dim 18 juin 2006
Le 19 avril dernier, j’ai eu l’occasion, avec une petite délégation de responsables administratifs de l’ULg, de rendre visite aux universités de Nancy à l’invitation des trois présidents: Jean-Pierre Finance (Université Henri Poincaré), François Le Poultier (Université Nancy 2) et Louis Schuffenecker (Institut National Polytechnique de Lorraine).
Ces trois institutions viennent de s’associer en une fédération appelée « Nancy-Université »
(http://www.uhp-nancy.fr/universite/index.php?id_rub=1&id_t=1&id_st=132&inc=s/). Je salue cette initiative qui vise à donner une cohérence et une meilleure visibilité au paysage universitaire nancéen. Le principe qui gouverne ce regroupement tout en préservant les spécificités de chacune des institutions fédérées est en ligne parfaite avec ma conception de ce que devrait devenir le paysage universitaire francophone belge.
Je suis en effet convaincu qu’une structure fédérative constituera un jour, bientôt j’espère, la véritable solution à une bonne partie des soucis que rencontrent nos universités.
Par ailleurs, je sais gré à mes collègues présidents d’avoir voulu, au sortir de cette période complexe de l’établissement de leur Fédération, resserrer les liens avec nous. Je parle de resserrer les liens car ceux-ci existent bien, au travers de très nombreuses collaborations de recherche. Là également, il s’agit d’un positionnement sur le plan eurégional qui pourrait prendre une signification importante dans les mois et années qui viennent.
Lors de la visite de retour que nous ont rendu les trois présidents ce 9 juin dernier, il est apparu clairement que nous allons étoffer nos relations, tant au plan de la recherche en facilitant les échanges de chercheurs, qu’au plan de l’enseignement en analysant les possibilités de mise sur pied de masters communs, sanctionnés par des diplômes conjoints, tels que le nouveau décret de la CFWB le permet depuis mardi dernier. Nous examinerons également les possibilités de créer des masters complémentaires ainsi que des formations de troisième cycle voire même des écoles doctorales communes en jouant, là aussi, l’atout de la « codiplômation », comme disent nos amis québécois.
Il nous reste à lancer les groupes de travails adéquats, ce qui sera fait dans les prochaines semaines.
Attendons-nous donc à assister à une recomposition de l’enseignement universitaire dans lequel nous évoluons, avec nos voisins belges et frontaliers.
Cher Monsieur le Recteur,
Je m’étonne un peu du cas que vous faites de votre visite à Nancy et des liens que vous allez resserrer avec cette université alors que – dans le paysage académique belge en tout cas – l’ULg se trouve à présent bien isolée face à « L’Académie Louvain » d’une part et « L’Académie Wallonie-Bruxelles » d’autre part.
Est-ce que la création de liens avec Nancy ne sert pas à masquer quelque peu cet isolement sur le territoire national.
Sachant en outre que Nancy est à 250 km, ne serait-il pas plus intéressant (si ce n’est pas déjà fait bien évidemment) de se rapprocher plutôt de la dynamique Université de Maastricht (www.unimaas.nl), voisine de 25 km?
Ancien de l’ULg, je m’inquiète en effet de ce (relatif) isolement croissant de l’ULg et si votre message me réjouit, je reste malgré tout anxieux à ce sujet.
En vous remerciant de votre attention et de votre ouverture au dialogue via ce blog, je vous envoie, cher Monsieur le Recteur mes plus respectueuses et cordiales salutations,
Lionel Thelen – Université de Genève & Université « Lumière » Lyon II
Commentaire de Lionel Thelen, le 30 juin 2006 à 9:11Ne vous étonnez pas ! La stratégie de l’ULg est limpide.
Nous avons un double désavantage géographique d’une part, et structurel avec la constitution des académies d’autre part, en effet.
Mais nous n’avons que deux solutions: 1) laisser tomber les bras et désespérer ou 2) transformer nos handicaps en avantages.
Par principe, nous choisissons la deuxième solution.
Notre situation géographique nous place en excellente situation pour devenir très clairement une université eurégionale et transfrontalière. C’est une caractéristique dont nous devons nous faire une SPECIFICITE.
Au delà des accords que nous prenons avec les autres universités de la CFWB, nous avons lancé avec l’Université de Maastricht en juillet 2004 un accord-cadre très audacieux, prenant pour principe que nous pourrions, ensemble, devenir la première université européenne (European University of Liege-Maastricht, EULM).
Nous avons entrepris des masters communs avec l’UM et nous partageons dès à présent des formations dans 5 facultés !
Votre suggestion est donc judicieuse et mise en chantier depuis deux ans, exactement. En 2006-2007, on devrait en voir clairement les effets.
Nous avons également entamé des collaborations avec nos collègues de Metz et, en particulier, une école doctorale commune en Sciences Humaines.
Nos accords suivants se font avec l’Université de Luxembourg et celles de Nancy.
La logique de ces accords me semble claire. Elle est basée sur des complémentarités qui nous permettent de garder une offre large de formations en la répartissant sur plusieurs institutions peu éloignées, ce qui limite le poids financier pour les familles de nos étudiants, tout en les familiarisant avec la mobilité.
Quant à notre académie, elle contient une remarquable spécificité également : celle d’unir agronomes et vétérinaires par une superbe complémentarité.
Soyez donc sans crainte, nous sommes conscients du fait que la réforme de Bologne génère une très grande concurrence à l’échelon européen et nous voulons nous positionner dans ce contexte. Il ne s’agit nullement de masquer quoi que ce soit, mais bien de donner une dimension plus grande et plus internationale à notre Université.
Commentaire de Bernard Rentier, le 2 juil 2006 à 19:05