Décidément, les progrès vont vite dans le domaine de la communication scientifique par Internet.
Il existe au moins deux formes de communication: l’une amoncelle des données qui sont ainsi dispersées dans des milliers de publications et l’autre expose les progrès conceptuels réalisés par les chercheurs. C’est de la première que je parlerai ici. Elle trouve une solution à son problème de dispersion par l’utilisation de banques de données consultables. Depuis quelques années, ce procédé informatique a grandement soulagé les efforts de compilation de grands nombres d’informations.
Mais plus récemment, deux concepts techniques modernes ont convergé: la banque de données et les wikis, dont le plus célèbre est Wikipedia.
Cette convergence n’a rien d’étonnant, un wiki étant une banque de données à laquelle chacun peut apporter librement sa contribution. Selon Wikipedia, «Un wiki est un système de gestion de contenu de site Web qui rend les pages web librement et également modifiables par tous les visiteurs qui sont autorisés. On utilise les wikis pour faciliter l’écriture collaborative de documents avec un minimum de contraintes. Le wiki a été inventé en 1995 par Ward Cunningham […]. Le mot « wiki » vient du redoublement hawaiien wiki wiki, qui signifie rapide».
Un pas suffisait pour en arriver à des banques de données pouvant être à tout moment modifiées et enrichies par les travaux de chacun, et c’est ainsi qu’est né Wikiproteins, une banque de données de protéines où chaque chercheur peut apporter sa contribution, accélérant ainsi le processus d’accumulation de connaissances dans un domaine où la multitude des informations est démesurée.
Sans doute n’est-ce qu’un premier pas. On imagine sans peine l’apport d’un tel système dans des domaines aussi variés que l’étude des génomes, celle des corps et phénomènes célestes, celle des hiéroglyphes et des langues anciennes, celle du droit et de la jurisprudence, celle de la biodiversité, celle des changement climatiques, celle des mécanismes économiques, celles de la médecine basée sur l’évidence, bref, dans toutes les recherches qui font appel à des quantités incommensurables d’informations ponctuelles pour lesquelles une concentration des données en un même système de gestion modifiable individuellement (où elles sont vérifiables, confirmables ou infirmables par les pairs et ainsi corrigeables) constitue une planche de salut.
Au même moment se développe également le concept de knowlet permettant de mettre en réseau les concepts identifiés dans des textes et ainsi constituer des ramifications virtuelles qui étendent considérablement le champ de l’investigation et l’efficacité de celle-ci.
On entre ici dans le concept d’ « annotation communautaire » , une forme nouvelle de « réseau social informatique » conduisant à une accélération extraordinaire du processus de partage collectif du savoir.