dim 28 oct 2007
Je suis très souvent interpellé par des membres de l’Institution qui me font part de leur chagrin de constater que l’ULg est aussi peu présente dans les media. « On ne parle que de l’UCL et de l’ULB! Ne pouvez-vous faire quelque chose? »
On a souvent analysé ce phénomène et il serait un peu court de dire que nous avons une politique déficiente en matière de couverture médiatique. Déjà sous mes deux prédécesseurs, cette présence dans la presse était un souci auquel ils ont répondu très activement par de nombreuses mesures. Je n’ai fait qu’amplifier encore cet effort, en restructurant le service des relations extérieures et en intensifiant notre communication externe.
Je dois cependant à la vérité de dire que ce sentiment de frustration est essentiellement interne à l’ULg et qu’au contraire, à l’extérieur, on me dit plutôt que « ça bouge » à l’ULg et qu’on ressent un dynamisme renforcé à travers l’image médiatique qui nous est donnée.
Objectivons ceci. Un suivi est assuré par un consultant professionnel qui mesure chaque trimestre les mentions de l’ULg dans les media écrits et parlés ou télévisés. Ce qui en ressort est édifiant: nous sommes incontestablement en progression constante en nombres absolus, mais également en pourcentage vis-à-vis de nos « concurrents » directs, les deux autres universités francophones complètes.
Données Auxipress octobre 2007. Les valeurs de 2007 sont une extrapolation simple à partir des trois premiers trimestres de l’année. Le troisième trimestre incluant la période « creuse » des vacances d’été, la prédiction devrait être atteinte en fin d’année.
On pourra objecter que les articles négatifs du genre « Les champignons attaquent l’ULg! » comme nous venons d’en connaître récemment contribuent à ce calcul. Certes, mais ils ne constituent (heureusement!) pas la majorité, pas même un nombre significatif.
Plus importante est la constatation que notre présence dans les grands quotidiens comme Le Soir, La Libre ou SudPresse est le plus souvent limitée aux pages ou aux éditions locales, alors que c’est beaucoup moins le cas pour nos consœurs. Combien de fois ne voyons nous pas apparaître dans les pages générales des informations enthousiastes sur les « nouveautés » des universités de la capitale ou proches de celle-ci quant aux nouveaux masters alors que le changement est simultané dans toutes les universités de la Communauté; ou quant aux nouvelles méthodes pédagogiques, à l’encadrement renforcé des 1ers bacs ou à la couverture informatique wi-fi des sites universitaires, alors que tout cela est efficacement fonctionnel chez nous depuis longtemps?
Il suffit de prendre un de ces journaux à Bruxelles, à l’aéroport ou dans un avion pour se rendre compte de la différence. Nous souffrons donc de deux handicaps: 1) l’éloignement relatif qui diminue nos chances d’être consultés par la presse bruxelloise sur un évènement d’intérêt général et 2) l’existence même d’éditions locales dans lesquelles on nous confine volontiers.
Si nous atteignons bien pour la première fois cette année un tiers des mentions en proportion absolue, nous n’y sommes guère encore en termes d’impact réel sur la population. Ce qui se passe à l’ULg intéresse essentiellement la presse liégeoise et nous faisons trop peu souvent les manchettes des éditions générales. Ceci est également vrai pour la radio et la télévision.
Toutefois, notre accroissement récent semble mieux correspondre qu’auparavant à des mentions dans les réseaux généraux. Un progrès commence donc à se faire sentir. Une reprise est également observée dans les media flamands où notre traditionnelle position de lanterne rouge dans le passé (et encore aujourd’hui) traduit une faiblesse de notre impact national.
Nous devons donc continuer à intensifier nos efforts par rapport à la presse, mais également quant à notre présence un peu partout pour expliquer ce que fait l’ULg, quels sont ses atouts, ses formations originales et spécifiques et la qualité de sa recherche scientifique et technique. Je compte énormément sur le magazine web bilingue Reflexions pour y contribuer brillamment. Son remarquable succès, dès son démarrage, me rend très optimiste.
Monsieur le Recteur,
Il ne faut jamais bondir de joie devant des statistiques dont on ne connaît ni la qualité ni la fiabilité. Il n’empêche… Le graphique que vous présentez dans votre article fait apparaître une présence de l’ULg en pleine croissance sur la période 2003-2007. En outre, il extrapole une présence dans la presse écrite qui flirte avec les 2300 citations en 2007, soit « 38% de parts de marché ». Sachant que l’ULg compte 2500 enseignants-chercheurs, cela donne un coefficient de 92 citations pour 100 académiques/chercheurs.
Si maintenant, le reste des citations (à savoir approximativement 3750) est comparé avec les 5000 et 3600 académiques et chercheurs de l’UCL et de l’ULB, respectivement, nous obtenons un coefficient de 44 citations pour 100 académiques/chercheurs.
Donc, vu sous cet angle, nous n’avons pas à rougir de notre « score ».
Maintenant, vous regrettez « que notre présence dans les grands quotidiens comme Le Soir, La Libre ou SudPresse est le plus souvent limitée aux pages ou aux éditions locales, alors que c’est beaucoup moins le cas pour nos consœurs ». Serait-il possible d’avoir une ventilation des citations de l’ULg dans les différents quotidiens du pays ? Ou encore, des chiffres relatifs à notre présence « nationale » vs « locale » ?
En outre, je ne peux que vous suivre lorsque vous déclarez « Nous devons donc continuer à intensifier nos efforts par rapport à la presse ». Encore faut-il que ce travail de consolidation, qui n’est pas de tout repos, soit reconnu par l’Institution. En effet, on entend encore trop souvent des propos qui, en substance, affirment platement « Une publication peer-reviewed vaut 1000 papiers dans la presse ». Il est évident que cela ne pousse pas la majorité à « perdre du temps » à quelque chose qui « ne rapporte pas ». Ainsi, une présence médiatique, aussi minime soit-elle, devrait être reconnue par l’Institution, ne serait-ce que comme étant un très bon service rendu à la Communauté.
Finalement, je profite de l’occasion pour saluer et remercier vivement tout le Service « Presse et Communication » de notre Institution qui fait un boulot formidable à divers niveaux, qui conseille les jeunes chercheurs, et qui n’est certainement pas étranger à la récente augmentation de notre visibilité dans les médias.
Je vous prie de recevoir, Monsieur le Professeur Bernard Rentier, l’expression de mes sentiments les plus respectueux.
Commentaire de Pierre Ozer, le 31 oct 2007 sur le blog interne.
Commentaire de Bernard Rentier, le 1 nov 2007 à 19:14Beaucoup de choses à dire, sur ceci.
Commentaire de Bernard Rentier, le 1 nov 2007 à 19:16Tout d’abord, les citations dans la presse ne se distribuent pas entre enseignants-chercheurs. Il y a beaucoup d’autres sujets qui ne sont pas liés à eux et le recteur seul en monopolise pas mal… Néanmoins, en gros, l’analyse est instructive, en effet.
Je ne dispose pas de la ventilation des chiffres, mais elle devrait pouvoir être consultée, je pense.
Par ailleurs, la présence dans « la presse » est honorable (du moins dans la plupart des cas, pas toujours). Elle contribue sans conteste à l’aura de l’Institution, mais elle ne peut en aucun cas remplacer la publication peer reviewed. Elle vient en complément. Et elle est d’autant plus crédible qu’elle est supportée par une publication peer reviewed.
Enfin, je m’associe aux remerciements que vous adressez à tous les membres de « Presse-Commu », comme nous disons, pour leur inlassable travail de fond.
La presse c’est bien. Mais combien de chercheurs-enseignants de l’ULG ont un blog ? Quelles sont les guidelines de l’ULG en matière de publication type blog ?
Commentaire de Pierre Robette, le 4 nov 2007 à 15:47Les blogs sont un mode d’expression personnel. C’est en tout cas comme ça que je le vois.
Commentaire de Bernard Rentier, le 4 nov 2007 à 16:02L’ULg n’a pas de guidelines pour les blogs, précisément pour cette raison. L’Institution ne cautionne ni ne peut cautionner les blogs individuels, elle ne contrôle que les sites web qu’elle gère.
Mon cas est un peu particulier, parce que ma fonction fait que ce que je pense intéresse du monde (à tort ou à raison ), je tâche donc de me tenir à des propos universitaires. D’autre part, ce que j’écris est pris très sérieusement,. Même si j’ai d’emblée averti que mes propos n’engageaient que moi, je vois bien qu’ils sont reçus comme discours officiel…
Monsieur le Professeur Bernard Rentier, Recteur de l’Université de Liège,
Lorsque vous affirmiez «Plus importante est la constatation que notre présence dans les grands quotidiens comme Le Soir, La Libre ou SudPresse est le plus souvent limitée aux pages ou aux éditions locales, alors que c’est beaucoup moins le cas pour nos consœurs», j’étais perplexe, mais vous aviez raison.
Les éditions de La Libre ont été analysées pour l’année 2006. Toutes à l’exception de 9 exemplaires manquants. Les opinions publiées dans les pages «Débats» ont été analysées : 426 au total. Les affiliations des auteurs ont été passées au crible. Il ressort de cette analyse que 113 de ces opinions (26,5%) ont été rédigées par des membres de la «communauté universitaire». Cette présence à l’avant de la scène par rapport aux débats de société n’est donc pas négligeable.
Ces 113 opinions ont ensuite été classées par affiliations : ULG, UCL, ULB, «autres Communauté française», «non Communauté française», et «Collectif» pour les articles dont les auteurs proviennent de trois universités et plus.
1 point a été attribué à l’Institution signant l’article (qu’il y ait un ou plusieurs auteurs de cette même et unique institution). Pour les quelques articles cosignés par deux universités, 0,5 point a été attribué à chaque Institution. Pour les articles dont les auteurs proviennent de trois universités et plus, la catégorie «Collectif» a été maintenue.
Les résultats sont les suivants (en ordre décroissant) : UCL : 33,6% ; «non Communauté française» : 23,0% ; ULB : 17,3% ; «autres Communauté française» : 11,5% ; ULG : 11,1% ; «Collectif» : 3,5%.
En enlevant les opinions «non Communauté française» de cet échantillon, nous avons un total de 87 articles publiés par La Libre. Les résultats sont alors les suivants : UCL : 43,7% ; ULB : 22,4% ; «autres Communauté française» : 14,9% ; ULG : 14,4% ; «Collectif» : 4,6%.
Tout en considérant que la «part de marché» de l’ULG dans les citations dans la presse écrite en 2006 était de 30%, sa visibilité dans les débats de société était inférieure à 15%.
Ceci n’est qu’un constat pour La Libre en 2006. Et peut-être, la situation était-elle totalement différente dans Le Soir, ou en 2007.
En espérant avoir apporté un petit quelque chose en plus à ce débat, je vous prie de recevoir, Monsieur le Professeur Bernard Rentier, l’expression de mes sentiments les plus respectueux.
Pierre Ozer
Commentaire de Ozer Pierre, le 7 nov 2007 sur le blog interne
Commentaire de Bernard Rentier, le 8 nov 2007 à 13:27