sam 3 mar 2007
Nouveaux commentaires sur l’Open Access
Posté par Bernard Rentier dans Open Access , Recherche3 Commentaires
Nouveaux commentaires pour le billet du 25 février: « Archivage institutionnel et vitrine bibliographique ».
A lire également, sur le même sujet: On « Open Access » Publishers Who Oppose Open Access Self-Archiving Mandates. En résumé: « L’âge de l’internet a apporté beaucoup à la recherche, mais crée inévitablement un conflit entre les intérêts de l’industrie de l’édition de journaux de recherche et les chercheurs, les universités, les centres de recherche, les bailleurs de fonds de la recherche, la R&D industrielle, et les contribuables. L’Open Access est incontestablement un immense atout, que ce soit la publication en OA, ou l’auto-archivage en OA. On doit s’attendre à une résistance de la part des éditeurs qui ne pratiquent pas l’OA. Mais ce qui est particulièrement décevant et déplorable, est que des éditeurs qui pratiquent l’OA s’opposent à l’auto-archivage en OA. »
A noter, par ailleurs, que sur Cordis, dans le programme de l’Information Event On The First Calls For Proposals Under The E-Infrastructures Activity Of The ‘Capacities’ Specific Programme, FP7 qui a eu lieu en février, il est spécifié que l’Europe finance des projets dans le domaine des « Scientific Digital Repositories » et du « Deployment of e-Infrastructures for scientific communities ».
Cher Recteur,
C’était bien là l’objet de ma perplexité. Je m’apprêtais de demander quelle source de financement pouvait nous permettre de payer les 1000 dollars de libération des droits, par article.
Voici la liste des prix:
The base fee for the ACS AuthorChoice option is set at $3,000 through 2007, with significant discounts applied for contributing authors who are members of the American Chemical Society and/or who are affiliated with an ACS subscribing institution. The fee structure is as follows:
$ 3,000: Base Fee (authors who are neither ACS members nor affiliated with an ACS subscribing institution)
$ 2,000: Affiliated Subscriber (non-ACS members affiliated with an ACS subscribing institution)
$ 1,500: ACS Member (ACS members not affiliated with an ACS subscribing institution)
$ 1,000: ACS Member and Affiliated Subscriber (ACS members affiliated with an ACS subscribing institution)
Il faut bien avouer que pour le moment, il faut bricoler pour obtenir les versions électroniques des papiers récents notamment en demandant aux auteurs. Quant à la version papier, elle arrive bien trop tard (plusieurs semaines par rapport à la mise en ligne). L’abonnement électronique est la première nécessité si on veut tenir compte dans ses publications des derniers développements, et éviter un refus des referees.
Bonne soirée.
Edwin De Pauw, par courriel, le 4 mars 2007
Commentaire de Bernard Rentier, le 5 mar 2007 à 16:29Seul moyen, mais cela demande une période de sacrifice: jouer à fond la carte du libre accès et ne publier que dans des revues « peer-reviewed » en OA et il y en a! Il faut consulter le Directory of Open Access Journals qui en donne la liste complète actualisée. Le sacrifice, c’est le temps nécessaire pour que les indices d’impact des revues (mauvaise mesure s’il en est !) disparaissent des critères de jugement de la valeur scientifique des chercheurs et qu’ils soient remplacés par la mesure des citations, critère bien plus objectif, plus adapté à chaque chercheur et plus représentatif de la valeur et de l’impact réel de son œuvre. On peut évidemment accélérer ce processus naturel qui deviendra incontournable car plein de bon sens. Comment? En imposant à toutes les commissions d’évaluation internes et externes de donner une valeur très positive aux publications en OA. Ceci nécessite un lobbying intense en faveur de l’OA et de son appréciation dans le monde de la recherche, afin de raccourcir au maximum le délai de transition. Changement culturel, changement d’habitudes, changement de mentalité. On n’est pas au bout de nos peines, mais ça avance…
Commentaire de Bernard Rentier, le 5 mar 2007 à 16:30Au passage, merci aux éditeurs soi-disant OA qui ne jouent pas le jeu, ils nous aident, par leur hypocrisie flagrante, à faire comprendre à tous le bien-fondé de notre combat !
Contexte: Le but c’est le « rayonnement » de notre recherche.
En ce concerne un labo qui, comme le notre, est aux frontières de la chimie, de la biologie et de la physique, il nous a fallu des années pour finalement voir les publis être acceptées dans les ACS (Analytical Chemistry, JACS).
Que dire du travail avec Lucien Bettendorf qui après 4 ans de galère (premières mesures en 2003) est enfin publié dans un « petit » Nature.
Plusieurs chercheurs du labo n’envisagent plus de publier en dessous d’un facteur d’impact de 5, ce qui est déjà très élevé pour des chimistes, simplement pour ne pas paraître en retrait des biochimistes.
Pour être invité à faire des pléniaires à l’étranger, ce qui est un autre test important de reconnaissance d’un labo, il y deux stratégies efficaces: les publis dans les journaux majeurs ou la présence « visible » sur le terrain, à un maximum de conférences. Les deux sont coûteuses. Il faut d’abord bien sûr faire du bon travail, ce qui a aussi un prix.
Solutions
1. Mobilité
Favoriser la mobilité à des congrès et en arrêter de penser que si trois chercheurs du même labo sont au même congrès il y a gaspillage. Trois chercheurs = trois communications. Ils existent car on les voit.
2. Large publicité pour l’engagement des docteurs et postdocs (ET enseignants!!!)
3. Open access
A condition qu’il soit bien organisé et que son coût soit bien cerné, l’Open Access peut être une solution (entre green et gold, j’avoue qu’il me faudrait un cours).
Attention, on ne connaît que trop les services qui commencent gratuits et se terminent payants et chers. Les ACS sont chers pour les institutions, pas pour les chercheurs. A chaque auteur ils donnent 50 droits de tirage PDF libres.
C’est évident que la libération des droits à 1000 dollars (pour les membres) est à nos yeux une arnaque. Elle est passée dans les moeurs aux US qui vont jusqu’à sponsoriser les access (autres lieux, autres moeurs). De plus après 6 mois à un an, les papiers seront libres. Ce qu’on paie, ce n’est pas un club d’actionnaires type Wiley, ce sont les services d’une société active et bien organisée et l’énorme qualité des publications ainsi que des congrès, bien moins chers que les autres.
Résumé
L’OA est un élement parmi d’autres. OK pour la démarche mais avec une assurance que si le système plante, on n’est pas retour case départ sur le plan international. A part NAR, il n’y a rien de terrible dans le Directory of OA Journals.
De plus, nos postdocs étrangers ne viendront plus si on les oblige de publier dans les actes de la société croate de chimie. A manipuler avec prudence car il me semble que cela dépend fort des disciplines.
En tout cas le débat est bien intéressant, on a fait un petite discussion au labo et cela diverge fort.
Bonne soirée.
Edwin De Pauw, par courriel, le 5 mars 2007
Commentaire de Bernard Rentier, le 10 mar 2007 à 11:47