Le test, dans sa deuxième année, se solde par un taux de succès catastrophique. Attention: les résultats concernent l’ensemble des universités francophones belges (et pas seulement l’ULg comme l’article le laisse erronément entendre!).

96% des 1.714 candidats au test de juillet 2014 n’atteignent pas la moyenne de 12/20 (90% l’an dernier, sur 1.065 candidats).
87% obtiennent un résultat inférieur à 10/20 (74% l’an dernier).

En 2014 le taux de participation est de 161% par rapport à celui de 2013, démentant ainsi radicalement l’effet de dissuasion dénoncé par la FEF.

L’interprétation pourrait en être très simple: la méfiance qui régnait vraisemblablement en 2013 vis à-vis du caractère strictement non contraignant du test et son absence absolue de conséquences à aujourd’hui disparu. En effet, parole a été tenue et le test est resté strictement indicatif. Il n’a nullement influencé le parcours de l’année académique 1013-14. Il n’a pas été communiqué aux encadrants du 1er Bac.

Ceci expliquerait le formidable bond en avant des candidatures cette année. En même temps, cet accroissement de représenterait pas un public du même niveau, ce qui expliquerait le taux deux fois moindre de réussite du test, quoiqu’il soit quasi-impossible de comparer les résultats de deux tests différents d’une année à l’autre. Mais cette chute peut également se comprendre si on admet que les candidats sont simplement venus chercher leur « ticket d’entrée », sans se préoccuper le moins du monde de réussir le test. C’est là le résultat quasi automatique de la non-contrainte…

Le test, dénué de la moindre conséquence, sert-il donc à quelque chose ?
Ne convient-il pas en effet de se poser des questions sur son utilité, quand on sait quelle formidable mise en œuvre il implique de la part de très nombreux enseignants et encadrants dans les 5 universités qui offrent une formation de base en Médecine…? Élaborer des questionnaires complexes et multidisciplinaires, différents à chaque session, adaptés aux exigences du 1er Bac et normalisés pour l’ensemble des institutions, mobiliser 5 staffs d’encadrement pour la préparation logistique du jour J, synchroniser très précisément l’événement dans les 5 institutions, corriger harmonieusement 1.714 copies dans un temps record, avec des questions ouvertes allant de l’usage de la langue française aux problèmes de physique, etc… Tout ceci est-il bien utile à l’heure où les universités sont dramatiquement sous-financées et n’arrivent déjà plus à remplir leurs diverses missions de manière satisfaisante ?

À mon avis, l’unique intérêt de ce test porte sur la (probablement hélas) petite fraction des candidats qui sont proches de la réussite (7 à 9/20), qui ont réellement essayé de réussir le test est auxquels la volonté ne manque pas. Ceux-là bénéficient d’un avertissement éclairant que personne ne peut nier. Si ceux-là en tirent les leçons et mettent en œuvre tout ce qu’ils peuvent pour favoriser leur propre réussite en 1er Bac, en s’y prenant assez tôt et en s’attelant d’emblée très sérieusement à la tâche, le coup de semonce aura été salutaire. Et je pense que ceux-là existent vraiment et que l’information est cruciale pour eux. Et après tout, c’est bien là la définition d’un test.