sam 10 mar 2007
Quelques définitions concernant l’Open Access (OA)
L’OA Gold, la voie d’or, c’est le vrai libre accès immédiat, la publication dans une revue en OA, accessible à chacun, dès la publication, librement, sans entrave et gratuitement.
L’OA Green, la voie verte, c’est la publication classique, mise en OA par auto-archivage institutionnel, immédiatement, après 6 mois ou 1 an.
Sherpa Romeo publie une statistique des pratiques des journaux en cette matière.
Le Trojan horse, le Cheval de Troie selon Stevan Harnad, c’est l’Open Choice, la liberté de choix pour chaque auteur. En accordant cette liberté face à l’auto-archivage, les éditeurs-requins rompent la discipline que nous essayons d’imprimer et proposent un archivage bien plus simple, sans souci pour l’auteur, mais à leurs conditions. La vraie intention est de casser la dynamique naissante de l’auto-archivage institutionnel. Ces éditeurs font semblant d’admettre l’OA et jouent astucieusement sur la confusion qu’ils entretiennent entre Open Access et Open Choice, mais font payer des sommes exorbitantes pour publier sur leur site, demandent des montants considérables pour la lecture et en outre interdisent l’auto-archivage, gardant ainsi un contrôle complet sur l’archivage, qui peut être rendu inaccessible à tout moment*. Ils misent sur la facilité pour le chercheur et sur leur propre prestige. Le chercheur, comme l’indique fort bien E. De Pauw dans son commentaire à mon article du 3 mars, ne réalise pas les montants des coûts puisque ce n’est pas lui, mais son université qui paie, et ne comprend donc pas l’enjeu.
Une forme particulièrement pernicieuse du Trojan Horse, est celle des éditeurs-requins qui se dissimulent sous une étiquette de société savante (l’ACS, par exemple, est dirigée par des responsables issus directement du monde commercial), avec tous les avantages séduisants que cela implique, qualité des publications et congrès à prix réduits.
Je parlais plus haut de sacrifices temporaires, c’est donc bien de ça qu’il s’agit. Se priver des sirènes alléchantes pendant un moment, le temps de voir se décanter les choses, et de constater qu’inévitablement, l’OA deviendra la norme, dans l’intérêt de tous.
* cela s’est déjà vu: nous avons acheté à Elsevier des accès électroniques que nous pouvions consulter indéfiniment en archives et l’éditeur nous a soudain imposé de payer pour y accéder, se moquant bien de l’achat que nous avions fait !)