Plusieurs « sans-papiers » hébergés au Val Benoît sont en grève de la faim. Leur état s’aggrave, certains ont été hospitalisés.
La suite me semble claire : ils vont suivre, les uns après les autres, la même voie et cette triste histoire se terminera faute de combattants…

Une fois encore, notre position est d’offrir à ces gens des conditions acceptables le temps qu’il faudra sans nous immiscer dans le fond de la polémique. Nous n’avons pas à nous prononcer sur leur régularisation, même si on peut trouver que les décisions tardent à être prises à leur sujet. Nous n’avons évidemment pas non plus participé à leur décision d’entamer une grève de la faim. Nous tenons seulement à ce qu’ils passent cette période difficile dans de « bonnes » conditions, que, le moment venu, leur état soit évalué de manière appropriée et qu’ils soient conduits immédiatement si nécessaire vers des établissement de soins qui les prendront en charge. C’est ce qui est en train de se dérouler.

Par ailleurs, l’opération visait au départ à héberger des sans-papiers, non des grévistes de la faim. Pour les non-grévistes, les lieux mis à disposition leur permettent de se faire entendre sans incommoder qui que ce soit. Je pense qu’un combat comme le leur ne doit pas nécessairement être dérangeant pour la population voisine et qu’il y a d’autres façons de se faire entendre. La dignité peut aussi être un moyen efficace de pression et de conviction.

Enfin, je dois constater que cet hébergement à l’ULg a eu, auprès de beaucoup de gens, un certain retentissement, et les a amenés à se poser des questions. C’est surtout cet effet-là qui me semble avoir de l’importance et justifier, plus que toute autre chose, notre décision de mettre des locaux à disposition. Une université doit aussi contribuer à faire réfléchir chacun sur les problèmes de son temps.