L’Internet va décidément révolutionner la Recherche. C’est d’ailleurs exactement pour cela qu’il a été inventé, même si les autres applications plus profanes en ont fait l’outil universel qu’il est rapidement devenu!
Les blogs ont permis une expression large et libre, nullement intrusive et facilement accessible. Ils permettent même aux recteurs d’universités de s’exprimer!
Les sites de photos, puis maintenant de vidéos ouvrent également des horizons sans limites.
A voir, l’expérience timide mais intéressante lancée par un de nos collègues de l’UCL: la description d’une recherche en vidéo.
Mais bien sur, on va bientôt aller beaucoup plus loin. On peut imaginer la mise en vidéo des expériences elles-mêmes, de la réflexion scientifique, de l’élaboration des protocoles de travail, bref, un véritable suivi de l’aventure scientifique et une manière plus directe, plus « crue » de communiquer le cheminement intellectuel et pratique de la Recherche. Des blogs apparaissent déjà au sein des réseaux de chercheurs et dans le domaine de la vulgarisation.
On n’ose imaginer les perspectives de communication scientifique qu’apporte un tel outil, le contact infiniment plus proche avec le chercheur et son travail, le dialogue et la confrontation des résultats en temps réel, la visualisation par tous de l’expérimentation même, avant la lecture de la relation aseptisée qu’en fait la publication au sens classique du terme: l’article sur papier.
Au moment où on se lance dans le podcasting pour les enseignements — l’expérience est tentée à l’ULg et va se développer considérablement — pourquoi pas en Recherche également? La publication de podcasts et de videocasts par le Museum of Science de Boston en donne déjà un parfum intéressant, de même que le vidéogramme sur l’évolution de l’American Association for the Advancement of Science.
Le rôle du site web « REFLEXIONS » de l’ULg sera proche de celui-là. Il mettra les chercheurs et leur recherche en évidence et contiendra des démonstrations filmées bien plus informatives, dans certains domaines, que l’information « papier » qui, même assortie de photos ou de schémas, reste incomplète à l’heure de la vidéo.
Mais à côté de ces magazines « policés » de synthèse, on verra aussi se développer des « griffonnages » en vidéo, des billets filmés que pourront diffuser les chercheurs pour partager entre eux les « trucs » de laboratoire ou la progression de leurs travaux et ainsi inventer une toute nouvelle forme de communication en matière de recherche.
Toutes ces approches nouvelles vont secouer sérieusement le monde des chercheurs. On objectera que le peer reviewing doit rester présent et on aura raison, on regrettera les facteurs d’impact et on aura tort. Mais quoi qu’il en soit, qu’on aime ou non, qu’on soit aventureux ou nostalgique, on n’aura bientôt d’autre choix que celui de s’adapter aux nouveaux moyens de communication, sous peine de s’enterrer dans un immobilisme poussiéreux et obsolète et de perdre pied dans la déferlante médiatique.
Préparons-nous au changement. Vite.