Dimanche 20 novembre 2005


Cette semaine s’est avérée riche en évènements révélateurs.

Lundi, conférence de presse sur la collaboration FN Herstal-ULg. J’en retire qu’au delà de collaborations technologiques que nous pouvons avoir avec des industries dans bien des domaines, il existe également des collaborations qui se révèlent très pluridisciplinaires. C’est le cas ici, avec le développement d’armes (fleuron du savoir-faire liégeois depuis des siècles) dont la dangerosité est réduite. Chacun s’accordera à dire que dans le maintien de l’ordre comme dans le maintien de la paix, nul ne souhaite voir utiliser des armes mortelles ou très dangereuses. La mise au point et la commercialisation d’armes à dangerosité réduite nécessite l’intervention d’ingénieurs, de physiciens, de chimistes, mais également de médecins légistes, de criminologues, de sociologues et de psychologues. Notre institution renferme toutes ces expertises et la collaboration paraît idéale.
C’est un superbe exemple de la complémentarité des spécialités, qui peut engendrer des développements très complets et intégrés.

Jeudi, conférence de presse sur la collaboration Arcelor-ULg. De celle-là, je retire essentiellement la mise en contact de chercheurs de l’entreprise et de l’Université, chercheurs de formation très différente. De la rencontre entre Biologistes, ingénieurs et physiciens de la recherche spatiale, chimistes d’une part et ingénieurs sidérurgistes d’autre part, sont nées une cinquantaine d’idées originales et totalement inattendues, qui elles-mêmes ont donné naissance à une cinquantaine de projets étonnants. Aucun d’entre eux ne serait arrivé à concevoir de tels projets sans ces rencontres fertilisantes.
C’est un superbe exemple du caractère indispensable du choc des cultures scientifiques pour la vraie innovation, celle qui ne se contente pas d’une amélioration de procédés mais qui fait naître des concepts totalement neufs, ceux-là même qui nous permettront de sauver l’avenir économique de notre région.

Il faut ajouter que, du côté de l’Université, les chercheurs impliqués dans ces programmes innovants ont derrière eux des années de travail acharné sur des sujets dont peu de gens ont jamais compris à quoi ils pourraient servir un jour. Ce sont les recherches fondamentales, qui semblent un luxe inutile de recherche pure de la connaissance pour elle-même, qui nourrissent le processus d’innovation, à condition d’être replacées dans un contexte inattendu.

Favoriser la rencontre de ces mondes apparemment distants est précisément notre rôle.

Pour la deuxième des Grandes Conférences Liégeoises (GCLg) organisées conjointement par le Ville et l’Université de Liège, le succès de foule est encore au rendez-vous !

Après la conférence remarquable de Pierre Harmel que j’ai commentée précédemment, et qui s’était soldée par la nécessité regrettable de refuser du monde, celle d’André Comte-Sponville, le 24 novembre, « A-t-on encore besoin d’une religion ? » s’annonce très difficile à gérer. En effet, notre Salle Académique — à laquelle nous tenons beaucoup pour le prestige des lieux et la participation active de l’ULg dans les GCLg — peut accueillir environ 350 personnes et nous en sommes déjà à plus de 850 préinscriptions !

A ce stade de l’évolution des choses, l’utilisation de la salle académique n’est plus possible. Sachons le reconnaître: nous sommes victimes de notre succès.
Toutefois nous tenons à respecter notre public et à lui offrir des conditions d’écoute décentes. La Salle Académique surchargée ne sera pas un endroit confortable et d’autre part, refuser autant de monde serait vraiment dommageable à l’image des GCLg.

Aussi avons-nous opté pour une solution raisonnable qui consiste à déplacer l’événement vers le Palais des Congrès, mieux adapté à un tel nombre d’auditeurs. Nous veillerons à ce que chacun soit bien informé du changement de lieu pour cette conférence. Merci de le faire savoir autour de vous.

Nous présentons toutes nos excuses à notre public pour les inconvénients qu’entraînera ce changement. Ils seront, je pense, moindres que ceux qui découleraient de notre entêtement à vouloir rester dans notre salle.