Le décret « Résidents-Non résidents » de la Communauté Française a été finalement publié ce vendredi.
Il abroge tout examen d’entrée en Médecine vétérinaire et contingente les étudiants non résidents à 30 % du nombre total d’étudiants présents au 1er bac cette année écoulée et cette limitation se fera par un tirage au sort…

La question ne concerne pas que les vétérinaires, elle s’adresse aussi aux futurs étudiants en kinésithérapie ainsi qu’à des formations en Hautes Ecoles.

On peut le retourner dans tous les sens, il est difficile d’imaginer qu’il n’y aura pas d’effet de vague et que la population résidente désireuse de faire des études (de vétérinaire en particulier) ne va pas croître de manière incontrôlable. Si l’on ajoute à l’engouement des vocations les déçus des années précédentes — surtout de l’an dernier — qui avaient échoué à l’examen d’entrée, les déçus de Médecine qui ont réussi leur année sans obtenir l’autorisation de passer en deuxième, on imagine le flot…
L’année prochaine, à ce même effet, on devra ajouter les « faux résidents » qui auront pris leurs précautions (on en connaît déjà) et le fait que les 30 % seront calculés sur l’effectif grandement accru de 2006-2007, sans compter la véritable rupture de digue que représenterait un rejet de ces dispositions par la Cour européenne…

Ces périls qui menacent à nouveau la qualité de l’enseignement de la Médecine vétérinaire, après le raz de marée dont on connaît actuellement les effets dans les années terminales (plus de 360 diplômés cette année !), émeuvent terriblement notre Faculté, font l’objet de nombreuses discussions au CReF et entre les 4 recteurs dont les institutions forment de futurs vétérinaires (seule l’ULg dispense le second cycle) et ont suscité, à deux reprises, des débats animés au Conseil d’Administration.

Ce mercredi, connaissant la sortie imminente du décret, le CA a adopté une motion qu’il communique à la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche de la CFB, dans laquelle il fait part de son inquiétude et de son souhait de voir s’établir des mesures de sécurité. L’ULg est prête à collaborer activement par toutes ses compétences à la recherche d’une solution durable et satisfaisante.

« Le Conseil d’administration de l’Université de Liège est préoccupé par les effets potentiels de la mise en œuvre du nouveau décret de la Communauté française de Belgique sur la qualité de la formation des futurs vétérinaires et sur la reconnaissance européenne de leur diplôme.

Le Conseil partage unanimement la position de sa Faculté de Médecine vétérinaire, à savoir que la seule solution susceptible de garantir la qualité de la formation des étudiants consiste en l’instauration, de toute urgence, de modifications légales permettant d’ajuster directement ou indirectement aux capacités de formation clinique le nombre d’étudiants inscrits au 2ème cycle en médecine vétérinaire (compte tenu des contraintes de l’accréditation européenne, cette capacité maximale est actuellement estimée par la Faculté de Médecine vétérinaire à 200 étudiants par année d’étude).

Le Conseil d’administration fait sienne la détermination de la Faculté de Médecine vétérinaire à éviter par tous les moyens légaux que n’apparaisse à nouveau une pléthore étudiante nuisible à la formation des médecins vétérinaires. »

Les inscriptions sont maintenant ouvertes. Chacun retient son souffle…