En 2008, quand on fait partie des élus de la Fédé (Fédération des étudiants de l’ULg) et qu’on a une question à poser, on ne perd pas son temps à s’informer, par exemple auprès de son recteur. Ca risquerait d’ôter tout le fun. Non, on envoie un communiqué à Belga. Beaucoup plus drôle.
Pourtant, si on s’était un peu renseignés, on aurait compris.

En 2001, l’ULg décide de vendre son Home Ruhl, Boulevard d’Avroy. Il n’est plus aux normes de sécurité incendie/conformité ascenseur/peintures intérieures (mise en ordre: 1,429 millions d’euros). Il n’est plus au goût du jour, toilettes et douches collectives, équipement des années ’60, etc. (mise en état: au minimum 2,5 millions d’euros). Les critiques de parents et d’étudiants étaient virulentes. Mais allions nous dépenser toutes ces sommes cumulées? Les prix des locations auraient grimpé en flèche et de manière déraisonnable pour des améliorations mineures.

En 2006, après 5 ans de recherches, nous trouvons enfin un acquéreur qui accepte nos conditions: nous vendions mais l’acheteur devait maintenir la fonction de “logement pour étudiants”. Pas étonnant qu’il ait fallu attendre si longtemps: les conditions sont inacceptables pour la plupart des amateurs. Finalement, ça y est. Nous obtenons un maximum de garanties: logements individuels, confort, gamme de prix rencontrant la demande (étudiants, étudiants étrangers en Erasmus, chercheurs visiteurs). En ville, rien que des “kots”, pléthore de kots, beaucoup sont inoccupés, ou hôtels. Manque cruel de logements adaptés à toute clientèle universitaire. L’affaire est conclue, le Conseil d’administration (qui compte à l’époque 4 étudiants) vote unanimement pour. Tout le monde comprend que l’occasion est idéale et qu’on ne peut la manquer, même si le prix est modeste. Pendant un an, l’acquéreur laisse, comme promis, les étudiants finir leur année sans changer les conditions ni les prix et leur laisse un préavis confortable avant d’entamer les restaurations en été 2007.

Juillet 2008, les travaux sont finis. Le propriétaire ouvre et annonce des “kots luxueux”. Il sont confortables et agréables, c’est vrai. Les prix vont de 400 à 650€. Pas bon marché mais aux normes du marché pour la qualité. Rien à dire. Il existe une clientèle qui peut et souhaite se le permettre. Le marché des kots reste ouvert et excédentaire à Liège, donc pas de problème.

Dès 2006, nous avons provisionné une somme confortable pour apporter un appoint aux étudiants en difficulté financière qui souhaitent louer un logement. A la grande satisfaction des étudiants du Conseil, qui votent comme les autres membres ce subside. En outre, avec l’accord unanime des étudiants également, nous décidons dès ce moment de consacrer le fruit de la vente du bâtiment à la création ou l’amélioration d’infrastructures destinées aux étudiants au Sart Tilman.

Les étudiants d’aujourd’hui ne sont plus ceux de 2006. Sans doute. La roue tourne. Mais si la communication n’est pas bien passée d’une “génération” à l’autre, pourquoi ne pas tout simplement chercher à comprendre, pourquoi ne pas poser la question? Pourquoi dégainer avant de s’informer?