Voici un nouveau concept qui a l’avantage de mettre en mots et phrases des idées qui circulent de plus en plus quant à l’évolution drastique que s’apprête à subir la publication scientifique dans un avenir plus ou moins proche.
Il repose sur le principe audacieux de « liquid publication ».
En deux mots: les publications liquides sont « des objets évolutifs, collaboratifs et multiformes pouvant être composés et consommés à différents niveaux de détail, remplaçant les journaux et conférences classiques par des collections ».
Pour plus d’informations, il faut se rendre sur le site de LiquidPub qui développe ce concept et constate qu’en raison des nouvelles possibilités, la publication traditionnelle sera bientôt obsolète, tant dans sa forme électronique que dans sa forme traditionnelle, d’ailleurs. En effet, le principe même de la publication liquide est qu’elle n’est jamais solidifiée. Elle est modifiable à tout moment et peut ainsi évoluer. Par là, elle se rapproche du langage, notre système le plus naturel – mais aussi le plus volatil – de communication et s’éloigne de l’écrit qui, par nature, est solide, c’est-à-dire invariable après publication, donc non évolutif.

Quel pourrait être l’avantage d’un tel système ? Un gain de temps énorme par rapport à la rédaction des articles scientifiques comme on les conçoit aujourd’hui, dans lesquels tout est toujours à recommencer et qui contiennent un bagage terriblement redondant, bagage que chacun s’efforce de rendre original, alors qu’il n’est, hormis les résultats propres, qu’une éternelle resucée des mêmes introductions et accompagnements.
Certes, ceci implique qu’on admette le caractère évolutif de l’écrit, son instabilité dans le temps en fonction de l’évolution du savoir, son caractère collaboratif, chacun pouvant apporter sa contribution personnelle, et son caractère multiforme, incluant tous les modes d’expression modernes actuels et à venir. Ceci demande également une révision profonde et une adaptation des méthodes de jugement, préalables à la publication (le peer review) qui devient plus difficile à maintenir en place, et a posteriori, lors de l’évaluation des programmes, des équipes et des individus.

Cette évolution n’est donc pas simple, mais elle va probablement s’imposer un jour. Autant s’y préparer.