Vue depuis l’Inde, la victoire de Barack Obama crée un enthousiasme qui semble quasi unanime dans le monde.
Pour les universités, c’est une perspective d’ouverture, d’intelligence et de clairvoyance. Espérons qu’elle s’accomplira. En tout cas, on peut dès à présent constater que, contrairement au « ticket » McCain-Palin, le duo Obama-Biden est le premier de l’histoire des Etats-Unis où les deux élus et leurs épouses ont rempli des missions professionnelles, académiques ou administratives, dans des universités, comme le signale aujourd’hui The Chronicle of higher education. Une chance, probablement, pour le monde de l’enseignement supérieur, une sorte de garantie contre l’obscurantisme qui regagne du terrain dans ce pays.
L’Inde, un monde en soi, grande comme l’Europe, avec 2 fois plus d’habitants, 3 fois plus de religions et 4 fois plus de langues… où 600 millions de personnes n’ont pas l’électricité, où la lutte pour une vie décente est la première priorité, mais où ces populations dans le dénuement côtoient les plus hautes technologies, où l’enseignement et la formation sont en expansion jusqu’à des niveaux très élevés, voilà où nous sommes, éberlués malgré tout ce qu’on nous en avait dit et tout ce que nous en avions lu.
Au moment où un nouveau président des USA se profile, où les défis les plus immenses sont devant lui, on comprend la vanité de la crise financière et l’absurdité des guerres bushiennes, et l’urgence de la prise en main du sort de la planète tout entière, à commencer par l’affrontement de la réalité des désastres écologiques qui s’annoncent.
La coïncidence de l’annonce de la victoire électorale d’Obama en pleine séance d’un excellent colloque sur la dérive écologique mondiale et les pistes de remèdes qui se tenait à l’Institut TERI de New Delhi ce matin, en présence de R.K. Pachauri, président du GIEC et docteur honoris causa 2008 de l’ULg, est apparue à tous comme très symbolique. Connaissant le mauvais exemple systématique offert par les USA en ces matières, la mauvaise foi du président sortant et les handicaps mondiaux que cela entraînait, espérons qu’un profond changement soit en vue là aussi.