La saga des « reçus-collés » se termine. L’absurdité de toute cette histoire prend une dimension qui serait comique, si elle n’était tragique dans beaucoup de cas.
Beaucoup d’étudiants de cette année dernière ont été durement secoués. Je ne sais pas si on s’en rend bien compte.
Pour certains, cela signifiait oublier une ambition pour laquelle ils s’étaient qualifiés, mais pas en ordre utile. et tout cela a pris tellement de temps que beaucoup sont inscrits dans d’autres sections, de second choix pour eux. Aujourd’hui, après un mois de cours, ils apprennent qu’ils peuvent, s’ils en font la demande, être accueillis en 2è année. Mais il faut leur dire bien clairement qu’il ne s’agit que d’une autorisation conditionnelle, sur laquelle plane toujours la menace de la Cour constitutionnelle, qui pourrait tout invalider. Après le naufrage, on leur a lancé une bouée mais les eaux à franchir pour atteindre la terre ferme sont encore dangereuses…
Pour d’autres, qui avaient satisfait aux exigences du « Décret Bologne » en 2006 et 2007, une annonce inimaginable et inespérée survient: s’ils le demandent, ils peuvent revenir en 2è bac. Non seulement ceux qui ont « failli passer » mais aussi ceux que n’étaient pas dans les conditions. Cela fait du monde. Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts pour ceux-là. Ils ont dû réorienter leurs études depuis un an ou même deux. Certains voudront revenir quand même, d’autres renonceront. Deux années de perdues sans raison, c’est quand même lourd.
Sans compter les dentistes…
Cette semaine, il va donc se passer des choses étonnantes, de la joie au désespoir. Et pour pas mal de gens (voir le communiqué de presse de la Ministre).
Personnellement, je vis très mal tout ceci. D’abord parce que d’aucuns ont pensé, dit et écrit que l’Université se battait contre ses étudiants, et moi particulièrement. Ce n’était en rien le cas: on ne peut déposer un recours au Conseil d’Etat que pour contester une décision administrative de moins de 60 jours. Pour attaquer le numerus clausus aujourd’hui, alors qu’il est vieux de 3 ans, on ne peut s’en prendre qu’à sa mise en application la plus récente. D’où l’attaque contre l’Université qui a, conformément aux exigences du Décret, proclamé un ajournement. Le seul cas où j’ai contre-attaqué, c’est lorsqu’on a mis en cause le professionnalisme et la rigueur du jury pour gagner quelques fractions de points et changer de catégorie. Ca, c’était inadmissible. Et cela a pu donner l’impression que je changeais d’avis au cours de l’affaire.
Ensuite, parce que rien n’est plus vexant que d’avoir raison trop tôt. Je me suis exprimé sur ce sujet, au terme de la première année, avec vigueur, dans un billet sur ce blog le 15 juillet 2006. On y lit clairement ce que je pensais à l’époque. En le relisant aujourd’hui, je n’y changerais pas une ligne.