J’écris ce message d’Equateur où je suis venu signer un accord-cadre de coopération avec l’Universidad Central del Ecuador (UCE; http://www.ucentral.edu.ec/). Nous avons déjà avec l’UCE des programmes communs dans les domaines du transport fluvial et intermodal (Sciences appliquées) et de la médecine vétérinaire, mais nous pourrons étendre notre collaboration à diverses autres disciplines, telles que la biotechnologie, la biodiversité et la protection de l’environnement, la pharmacologie des plantes médicinales, l’archéologie, la littérature hispano-américaine, pour en citer quelques-unes qui viennent immédiatement à l’esprit parmi d’autres encore. Cet éventail de collaborations dépendra directement de l’intérêt que nos collègues y porteront. Pour ma part, je vois plusieurs avantages à interagir avec cette institution: elle est dynamique et enthousiaste, bien équipée et performante dans plusieurs domaines, a fait ses preuves dans la collaboration avec l’ULg depuis 18 ans et bénéficie d’une situation géographique idéale. En effet, l’Équateur, en dehors de sa latitude particulière que chacun peut aisément deviner, présente la caractéristique d’héberger une vaste gamme de configurations topologiques et climatiques: océan Pacifique, plaine océane, cordillière des Andes culminant à plus de 5.000 mètres, nombreux volcans et plaine amazonienne typique s’étalant à l’Est jusqu´à la Colombie et le Pérou. En termes de géographie, de biologie et d’environnement, entre autres, l’Equateur constitue donc un réservoir immense de recherches et nos liens avec l’UCE nous donnent accès à ces ressources scientifiques. En outre, la tradition des études universitaires à l’ULg est bien éprouvée à l’UCE.
Notre collaboration, qui nous donne déjà accès à la station biologique d’Arajuno à la limite entre les Andes et la plaine amazonienne, pourra même mener à l’établissement d’une station scientifique sur le fleuve Napo, près du Pérou, station qui sera co-gérée par l’UCE et l’ULg.
Par ailleurs, l’UCE peut être pour nous une véritable plaque tournante vers de nombreuses universités d’Amérique latine avec lesquelles elle entretient des liens actifs.

Ce séjour fructueux, au cours duquel j’ai pu sillonner très largement le pays, me confirme dans une conviction déjà solidement ancrée chez moi après de nombreux voyages au quatre coins de la planète : l’Université du 21è siècle sera celle de la coopération internationale où les partenaires joueront à armes non pas forcément égales, mais équivalentes, se complétant harmonieusement et trouvant dans ces interactions les fondements d’une recherche qui, en quelque domaine que ce soit, sera profondément humaine et utile à l’ensemble de l’humanité. Cette largeur de vues, c’est dans la coopération internationale que nous la trouverons, par la connaissance intime des peuples et l’amitié qui en dérive. Elle implique un profond respect des autres et de leurs particularités, sans s’arrêter à leurs faiblesses mais en tâchant de toujours repérer et comprendre leurs forces, leurs atouts, leur savoir et leur savoir-faire.

J’aurai bientôt l’occasion de revenir plus en profondeur sur ce sujet général dans ce blog et lors de diverses interventions que je ferai dans les semaines et mois qui viennent.

En attendant, je souhaite à tous les lecteurs de ce blog une excellente année 2006. Qu’elle apporte à chacun de vous tout ce que vous pouvez souhaiter et qu’elle apporte en particulier à notre Université toute l’aura qu’elle mérite.

San Francisco de Orellana, Amazonie équatorienne, le 31 décembre 2005

Enfants dans le village indien d’Arajuno, Equateur