La supériorité de l’Open Access (OA) en matière de citation d’articles a été démontrée par plusieurs études que l’on peut retrouver facilement grâce à l’Open Citation Project, Reference Linking and Citation Analysis for Open Archives.
Vous me direz: « Quoi de plus prévisible? » et vous aurez raison. Cela fait un bout de temps que, dans chacune de mes présentations sur le sujet, je mentionne la conviction intuitive que j’en ai. Mais il fallait que des chercheurs se décident à en faire la mesure, ce qui n’est pas chose facile car, méthodologiquement, la comparaison avec les articles en accès payant n’est guère simple à réaliser et sujette à de nombreuses critiques. La méthode la plus convaincante consiste à mesurer le succès, en termes de citations, des articles publiés dans un journal de renom et mis à disposition, dans la version finale de l’auteur après peer review dans la digithèque de son institution et le comparer à ceux qui ont été publiés dans le même journal, la même année. Le résultat est concluant.
La principale critique est qu’il ne s’agirait, en fait que d’un biais dû à le tendance des auteurs de ne rendre librement accessibles que leurs meilleurs papiers… On ne peut s’empêcher de penser à une certaine mauvaise foi, mais cela demande quand même à être scientifiquement examiné.
Pour ce faire, Y. Gargouri, C. Hajjem, V. Larivière, Y. Gingras, L. Carr, T. Brody et S. Harnad viennent de procéder à un examen scrupuleux, publié dans « PLoS One ». Ils ont comparé des auto-archivages auto-sélectifs à des auto-archivages imposés comme nous le faisons ici à Liège, sur un échantillon de 27.197 articles publiés entre 2002 et 2006 dans 1.984 journaux. Pour les défenseurs, comme je le suis, de l’approche de l’OA par le dépôt des articles en accès libre (dans la mesure du possible légal) dans un dépôt institutionnel (chez nous, ORBi), il est extrêmement intéressant que cette étude ait été réalisée précisément dans ces conditions.
L’article mérite d’être lu mais on peut le résumer en disant que la supériorité de l’OA sur le plan des citations concerne les articles les plus « citables », non pas en raison d’un biais qualitatif de la part des auteurs mais en raison d’un avantage qualitatif induit par les lecteurs qui choisissent ce qu’ils souhaitent lire et citer, en toute inépendance vis-à-vis des contraintes d’achat et de disponibilité liée au moyens alloués. Ceci renforce d’autant la logique de l’auto-archivage en accès libre et l’obligation qui en est faite par les autorités universitaires, celles des centres de recherche et celles des pouvoirs subsidiants.