dim 23 avr 2006
Il est essentiel que les enseignants, à l’Université, soient des chercheurs de grande qualité. Il est donc normal que les aptitudes à la recherche, facilement évaluables, soient bien documentées dans les arguments en faveur d’une nomination au rang de chargé de cours à l’ULg. On ne saurait transiger avec cette nécessité.
Mais par ailleurs, nous voulons que nos enseignants soient irréprochables quant à leurs aptitudes pédagogiques. Et là, l’évaluation est plus difficile. Certes, l’évaluation par les étudiants est extrêmement indicative. En aucun cas, nous ne pouvons poursuivre une procédure de nomination d’un candidat dans le corps académique, aussi bonchercheur soit-il, qui contreviendrait de manière flagrante aux exigences que nous avons (et elles sont nombreuses!) en termes de respect de l’étudiant qui, lui, peut attendre un service de formation de qualité. Ce n’est qu’en remplissant ces conditions que nous serons en mesure d’exiger des étudiants le respect de leurs propres obligations. Mais il est clair qu’au delà de cette évaluation essentielle, il devrait y en avoir une autre, réalisée par des spécialistes. Une réflexion s’impose en cette matière.
Afin de veiller à assurer cette qualité, une période « probatoire » de 3 ans est prévue avant une nomination définitive. Cette période est ramenée à 2 ans pour les mandataires permanents du FNRS qui ne peuvent bénéficier que d’un congé de cette durée sans perdre leur mandat. Elle peut être annulée pour les premiers assistants ou chefs de travaux de l’Institution qui ont une expérience avérée de l’enseignement et ont, à ce titre, été évalués. Il serait logique de faire bénéficier de cette réduction les mandataires permanents du FNRS qui ont consacré une part significative de leur temps à des missions d’enseignement.
L’expérience nous montre aujourd’hui que, s’il est le plus souvent largement suffisant d’attendre 3 ans pour prendre une décision définitive, c’est parfois un peu tôt, en raison de divers problèmes et que l’on peut souhaiter voir prolonger cette période pour « en avoir le cœur net ». Par décret, la période « probatoire » est prévue pour une durée maximale de 5 ans. A l’ULg, on a choisi de la limiter à 3 ans. Pour éviter des éliminations dans le doute, je ferai la proposition d’allonger cette période à 5 ans, avec la possibilité (sans aucun doute, dans la majorité des cas) de statuer après 3 ans, tout en maintenant les exceptions précitées. Il est important que l’on comprenne qu’il ne s’agit nullement ici de retarder la décision. A mon sens, la période de 3 ans est déjà fort longue. Cette mesure ne visera qu’à éviter de nous séparer de personnalités qui n’ont pas réellement pu faire leurs preuves, pour quelque raison que ce soit. En effet, l’annonce officielle d’une nomination pour 3 ans ne nous laisse aucunement la latitude d’augmenter, fut-ce exceptionnellement, cette durée en cas de doute.
Notre seul guide doit être notre désir d’exceller dans toutes nos missions. L’excellence en recherche est indispensable à la réputation de qualité de notre Maison, elle doit nourrir la qualité de la formation que nous donnons à nos étudiants. On ne peut espérer que tous les chercheurs de haut niveau soient également des pédagogues accomplis. A tout le moins peut-on prétendre qu »ils aient le respect de leurs étudiants et qu’ils fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour transmettre leur savoir, leur rigueur et leur excellence aux nouvelles générations dans les meilleures conditions. Le chercheur qui considère que son excellence scientifique suffit et justifie tout, en particulier une négligence de ses tâches de formation, à tous les niveaux d’études, n’a pas sa place chez nous.
Mais soyons bien clair : rares sont ceux qui peuvent exceller tout à la fois en recherche, en enseignement et dans les services qu’ils rendent à la communauté. Tant mieux si c’est le cas. Mais on peut aussi comprendre que chacun veuille consacrer des périodes successives de sa carrière à chacun de ces aspects ou à deux des trois, faute de pouvoir assurer les trois de front. L’important est de pouvoir démontrer que chaque membre du corps académique de l’Institution possède les aptitudes nécessaires à chacune des missions universitaires. A un moment donné, ce n’est qu’une question de choix et non d’aptitude. C’est dans cet esprit que je soutiens le choix de chacun.