Elsevier — l’éditeur scientifique international le mieux connu pour sa politique intransigeante en matière de monopole , d’augmentations sauvages et déraisonnables de prix et de non respect de ses engagements, et dont la pratique de prise en otage des chercheurs est particulièrement irritante — annonçait, en mai 2006, le lancement d’une série de périodiques en mode Open Access (OA) hybride. En résumé, l’éditeur offre à ses auteurs l’option de payer eux-mêmes un montant de « sponsoring » (3.000 €) permettant que leur article, déjà accepté pour publication, soit rendu librement disponible à tous, sans souscription, via ScienceDirect. En juillet 2006, 34 autres titres venaient compléter la liste. C’était un beau coup pour faire payer les publications deux fois, une imitation d’OA appelée Open Choice (le cheval de Troie dont j’ai déjà parlé), et dont la moindre des choses est qu’elle ne comporte pas de surcharge financière pour le lecteur, puisque l’auteur paie.
A cette occasion, Elsevier rassurait publiquement: « When calculating subscription prices we plan to only take into account content published under the subscription model. We do not plan to charge subscribers for author sponsored content ». Très clair.

L’augmentation moyenne de 2006 à 2007 des prix de l’ensemble des revues chez Elsevier était de 5,50 %. Celle des 40 titres en libre accès hybride a atteint 6,39 %. Dont acte.