Dans le très abondant courrier que je reçois concernant la discrimination des étudiants en Médecine vétérinaire non baptisés — dits les « chroniques » ou les « chros » — (voir les billets précédents et les commentaires qu’ils ont suscités) je reçois également bon nombre de messages anonymes.
J’ai pour principe de ne pas afficher de commentaires dont les auteurs ne sont pas identifiables. Certes, tout le monde peut inventer un faux nom, mais ceci permet quand même de limiter les débordements.
Mon second principe est de ne pas afficher les commentaires orduriers, injurieux, haineux ou par trop stupides. Question de tenue.
Dans toute cette histoire, je n’ai pas dû éliminer beaucoup de commentaires anonymes ou déplacés.

Par contre, je suis confronté à un phénomène inhabituel: les anonymes qui me supplient de préserver leur anonymat, généralement encore étudiants. Leur témoignage est souvent étonnant, mais facilement vérifiable, et il en dit long sur le climat maffieux que font régner certains étudiants baptisés dans la Faculté. Je précise certains car je ne veux pas qu’une fois de plus, on pense que je mets tout le monde dans le même sac (les autres étudiants baptisés, le personnel scientifique ou académique, les maîtres de stage, etc.), je réalise que la discrimination est entretenue par une catégorie précise de personnes. Si ces anonymes tiennent à le rester, ils souhaitent néanmoins me faire part de leur témoignage et ils ne sont donc pas anonymes à mon égard. Je dispose de leurs coordonnées et ils se tiennent à ma disposition si je souhaite les interroger. Je ne manquerai évidemment pas de le faire. En attendant, je mets quelques uns de ces témoignages en commentaire de ce billet, pour que chacun puisse juger.

Pour moi, l’objectif se précise. Je l’ai dit, la cible n’est pas le baptême en soi, ni la liberté de sélection des maîtres de stages dont on sait qu’ils doivent héberger les stagiaires chez eux, au sein de la famille, nourris, logés, et auxquels on doit laisser une grande liberté de choix (on peut cependant regretter que ce choix se fasse sur le critère « baptisé », il y en a d’autres, bien plus acceptables et justifiés, même s’ils restent subjectifs). La cible n’est pas les membres du corps professoral ni les autres encadrants, sauf s’il s’avérait indiscutablement que l’un d’eux dérape en cette matière. Non, la cible est un noyau dur d’étudiants qui perpétue le harcèlement et les représailles sont telles ou les menaces de représailles sont telles que d’autres étudiants inscrits à l’ULg, qui ont tous les mêmes droits et devoirs, n’osent pas se découvrir. Ca glace les sangs. Je pense néanmoins que nous aurons bientôt suffisamment d’éléments pour identifier les responsables et les inviter à plus de respect de l’autre…