La conférence de presse sur le podcasting de cours à l’ULg (UniCast) que nous avons donnée vendredi a eu un succès très large, comme on pouvait s’y attendre pour une première en Belgique.
L’analyse qu’en font les media est suffisamment complète pour que je doive y revenir ici. Je tiens toutefois à insister sur certains aspects. Le principal est qu’il ne s’agit nullement d’un simple gadget.
Une technologie de pointe, conviviale et efficace
L’utilité pour un étudiant de se repasser le « film » du cours, assorti des insertions de dias de présentation en haute qualité (réellement intégrés électroniquement dans le podcast et non pas simplement inclus dans le champ de la caméra), en vue de mieux comprendre, est incontestable. Pouvoir en profiter aussi facilement (grâce au génial portail « myULg ») que des résumés, des syllabi ou des présentations de type PowerPoint qui étaient déjà accessibles de la même manière depuis plusieurs années, constitue une incroyable facilité. Peu de gens savent que le système actuel en est arrivé à la visualisation de 120 millions de pages par an et au téléchargement de 10 Teraoctets (dix mille milliards) par les étudiants de l’ULg. Il ne faut donc pas craindre que cette nouveauté s’avère inutile!
Par ailleurs, l’extrême facilité d’utilisation pour l’enseignant (enregistrement, traitement et diffusion sont automatiques) efface toutes les contraintes (si ce n’est, dans un premier temps, celle de trouver une salle équipée pour l’ensemble de ses cours tout au long de l’année, mais nous allons nous y employer!). La convivialité est le maître mot.
Ces deux caractéristiques principales font d’UniCast une petite merveille de technologie, loin des systèmes bricolés qui règnent dans beaucoup d’universités dans le monde, loin des improvisations d’enregistrement de médiocre qualité réalisés (clandestinement ou non) par certains étudiants eux-mêmes. Je rends hommage aux qualités de l’équipe en charge de ce développement au SeGI et, en particulier à son inventivité et à son perfectionnisme. Une université doit pouvoir faire usage des technologies les plus avancées mais elle doit aussi pouvoir innover et ajouter sa note personnelle de créativité dans le développement d’un concept aussi porteur de progrès.
Inquiétudes
Il est vrai que des dérives sont possibles et que les enseignants pourraient perdre une partie de leur spontanéité dans la crainte de voir leurs lapsus transformés en gags sur le web. C’est évidemment un risque, mais il ne contre-balance pas les avantages de la technique en termes d’aide à la réussite.
Une autre crainte est de voir les étudiants déserter les cours. Ce serait, de leur part, une erreur, pour une multitude de raisons que tout le monde peut comprendre. Dans ce cas, ce ne serait pas une aide à la réussite, mais un instrument de l’échec. Le risque existe donc. Mais on a dit la même chose de la mise à disposition de syllabi il y a 40 ans ou de celle des transparents il y a 20 ans. Les auditoriums ne se sont cependant jamais vidés…
Troisième inquiétude: cette technologie est-elle abordable pour tout le monde? Une enquête menée dans le cadre de l’opération « ULg-université numérique » en 2008 a montré qu’à l’époque, 80% des étudiants possédaient ou avaient accès personnellement à un ordinateur. D’autre part, les baladeurs MP3 ou vidéo abondent et sont devenus très accessibles, rares sont les étudiants qui n’en disposent pas. Pour ceux-ci, un accès à des ordinateurs est organisé dans des dizaines de salles informatisées à l’ULg.
Engouement
Dès à présent (et pourtant l’information est sortie dans la presse avant de faire vraiment l’objet d’une diffusion en interne), nombreux sont les enseignants qui se disent désireux d’expérimenter ce système. L’intérêt est beaucoup plus grand que ce que nous pouvons gérer actuellement. Il faudra donc nous adapter rapidement. Après tout, ce fut aussi le cas avec les projecteurs de dias il y a quarante ans et les projecteurs data il y a dix ans… On s’en est sortis!