les accueillir et, d’ailleurs, je ne saisis pas réellement leurs motivations. J’accueille volontiers la critique, si elle est courtoise et constructive.

Ce blog a été conçu comme un lieu de débat ouvert entre gens de bonne compagnie (désolé pour cette discrimination affirmée à l’égard des hargneux et des anonymes) et non en tant que lieu public de règlement de comptes ou porte-voix pour aigris.

« Page précédentePage suivante »