Si on examine attentivement la composition des signataires de la pétition save-belgian-research, on voit que ceux qui se réclament d’une université belge francophone représentent 38% des signatures, les néerlandophones 15% et les « autres » (non universitaires belges) 46%. Intéressant de voir l’ampleur de la réaction de gens qui ne sont pas directement impliqués, ni même de près. Il s’agit là de belges ne travaillant pas dans une université ou d’étrangers inquiets de voir un excellent système aussi menacé.
Parmi les universitaires, 28% sont néerlandophones. L’émotion est donc nettement moins vive en Flandre, même si je dois à la vérité de dire que la participation flamande a été plus tardive mais est montée en puissance, surtout par les signatures de l’université de Gand. Ce score plus faible est normal, si on y pense bien. Parmi les flamands, ceux qui ont signé sont ceux qui placent en avant l’intérêt d’une collaboration Nord-Sud, quels que soit les montants financiers alloués. N’ont certainement pas signé ceux qui pensent qu’une communautarisation ou régionalisation sera l’occasion d’une renégociation de la clé de répartition entre flamands et francophones. Le système actuel nous garantit une distribution 56% NL – 44% FR. Une thèse flamande très en vogue prétend que si on distribue les fonds au pro rata de l’effort d’investissement des Communautés en matière de recherche, on arriverait à un rapport 70% NL – 30% FR. Alors, si on fait passer les euros sonnants et trébuchants avant l’esprit de collaboration entre équipes d’excellence qui se valent bien au plan international, on a vite conclu qu’il vaut mieux ne pas signer et laisser venir.
Cet esprit ne prévaut pas de la même manière dans les différentes universités flamandes. Celle de Gand se démarque nettement et se positionne avec les 3 « grandes » francophones. L’esprit scientifique de partage primerait-il plus que le « tout pour moi » chez nos collègues de Gand que chez les autres…?
A noter que l’ULg a fait un score probablement directement lié au bruit que j’ai personnellement fait dans la Maison à ce sujet, je n’en tire aucune autre conclusion. A noter également la participation de nos étudiants (1132 signatures d’étudiants de l’ULg, comptabilisées hors-ULg dans « autres »).