Ce fut une fort belle rentrée…
Tout d’abord par la qualité du débat qui a eu lieu le matin, ensuite par l’abondance du public, matin comme après-midi, excédant la contenance maximale de la salle, ce qui a valu à certains de suivre la séance sur écran géant. Enfin et surtout par la qualité de notre invitée du jour, Vaira Vike-Freiberga, certes peu ou pas connue de la plupart des personnes présentes, mais mise à l’honneur dans la presse par un hasard surprenant, durant la dizaine de jours qui ont précédé, dès que sa candidature au Secrétariat général de l’ONU a été annoncée.
C’est bien un discours de femme d’état qu’elle nous a délivré, en totale improvisation dans un français parfait, mais également un discours de femme dont l’expérience de vie est incomparable, un discours lucide mais optimiste, grave mais souriant, inquiétant mais plaisant. Ce fut un très grand moment pour tous ceux qui ont eu la chance de l’entendre dans cette prestation exceptionnelle.
J’ai reçu quantité de commentaires, tous élogieux (sauf un, concernant une suspicion d’antisémitisme, rapidement effacée par la lecture de ses déclarations et de ses prises de position courageuses à ce sujet. La Lettonie, comme les autres républiques baltes, souffre encore d’un antisémitisme chronique, mais le combat de sa Présidente contre l’oubli de l’holocauste lui a valu les éloges de la Communauté juive lettonne). La plupart de ces commentaires me sont arrivés par courrier ou par courriel, aucun sous forme de commentaire du blog. J’en épinglerai néanmoins un, qui me vient d’un collègue dont je préserverai évidemment l’anonymat ici, mais qui me semble représenter fort bien tous les autres :
« Monsieur le Recteur,
Bravo pour cette rentrée académique qui laissera des traces dans les mémoires!
Choix audacieux d’une personnalité hors pair qui nous a gratifiés d’un discours éclatant de sincérité.
Surprise tout en finesse d’une étudiante qui a symbolisé tout ce qu’il fallait symboliser en ce jour.
Vous semblez cultiver un certain goût du risque, mais ce sont ces risques-là que l’on aime vous voir prendre car ils tirent votre institution vers le haut.
Vraiment, ce fut une réussite. »
Cette nuit-là, nous avons appris que le veto russe l’empêcherait d’accéder à l’investiture suprême à l’ONU et, de ce fait, elle ne pouvait qu’élégamment jeter le gant, ce qu’elle fit dès mercredi. http://www.unsg.org/wordpress/archives/173/
Quel dommage de ne pas voir accéder une telle personnalité à ce poste aussi important pour la paix dans le monde. Ses idées et sa vision, mais aussi son autorité y auraient fait merveille.
Mais nous pouvons toujours rêver qu’elle accède un jour à la présidence de l’Union Européenne où, symboliquement et concrètement, elle rappellerait à chacun, par ses actes comme par son langage, quelles sont les valeurs profondes de notre société.