Pour la troisième fois en huit ans, notre institution va être évaluée en février prochain par des experts externes mandatés par l’European University Association (EUA).
Le caractère éminemment instructif des deux premières évaluations ne pouvait que nous amener à poursuivre l’expérience et à nous livrer régulièrement à cet effort.

Comme à chaque fois, nous sommes conscients de l’importance primordiale de l’auto-évaluation qui nous est demandée en préalable à la visite des experts. En effet, cet exercice est extrêmement informatif. Il demande, de la part des membres de l’Institution et surtout de la part des membres de la Commission d’Evaluation: EvalUlg, un travail considérable qui, s’il est effectué en profondeur et sans pudeur inutile — et c’est le cas — permet de révéler toutes les forces et les faiblesses de l’Université, de dégager des lignes stratégiques institutionnelles, de corriger des aberrations et de combler des lacunes. Ce rapport préliminaire constitue le socle dont va dépendre l’ensemble de l’évaluation. Il doit être réaliste, analytique et objectif et faire l’objet d’une réflexion collective, bien dans l’esprit de collégialité que je souhaite insuffler à l’ULg.

A cet égard, je désire féliciter et remercier chaleureusement tous les membres de la Commission présidée aussi magistralement que courtoisement par le Professeur Freddy Coignoul, qui travaillent d’arrache-pied à la rédaction du rapport d’auto-évaluation. Celui-ci deviendra pour nous une référence d’une qualité exceptionnelle. Ils n’ont pas ménagé leurs efforts, se rencontrant chaque semaine depuis le mois de septembre (après quelques rencontres en juin) et prenant tous en charge des chapitres de cette rédaction, recevant des invités pour les familiariser avec des aspects moins connus. La rigueur et la persévérance dont cette commission a fait preuve jusqu’ici — et ce n’est pas terminé! — sont tout simplement exemplaires.

Pour qu’une évaluation institutionnelle de cette ampleur soit de qualité et réellement utile, plusieurs conditions doivent être remplies, dont deux sont primordiales:
(1) le soutien ferme et inconditionnel des Autorités de l’Université et en particulier celui du Recteur;
(2) une transparence totale de la procédure et des conclusions vis-à-vis de la communauté universitaire.

C’est pourquoi j’ai décidé:
- de faire moi-même partie de la Commission et de participer à la totalité de ses travaux, dans la mesure de mes disponibilités, en plus du Vice-recteur, de l’Administrateur et du Directeur général;
- de mettre à la disposition de la Commission tous les moyens financiers, logistiques et de personnel dont elle pourrait avoir besoin;
- d’offrir à la commission un accès illimité à tous les documents, archives et dossiers divers qu’elle souhaiterait consulter;
- d’accorder à la Commission la primeur des intentions que je puis avoir pour l’Institution, en accord avec le Vice-recteur et le Collège rectoral;
- de publier largement et in extenso tous les documents: le rapport d’auto-évaluation, les rapports intermédiaires ainsi que le rapport final de l’audit lorsqu’il sera disponible. C’est là d’ailleurs l’utilité principale et le rôle du site web qui sera bientôt ouvert par EvalUlg.

Enfin, je désire rassurer la Communauté universitaire sur le caractère constructif de toute cette opération et lever toute crainte que chacun pourrait avoir sur ses conséquences à titre individuel. Il n’est point question de sanctionner ni réprimer, mais d’examiner sereinement une situation actuelle, par ailleurs en perpétuelle évolution, et d’en tirer des conclusions pour une amélioration de notre fonctionnement, de nos objectifs et des moyens que nous y consacrons. Bien sûr, il faudra mettre en œuvre des changements qui nous permettront de corriger nos manquements et nos défaillances, mais nous pourrons aussi accorder un soutien accru aux initiatives qui auront reçu une appréciation favorable. Je vois cet événement comme une étape très positive dans notre développement collectif et également comme un véritable incitant pour le travail de chacun.

Au delà de cet événement ponctuel, je souhaite ardemment que notre institution s’inscrive dans un processus d’évaluation permanente et acquière une véritable culture de la qualité. Bien sûr, le terme de qualité ne doit pas être compris ici comme celui d’excellence académique — cette culture-là, nous l’avons depuis toujours — mais de qualité au sens où ce mot est entendu dans le monde actuel où la rigueur et la fiabilité, où une garantie de constance et de reproductibilité sont attendues de tous les professionnels quel que soit leur domaine d’activité. Il n’y a aucune raison que l’Université échappe à cette demande universelle. Sans verser dans les normes ISO, il demeure que nos partenaires universitaires, institutionnels ou industriels, nos bailleurs de fonds les plus divers, les parents de nos étudiants et nos étudiants eux-mêmes, sont en droit d’attendre de nous que nous offrions un service dont la constance de qualité est garantie et répond à des normes strictes que nous annonçons et respectons tous. Ce principe du « on fait exactement ce qu’on dit et on dit exactement ce qu’on fait » doit prévaloir chez nous, pénétrer nos mentalités et devenir une règle incontournable dans toutes nos actions.

Ce n’est qu’avec cette tournure d’esprit, le courage de l’autocritique et l’acceptation de la critique, le respect strict de nos propres règles et engagements et une réelle volonté d’amélioration que nous ferons de notre Université une institution respectable et respectée, par la qualité de nos actes bien plus que par l’auto-proclamation de notre grandeur.