Cette semaine s’est avérée riche en évènements révélateurs.

Lundi, conférence de presse sur la collaboration FN Herstal-ULg. J’en retire qu’au delà de collaborations technologiques que nous pouvons avoir avec des industries dans bien des domaines, il existe également des collaborations qui se révèlent très pluridisciplinaires. C’est le cas ici, avec le développement d’armes (fleuron du savoir-faire liégeois depuis des siècles) dont la dangerosité est réduite. Chacun s’accordera à dire que dans le maintien de l’ordre comme dans le maintien de la paix, nul ne souhaite voir utiliser des armes mortelles ou très dangereuses. La mise au point et la commercialisation d’armes à dangerosité réduite nécessite l’intervention d’ingénieurs, de physiciens, de chimistes, mais également de médecins légistes, de criminologues, de sociologues et de psychologues. Notre institution renferme toutes ces expertises et la collaboration paraît idéale.
C’est un superbe exemple de la complémentarité des spécialités, qui peut engendrer des développements très complets et intégrés.

Jeudi, conférence de presse sur la collaboration Arcelor-ULg. De celle-là, je retire essentiellement la mise en contact de chercheurs de l’entreprise et de l’Université, chercheurs de formation très différente. De la rencontre entre Biologistes, ingénieurs et physiciens de la recherche spatiale, chimistes d’une part et ingénieurs sidérurgistes d’autre part, sont nées une cinquantaine d’idées originales et totalement inattendues, qui elles-mêmes ont donné naissance à une cinquantaine de projets étonnants. Aucun d’entre eux ne serait arrivé à concevoir de tels projets sans ces rencontres fertilisantes.
C’est un superbe exemple du caractère indispensable du choc des cultures scientifiques pour la vraie innovation, celle qui ne se contente pas d’une amélioration de procédés mais qui fait naître des concepts totalement neufs, ceux-là même qui nous permettront de sauver l’avenir économique de notre région.

Il faut ajouter que, du côté de l’Université, les chercheurs impliqués dans ces programmes innovants ont derrière eux des années de travail acharné sur des sujets dont peu de gens ont jamais compris à quoi ils pourraient servir un jour. Ce sont les recherches fondamentales, qui semblent un luxe inutile de recherche pure de la connaissance pour elle-même, qui nourrissent le processus d’innovation, à condition d’être replacées dans un contexte inattendu.

Favoriser la rencontre de ces mondes apparemment distants est précisément notre rôle.