Les adversaires de l’Open Access, dont l’opposition est souvent due à des intérêts personnels et commerciaux*, entretiennent savamment quelques mythes. Dans son blog, « Journalology », Matt Hodgkinson nous les rappelle:

1. Le coût qu’implique la mise à disposition de chacun en accès libre des publications de recherche va réduire la disponibilité des fonds pour la recherche elle-même. FAUX.
2. L’accès ne pose pas de problème. Pratiquement tous les chercheurs ont accès à toute la littérature scientifique. FAUX.
3. Le public peut accéder à tous les articles publiés en s’adressant à une bibliothèque ou via un prêt interbibliothèque. FAUX.
4. Les patients n’arriveraient pas à s’y retrouver si on laissait toute la littérature médicale à leur disposition librement sur le web. FAUX.
5. L’OA est une menace à l’intégrité scientifique en raison de conflits d’intérêts liés au paiement pour publier. FAUX.
6. Les pays pauvres ont aujourd’hui accès à la littérature biomédicale. FAUX.
7. Les articles imprimés sont plus clairement accessibles que ceux qui sont en OA. FAUX.
8. Un journal de qualité majeure comme Nature devrait demander à ses auteurs un paiement équivalent à 15 à 45.000 € si elle devait se convertir au modèle de l’OA. FAUX.
9. Il faut bien que les éditeurs fassent un profit énorme si on veut soutenir l’innovation. FAUX.
10. Les éditeurs doivent détenir les droits d’auteur afin de protéger et garantir l’intégrité des articles scientifiques. FAUX.

*Exemple particulièrement choquant: l’article publié par Rudy M. Baum, éditeur en chef de la revue Chemical & Engineering News de la célèbre American Chemical Society (ACS) dans lequel, un comble pour une soi-disant « société savante » qui ne devrait prendre en considération que l’intérêt général, il qualifie la communication scientifique en accès libre de « socialized Science », l’accusant de faire reposer sur l’Etat la totalité du processus de recherche. Il est clair qu’à ses yeux, une science « socialisée » a tous les défauts que permet d’éviter une science privatisée. A voir. Voilà bien des propos déontologiquement inacceptables lorsqu’on connaît les bénéfices engrangés par l’ACS et sa revue, déjà épinglée dans ces lignes dans le passé pour son « cheval de Troie », Author’s Choice, un faux OA où l’éditeur se fait payer deux fois.