dim 21 mar 2010
Le débat lancé précédemment sur les festivités estudiantines a fait beaucoup de bruit, non seulement sur mon blog, mais également dans la presse. Outre les articles sur le sujet publiés par divers quotidiens, j’ai fait l’expérience intéressante d‘un « chat » en direct sur le site web de La Meuse.
Cette discussion a confirmé les questions fréquemment posées sur le sujet et, une fois encore, la diversité des opinions.
J’ai recopié (et mis en ordre, car les questions se bousculent sur le « chat ») l’ensemble de l’échange dans le commentaire ci-dessous.
13h50 [Commentaire de la part de Pierre Etienne]
Vous êtes favorable au folklore estudiantin, moi aussi. Mais ces dernières années, on assiste à des dérives alcooliques évidentes. Le but n’est plus de boire pour être en forme mais de boire pour être saoul. Ne devez-vous pas jouer votre rôle de premier responsable universitaire pour dire qu’il y a là une dérive et qu’il faut y mettre un terme?
BR: c’est un phénomène général, pas seulement universitaire… Encore devrait-il être démontré scientifiquement ! Quant au responsable universitaire, il a ses limites. Son autorité se limite aux activités strictement universitaires. Les guindailles se déroulent généralement en dehors et concernent aussi d’autres étudiants que les siens.
13h54 [Commentaire de la part de veronique dequenne]
Quelles mesures concrètes pouvez-vous prendre pour éviter d’en arriver à des drames comme cette noyade?
BR: Il n’existe pas de lieu sans danger ! Concrètement, avec l’intervention de la Ville de Liège, on a placé des hautes barrières autour du chapiteau, on ne peut en sortir qu’à l’opposé du fleuve. Une deuxième rangée de hautes barrières est placée le long de la Meuse. Difficile de faire plus.
13h56 [Commentaire de la part de Jean Petry]
Je suis le père de deux futurs étudiants universitaires. Tout ça me fait peur.
BR: Je comprends votre inquiétude, mais mon père avait aussi peur que vous il y a quarante-cinq ans, et il n’avait pas tort… Rien n’a vraiment changé.
13h56 [Commentaire de la part de Albert Swennen]
Pour moi, le site du val benoît est beaucoup trop dangereux. La voie rapide et la Meuse. Il faut trouver un autre endroit. Il y a des terrains vagues un peu partout à Liège. Il n’y a pas moyen d’en trouver un autre?
BR: Il faut choisir entre emplacement un peu isolé et les nuisances sonores et autres que réprouvent les riverains. Il n’y a pas, je le répète, de bon emplacement pour les guindailles, sauf, éventuellement, un immeuble en plein milieu du Carré…!
13h58 [Commentaire de la part de Francois]
ce site est dangereux également par la criminalité ambiante.
BR: même réponse. Quant à la criminalité, je ne vois pas, en tout cas, nous n’avons pas encore eu d’accident de ce type, ni de plainte, ni quoi que ce soit. Par ailleurs, on ne peut faire vivre nos enfants dans une bulle à l’abri de tout, tout, tout. Ce n’est pas ça, l’éducation.
13h58 [Commentaire de la part de François Pierard]
Suis papa également. Comment se fait-il que vous ayez à gérer ce genre de questions? N’est-ce pas aux pouvoirs publics?
BR: Je n’ai pas à gérer cela. Je m’en préoccupe néanmoins, au titre d’une forme de responsabilité morale. Et je ne veux pas devenir un vieux barbon qui s’oppose aux festivités bien naturelles à leur âge et qui prône la prohibition. J’ai eu leur âge et je ne veux pas être hypocrite.
14h00 [Commentaire de la part de 13]
Il y a folklore estudiantin, et beuverie sans nom, il y a boire un coup et se bourrer la gueule (passer moi l’expression), a voir l’état d’imbibition alcoolique de certains étudiants qui reprenne les bus trèèès tôt le matin, je pense que c’est l’expression la plus grivoise qui devient la norme dans ses fêtes. Le chapiteau étant occupé de façon pratiquement permanente depuis sa construction jusqu’au démontage, je serais curieux de savoir si ceux et celles qui fréquentent ces lieux de libations, sont aussi les financiers de leurs propres études ??? Les parents même s’ils savent que leurs filles ou fils ira sûrement boire un verre un jour au soir, ignorent plutôt que ce n’est pas dans les livres et syllabus que le nez de leurs jeunes adultes plongent mais plutôt au fond d’un verre de bière … (quand ce n’est pas de l’alcool lors de soirée sponsorisée par des marques.. (voir photo sur site étudiant pour preuve)
BR: vous rentriez à quelle heure, vous ?
[Commentaire de la part de 13]
Je rentrais a une heure me permettant de suivre les cours normalement, il y a s’amuser et se foutre du monde, il y a prendre ses parents pour des cochons payeurs d’études, et avoir le respect de ceux-ci et parfois du lourds sacrifice qu’ils font pour permettre de suivre des études.
BR: Bravo. Il y en a aussi des comme ça, et beaucoup. Mais je suis d’accord avec vous, si c’est occasionnel, pas de problème. Le danger, c’est que ce soit tous les soirs ou toutes les semaines. Ils doivent aussi travailler. Le tout est, comme toujours, dans la mesure. Et n’oublions pas: l’interdiction (pour autant qu’elle soit possible) n’a jamais rien arrangé…
14h04 [Commentaire de la part de Martin (Seraing)]
Les parkings du Sart Tilman, n’est-ce pas là la solution idéale?
BR: le Sart Tilman ne permet pas le retour à pied, ou péniblement. Ils s’engouffreront donc dans des voitures et il y aura des accidents. On me demandera alors pourquoi j’ai accordé l’autorisation. Merci bien.
14h08 [Commentaire de la part de Konrad]
Je pense que le principe du bunker mérite d’être étudié par l’ULg. On ne peut pas dire que ça mangerait de l’espace à bâtir pour l’université puisque le bunker peut évidemment être construit en sous-sol d’un bâtiment affecté à d’autres fonctions sur les étages.
BR: Le bunker est effectivement envisageable, en cave donc, et avec d’autres fonctions au dessus. Mais où ???? Devant chez vous ? Certainement pas. On retombe toujours sur le phénomène NYMBY: pas sous mes fenêtres!
14h11 [Commentaire de la part de N.Higinnen]
Bonjour. Suis étudiant moi même. Le fait de ne pas recevoir de plaintes signifie il qu’il n’y a pas de soucis liés a la criminalité ?
BR: non, bien sûr. Je voulais dire que je n’en ai jamais entendu parler. A lire les différents intervenants, je conclus que le seul endroit possible est( en plein centre ville, en espérant( qu’il soit dépourvu de criminalité, bien sûr. Mais dans cette option, qui va décider où ? Mais si on décide, je serai pour. L’autre option, c’est nulle part. Beaucoup plus simple. Mais cela, ça équivaut à \danger maximum\ car même pas contrôlé ni suivi ni observé…
14h16 [Commentaire de la part de Francis Dupont]
J’ai lu ce week-end dans La Meuse que vous n’acceptiez pas les dérives dans certaines sections lors de baptêmes. Je sais qu’il existe des actes de soumission mais aussi du chantage dans certaines sections. Du style \si tu n’es pas baptisé, on ne t’aidera pas à recueillir tous les syllabus\. Que comptez-vous faire face à ces dérives?
BR: il faut faire la part des choses. Je suis prêt à recevoir autre chose que des on-dit, mais plutôt des témoignages qui me démontrent que ce n’est pas une légende. Certains étudiants disent à leurs parents qu’ils sont obligés de participer aux excès des baptêmes, non pas par plaisir, mais pour obtenir des notes de cours…! Mais je suis bien décidé à enquêter là-dessus. J’ai juste besoin de faits, pas de bruits.
14h19 [Commentaire de la part de Patrick]
Quid d’un partenariat avec les TEC? Au fond, quand on veut, on peut, non?
BR: excellente suggestion. On y a pensé, vous comprenez bien. Mais si vous pouvez nous aider à convaincre, je suis preneur. NB: qui investit?
14h21 [Commentaire de la part de N.Higinnen]
Le souci reste le financement. Cependant cela pourrait être une idée a développer, si tant est que ce bunker soit transformable, pour, mettons, y organiser des concerts de groupes étudiants, ou encore des minis-expos ?
BR: c’était bien mon intention, sur un site universitaire alors. Pas sur un terrain du Val Benoît où l’ULg n’est plus, mais au Sart Tilman. En impliquant les TEC. Et financé par un tiers. OK, je marche.
14h23 [Commentaire de la part de Julien]
Ne pensez-vous pas que les activités folkloriques permettent d’une certaine façon d’encadrer des excès (boissons, etc..) inhérents à la vie d’étudiant et qui auraient de toute façon lieu de manière plus anarchique?
BR: très juste! Malheureusement, il y a aussi des guindailles en dehors du folklore, et celles-là échappent à cette logique.
14h24 [Commentaire de la part de David]
C’est vraiment n’importe quoi comme chat! Vous avez tous oublié que vous avez eu 20 ans? C’est vrai que c’est malheureux ce qui est arrivé à Nicolas mais ça aurait très bien pu lui arriver en rentrant en voiture. Est-ce qu’on va interdire les voitures parce qu’il y a eu un accident mortel? Non, ce qu’il nous faut à nous étudiants, c’est un endroit fixe, sécurisé, loin d’habitations si possible et pas trop loin du centre-ville. Ca doit quand même bien se trouver à Liège? Du côté de Sclessin par exemple. D’autant plus qu’on nous y annonce le tram pour bientôt. Qu’en pensez-vous Monsieur le recteur. (dont j’admire le courage de ne pas crier avec les loups…)?
BR: d’accord sur tout. Vous avez parfaitement raison.
14h25 [Commentaire de la part de Chantal]
Monsieur le Recteur soutenez vous le projet du Ministre Marcourt d’instaurer un système de sélection à l’entrée des études en médecine?
BR: Chère Chantal, vous êtes hors sujet. Une chose à la fois. Pour un prochain \chat\ ?
14h26 [Commentaire de la part de 13]
Question plus terre à terre, suite aux différents incidents au val benoît, il a été installé des barrières pour sécurisé le site… qui paie??? les cercles estudiantins? L’ULG??? Dans le folklore estudiantin il y a beaucoup de dérive,(st nicolas, la ville donne l’impression qu’il a neigé avec la farine…) Le val Benoît ressemble a un centre de tri PMC avec tout les gobelets plastics qui jonchent le site. Si les étudiants veulent faire la fête ok… mais qu’ils assument la charge de l’APRES et que ce ne soit pas Mr & Mme tout le monde qui soit obligé de le faire.
BR: c’est le contribuable qui paie. Quant à la \propreté\, je suis entièrement d’accord avec vous. Que les lieux, après soirée, soient dégoûtants, rien d’étonnant, mais les organisateurs, si convaincus de leur responsabilité, doivent veiller au nettoyage. Laissez les lieux comme vous les avez trouvés !
14h29 [Commentaire de la part de Hugues]
A propos du baptême ces faits déplacés sont évidents en fac de médecine vétérinaire. Pourquoi couvrir la société Générale monsieur le Recteur?
BR: je ne la couvre pas. Elle est convoquée prochainement. Par ailleurs, je la rencontre régulièrement et j’ai obtenu des engagements fermes. Si ils ne sont pas respectés, nous sévirons.
14h30 [Commentaire de la part de Pierre]
Pour avoir été baptisé en Médecine il y a quelques années, personne ne nous a jamais forcé à boire. Les futurs baptisé qui venaient en voiture ne buvaient pas plus de 2 bières. Il y a des gens responsables dans la guindaille liégeoise. Je n’ai jamais entendu parler de barrages aux études à cause du baptême. Par contre, un baptisé pourra compter sur les anciens pour avoir des tuyaux.
BR: vous voyez, tous les avis existent !
14h31 [Commentaire de la part de aline]
Monsieur le recteur, comment avez-vous perçu et réagi le décès de Nicolas Philippet, tombé dans la Meuse à l’arrière du Val Benoît? Avez-vous ressenti une once de responsabilité, personnelle ou de l’ULg? Cet étudiant était apprécié de tous et très régulier, il réussissait dans ses études, n’était pas un ivrogne ou un gros fêtard…
BR: c’est une tragédie, comme toute mort d’étudiant. J’éprouve beaucoup de tristesse, d’autant que beaucoup de personne qui lui étaient proches sont de mes amis personnels. Mais ceci ne me fait pas endosser une responsabilité particulière. Tomber dans la Meuse, cela peut arriver à chacun de mes étudiants, à un moment ou à un autre. Hélas. C’est ce qu’on appelle un accident. Que ça se soit produit après une guindaille dont, par ailleurs, je n’étais même pas averti, m’empêche d’éprouver une responsabilité directe. Mais je ne me débine pas. C’est suite à cet accident que je suis ici devant vous.
14h31 [Commentaire de la part de Eliane Beaujean]
Existe-t-il un service à l’université de Liège qui prévient l’assuétude à l’alcool? Car quand on voit certains étudiants régulièrement morts saouls, il y a de quoi se poser des questions?
BR: Oui, c’est l’Administration de l’Enseignement et des Etudiants (AEE) et Madame Taton est la personne de contact (voir site web http://www.tastout.ulg.ac.be/). Ils font des efforts considérables en ce domaine. Mais il n’est pire sourd que celui qui ne veut entendre…
14h37 [Commentaire de la part de Christian S.]
Monsieur le Recteur, pourquoi pas une chtite formation au civisme dans nos universités et même dans nos écoles primaires et secondaires. Ca ferait du bien à tout le monde, non?
BR: un peu tard, à l’univ, non…? Et puis, c’est très moralisateur \travail, famille, patrie\. Assez peu pour moi comme message. Ceci dit, on doit prévenir, et c’est ce que nous faisons. Mais comme je disais: il n’est pire sourd…
14h40 [Commentaire de la part de Pierrot]
La ville de Liège nous promet depuis des années un endroit où guindailler mais on ne voit rien venir. Que vous a dit M. Demeyer à ce sujet?
BR: nous avons constitué un groupe de travail au sein de l’ULg, avec les étudiants: le Conseil de la Vie Etudiante. Il se réunit le 22 mars. Nous avons une rencontre prévue le 24 mars avec les représentants de la Ville, Bourgmestre en tête. On avance donc.
14h42 [Commentaire de la part de David]
Monsieur le recteur, on ne vous a pas entendu à propos des dégradations provoquées par certains étudiants des HEC aux sports d’hiver en France. Une très mauvaise image de marque pour l’institution. Y aura-t-il des sanctions vis-à-vis de ceux qui ont fauté?
BR: Si! Je me suis exprimé sur mon blog. Je réprouve les beuveries imbéciles et dégradantes, les déprédations et autres vandalismes. Mais je ne suis pas là pour surveiller nos étudiants en vacances. Dire qu’ils sont de HEC ternit HEC, dire qu’ils sont de l’ULg ternit l’ULg, dire qu’ils sont liégeois ternit Liège, dire qu’ils sont belges ternit la Belgique. Alors qu’en réalité, ils ne sont mandatés par aucune de ces institutions. Ils sont seuls face à leur bouteille d’alcool. Personne n’a pensé à la responsabilité des parents ?????
14h45 [Commentaire de la part de Justine]
L’ULg prend elle des sanctions vis-à-vis des étudiants brosseurs, des étudiants qui se présentent saouls ou sous l’influence de drogues sur le site? Ce serait un bon signal pour tous ceux qui ne vivent que pour la guindaille.
BR: je viens d’expulser un étudiant qui avait, en état d’ébriété sur le site, commis des actes inconsidérés. Oui, nous sanctionnons.
14h46 [Commentaire de la part de M.G]
Mr le Recteur, comment expliquez vous que pour les autres universités (UCL, ULB,…), chaque cercle possède un endroit pour guindailler en toute sécurité, alors que ici à Liège rien de tel n’existe?
BR: c’est historique. Et, par ailleurs, la caractéristique de Liège est le nombre d’étudiants non-universitaire majoritaire.
14h48 [Commentaire de la part de Renerken]
Rencontrez-vous parfois vos homologues des hautes écoles (helmo, province) pour discuter \guindaille\?
BR: non, nous n’en avons jamais parlé.
14h49 [Commentaire de la part de Nicolas]
Dans quelle section étiez-vous et qu’avez-vous dû faire comme baptême?
BR: Biologie. C’était gentil, rien de comparable aux médecins, ingénieurs, chimistes, etc. Et à l’époque, les vétés attendaient d’être en troisième année, à Cureghem.
14h51 [Commentaire de la part de Anne]
Monsieur le recteur, Liège a la réputation d’être une ville de fêtards. Est-ce que les dérives que l’on a connues sont le fait de Liège ou est-ce que cela se passe aussi dans d’autres universités? Et quelles mesures sont pris ailleurs?
BR: C’est parfaitement universel. Ailleurs, le plus souvent, il existe des lieux consacrés à la guindaille et ce n’est pas toujours l’Université qui offre. Les villes participent activement également, pour des raisons évidentes de maintien de l’ordre.
14h53 [Commentaire de la part de Arlette Lejear]
J’ai entendu dire que les baptêmes en vétérinaires étaient abominables. Avec toutes sortes de membres d’animaux, etc… Etes-vous au courant?
BR: je suis au courant. Les histoires sont tenaces. La plupart de ces critiques remontent au passé. Aujourd’hui, le baptême vété n’est pas pour autant devenu une plaisanterie, mais il faut bien relativisé. Un peu de dégoût n’a jamais fait de mal à personne. Ce que je réprouve, c’est l’humiliation non consentie.
14h55 [Commentaire de la part de Sylvie Lambermont]
Ma fille va entrer en médecine l’année prochaine et elle a peur de devoir se faire baptiser. Qu’est-ce que je peux lui répondre?
BR: vous lui dites que personne n’est obligé. Et que si elle ressentait une pression désagréable, elle devrait immédiatement m’en informer, ou appeler une personne chargée du bien-être des étudiants. L’obligation, franche ou sournoise, n’est pas admise.
14h57 [Commentaire de la part de Fred]
Je soutiens notre binamé recteur. Car on parle d’un accident tragique, c’est vrai. Mais comme chacun le sait, il y a des milliers d’étudiants en guindaille chaque année à Liège sans tragédie à la clé. C’est courageux de sa part de venir affronter les internautes. Bravo!
14h57 [Commentaire de la part de La Meuse]
Commentaire de Bernard Rentier, le 21 mar 2010 à 21:24Voilà, il est 15heures. Un grand merci au recteur Bernard Rentier d’avoir été des nôtres aujourd’hui. Nous donnons rendez-vous à tous nos lecteurs demain dans le journal pour un compte-rendu de ce chat.
Excellent débat et une position intelligente, lucide et claire sur la question.
J’avais, je l’avoue, un peu perdu le fil de ce débat, et j’espère que comme pour d’autres, le folklore et la guindaille ne sont plus qu’une préoccupation « parmi tant d’autres ».
En ce qui concerne le baptême vétérinaire, après « enquête », il semble que la situation a évolué et n’en déplaise à certains qu’il serait devenu plus « liégeois » par certains aspects Notamment les pressions et discriminations subies par les chroniques ne sont qu’un lointain souvenir d’un passé peu glorieux, qui a, dans le temps, rejailli sur les autres comités.
Bien sûr, l’obligation imaginaire servant d’excuse devant les parents effrayés, le refus d’accès à des soirées privées et le fait de ne pas bénéficier de la primeur de certaines infos par manque de proximité/affinité avec les « petits-malins-tjs-bien informés » alimente encore le mythe, mais on est loin d’une véritable discrimination. Il s’agit bien plus d’une difficile cohabitation.
Commentaire de Davanlo, le 26 mar 2010 à 11:17Autant j’avais été interpellé et un peu effrayé par certains passages de votre premier billet sur le sujet, autant je ne peux que souligner la justesse et la mesure de vos propos lors de ce chat. Sans compter qu’il s’agit d’un exercice particulier et pas toujours facile!
Commentaire de Olibabe, le 26 mar 2010 à 13:15Je constate par contre un amalgame chez beaucoup d’intervenants entre baptêmes, beuveries, incidents, etc. Vos réponses ont été de nature à clarifier la situation, fort heureusement. Les étudiants en charge des activités folkloriques s’y emploient également. Mais les clichés ont la vie dure!
Pour ma part, j’ai de mon baptême le souvenir d’une aventure humaine tout à fait unique qui m’a permis de vivre des moments très forts et de rencontrer au fil du temps des gens de différents horizon dont certains comptent toujours parmi mes amis les plus proches.
Il ne faut pas nier que des dérives sont possibles mais en faire une généralité ou créer un lien direct entre baptêmes et excès alcooliques et/ou fascisants, c’est être à côté de la plaque. Et comme vous l’avez très bien dit, interdire est certainement la pire des choses et pourrait donner à ces activités un caractère complètement souterrain qui serait un terreau idéal pour les excès que l’on cherchait justement à éviter.
Encore une fois, je salue l’ouverture et le dialogue de M. le Recteur.
Commentaire de D DGF, le 26 mar 2010 à 15:34Des accidents, des dérives, il y en aura toujours. (et le drame, tout drame est insupportable mais inhérent à la vie) c’est pourquoi, il faut un endroit sûr et d’accès aisé. Interdire ce genre d’activités aura deux conséquences, ça va continuer dans des conditions déplorable et diluer les responsabilités. Comme l’a déjà dit David, bleu, je ne me suis jamais senti obligé et je savais où se trouvait la sortie. Et je me suis toujours senti entouré. J’ai eu un accident, et ça a été très bien géré par le comité. Une fois dans le comité, nous étions tous soucieux de la sécurité et encore comme le soulignait David, angoissé à l’idée que « l’accident » arrive. C’est arrivé un jour. Et comme nous nous y étions préparé, ce fut géré au mieux. Et que sort-il des baptêmes ? j’en ai retiré beaucoup de choses sur la prise de responsabilités et le management d’un groupe, mon rapport à l’autorité, le rôle de chacun au sein du groupe, la gestion des « crises » en tout genre. Et aussi j’en ai retiré un belle bande d’amis qui ont su et pu m’aider dans la vie. Et encore une fois si ceux qu’on appelle les papys et mamys sont encore là, c’est par nostalgie, mais aussi pour aider dans l’organisation et la prise de responsabilités.
Quant aux coûts (des barrières notamment), vous faites une petite erreur les coûts sont pris en charge par les organisateurs. Le nettoyage du site du Val Benoît l’est tout autant ou devrait l’être. Et s’il est vrai que la Ville de Liège met de temps à autres ses services en oeuvre, elle le fait moins que pour les matches du Standard, la Batte ou la City Parade.
il ne faut pas oublier que les étudiants de toutes les HE et facultés jouent un rôle économique, social et culturel non négligeable à Liège et dans son hinterland. Il est donc normal que les pouvoirs publics interviennent.
Pour ce qui est d’une collaboration avec les TEC. Il y a une 10aine d’années, notre comité avait d’excellente relations avec les TEC. Nous les prévenions et les bus du matin ramenaient les étudiants vers le centre-ville. La condition était qu’ils soient accompagné de comitards qui assuraient l’entretien du véhicule si nécessaire … Tout se faisait en bonne intelligence.
Des solutions constructives, il y en a toujours. Collaborons, avançons et dégageons des pistes positives ! Je suis certains qu’il y a des nouveaux, des anciens, des responsables, des autorités qui sont prêts à mener à bien un tel projet, un tel progrès.
Vous savez, au centre, il y a des espaces inoccupés qui feraient très bien l’affaire …
Petite contribution depuis NY d’un ancien fièr de l’université (dans tous les sens – surtout premier – du terme) qui souhaite faire avancer les choses.
Et je me permets encore une chose, depuis des années, je me permets de faire un petit speetch sur les assuétudes, la prévention du suicide et les I-MST … Et oui dans le cadre du baptême. Et je sais que ça a été très utile à plusieurs reprise. C’est aussi dans le cadre des responsabilités des comités. Apprendre ses limites, ses faiblesses, ses forces, c’est aussi ça la guindaille. Il y a des services pour tout à l’unif, à la Province, à la Ville. Mais ce n’est pas toujours aisé de pousser ces portes. Et oui, il nous est déjà arrivé d’accompagner l’une ou l’autre au SIPS, à la maison du social, le mettre en contact avec le centre Patrick Dewaere … c’est un côté de la guindaille qu’on ne soupçonne vraiment pas mais qui est très important. (En fait, c’est là que je voulais en venir lors de l’intervention précédente).
Commentaire de D DGF, le 26 mar 2010 à 15:41Et encore merci à vous pour votre université, M. le Recteur.