Plusieurs « sans-papiers » hébergés au Val Benoît sont en grève de la faim. Leur état s’aggrave, certains ont été hospitalisés.
La suite me semble claire : ils vont suivre, les uns après les autres, la même voie et cette triste histoire se terminera faute de combattants…

Une fois encore, notre position est d’offrir à ces gens des conditions acceptables le temps qu’il faudra sans nous immiscer dans le fond de la polémique. Nous n’avons pas à nous prononcer sur leur régularisation, même si on peut trouver que les décisions tardent à être prises à leur sujet. Nous n’avons évidemment pas non plus participé à leur décision d’entamer une grève de la faim. Nous tenons seulement à ce qu’ils passent cette période difficile dans de « bonnes » conditions, que, le moment venu, leur état soit évalué de manière appropriée et qu’ils soient conduits immédiatement si nécessaire vers des établissement de soins qui les prendront en charge. C’est ce qui est en train de se dérouler.

Par ailleurs, l’opération visait au départ à héberger des sans-papiers, non des grévistes de la faim. Pour les non-grévistes, les lieux mis à disposition leur permettent de se faire entendre sans incommoder qui que ce soit. Je pense qu’un combat comme le leur ne doit pas nécessairement être dérangeant pour la population voisine et qu’il y a d’autres façons de se faire entendre. La dignité peut aussi être un moyen efficace de pression et de conviction.

Enfin, je dois constater que cet hébergement à l’ULg a eu, auprès de beaucoup de gens, un certain retentissement, et les a amenés à se poser des questions. C’est surtout cet effet-là qui me semble avoir de l’importance et justifier, plus que toute autre chose, notre décision de mettre des locaux à disposition. Une université doit aussi contribuer à faire réfléchir chacun sur les problèmes de son temps.

Il est parfois amusant de suivre le parcours des idées qu’on développe sur un blog. Elles prennent leur indépendance et vivent leur vie propre au travers des commentaires que d’autres en font. C’est exactement ce qui se passe avec nos publications scientifiques, mais la magie de l’internet, c’est précisément qu’il est plus simple d’accompagner ses écrits et d’en analyser le devenir, car des outils pratiques permettent de le faire (ce sera bientôt le cas également pour les publications et ce l’est déjà pour certaines, accessibles et/ou répertoriées sur internet).

C’est ainsi que mes commentaires du 6 novembre dernier sur les classements des universités ont contribué à nourrir une discussion dont je vous rapporte ici quelques éléments que l’on peut trouver sur :
http://www.expertsrt.net/forum/viewtopic.php?t=454&start=75&sid=a8fd83ca8ccd05f33f8bd5a62a9c2c46/

Commentaire de « Esopo » :

The Times Higher Education Sumplement is a UK based respectable publication.
You may be able to come up with a different list, but you can’t take credit away from the one
the THES publishes. it is widely recognized.

http://www.thes.co.uk/site_information/about_the_thes/

Réponse de « VGR Mentor Editor » :

Not really. It is widely accepted in the anglo-saxon world, but it brings up a lot of negative reactions in the rest of the world.

You can find reactions from a big Belgian university , ULg (ranked 196th) here : http://recteur.blogs.ulg.ac.be/
Quoting (and translating) :
« Rien ne fait de ce classement un passage obligé. Les critères qu’il utilise sont très contestables et particulièrement biaisés. Le succès des universités australiennes est très suspect (13 dans les 161 premiers !), de même que celui des universités de Hong Kong ou de Singapour. Il se trouve que je connais personnellement quelque peu l’Université de Novosibirsk, sa 169è position laisse rêveur… (Nothing makes this classement an obliged passage. Criteria it does use are very contestable and particularly biased. The success of australian universities (13 in the first 161 ! ) is very suspect, as are the one of universities from Hong Kong or Singapour. It happens that I know personally the university of Novosibirsk. its 169th position leaves me wondering…) »

The recteur from that liegean university details how the T.H.E.S. ranking is built, and points out that it is composed : (2004 study, the 2005 doesn’t ask for the Nobel or Fields stuff).
First it has been conducted by a London-based private firm called QS on behalf of the T.H.E.S.
That company begun by collecting data about each institution :
1. A « Peer review score », ie a notoriety study. It is conducted by asking a panel of 1300 scholars of 88 countries on all continents which were the most prestigious universities in their field. This amounts for 50% in the final calculation.
2. A measure of the impact of research, calculated on the basis of the number of quotes of the members of those institutions in « Essential Science Indicators » (published by Thomson Scientific, ex-ISI). A criterium favorishing indiscutably anglo-saxon and « hard » sciences. This amounts for 20%.

On the basis of those two elements, QS made a selection of the first 300 after elmiminating specialized institutions that made less than 5000 publications over the year (a fast search with « Scholar Google » detects 27.778 for l’ULg in 2004, but by counting 2.530 publications for the CHU de Liège which « forget » to mention the ULg, 658 attached to the Centre hospitalier universitaire de Liège and 2.600 of the l’University Hospital of Liège !).

Then, QS searched an information complement in the databases like the one from ISI, on the web sites, and by email or phone to the institutions themselves. The questions asked :

3. Le rapport d’encadrement (20 %) (staffing report?)
4. La proportion d’encadrants étrangers (5 %) (foreign staffing)
5. La proportion d’étudiants étrangers (5 %) (foreign students)

Also taken into account :

6. Number of laureates from Prix Nobel or Médaille Fields
7. Number and ratio of personnel belgian and internationals
8. Number and ratio of students belgian and internationals
(excepted-Erasmus)
9. student mobility in exchange networks
10. number of students in 2nd and 3rd cycle
11. Le montant moyen du minerval pour les étudiants internationaux de 2è cycle et de 3è cycle [that's typically Belgian IMHO]
12. total of spendings for libraries.

Clearly, if you want my opinion, this states why I think this T.H.E.S. isn’t serious at all.

Also, take into account that the Jiao Tong University of Shanghai also produces a classement, with very different results from T.H.E.S. and this is a clear text about why it doesn’t apply to us fairly : http://www.boivigny.com/index.php?action=article&id_article=225084

Quoting (and translating) :

Les médias anglais se sont réjouis de voir Cambridge se positionner au deuxième rang
mondial, juste derrière Harvard. Le quotidien « Guardian » parle ainsi de la « respected
Shanghai Jia Tong » qui a su classer 11 universités britanniques dans le top 100 mondial, alors
même que les établissements anglais travaillent avec « des moyens considérablement
inférieurs à ceux des universités américaines », qui dominent le classement.
En Italie, le quotidien « La Repubblica » a salué la performance de « La Sapienza » de Rome qui s’est classée 97ème, devant toutes les autres universités italiennes. Le journal s’interroge toutefois sur la pertinence du classement alors que « La Bocconi » de Milan, considérée comme l’un des meilleurs établissements transalpins, ne trouve même pas sa place dans le classement chinois.
Les résultats obtenus par les universités françaises sont mauvais – 22 universités classées, dont quatre seulement parmi les cent premières : Paris VI est 46ème, Paris IX, 61ème, Strasbourg I 92ème. Ce palmarès ne correspond pas aux logiques hexagonales: les grandes écoles sont quasiment oubliées (hormis l’ENS Ulm en 93ème position). Il est vrai qu’il donne une prime aux très grands établissements (en terme quantitatif) à forte composante scientifique. Les grandes écoles françaises sont donc trop petites pour y figurer en bonne place.
(English media rejoyced from seeing Cambridge ranked 2nd in the world, just behind Harvard. The quotidian « Guardian » thus writes about the « respected Shanghai Jia Tong » that managed to rank 11 britannic universities in the world’s top 100, while they have « considerable less means than american universities », which dominate the classement. In Italy, the quotidian « La Repubblica » saluted the performance of « La Sapienza » of Rome which ranked 97th, ahead of all italian universities. The newspaper wonders nevertheless on the pertinence of the classement as the « La Bocconi » of Milan, considered as one of the best transalpine institutions, is not even ranked in the chinese classement.
Results obtained by French universities are bad – 22 universités ranked, with only 4 in the best 100 : Paris VI is 46th, Paris IX 61th, Strasbourg I 92th. This palmares doesn’t correspond to hexagonal [France's] logics : « les grandes écoles » are almost completely forgotten (except the ENS Ulm in 93th position). It’s true that it advantages a lot big institutions (in quantitative terms) with a strong scientific component. the french « grandes écoles » are thus too small to enter the ranking).

Quality hasn’t anything to do with quantity…

Also, in the Financial Times there is an other classement which ranks the « écoles de commerce » (the 25 best MBAs, masters in management, in Europe). Those French « grandes écoles » rank respectively 1st (HEC), ESCP-EAP (2nd), Essec (7th), Grenoble EM (8th), EM Lyon (9th), Edhec (12th) and Audencia (16th).

So you see, « international ranking » doesn’t summarize in T.H.E.S. and T.H.E.S. only.

Réponse de « COBOLdinosaur – ERT.com Admin – Site Builder – Mentor » :

All such rankings are automaticlly biased as soon as you determine the selection criteria. It is not possible to determine a set of factors, and weighting without bias. The best you can expect to do is get some rating of how things rank for a narrow definition of « quality ».
Expecting a rating system for universities to be acceptable accross all cultures and systems of education is no different than expecting culturally different groups to act the same way and agree on the same things when setting priorities.

It is called diversity, and we should be glad we have it. It would be boring if we all did things the same way, thought the same way and agreed on what is important in the world.

Réponse de « VGR – Mentor – Editor »

Yes… but if I compare North-America’s culture with a fictive, idealized and average low-denominator « european culture », It could be said we share a reasonably-broad basis ; from that common ground, the current differences of culture are difficult to understand (by me, at least)
For example, don’t we share a society governed by a formal Law based on the formal Decalogue (Ten Commandments) ? Civil Rights derived from the universal declaration of human rights etc ?

In both, murder is evil, jealousy and greed are sins, charity is a virtue and your neighbour is your brother… no ?
I like diversity ; I only want to understand.

Réponse de « nicholassolutions – ERT.net Admin – Site Builder – Mentor »

The whole idea of ranking schools is in general silly.

On le voit ici encore, à moins que l’on accorde une confiance inconditionnelle au THES sur base de la solide réputation du Times, il est assez naturel de mettre en cause la validité de tels classements et peut-être surtout leur réelle raison d’être. En effet, peut-on comparer valablement des universités qui appartiennent à des cultures et à des systèmes éducationnels différents ?

Ce vendredi, Réseau ULG, l’association des amis de l’Université de Liège, invitait les anciens de l’ULg vivant en France à des retrouvailles à Paris. William Ancion, diplômé de l’ULg, ancien Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche de la Communauté Wallonie-Bruxelles et actuel Délégué général de cette même Communauté en France, nous y a accueillis avec chaleur, l’Administrateur François Ronday, la Directrice générale Monique Marcourt et moi-même, ainsi qu’une centaine d’anciens de l’Université résidant actuellement en France.
Illuminée par une conférence de Robert Halleux en harmonie avec l’exposition de Marly sur les Maîtres de l’Eau où Liège tient la vedette, cette rencontre fut un moment privilégié, comme nous devrions en revivre dans tous les pays où notre institution a essaimé ses diplômés, et comme nous l’avions fait il y a deux ans à Montréal.
L’esprit d’appartenance passe par ces opportunités d’interaction et de partage de souvenirs, mais aussi et surtout par cette reprise de contact.
Les prochaines fois, nous essaierons de venir plus nombreux pour ne pas seulement enrichir les échanges entre diplômés de l’ULg à l’étranger, mais également entre eux et les universitaires liégeois.

Je ne puis répondre individuellement à l’avalanche de courriels qui me sont arrivés aujourd’hui (voir commentaires), suite à mon message à la communauté universitaire ce matin concernant l’hébergement de « sans-papiers » à l’ULg. Néanmoins, je souhaite témoigner ma gratitude toutes celles et tous ceux qui m’ont adressé leurs félicitations pour cette action et leurs remerciements pour l’information argumentée que j’ai diffusée. Cela réchauffe le cœur de constater l’élan d’enthousiasme que suscite cette opération humanitaire auprès des membres de notre Institution.
Je tiens aussi à remercier tous ceux qui, extrêmement rapidement, se sont mis au travail pour veiller à ce que cet accueil se fasse dans les meilleures conditions. Je pense à MM. Christian Evens, directeur de l’ARI, Mouhazab Sahloul (ARI), le Doyen de la Faculté de Médecine Gustave Moonen et les médecins du CHU, les professeurs Christian Mormont et Benoit Dardenne de la Faculté de Psychologie qui se tiennent prêts à intervenir en cas de besoin, les corps de métiers qui sont rapidement intervenus ainsi que notre département des Relations extérieures, Relations publiques, Presse et Communication.

Encore une fois, cette opération est exclusivement humanitaire et n’engage en aucun cas l’Université ni son recteur sur le fond de la question de la régularisation des sans-papiers. Il me semble cependant que notre Institution peut se prononcer sur le souhait de voir s’accélérer les procédures de décision sur le sort à réserver à ces personnes, à ces familles, afin d’éviter que des années s’écoulent avant qu’une décision ne soit prise à leur sujet.

En attendant, il est bien dans l’esprit de notre université d’offrir, dans la mesure où elle peut se le permettre et moyennant des conditions strictes convenues avec les représentants des sans-papiers, un gîte décent, minimalement équipé pour la durée de leur manifestation. C’est la conception que nous avons des engagements que doit assumer une université publique et pluraliste.

L’actualité nous rappelle la précarité de la situation des « sans-papiers » dans notre pays. En région liégeoise, l’église Notre-Dame des Lumières à Glain est occupée depuis plusieurs jours par quelques dizaines d’étrangers vivant dans l’attente d’une reconnaissance officielle, et souhaitant, par cette action, exposer publiquement leurs problèmes et
manifester leurs revendications.

L’église de Glain devenant trop petite pour accueillir les sans-papiers et devant être partiellement libérée, un appel a été lancé pour trouver d’autres lieux d’hébergement. Sollicité personnellement à ce propos, j’ai décidé, après diverses consultations en interne, de répondre favorablement à cette demande, plaçant ainsi l’Université de Liège dans la continuité de l’accueil qu’elle avait déjà réservé aux sans-papiers en 1999 dans les anciens locaux de Pharmacie et de Botanique de la rue Fusch.

Il doit être clair que cette décision ne signifie nullement un soutien politique de l’Université de Liège à la cause des sans-papiers. Ce n’est pas là le rôle de l’université. Elle n’a pas à prendre position dans ce débat. Ce sont seulement des raisons humanitaires qui nous poussent à accueillir dans nos locaux ces personnes et ces familles. En effet, leur angoisse, leur détresse morale parfois mais aussi leur détermination sont bien réelles et ne peuvent manquer de nous interpeller.

Plus généralement, il faut certainement s’interroger sur le fait que, dans l’esprit collectif, les universités apparaissent comme des lieux de refuge potentiel dès lors que des hommes veulent se protéger ou s’élever publiquement contre des situations qu’ils estiment injustes. J’y vois la traduction tangible de la réputation de l’ULg en tant que lieu de tolérance et d’écoute, d’espace de multiculturalité favorable au respect, aux échanges et au dialogue.

Ce week-end, une trentaine de sans-papiers viendront s’installer dans d’anciens locaux du génie civil au Val Benoît. L’Université de Liège a pris des dispositions pour les accueillir dans des conditions acceptables et sécurisées. En outre, elle s’est proposée d’assurer un suivi médical et psychologique auprès des personnes qui en auraient besoin. Enfin, les locaux sont mis à la disposition des sans-papiers pour une durée limitée, jusqu’à la fin juin.

Voilà la signification de l’acte posé aujourd’hui par l’Université de Liège.

A côté de la recherche et de l’enseignement qui sont les deux missions également importantes de l’universitaire, une notion souvent mal comprise est celle de « service à la communauté », la troisième mission.
En effet, nombreux sont ceux qui, au sein-même de l’Institution, pensent que les activités de prestation rémunérées pour tiers, travaux commandités, expertises et consultance, font partie de cette catégorie.
Pour moi, il n’en est rien. Ces activités sont une conséquence directe de la compétence du chercheur et constituent une application de son savoir ou de son savoir-faire. Elles peuvent plus rarement — mais parfois — découler de la mise en application de son expérience pédagogique. Quoi qu’il en soit, elles se rapportent à l’une des deux premières missions.

Qu’appelle-t-on alors « service à la communauté »?
Toute activité qui consiste à rendre un service désintéressé aux autres membres de la communauté, universitaire ou extra-universitaire, entre dans cette catégorie. C’est ainsi qu’exercer une fonction de doyen ou de président de département, de président de jury ou de commission, comité ou conseil dans l’université participe des services à la communauté (notez qu’être membre d’un jury relève strictement de la fonction d’enseignant). Etre membre de commission au FNRS, exercer une quelconque fonction dans une société savante ou une association à but scientifique ou culturel, faire partie de jurys appelés à juger de programmes de recherche régionaux, communautaires, fédéraux ou internationaux, tout celà constitue du service à la communauté.

Il est cependant évident que, dans de nombreux cas, la pratique d’une activité rétribuée pour des tiers, lorsqu’elle procède d’une expertise particulière et spécifique et ne peut donc être réalisée que par un expert universitaire chevronné, et lorsqu’elle est réalisée avec excellence, fait rejaillir sur l’Université le prestige de son auteur et, à ce titre, contribue indirectement à l’aura universitaire. On peut alors considérer qu’il s’agit d’un service à la communauté. Toutefois, dans un curriculum vitæ, je placerais cette activité dans la catégorie « Recherche » (ou « Enseignement » le cas échéant).

La troisième mission est donc une activité de service bénévole rendu pour le bon fonctionnement de la vie collective au sein de l’Université, au sein de la communauté scientifique au sens large ou dans le monde dans lequel nous vivons, pour autant qu’elle relève de nos compétences universitaires.

Quand une université peut s’enorgueillir d’avoir en ses murs une chorale de la qualité de la nôtre, c’est pour elle une très grande chance. Et sans doute, n’est-ce pas que de la chance.
Le grand concert donné hier soir par le Chœur Universitaire de Liège fut une preuve incontestable, s’il en était encore besoin, de l’excellence de cette formation. Le talent du chef, Patrick Wilwertz, n’y est pas étranger. Et il faut étendre les félicitations à l’ensemble Tempus Musicale constitué pour accompagner le Chœur.
Avec le Cercle Interfacultaire de Musique Instrumentale (CIMI) et le Théâtre Universitaire (TULg), notre institution est magnifiquement lotie en arts du spectacle. Et elle doit le rester.
.

Il est essentiel que les enseignants, à l’Université, soient des chercheurs de grande qualité. Il est donc normal que les aptitudes à la recherche, facilement évaluables, soient bien documentées dans les arguments en faveur d’une nomination au rang de chargé de cours à l’ULg. On ne saurait transiger avec cette nécessité.

Mais par ailleurs, nous voulons que nos enseignants soient irréprochables quant à leurs aptitudes pédagogiques. Et là, l’évaluation est plus difficile. Certes, l’évaluation par les étudiants est extrêmement indicative. En aucun cas, nous ne pouvons poursuivre une procédure de nomination d’un candidat dans le corps académique, aussi bonchercheur soit-il, qui contreviendrait de manière flagrante aux exigences que nous avons (et elles sont nombreuses!) en termes de respect de l’étudiant qui, lui, peut attendre un service de formation de qualité. Ce n’est qu’en remplissant ces conditions que nous serons en mesure d’exiger des étudiants le respect de leurs propres obligations. Mais il est clair qu’au delà de cette évaluation essentielle, il devrait y en avoir une autre, réalisée par des spécialistes. Une réflexion s’impose en cette matière.

Afin de veiller à assurer cette qualité, une période « probatoire » de 3 ans est prévue avant une nomination définitive. Cette période est ramenée à 2 ans pour les mandataires permanents du FNRS qui ne peuvent bénéficier que d’un congé de cette durée sans perdre leur mandat. Elle peut être annulée pour les premiers assistants ou chefs de travaux de l’Institution qui ont une expérience avérée de l’enseignement et ont, à ce titre, été évalués. Il serait logique de faire bénéficier de cette réduction les mandataires permanents du FNRS qui ont consacré une part significative de leur temps à des missions d’enseignement.

L’expérience nous montre aujourd’hui que, s’il est le plus souvent largement suffisant d’attendre 3 ans pour prendre une décision définitive, c’est parfois un peu tôt, en raison de divers problèmes et que l’on peut souhaiter voir prolonger cette période pour « en avoir le cœur net ». Par décret, la période « probatoire » est prévue pour une durée maximale de 5 ans. A l’ULg, on a choisi de la limiter à 3 ans. Pour éviter des éliminations dans le doute, je ferai la proposition d’allonger cette période à 5 ans, avec la possibilité (sans aucun doute, dans la majorité des cas) de statuer après 3 ans, tout en maintenant les exceptions précitées. Il est important que l’on comprenne qu’il ne s’agit nullement ici de retarder la décision. A mon sens, la période de 3 ans est déjà fort longue. Cette mesure ne visera qu’à éviter de nous séparer de personnalités qui n’ont pas réellement pu faire leurs preuves, pour quelque raison que ce soit. En effet, l’annonce officielle d’une nomination pour 3 ans ne nous laisse aucunement la latitude d’augmenter, fut-ce exceptionnellement, cette durée en cas de doute.

Notre seul guide doit être notre désir d’exceller dans toutes nos missions. L’excellence en recherche est indispensable à la réputation de qualité de notre Maison, elle doit nourrir la qualité de la formation que nous donnons à nos étudiants. On ne peut espérer que tous les chercheurs de haut niveau soient également des pédagogues accomplis. A tout le moins peut-on prétendre qu »ils aient le respect de leurs étudiants et qu’ils fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour transmettre leur savoir, leur rigueur et leur excellence aux nouvelles générations dans les meilleures conditions. Le chercheur qui considère que son excellence scientifique suffit et justifie tout, en particulier une négligence de ses tâches de formation, à tous les niveaux d’études, n’a pas sa place chez nous.

Mais soyons bien clair : rares sont ceux qui peuvent exceller tout à la fois en recherche, en enseignement et dans les services qu’ils rendent à la communauté. Tant mieux si c’est le cas. Mais on peut aussi comprendre que chacun veuille consacrer des périodes successives de sa carrière à chacun de ces aspects ou à deux des trois, faute de pouvoir assurer les trois de front. L’important est de pouvoir démontrer que chaque membre du corps académique de l’Institution possède les aptitudes nécessaires à chacune des missions universitaires. A un moment donné, ce n’est qu’une question de choix et non d’aptitude. C’est dans cet esprit que je soutiens le choix de chacun.

« Universities are no longer capable of producing valuable innovations. The specialists inside their field patiently toil ahead, but create little innovation. New ideas arise where different disciplines touch each other, and innovation is created across traditional institutional boundaries. Specialization is standing in the way of creativity and progress. We need to integrate knowledge domains across disciplines, open communication channels between experts, and rid ourselves of institutional and conceptual boundaries. »

Richard Hawkins, senior strategist at TNO, The Netherlands.

L’ULg se veut une université ouverte à toutes les idées et à tous les débats. On peut y parler de tout, y discuter de tout et aucun sujet n’y est inintéressant.
A aucun moment, je ne souhaiterais avoir à intervenir pour « censurer » quoi que ce soit (encore que je m’engage formellement à contrevenir à ce principe si une association, groupe ou parti antidémocratique ou violant les bonnes mœurs venait à vouloir s’exprimer dans nos murs, bien entendu).

Ce qu’il est important de bien comprendre, c’est que cette grande liberté, cette ouverture large ne doivent pas être perçues comme une caution accordée par l’Institution à tous les débats qui y sont organisés.

C’est ainsi qu’apprenant par un message intranet que le « Groupe Biblique Universitaire » organise à l’ULg un débat sur « Big Bang, Création, Evolution : Mythes ou réalités ? », je ne peux m’empêcher de réagir. Je ne connais ni les objectifs, ni le contenu du débat, et je ne fais de procès d’intention à personne. J’espère seulement que ce thème ne donnera pas à penser qu’en 2006, à l’ULg, on se pose encore la question de savoir si l’évolution est un mythe ou même une théorie !

L’ULg ne peut apparaître comme un refuge de l’obscurantisme. Nous vivons dans une université moderne et attachée aux valeurs de la science et du savoir, de la recherche rigoureuse et de l’objectivité. Bien sûr, on peut tout y débattre et je ne doute pas que le professeur à l’Université Pontificale de la Sainte-Croix (http://www.initiatives-sociales.org/usc.html ; http://www.dptn.org/universite.php), dont la présence est annoncée, soit aussi respectueux que nous de la séparation fondamentale entre Science et Religion…

Et s’il se trouve que les participants à cette séance reçoivent la révélation quant à l’issue de ce débat impossible, j’espère qu’ils nous en feront part !

J’écris ceci de Chicago, où je serais moins étonné de voir aborder ce genre de question qu’à Liège, je vous l’avoue !

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