Le décidément surprenant magazine Trends-Tendances semble avoir décidé de nous en sortir une bien bonne chaque semaine…!
Et dans le style douche écossaise.

Après avoir fait du Recteur de l’ULg un « superhéros », voici qu’il fustige notre Institution pour avoir osé décider d’offrir aux membres de son personnel des conditions avantageuses lors de l’inscription de leurs enfants à l’université de Liège (p7, Les Confidentiels). Malheureusement, le journaliste non identifié qui rédige ce billet est terriblement mal renseigné, de toute évidence parce qu’il a bâclé son travail alors qu’une rapide enquête lui eût donné toutes les informations nécessaires pour écrire un article très positif.
Mais voilà. Soit il était trop pressé, ce qui est regrettable, soit il tenait à être négatif a priori, ce qui est pire encore.

Jugez-en vous-mêmes, je reprends ici le texte in extenso:

« L’ULg cajole son personnel
L’Université de Liège offre, à partir de cette année académique, des conditions d’inscription imbattables aux enfants de son personnel: €65 par an de frais administratifs,
punt aan de lijn. Face aux €759 de minerval que les parents doivent normalement produire pour inscrire leurs rejetons, l’écart fait bien entendu jaser. « Toute entreprise consent des conditions particulières aux membres de son personnel, c’est normal » rétorque un assistant. Reste à lui rappeler que le fisc s’intéresse de près aux ristournes consenties par l’employeur à son personnel. Reste aussi à voir ce que la Fédération des étudiant(e)s francophones (FEF) et le monde politique pensent de cette condition différenciée d’accès à l’enseignement public, qui, de surcroît, ne tient pas du tout compte du niveau de revenus des parents. »

Tout d’abord, d’autres universités telles que l’ULB et l’UCL appliquent ce principe depuis longtemps sans que cela heurte quiconque. Pour tout dire, notre programme est d’ailleurs inspiré de celui que l’UCL a mis en œuvre depuis des années et j’en profite pour féliciter nos collègues louvanistes pour leur excellente initiative.

D’autre part, l’ULg est une institution respectueuse des lois, contrairement à ce que l’article insinue en faisant apparaître cette nouveauté comme un coup d’audace vis-à-vis du fisc, du genre « ça passe ou ça casse ». Seulement voilà, une institution de cette ampleur et de cette réputation ne saurait envisager un comportement aussi irresponsable. Elle est parfaitement au fait de la législation en matière d’avantages en nature. Les décisions de son Conseil d’Administration sont examinées attentivement par un Commissaire du Gouvernement et par un Délégué du Ministre du Budget. Elle ne prend donc pas ses décisions à la légère.

J’ai toujours considéré Trends-Tendances comme un journal d’un grand professionnalisme. C’est pourquoi je suis sidéré d’y lire un article aussi bâclé et dont même le style dénote avec la qualité du journal. S’il s’était bien renseigné, l’auteur de ce billet aurait appris qu’en l’occurrence, ce n’est pas l’ULg qui octroie un avantage en nature à son personnel mais que cet avantage est offert par une ASBL, PromULg, constituée par décision du Conseil d’Administration de l’ULg et dont l’objet social consiste à « soutenir l’ULg dans ses missions de promotion de la recherche et de l’enseignement universitaires grâce à des subsides et dons ; assurer la promotion du bien-être moral, matériel, social, culturel et sportif de l’ensemble des membres de la communauté universitaire ; procurer un soutien aux efforts des personnes, groupes, associations et organismes officiels ou privés qui poursuivent un objet semblable. Ainsi, notamment, elle a pour objectif de faire bénéficier l’ULg d’un outil lui permettant d’obtenir des subsides (européens, fédéraux, etc.) qui requièrent ce type de structure juridique, ainsi que de recevoir des dons et des subsides en vue notamment d’accorder des bourses, moyens d’encouragement ou facilités diverses à des étudiants, chercheurs, membres du personnel ou de la communauté universitaire au sens large ».

L’initiative de la réduction de minerval pour les enfants du personnel entre donc parfaitement dans le cadre des objectifs de cette association. Les fonds de l’ASBL « PromULg » proviennent pour une large part, de dons extérieurs à l’Institution, et pour le reste, du rassemblement des moyens de diverses fondations dédiées aux œuvres sociales de l’ULg.
Il ne s’agit donc nullement de « ristournes consenties par l’employeur à son personnel ».

Mais peu importe. Ce ne sont ni ces imprécisions, ni cette partialité qui m’agacent, c’est cette façon déplaisante de prendre notre université pour cible sur base de renseignements glanés de manière aussi superficielle, en consultant un « assistant » au lieu de prendre tout simplement contact avec les autorités académiques responsables, toujours disponibles pour un entretien, fût-il téléphonique, et qui auraient pu exposer l’ensemble de ces considérations. Cette négligence est le signe d’une grande légèreté sur le plan professionnel.

Comme il faut toujours considérer le côté positif des choses, j’espère que ceux de nos étudiants qui se destinent au métier de journaliste et qui me lisent aujourd’hui sauront tirer la leçon de cet incident pour éviter un des principaux et plus dangereux écueils de leur future profession.

Nous allons réagir officiellement, en tant qu’institution nommément citée, par une lettre que j’adresserai lundi au rédacteur en chef de Trends-Tendances avec une demande d’utilisation de notre droit de réponse, justifiée par le préjudice qu’a pu causer ce billet à l’image et à la réputation de l’ULg. Toutefois en raison du nombre de réactions des membres de la communauté universitaire que j’ai reçues dès jeudi, je tenais à exprimer immédiatement mon indignation sur mon blog.