Généralités


NDLA: Ce document a fait l’objet d’amendements signalés en italique dans le texte.

Madame,

Vous m’avez écrit il y a quelques jours une lettre fort intéressante. J’y ai trouvé de nombreux arguments avec lesquels j’étais entièrement d’accord, un certain nombre auxquels je ne pouvais me ranger et également quelques contre-vérités.

Je me préparais donc à vous répondre lorsque je constatai que cette même lettre avait été diffusée à l’ensemble du personnel académique et scientifique de l’ULg, ce qui a créé un « buzz » médiatique sur les réseaux sociaux, dans les blogs un peu partout (en voici un en France…) et dans la presse, pénétré jusque dans les autres universités, ému les syndicats et jeté le trouble dans l’esprit de beaucoup de monde. C’était évidemment votre intention et, à cet égard, c’est un succès. J’apprends en outre que vous donnerez une conférence sur ce même sujet le 8 février prochain en fin de journée aux auditoires de l’Europe. Il se trouve que je suis en faveur du débat d’idées et que cette question précise me préoccupe, c’est donc fort bien. Oubliant ma première réaction face à la discourtoisie du procédé, j’ai décidé de vous répondre tout aussi publiquement que vous m’avez, disons, interpellé.

Le titre du document ne peut laisser indifférent: « Pourquoi je démissionne de l’université après 10 ans d’enseignement ».

Je pensais d’emblée que vous auriez l’honnêteté vis-à-vis de moi et la correction vis-à-vis de vos lecteurs de commencer par mentionner que vous avez depuis quelque temps déjà décidé de quitter Liège pour aller vivre à Marseille, une décision d’ordre familial parfaitement légitime et compréhensible. Fâcheuse omission.

NDLA: Madame Stevens dément cette affirmation, qu’elle considère comme diffamatoire. En effet, son déménagement résulte, assure-t-elle, du climat universitaire qu’elle juge insupportable. Cette décision n’est donc pas dictée par des motifs familiaux.

Qu’en second lieu, vous ayez tenu à profiter de ce départ pour manifester votre déception après dix ans d’enseignement et de recherche à l’université, je peux parfaitement le comprendre, même si je trouve la manœuvre moins épatante, du coup.

Car en effet, si la tromperie, ne fût-ce que partielle, sur la motivation de votre démission est pour le moins inélégante, je n’ai néanmoins aucun doute sur la sincérité de votre analyse. J’aime les gens qui vont au bout de leurs idées. C’est pourquoi je me réjouis de savoir si vous continuerez ou non une carrière académique dans une autre université après avoir démissionné de la nôtre et, dans ce cas, quels auront été vos critères de choix…

NDLA: Je retire les termes utilisés dans la phrase précédente. Madame Stevens assure n’avoir voulu tromper personne et je lui en accorde le crédit, a posteriori.

Sur le plan des détails (mais sont-ce des détails lorsqu’on les érige en principes?), je relèverai quelques erreurs, contre-vérités et incohérences dans votre lettre.

• « La menace de disparition des entités qui ne suivraient pas la course folle de la concurrence mondiale » n’existe, il me semble, que dans votre esprit et doit faire partie de fantasmes souvent remis en avant sans que nous n’en ayons jamais eu l’intention. Tout au plus a-t’on évoqué, il y a une dizaine d’années, un regroupement de petites sections à l’échelle de la Communauté française. L’ULg n’en a jamais supprimé, contrairement aux autres universités « complètes », il faut le lui accorder, et l’idée n’est plus à l’ordre du jour.

• « La frénésie d’évaluations » est certes dérangeante. Le principe de l’évaluation est cependant important, face à l’arrogance de l’universitaire convaincu qu’il sait et convaincu aussi qu’il fait tout bien, son enseignement comme sa recherche. Un peu d’humilité nous amène vite à comprendre l’utilité de l’évaluation. J’admets volontiers qu’évaluer n’est pas chose simple, que la valeur même des évaluateurs et leur ouverture d’esprit ne sont pas garanties et que, donc, l’évaluateur ne sait pas « tout » et ne sait pas forcément « mieux ». Mais tout dépend ce qu’on fait de l’évaluation, à quoi elle sert. En aucun cas chez nous (je défie quiconque de démontrer le contraire) elle ne sert à sanctionner. Elle sert à éclairer. Et si quelqu’un conteste la luminance de cet éclairage, libre à lui/elle. Pour les autres, les indications sont enrichissantes, c’est là tout l’intérêt.

• A propos du classement de Shanghaï, personne ne me contestera d’avoir été le premier (et le seul) recteur à clamer « Oublions les rankings! ». Malheureusement, s’ils restent aussi discutables dans leur fond et dans leur forme, ainsi que dans l’usage qui en est fait, ils continuent à régner et sur ce point, je vous rejoins. Cela dit, il est un peu simpliste d’assimiler dans une même phrase rankings et évaluation institutionnelle. On ne parle pas du tout de la même chose, mais ce serait un peu long de tout réexpliquer ici.

• La fuite des cerveaux que vous observez n’est pas celle que j’observe. Elle n’est pas corroborée par les statistiques les plus objectives. Et puis, certes, on ne s’attend pas à ce que tous ceux qui se risquent à affronter le doctorat le terminent (c’est là la sélectivité de l’épreuve), ni persistent à vouloir rester à l’université. Il n’y a rien là d’anormal. Quant aux « arrivistes à la pensée médiocre », il y en a toujours eu, j’ai même l’impression qu’il y en avait bien plus auparavant… Mais en disant cela, je me fais aussi subjectif que vous, j’éviterai donc de m’y égarer.

• Au moins avez vous la clairvoyance de dire que ces travers que vous dénoncez chez nous, ne nous sont pas spécifiques: « Partout, des collègues confirment les tendances générales ». Il faut en effet, pour changer l’université sans risquer de la saborder, changer le monde dans lequel nous vivons. J’espère que, de là où vous allez, vous pourrez le faire. Plus modestement ici, nous tenterons d’adapter l’université ensuite. Mais que cette remarque ironique ne crée pas de méprise: je suis conscient que c’est aussi des universités que doit partir le cri d’alarme, mais nous avons tous un différent son de voix.

• Le regard que vous portez sur vos collègues est sans complaisance et même féroce. Selon vous, la déliquescence de l’université conduit tout droit à la médiocrité et les recrues que nous accueillons sont de piètre qualité, ce qui vous apparaît comme suicidaire. « Pense-t’on pouvoir encore longtemps contenter le «client» [l'étudiant] en lui proposant des enseignants d’envergure aussi étroite? » dites-vous. Vos collègues apprécieront le «compliment». Mais de mon côté, je vous avoue être choqué par l’insultante arrogance de cette question.

• On retrouve cette arrogance tout au long de votre missive comme, par exemple, lorsque vous dites: « On constate (qui constate?) que toutes les disciplines sont en train de s’appauvrir (ah bon, c’est un fait établi?) parce que les individus les plus ‘efficaces’ qu’elles sélectionnent sont aussi les moins profonds, les plus étroitement spécialisés c’est-à-dire les plus ignorants, les plus incapables de comprendre les enjeux de leurs propres résultats ».

Et bien dites-donc, vous n’avez pas votre pareil pour envoyer par le fond bon nombre de professeurs d’université… Dommage que vos affirmations soient gratuites et qu’elles ne soient étayées par rien de concret. On peut se demander de quel droit vous vous permettez ainsi un jugement péremptoire sur vos collègues, sans savoir, vous qui récusez tout évaluation! Et c’est précisément cette même légèreté qui invalide votre affirmation suivante: « les disciplines à fort potentiel critique, la philosophie ou les sciences sociales […] » , démontrant ainsi la pauvreté de votre sens critique et l’ignorance affligeante dans laquelle vous vous trouvez quant à l’exigence d’esprit critique des autres domaines de la Science et, ne vous en déplaise, des Techniques. Ces préjugés sont consternants et anéantissent la crédibilité de votre argumentation.

Mais venons-en au fond du message lui-même en tâchant d’oublier les affirmations péremptoires, erronées et inutilement offensantes qui émaillent votre propos. Il n’est pas neuf, ce message, mais il n’en est pas moins intéressant. Depuis au moins 200 ans, l’utilitarisme appliqué aux institutions d’enseignement est pointé du doigt par des générations successives de contestataires. Plus récemment, le hasard a voulu que j’aie 20 ans en mai 68, époque où la contestation universitaire atteignait son paroxysme. J’ai donc vécu de longues soirées de débats sur la décadence du système et sur la perversion qu’induisait la société consumériste et utilitariste dans nos formations universitaires et je me suis enflammé pour ces idées. Quand j’ai constaté que la génération qui me suivait manifestait une indifférence, que je jugeais coupable, à ces questions, j’ai été très déçu. Un certain retour, depuis lors, à la remise en question des valeurs de l’enseignement supérieur m’ont rassuré sur ce plan. Et puis, l’utilitarisme a ses défenseurs et le débat est effectivement contradictoire. Mais si je rappelle que ce combat existe depuis fort longtemps et que des générations successives n’ont cessé de le mener, ce n’est pas pour en minimiser l’importance. Je pense sincèrement que la vigilance reste nécessaire.

Si toutefois le problème semble s’être aggravé – ce qui demanderait une vérification objective – c’est peut-être tout simplement en raison de la massification de l’enseignement universitaire. Ce n’est pas en soi une mauvaise chose, car c’est en réalité le reflet d’une démocratisation croissante de l’accès à ces études. Les universités ne sont donc plus des établissements auxquels accède une petite élite de personnes prêtes à se constituer une culture générale et un savoir désintéressé, elles sont devenues depuis longtemps, et il n’y a là rien de malsain, je pense, des lieux de formation en vue d’une accession à un milieu professionnel. 

Je pense toutefois qu’aujourd’hui, le débat n’est plus là. Il reste crucial de savoir à quel point la formation universitaire doit fournir à la société des professionnels ‘prêts à l’emploi’ ou bien des individus aptes à s’adapter aux nécessités changeantes des professions. Là, il y a encore un combat à mener et, personnellement, j’ai la prétention de vouloir le mener, en tentant d’imposer la seconde vision et de résister à la première. Depuis que je m’occupe des affaires universitaires, je m’y emploie. Ce serait mal me rendre justice que de ne pas le reconnaître. Évidemment, on ne peut se contenter d’une formation qui ouvre les esprits et prépare à toutes les éventualités, dans chacune des filières de formation. Pour prendre un exemple qui ne se veut nullement péjoratif et que tout le monde comprendra fort bien, j’imagine mal que l’on puisse diplômer des dentistes qui ne seraient pas capables d’exercer leur profession immédiatement.

C’est donc un double but qu’il faut atteindre aujourd’hui si l’on veut éviter d’une part un utilitarisme abrutissant et d’autre part un élitisme intellectuel exagérément sélectif. Il s’agit de concilier formation spécialisée et ouverture d’esprit. C’est exactement la raison pour laquelle j’insiste depuis fort longtemps pour créer au maximum des percées transversales et interdisciplinaires. Pour y arriver, j’ai même voulu faire disparaître les facultés et recomposer une université avec des filières d’enseignement et des centres de recherche thématiques. J’ai échoué, je le reconnais, et je le regrette tous les jours. Mais voilà, comme vous le dénoncez, il n’est pas simple de lutter contre une forte résistance interne et d’imposer ses idées. Je peux vous confirmer que c’est très difficile, voire impossible, même pour un recteur. Cependant, je ne baisse pas les bras. Je sais qu’un jour, on arrivera à ce genre de décloisonnement salutaire et de formation digne de ce nom, et non plus une déformation ni, pire encore, une conformation. Je sais qu’on dira un jour que j’avais eu raison trop tôt. Maigre satisfaction. Seulement, j’ai décidé de continuer à œuvrer dans ce sens de l’intérieur même des structures dont je conteste l’utilité et que je trouve anachroniques, et donc de ne pas démissionner et retourner à mes chères recherches. C’est ce qui nous différencie. Je vous souhaite de trouver le lieu où vous pourrez, comme vous le dites, « fonder une tout autre institution [...] et faire grandir l’humanité« , lourde tâche…

Toutefois, dans votre cas, je n’ai pas eu vent votre combat jusqu’ici car, contrairement à ce que vous laissez croire dans votre texte, le dialogue n’était pas impossible. Le fait est que vous ne l’avez même pas sollicité, sinon je l’aurais accepté très volontiers. Il n’est donc guère courtois de laisser croire à vos lecteurs qu’à quelqu’occasion que ce soit, je vous ai opposé un refus. Peut-être pensiez-vous qu’un recteur ne pourrait qu’être déjà trop abîmé intellectuellement pour soutenir une discussion sur le sujet ?

Vous avez donc tiré sans sommation, Madame, et il m’est difficile, malgré toute la sympathie que j’ai pour vos idées, de ne pas vous en vouloir. Mais j’en resterai là. Sous d’autres rectorats, votre accès à l’Intranet institutionnel eût été coupé sous prétexte de l’avoir utilisé pour « cracher dans la soupe »… Pas avec moi. Dans mon université que vous décriez tant, au moins, l’expression est libre et elle est encouragée. C’est cette même liberté que j’utilise pour vous dire que je suis déçu par le procédé utilisé et surtout par les écarts à l’honnêteté intellectuelle que vous vous êtes permis, mais que j’apprécie tout autant l’intérêt du débat de fond que vous soulevez. Je puis vous assurer que, même si vous serez désormais loin de notre Maison, je veillerai à ce que ce débat se prolonge de façon active dans un cadre adéquat et ouvert.

NDLA: je retire l’expression « écarts à l’honnêteté intellectuelle », que je considère comme injuste, avec le recul.

Je désire ardemment que mon université reste, devienne ou redevienne (choisissez) un lieu de liberté absolue de la conscience de chacun, et que la confrontation des points de vue joue un rôle moteur dans son évolution.

Je vous souhaite plein succès et bon vent dans un nouvel univers forcément meilleur.

La journée de réflexion solidaire « Eveil citoyen » du 7 décembre 2011 à l’ULg a été un succès par la qualité des activités qui ont été organisées.

Le compte rendu est disponible sur le site de l’Université.

Ce n’était évidemment que l’amorce d’un véritable programme qui sera imaginé et élaboré par un groupe désigné ce mercredi par le Conseil d’Administration. Je souhaite que ce soit l’occasion pour notre Institution de se positionner clairement et ouvertement comme un moteur essentiel de l’essor nouveau de notre région et j’en remercie chaleureusement tous les acteurs.

On ne dit pas l’indicible. Plus de 120 victimes dont 4 morts dans un acte de pure folie, que dire?
Sans pouvoir être plus précis, nous dénombrons 7 étudiants de l’ULg frappés mardi et hospitalisés. L’une d’entre eux est toujours aux soins intensifs. Elle devrait en sortir aujourd’hui et être amenée en chambre d’hospitalisation dans le courant de la journée.
L’incompréhension est très grande. Elle fait naître hélas bien des excès dans les réactions et, en particulier, des expressions racistes inquiétantes et injustifiées.
J’ai adressé via le site web de l’ULg un message de sympathie aux victimes et à leurs proches ainsi que de raison à l’ensemble de la Communauté universitaire.

Les activités de substitution pour la journée du 7 décembre à l’ULg se sont remarquablement organisées. Le programme en est riche et varié et il s’etend à nos sites de Gembloux et d’Arlon.

Autant l’idée d’une grève en signe de solidarité passe mal chez beaucoup de membres de la communauté universitaire (ceux qui n’ont toujours pas compris que ce n’est pas de cela qu’il s’agit restent virulemment opposés), à commencer par moi-même, autant celle d’une solidarité qui s’exprime symboliquement par un remplacement des activités par une réflexion collective et spécifiquement universitaire remporte un très grand succès. Je parle ici d’un grand succès en termes de propositions d’actions et de créativité de la part de nombreux collègues. Reste à voir quel sera le succès auprès des deux groupes essentiellement visés: le personnel et les étudiants. On le saura demain.

Plusieurs demandes me sont parvenues de la part de collègues qui souhaitent maintenir l’une ou l’autre activité prévue de longue date et impliquant des invités étrangers ou s’adressant à des étudiants étrangers en partance. Dans tous ces cas, l’expression d’une adhésion à l’idée de la journée de réflexion était claire. Comme annoncé précédemment, je considère que les activités indispensables au fonctionnement des services doivent être maintenues et, dans une optique logique par rapport à cela, ce maintien peut être étendu aux cas de force majeure. Je suis conscient du flou qu’implique cette notion, mais je compte sur l’ouverture d’esprit de chacun pour limiter ces cas au strict nécessaire.

Quoi qu’il en soit et qu’elle que soit la nature de l’exception, vu les conditions que l’on nous annonce concernant le transport d’une part, l’accès aux bâtiments de l’université d’autre part, il ne peut être question de sanctionner un étudiant sur base de son absence, ni un membre du personnel empêché. Il n’y a là rien de différent par rapport aux précédentes grèves générales. Je demande néanmoins à chacun de manifester sa volonté de rester actif en participant aux événements prévus pour cette journée plutôt qu’à prendre une journée de congé. Quelques rares critiques me sont parvenues et (hormis celles qui reposent sur un réel malentendu et qui me reprochent d’inciter à la grève) elles portent plutôt sur l’irréalisme voire la naïveté de ma décision, prévoyant que chacun restera tranquillement chez soi. Nous verrons bien si je me trompe, mais je reste convaincu, en raison des nombreux échos qui me sont revenus et des commentaires qui m’ont été faits directement, que l’esprit de ma démarche a été compris et qu’elle sera largement suivie.

C’est une opportunité idéale pour notre université de se distinguer comme une institution réellement humaniste, ouverte au débat d’idées, consciente de sa place dans sa région et fière de la dynamique qu’elle peut y insuffler. Notre université n’entend pas se joindre au « layez m’ plorer »(*) trop souvent dénoncé dans notre environnement. Elle doit et veut être la source de l’innovation qu’exige une vraie reconversion socio-économique. Elle souhaite montrer, par une action forte, par un hommage à l’intelligence et à la créativité, qu’elle entend participer pleinement au redéploiement régional.

Que ce soit par son enseignement au sein duquel réside la responsabilité d’une formation qui ne soit pas que technique ou disciplinaire, mais également citoyenne, que ce soit par sa recherche qui doit contribuer à développer des innovations utiles tant sur le plan technologique que sur le plan humain, ou que ce soit par les services qu’elle rend à la société, l’Université, dont ce sont les trois missions, peut se donner les moyens d’assurer le rôle que sa région attend d’elle.

(*) « Laissez-moi pleurer », expression wallonne liégeoise décrivant une attitude défaitiste et un pessimisme ambiant.

Le 7 décembre prochain, une journée de grève sera organisée par un front commun syndical suite à la décision d’Arcelor-Mittal de mettre fin à l’activité sidérurgique à chaud dans le bassin liégeois. Comme à chaque action de grève générale, notre université sera confrontée à de délicates prises de décision face à la participation d’une partie de ses agents à la grève, ce qui :
- déséquilibre le fonctionnement , voire provoque des dysfonctionnements,
- oblige à réaliser un inventaire des absences,
- génère une surcharge administrative en raison des formulaires de déclaration de journée non prestée, donc non payée,
sans compter les affrontements avec les éventuels piquets de grève et les désagréables conséquences que cela comporte.

Pluraliste, l’Université de Liège ne prend pas officiellement position dans les controverses d’ordre philosophique ou politique. Elle ne s’associe pas en tant que telle aux actions de grève quoi qu’elle essaie généralement de permettre à chacun d’assumer ses propres choix. Cependant, conformément au « Projet pour l’ULg » que j’avais soumis et qu’elle a adopté en 2009, elle s’est donné des valeurs et des principes auxquels elle peut aisément se référer:

« L’Université de Liège aspire à figurer parmi les meilleures universités, afin de préparer ses étudiants à devenir d’excellents citoyens du monde. Elle promeut les valeurs d’une société aussi équitable que durable et mène des travaux de recherche de grande qualité au service de Liège, de la Région wallonne et de l’humanité tout entière.
L’Université de Liège veut fournir à ses étudiants, aux membres de son corps professoral et à tout son personnel les ressources et les conditions idéales pour la formation et pour la recherche. Elle veut créer un environnement de travail dédié à l’excellence, l’équité et le respect mutuel. Elle coopère avec les gouvernements fédéral, régional et communautaire, les entreprises, l’industrie et les professions libérales, ainsi qu’avec les autres établissements d’enseignement et avec la collectivité, poursuivant l’objectif de découvrir, diffuser et appliquer de nouvelles connaissances et de préparer ses étudiants à la carrière de leur choix. Elle vise à améliorer la qualité de la vie et à nourrir ses enseignements grâce à une recherche de qualité.
L’ULg souhaite que ses étudiants apprennent à développer un esprit analytique solide, par la résolution de problèmes et la réflexion critique, qu’ils reçoivent une excellente formation en recherche et en communication, qu’ils soient bien informés, adaptables et innovants. En tant que membres responsables de la société, les diplômés de l’ULg doivent avoir été familiarisés à la diversité, au travail avec et pour leurs communautés. Ils doivent devenir des agents de changement positif, conscients de leurs obligations en tant que citoyens du monde, et œuvrer à assurer un développement durable et un avenir équitable pour tous ».

Sans tomber dans le travers d’une grève qui n’aurait aucun sens pour l’Université dans ce cas précis, nous pouvons néanmoins marquer notre soutien aux victimes et à leurs familles par une action spectaculaire mais spécifiquement universitaire. c’est aussi la demande formulée par les étudiants administrateurs siégeant au C.A. de l’ULg et adoptée, dans son principe général, par celui-ci le 16 novembre dernier.

Dans cet esprit, j’ai demandé à la Communauté universitaire de suspendre ses activités ordinaires le 7 décembre (hormis, bien entendu, les activités qui ne peuvent souffrir d’interruption pour les nécessités du service ou le maintien de l’outil) et non pas en faire un jour de congé mais une journée d’activités universitaires en relation avec le renouveau économique tant attendu dans notre région. Ce sera une journée entièrement consacrée à une réflexion citoyenne sur des thématiques en relation avec la manifestation. Divers éléments nous interpellent: l’évolution économique régionale dans une économie mondiale chancelante, la réaction de repli sur soi et d’individualisme à outrance, l’indifférence au sort des autres, l’effort permanent pour tirer son épingle du jeu et maximiser les mécanismes de profit. Mais sans doute ne faut-il pas condamner sans connaître, sans tenter de comprendre, ni mettre tout le monde dans le même sac. Sans doute faut-il échanger les idées et les points de vue, peser le pour et le contre de chaque opinion et se faire la sienne avec un maximum d’information de tous bords. Dialogue et rencontres. Notre université regorge de compétences les plus variées, elle peut en outre inviter des personnalités extérieures à nous communiquer leur manière de voir, leurs réflexions personnelles, leurs craintes et leurs aspirations. Cet évènement devrait être également pérennisé afin de rappeler périodiquement qu’il s’git d’un objectif important et permanent à l’ULg.

La journée du 7 décembre (l’initiative pourrait devenir annuelle) sera donc, à l’ULg, la « Journée de l’Eveil Citoyen ». Nous comptons sur toutes les compétences et toutes les bonnes volontés pour animer cette journée importante.

175e anniversaire de la Faculté de Médecine vétérinaire francophone de Belgique

Depuis 2007 l’ULg demande à ses encadrants de suivre un programme de formation spécialisé en pédagogie universitaire à l’IFRES

Mikhaïl Gorbatchev à Liege:synthèse, photos et video

Une petite perle sur l’enseignement universitaire

Extension du GIGA

Actualités de l’UGR (Université de la Grande Région)

Open Access repositories are progressively changing the scientific publishing landscape (Martin Hall)

Pourriez-vous être entomophage? – Quinzaine de l’entomophagie

Mon discours de rentrée.

Discours d’Abdou Diouf, docteur honoris causa de l’ULg 2011.

On va encore me dire que je m’en prends violemment à la presse lorsque paraît un article qui égratigne mon institution. Sans doute. Je tiens cependant à préciser que ma colère ne s’adresse jamais à l’ensemble des journalistes, mais seulement à ceux qui (souvent de manière répétitive) bafouent les principes éthiques élémentaires de la profession et rédigent des articles polémiques fondés sur un seul son de cloche.

C’est ainsi que ce matin, Philippe Lawson, de la Libre Belgique, réitère avec acharnement des accusations erronées au sujet d’un jugement intervenu en janvier dernier au sujet du licenciement d’un agent de l’ULg. Il avait déjà sévi avec des commentaires fallacieux en octobre dernier, le revoilà aujourd’hui. Le titre de l’article: « L’ULg condamnée sévèrement par la justice » est faux et malveillant. En effet, la justice avait, en janvier dernier, déclaré que l’ULg n’avait commis aucune faute dans le cadre de la cessation des relations de travail et a débouté l’agent de ses demandes de dommages et intérêts pour licenciement abusif. Contrairement à ce qui est suggéré dans l’article, nous avions émis des propositions constructives à l’égard de cette personne, et cela dès 2007, dans le cadre de négociations à l’amiable, modalités que celle-ci avait néanmoins refusées, préférant s’en référer à la justice. Cette histoire est d’autant plus stupéfiante que l’article est publié aujourd’hui, trois mois et demi après une décision qui confirme le comportement non-fautif de l’ULg et le matin même d’une audience portant simplement sur la fixation de l’indemnité compensatoire de préavis!

La technique journalistique utilisée ici, faisant fi de l’importance accordée par l’Institution à la qualité de sa politique sociale, et aux diverses avancées acquises récemment encore, trouve son paroxysme dans l’accusation implicite du dernier paragraphe de l’article, consistant à inférer que nous aurions licencié un agent pour cause de dénonciation de pratiques irrégulières au sein de l’Université en lui allouant néanmoins un « beau pactole ».
Ces accusations sont graves, purement mensongères et calomnieuses. Elles menacent la confiance que les employés de l’Université ont en leur institution et portent, de façon totalement inacceptable, atteinte à la réputation de l’Université, qui entend réagir par toutes voies de droit.

Dans un généreux combat « pour un enseignement plus juste et accessible à tous », les organisations étudiantes en (ce qu’il semble qu’on doive aujourd’hui appeler) Fédération Wallonie-Bruxelles s’opposent au concept de l’année d’ajustement à l’entrée des études de Médecine pour ceux qui ne sont pas prêts. C’est un combat de longue date, défendu par les représentants étudiants successifs depuis des décennies. Et on le comprend: pourquoi prévoir une année de préparation et ne pas tout simplement intégrer une préparation adéquate dans l’enseignement secondaire?

Dans un premier temps, les universités ne peuvent compter sur un aménagement des programmes ou des exigences de l’enseignement secondaire, et moins encore de l’organisation des parcours des élèves ou de leur choix d’options. Certes, le dialogue secondaire/supérieur est attendu, souhaité, mais il ne pourra apporter ses effets éventuels que dans bien des années.

Or la situation actuelle est grave. Avec les moyens dont elles disposent aujourd’hui, les universités ne peuvent faire face aux exigences d’un enseignement de la médecine de qualité, une énergie immense étant déployée, en partie inutilement hélas, pour accompagner un nombre déraisonnable d’étudiants à l’entrée des études de médecine en Belgique francophone. En effet, notre Communauté devient un des rares endroits au monde où l’accès aux études de médecine ne fait pas l’objet d’une forme de sélection. On peut s’en réjouir, mais il faut pouvoir faire face à cette particularité.

A ceux qui me rétorqueront que ce n’est qu’un problème logistique qui peut être résolu par un simple appui financier, je répondrai que c’est quand même un peu plus compliqué que cela.

1) Personnellement, je ne partage pas l’idée qu’on puisse impunément laisser croire à celui qui n’a pas bénéficié d’une préparation adéquate qu’il peut, sans aucune difficulté, entamer des études universitaires et, particulièrement, des études de médecine. C’est un fait. On peut le déplorer, mettre en place des améliorations pour l’avenir, mais actuellement, c’est inéluctable. Et cela se traduit par un taux d’échec catastrophique (environ 70% pour les deux sessions!).

2) S’il existe, comme on le constate, un engouement pour les études médicales ou dentaires, et que celui-ci est tel qu’e l’affluence dépasse les capacités d’accueil permettant d’offrir une formation de qualité, il n’y a que deux solutions, et tout le reste n’est pas sérieux:
• un examen d’entrée, qui ne serve pas seulement de filtre, mais permette une orientation vers d’autres formations en fonction du niveau de préparation de l’étudiant (on peut l’appeler « test », mais si ce test n’est pas contraignant, il est très largement inutile, sauf pour une minorité qui aura la maturité suffisante pour envisager une solution de mise à niveau);
ou
• un financement strictement proportionnel à l’affluence, qui permette aux universités de faire face aux réalités (encore qu’il ne s’agisse pas seulement d’un problème de financement, mais de disponibilité de patients et d’équipement médical ou dentaire).

On connait les objections à la première solution. Elle est considérée par certains comme « anti-sociale », l’idée étant que les jeunes des classes aisées seraient mieux préparés que ceux des milieux défavorisés. C’est sans doute partiellement vrai. Mais voulons-nous pour autant réduire le niveau d’exigence de ces études déjà trop courtes et qu’on va encore raccourcir à 6 ans? L’action sociale consiste-t’elle à diminuer le niveau de compétence pour prétendre à l’équité? N’est-il pas plus souhaitable d’offrir à ces jeunes mal préparés une opportunité de remédier à cette lacune en leur offrant une année préparatoire, plutôt que de jouer les autruches et les envoyer tout droit à l’échec?

Le problème est analogue à un acte médical : quand on constate qu’un patient est malade, il est certes intéressant de promouvoir la prévention (qui protégera les suivants) mais il est aussi indispensable de poser un acte thérapeutique. Agir sur l’enseignement secondaire et le rendre plus équitable est certes une prévention utile, mais cela ne dispense pas de prendre des mesures pour les étudiants qui vont arriver prochainement.

On dira que ceci ajoute encore au coût des études, évidemment, mais la piste que je revendique est que cette année préparatoire soit subventionnée non seulement au bénéfice des universités qui devraient la prendre en charge, mais également au bénéfice des étudiants par l’octroi d’une bourse à caractère social qui accorderait une gratuité plus ou moins complète en fonction des revenus, sur la base des critères déjà utilisés actuellement pour l’octroi de l’aide sociale. Ceci implique un investissement de la part du pouvoir subsidiant, mais compensé par l’économie de la réduction de 7 à 6 ans. Le moment est donc parfaitement propice.

En outre, cette première solution offre l’avantage d’éviter à une grande proportion des candidats à ces études le traumatisme de l’échec. L’année préparatoire ouvrirait par ailleurs les portes vers d’autres études paramédicales dans lesquelles elle pourrait être valorisée comme un premier bac polyvalent.

En fait, cette année entrerait tout droit dans la logique de Bologne, en jouant à fond la carte de l’étalement par accumulation de crédits et sans la nécessité de réussir un ensemble de crédits constituant une « année »

La deuxième est plus utopique. Et elle n’est pas de notre ressort. Une aide substantielle a déjà été accordée aux universités par le Ministre de l’Enseignement supérieur. Elle est la bienvenue, en attendant qu’on adopte une solution durable. Mais nous devons penser au plus long terme.

Ne choisir ni l’une ni l’autre de ces deux options ne donne que l’illusion d’une démocratisation. La sélection s’opérera de toute façon et on enverra cyniquement, mais avec bonne conscience, les moins préparés au « casse-pipe ». Notre mission est de former les étudiants, pas de leur faire croire qu’ils peuvent réussir alors que nous savons très bien que c’est faux. Pas non plus d’attendre toute une année avant qu’ils ne s’en rendent compte après deux sessions d’examens échoués. Pas de gérer un embouteillage monstre en faisant comme si on pouvait donner à tout ce monde une formation de la même qualité que s’ils étaient trois fois moins nombreux. Les efforts énormes que font nos professeurs pour conduire les étudiants à la réussite vont amener des cohortes de plus en plus nombreuses tout au long des études médicales. Est-ce un progrès social qu’au bout de ces études, ils ne puissent accéder à la profession qu’ils ont souhaité pratiquer?

Les étudiants en médecine et en sciences dentaires sont près de 900 en 1er bac à Liège cette année. Et l’expansion a pris les mêmes proportions dans les 5 institutions qui forment les médecins en Belgique francophone: près de 30% d’augmentation. Il en sera de même l’an prochain. C’est dans quelques mois. A Liège, les enseignants ont accepté de donner deux fois leurs cours et ont ainsi assuré un généreux dépannage. Je ne souhaite pas avoir à le leur demander une deuxième fois. Le temps presse. Nous allons devoir recourir à divers expédients pour accueillir tout ce monde.

En conclusion, je suis d’accord d’affronter cette réalité qui est que, aujourd’hui, l’attraction des métiers de la santé est considérable, mais respectable. Ces formations ont leurs propres éléments d’exigence. Tout le monde n’est pas en mesure d’affronter ces exigences. Pas du tout, ou pas d’emblée.

Il me semble qu’il est dans les missions confiées aux universités de déceler qui est prêt et qui ne l’est pas. Je suis donc pour qu’une sélection soit mise en place dès l’arrivée en première année: je ne vois pas ce que cela a de plus choquant qu’une sélection qui a, de toute façon, lieu à la fin de la première année. Et je défends cette solution, pour imparfaite qu’elle puisse être, à condition qu’elle propose des alternatives: l’accès à une formation spécifique qui prépare adéquatement à l’accès aux études concernées et qui permette s’accumuler des crédits valorisables dans ces filières ou dans d’autres domaines relatifs à la santé, par exemple. Plusieurs pistes sont envisageables dans cette perspective. J’ai été moi-même en faveur de l’idée, plutôt utopique, je le reconnais, d’un test non contraignant, qui laisserait à l’étudiant tout le loisir de décider de son propre sort après s’être entendu recommander une « remédiation » ou une réorientation, mais je comprends les responsables des premiers bacs médicaux qui se refusent à concevoir et mettre en œuvre un test qui exigera une immense prise de responsabilité, un énorme travail de conception et d’exécution, tout en étant très vraisemblablement inefficace s’il repose sur la seule décision de l’étudiant de se plier aux recommandations qui en découleront.

En un mot, je pense qu’il faut se diriger, pour la rentrée de 2012, profitant du fait que les études de médecine seront ramenées au standard européen de 6 ans, vers ce que certains appellent aujourd’hui un « test contraignant », subtil mais illusoire déguisement du terme plus réel d’examen d’entrée. Mais j’admets aussi que l’originalité de la formule réside dans la nécessaire organisation d’une année de mise à niveau dont les différents crédits pourront être valorisées en cas d’accès au 1er Bac en médecine ou en dentisterie ou également dans d’autres filières proches. Cette proposition est en phase avec un élément très positif de la réforme de Bologne : l’étalement des études adapté à chaque étudiant grâce au principe de l’accumulation de crédits à la vitesse qui convient à chacun. Je sais que cette solution rencontrera des oppositions de principe de la part de certaines organisations d’étudiants, elle est cependant frappée au coin du bon sens.

English version below.

La « 2011 CIHE Engineering & Manufacturing Task Force », établie l’an dernier par le « Council for Industry and Higher Education » au Royaume Uni, dans son rapport inaugural, presse les universités de partager leurs idées gratuitement. Leur slogan: « Powering Up; Business and Universities Collaborating for Manufacturing Competitiveness in the New Industrial Revolution ».

L’idée est de demander aux universités du Royaume Uni de mettre généreusement leur savoir à disposition et de distribuer gratuitement leurs idées. Le CIHE affirme qu’en dépit de nombreux succès, les universités dépensent plus de 50 millions de livres sterling par an pour breveter leurs idées, dont beaucoup sont sans valeur commerciale, dit-il.

Pour moi, il s’agit ici d’un véritable braquage. Et de surcroît, on surfe sur la popularité croissante de l’Open Access (OA), dont il se trouve que je suis un supporter enthousiaste. Mais il s’agit ici d’une vision distordue de l’OA qui nous ramène loin dans le temps, aux temps heureux pour l’industrie, lorsque les données produites par les universités pouvaient être allègrement transférées au privé pour des cacahuètes.

L’OA, ce n’est pas cela. En aucun cas il n’interfère avec la propriété intellectuelle ni ne force à y renoncer. Si un brevet doit être pris, que l’on publie en OA ou non ne fait pas la moindre différence. Et il est choquant de constater qu’une institution respectable comme le CIHE tente de tirer profit d’un mouvement majeur au sein du monde scientifique pour semer la confusion chez les chercheurs et les gestionnaires des universités sur un sujet essentiel. S’il est vrai que la recherche réalisée avec les deniers publics doit être rendue publique, cela n’empêche en rien la prise de précautions en matière de brevets et de licences d’exploitation. C’est trop de pointer son nez maintenant, à la faveur d’un nouveau concept d’accès libre très en vogue, de demander que toutes les barrières tombent et de se servir dans l’étalage gratuit des informations de recherche.

Je l’ai dit, je suis un enthousiaste de l’Open Access, mais dans un contexte bien défini, où la propriété intellectuelle est pleinement respectée. Les universités ont trop longtemps abandonné à d’autres le profit de leur travail et leurs découvertes. Depuis quelque temps, elles ont appris à les garder pour elles et à ne les laisser partir vers l’exploitation qu’avec précaution et sur base de contrats clairs. Elles ont, par ailleurs, réagi fortement contre une exploitation éhontée du marché des publications par des requins féroces, ce n’est pas le moment d’abandonner tous ces progrès et d’être abusés sur la signification de l’accès libre, en faisant à quiconque le cadeau du fruit de leur travail.

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