dim 23 juin 2013
Le gouvernement fédéral ne tient pas ses promesses en matière de coopération universitaire au développement
Posté par Bernard Rentier dans Enseignement/Formation , Généralités , International2 Commentaires
Comme on pouvait le craindre depuis quelques mois, le Gouvernement fédéral a décidé de n’allouer à la Coopération Universitaire au Développement que deux tiers de l’allocation qui lui était due. En effet, les montants attendus concernent les dépenses réalisées en 2011 en toute bonne foi sur base de l’engagement gouvernemental.
Dans ce cadre, nous avons travaillé sur plusieurs scénarios pour déterminer l’affectation la plus adéquate et la plus efficace des 67% du budget sur les différents programmes gérés par le CIUF-CUD. Chacun de ces différents scénarios prévoyait la mise en œuvre d’une cohorte de boursiers 2013-2014 dans le cadre des cours internationaux.
Malheureusement, dans ces circonstances budgétaires inquiétantes, la DGD a décidé de ne pas autoriser, au sein des 67% de budget alloué, l’attribution de bourses de cours internationaux 2013-2014 car cela entraînerait de facto des dépenses sur 2014.
Les candidats sélectionnés et de réserve ont été immédiatement avertis de l’annulation du programme de bourses 2013-2014.
On comprendra combien cette décision est d’un effet désastreux pour nos relations avec les universités avec lesquelles nos institutions coopèrent activement, parfois depuis des décennies…
Les universités sont ainsi placées devant le fait accompli. Sans l’aide de ces bourses, elles ne pourront accueillir les étudiants qui en auraient bénéficié, mais en outre, comme ceux-ci sont largement majoritaires dans ces programmes, nous devons déterminer dans l’urgence ceux qui ne seront pas organisés dès l’année académique prochaine. Un désastre.
Et comme rappelé plus haut, la réduction d’un tiers de la subvention fédérale promise à la coopération universitaire au développement est une décision unilatérale qui prive les universités d’un tiers des investissements financiers qu’elles ont déjà réglé il y a deux ans dans ce cadre, en totale confiance vis-à-vis de la garantie du gouvernement fédéral.
Que celui-ci décide de ne plus subventionner la coopération universitaire au prétexte que ce qui est universitaire relève des Communautés et qu’il s’agit donc d’une compétence qu’il « usurperait » est une chose. Et ça se discute car ce ne sont pas de simples programmes universitaires mais il s’agit une participation des universités à l’effort national de coopération: rien de communautaire là-dedans. Qu’il refuse d’acquitter des dépenses que nous avons engagées avec son accord et avec l’assurance d’un remboursement en est une autre, parfaitement malhonnête.
Et c’était au niveau du Comori (comité pour la mise en œuvre des réformes institutionnelles) que devait se négocier un transfert de compétences sans transfert de moyens, la coopération universitaire restant une des quelques compétences soi-disant usurpées. Réuni aujourd’hui, il s’est terminé bredouille.
Commentaire de Rentier Bernard, le 23 juin 2013 à 20:34http://www.lalibre.be/actu/politique-belge/le-comori-bute-sur-la-loi-speciale-de-financement-51c4ba023570c49e300fa860
Un désastre pourtant annoncé. Le patron de WBI, Philippe Suinen, avait vigoureusement défendu la main-mise sur ces « compétences usurpées » au débit des années 2000 :http://www.lalibre.be/debats/opinions/philippe-suinen-la-defederalisation-de-la-cooperation-au-developpement-presente-l-avantage-de-la-fonctionnalite-51b87200e4b0de6db9a5b067
Avant de se dédire aujourd’hui : http://www.levif.be/info/belga-politique/budget-federal-la-cooperation-n-est-en-rien-usurpee-s-insurge-philippe-suinen/article-4000063437105.htm
J.C. Willame
Commentaire de Jean-Claude Willame, le 24 juin 2013 à 15:54Profésseur émérite UCL