Je prends connaissance du surprenant billet d’opinion publié dans la Libre Belgique du 9 octobre (p. 27) et relatif à l’affectation du subside fédéral à la recherche (ristourne sur le précompte chercheur), cosigné par un collectif dont la signataire liégeoise était manifestement mal informée de ce qui se passe chez nous (je ne peux témoigner sur ce qui se passe chez les autres) (*). Le subside fédéral pour la recherche (SFR) à l’ULg est effectivement utilisé à des fins de recherche et uniquement à cela. Il est choquant de lire que ce financement est “dévoyé”.

Le gouvernement fédéral précise, dans sa loi-programme de décembre 2002 qui réduit le précompte professionnel des chercheurs que doit verser leur employeur, que cette réduction doit donner à ce dernier « plus de capacité financière afin de recruter des chercheurs scientifiques supplémentaires ou pour augmenter le budget consacré à sa propre recherche scientifique. » Il ajoute que « les économies que la mesure engendre pour l’employeur profiteraient directement ou indirectement à la recherche scientifique de telle sorte qu’il n’existe aucune nécessité d’imposer des obligations complémentaires en ce qui concerne l’usage qui est fait du précompte professionnel non versé. »

C’est on ne peut plus clair: les universités gèrent cette ressource complémentaire « en bon père famille », à condition que le bénéficiaire en soit la recherche.

A l’ULg, nous menons une politique de recherche très dynamique, que ce subside nous permet d’encore renforcer. Je ferai le point de cette politique au Conseil académique du 15 octobre et j’y exposerai mes projets de restructuration de l’organisation institutionnelle en faveur de la recherche. C’est dans ce même esprit que la répartition du budget du SFR est organisée à l’ULg. Elle vise non seulement à augmenter le nombre de chercheurs, mais également à leur assurer les moyens d’accomplir dans des conditions optimales leur mission.

L’utilisation de ce subside se répartit de façon équilibrée entre des mesures en faveur du recrutement de chercheurs supplémentaires (post doctorants, bourses de doctorat, bourses de mobilité, bourses d’attente, personnel supplémentaire en bibliothèques, research manager) et des moyens accordés pour des appareillages et infrastructures de recherche, ainsi que pour du fonctionnement (bibliothèques, projet de recherche, subside aux promoteurs de doctorats, gros appareillages, infrastructures nouvelles dédiées à la recherche, crédit d’impulsion à Arlon).

Tout ceci fait l’objet, chaque année, de propositions motivées du Conseil de Recherche soumises à l’approbation du Conseil d’Administration.
J’ajoute qu’un rapport de l’utilisation des moyens est envoyé annuellement, via le CReF, au Ministre fédéral de la Politique Scientifique et ce, depuis le début de prise d’effet de cette mesure.

Il serait à tout le moins prudent de se renseigner avant de prendre la plume et de cosigner un article dans un grand quotidien national. Cela éviterait de ternir injustement l’image de notre institution .

(*) renseignements accessibles en permanence sur le site « Recherche » de l’ULg (Financements).