A côté de la recherche et de l’enseignement qui sont les deux missions également importantes de l’universitaire, une notion souvent mal comprise est celle de « service à la communauté », la troisième mission.
En effet, nombreux sont ceux qui, au sein-même de l’Institution, pensent que les activités de prestation rémunérées pour tiers, travaux commandités, expertises et consultance, font partie de cette catégorie.
Pour moi, il n’en est rien. Ces activités sont une conséquence directe de la compétence du chercheur et constituent une application de son savoir ou de son savoir-faire. Elles peuvent plus rarement — mais parfois — découler de la mise en application de son expérience pédagogique. Quoi qu’il en soit, elles se rapportent à l’une des deux premières missions.
Qu’appelle-t-on alors « service à la communauté »?
Toute activité qui consiste à rendre un service désintéressé aux autres membres de la communauté, universitaire ou extra-universitaire, entre dans cette catégorie. C’est ainsi qu’exercer une fonction de doyen ou de président de département, de président de jury ou de commission, comité ou conseil dans l’université participe des services à la communauté (notez qu’être membre d’un jury relève strictement de la fonction d’enseignant). Etre membre de commission au FNRS, exercer une quelconque fonction dans une société savante ou une association à but scientifique ou culturel, faire partie de jurys appelés à juger de programmes de recherche régionaux, communautaires, fédéraux ou internationaux, tout celà constitue du service à la communauté.
Il est cependant évident que, dans de nombreux cas, la pratique d’une activité rétribuée pour des tiers, lorsqu’elle procède d’une expertise particulière et spécifique et ne peut donc être réalisée que par un expert universitaire chevronné, et lorsqu’elle est réalisée avec excellence, fait rejaillir sur l’Université le prestige de son auteur et, à ce titre, contribue indirectement à l’aura universitaire. On peut alors considérer qu’il s’agit d’un service à la communauté. Toutefois, dans un curriculum vitæ, je placerais cette activité dans la catégorie « Recherche » (ou « Enseignement » le cas échéant).
La troisième mission est donc une activité de service bénévole rendu pour le bon fonctionnement de la vie collective au sein de l’Université, au sein de la communauté scientifique au sens large ou dans le monde dans lequel nous vivons, pour autant qu’elle relève de nos compétences universitaires.