Je souhaite à présent clore le débat sur mon blog concernant la question de la discrimination des non-baptisés en Faculté de Médecine vétérinaire. Je pense qu’avec l’abondance des commentaires apportés à mes billets précédents, nous sommes aujourd’hui suffisamment informés pour bien comprendre les thèses qui s’affrontent. Les nouveaux messages qui affluent n’apportent plus rien de neuf. Soit ils confirment ce qui a déjà été dit (et je suis sûr qu’on pourrait continuer ainsi longtemps), soit ils dégénèrent en bataille rangée et je n’ai pas pour objectif d’attiser des rancunes personnelles, ni d’étaler aux yeux de tous des chamailleries sans intérêt.
Je présente donc mes excuses à ceux qui continuent à m’envoyer des prises de bec, ou des témoignages déjà décrits et dont j’ai décidé de ne plus publier les messages.

Je tiens toutefois à préciser que je reste personnellement à l’écoute de chacun et que je lis et écoute tous les témoignages qu’on m’envoie ou qu’on vient me présenter. En effet, la concordance de certains d’entre eux est troublante et apporte réellement de la précision à mon objectif d’en finir avec des comportements inacceptables. Mon attention reste donc pleine et entière, même si je n’alimente plus le blog avec de nouvelles interventions. A cet égard, je ne serai jamais suffisamment informé.

On peut résumer les différents points de vue de la manière suivante (je fais l’impasse sur le baptême lui-même, dont j’ai déjà dit ce que je pensais et que je n’envisage pas de remettre en question à ce stade, mais je reste demandeur d’une charte qui s’applique à toute l’Université, en accord avec toutes les Facultés):

• Des étudiants ayant décidé de ne pas faire leur baptême, ce qui reste leur droit le plus strict, je le rappelle, dénoncent des attitudes plus ou moins dures de ségrégation par ceux qui sont baptisés. Si cette attitude discriminatoire est largement le fait d’autres étudiants, on en reste à des querelles de cour de récréation. Si cette attitude est également le fait de personnel encadrant, ceci devient inacceptable. Des noms reviennent régulièrement et cela ne peut être simplement l’effet du hasard. Il est évident que j’aurai un entretien personnel avec ceux et celles qui sont la cible de ces accusations.

• Parmi les accusations, on trouve des niveaux de gravité différents. Je pense être capable de faire la distinction entre taquinerie et harcèlement, tout en étant conscient du fait que ce qui est perçu comme un harcèlement par une personne pourra parfaitement être interprété comme une taquinerie par une autre. Il convient aussi de faire la part des choses entre ambiance désagréable et handicap à la réussite. La première est regrettable, le second ne peut être toléré.

• Sans nier les faits, beaucoup de baptisés nous disent qu’ils ont le droit de former un club. C’est vrai. Que ce club peut être réservé à ses membres, comme un club privé. C’est vrai. Que l’appartenance à ce club peut donner droit à une entraide significative. C’est vrai. Le reproche qui est fait, cependant, est non pas l’esprit d’entraide qui est louable, mais le rejet de l’autre avec l’expression d’un mépris et d’un manque total de respect. L’indifférence serait navrante mais non répréhensible, l’agressivité l’est.

Voilà, il me semble, la palette des éléments importants à dégager dans cette affaire.

Tout cela laisse penser que le chemin vers une meilleure acceptation des différences — une vraie valeur que je prône avec force pour mon Institution, une valeur que j’aimerais voir transmise à nos étudiants — n’est peut-être pas si escarpé, si tout le monde veut y mettre du sien, pour le bien d’une Faculté dont je ne dirai jamais assez combien elle excelle, combien elle a réussi à imposer internationalement sa réputation de qualité et combien il me chagrinerait (le mot est faible) de voir la réputation ternie par des comportements aussi primitifs, voire barbares. Lutter contre cet état de chose et l’éradiquer (je réutilise le terme parce que c’est le bon: éradiquer des comportements, bien sûr, pas des gens!) est dans la mission de chacun, à son niveau et à la mesure de sa bonne volonté. Je réitère mon appel à la raison et à la contribution de chacun à cette guérison, qui repose sur une prise de conscience commune de l’intérêt général par delà l’esprit de castes qui ne doit en aucun cas avoir cours dans un établissement universitaire digne de ce nom.

A la demande des organisations étudiantes, pour ceux que cela intéresse, voici les sites qui peuvent être visités: celui de la SGEMV et celui du CLV