Certains jours, on croit rêver.
J’ai l’honneur de faire partie du fameux « Groupe Wallonie-Bruxelles » créé au sein de la Communauté française de Belgique afin de réfléchir sur les institutions de la Belgique francophone, entre personnalités politiques de la CFB et « membres de la société civile » (de vous à moi, j’ai parfois un peu de mal à comprendre pourquoi les hommes et femmes politiques pourraient ne pas faire partie de la société civile, mais ne chicanons pas sur le vocabulaire… après tout, je ne comprends pas mieux en quoi cette Communauté est française).

Exercice périlleux et compliqué s’il en est, mais fort intéressant au demeurant. Car il faut bien avouer que si la Belgique détient le record de la complexité des institutions, c’est en bonne part aux francophones qu’elle le doit (je passe rapidement car je ne voudrais pas désarçonner mes quelques lecteurs étrangers avec des notions telles que Région wallonne, Région bruxelloise, Communauté française et… cerise sur le gâteau: la CoCoF! Tout cela avec des compétences différenciées et parfois redondantes ou partiellement superposées). Sans parler des curiosités comme les Fourons ou la Communauté germanophone.

Une simplification s’impose, mais toutes ces structures n’ont pas été mises en place par hasard et on ne les remplace pas par autre chose (de mieux, de préférence!) d’un simple claquement de doigt.

S’il est clair qu’on se dirige vers un consensus qu’on appelle aujourd’hui « Fédération Wallonie-Bruxelles », association assez logique des régions wallonne et bruxelloise recouvrant les compétences régionales spécifiques et gérant en commun les compétences communautaires (simple, non?), de nombreux problèmes restent à résoudre. Il est donc un peu tôt pour tirer des conclusions.

Là où ça se corse, c’est lorsqu’on sait que la sous-commission dont je fais partie (Enseignement-Formation-Recherche) n’a pas terminé ses travaux. L’enseignement représente en effet 80% des missions de la Communauté, le sujet n’est donc pas anodin. Et, qui plus est, l’enseignement est bien le sujet sur lequel tout le monde a un avis. C’est ainsi que d’autres sous-commissions ont franchi les limites de leur propre sujet et ont étendu leur réflexion à l’enseignement. C’est le cas du sous-groupe Economie, qui a tiré des conclusions s’étendant assez naturellement au champ de la formation — rien de mal à cela — et qui suggère que soit examinée la possibilité de régionaliser des pans de formation professionnalisante.

Et là où ça dérape et où on croit rêver, c’est qu’aujourd’hui, pour la deuxième fois, la Presse (Le Soir en juin, La Libre ce matin) annonce une régionalisation de l’Enseignement comme étant la proposition du Groupe Wallonie-Bruxelles plénier avant même que la sous-commission ad hoc ait rendu son rapport. Avec mes collègues de la sous-commission Enseignement, nous sommes évidemment perturbés par l’avalanche de demandes d’interviews du reste de la Presse pour confirmer cette proposition, sans compter toutes les personnes qui nous demandent quelle mouche nous a piqués.

Et si on attendait un tout petit peu? Le 27 septembre 2007, on avait dit un an. On ne se donnerait pas rendez-vous le 27 septembre 2008…?