Le saumon est de retour !

Disparu de nos eaux douces depuis 1942, le saumon atlantique est revenu dans la Meuse, mais ce n’est pas un hasard. L’idée a germé en 1983 dans l’esprit d’un spécialiste de l’écologie des poissons à l’ULg, Jean-Claude Philippart. A force de persévérance dans son travail scientifique en collaboration avec des collègues de Namur et à force d’obstination vis-à-vis des pouvoirs publics pour le financement de ses recherches et pour la mise en œuvre de travaux de très grande envergure (remise en état d’ancienne échelles à poissons et création de nouvelles, assainissement des eaux de rivières dans la région, participation active des autorités régionales, provinciales et communales ainsi que des entreprises), il a mené à bien une entreprise considérable et incroyablement complexe : le retour du saumon.
Certes, le retour de cette espèce-phare n’est qu’indicatif de la restauration de la qualité de nos eaux, mais il en est aussi la preuve éclatante. Le reste de la faune aquatique, moins délicat, en bénéficie d’autant plus.

Ce matin, nous avons signé avec le Ministre de l’Agriculture, de la Ruralité, de l’Environnement et du Tourisme de la Région Wallonne et les Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix à Namur une convention de recherche qui perpétue la suite des conventions ainsi signées depuis 1987, année européenne de l’Environnement.

Je me plais à saluer ici la persévérance des chercheurs qui ont cru à leur projet et l’ont mené à bien jusqu’à sa réussite. Réussite qui devra maintenant être poursuivie avec le réempoissonnement en saumon des rivières affluentes de la Meuse, grâce aux élevages réalisés dans des salmonicultures telles que celle d’Erezée, une très belle installation où nous avons symboliquement signé la convention. Je salue également la collaboration interuniversitaire dans ce programme et la collaboration fructueuse et bien intégrée avec divers ministères de la RW, dont le MET, pour les infrastructures de rivières.

Un très beau succès collectif. Un bel exemple qui peut frapper, peut-être plus que d’autres, les esprits et aider à montrer combien aujourd’hui, science, technique et gouvernance citoyenne sont intimement liées. Une occasion également de saluer tous les programmes moins visibles pour le grand public, mais tout aussi utiles et qui ne pourraient voir le jour sans la participation des chercheurs universitaires et leur capacité d’intégrer le savoir et le savoir-faire, mais aussi leur remarquable aptitude à convaincre. Celle-ci apporte un très grand crédit à l’inventivité de nos chercheurs, en général.