Ces derniers jours, on a beaucoup parlé et écrit sur le podcast à l’Université. Perçu par beaucoup comme un gadget de plus, il n’a pas été facile de le faire apparaître pour ce qu’il est: un véritable outil de remédiation.
Chacun sait que le meilleur apprentissage est celui qui bénéficie d’une répétition. C’est comme cela qu’il faut le prendre, pas comme un incitant au « séchage » des cours, évidemment (question la plus fréquente).
Si le podcast permet de pallier les inconvénients d’une absence momentanée, compter sur lui pour s’absenter systématiquement ou même à plusieurs reprises serait prendre de très gros risques, à commencer par celui de l’incapacité de tout revoir dans les délais.
Par contre, revoir un cours auquel on vient d’assister, et tenter d’ainsi éclaircir des éléments qui n’ont pas été compris d’emblée, revoir les projections dans de bonnes conditions, assorties des commentaires de l’enseignant, peut constituer une véritable remédiation immédiate et spécifique.
La deuxième question la plus fréquente est « comment les professeurs vont-ils prendre cette innovation? Ne seront-ils pas « bloqués » par l’idée d’être filmés et de ce qu’on pourrait faire de ce document par la suite? »
Tout d’abord, l’usage du podcast n’est en rien obligatoire. L’utiliseront ceux qui se sentent décontractés face à lui. Ensuite, l’envoi de l’enregistrement se fait via MyULg, il est donc précisément ciblé, ce qui limite les dérives éventuelles sans toutefois les empêcher complètement. Nous devrons donc être vigilants, quoi qu’il arrive. Par ailleurs, aujourd’hui, les étudiants enregistrent déjà les cours, en audio mais aussi en video, dans des conditions bien moins bonnes. Mieux vaut leur offrir des documents de qualité optimale pour cet usage.
Enfin, la troisième question est « l’ULg n’exagère-t-elle pas dans une espèce de course à l’informatisation à outrance de ses enseignements? »
Je ne le pense pas. Tout ce qui est aujourd’hui à la disposition des étudiants leur est potentiellement utile, évidemment selon l’usage qu’ils en font. MyULg est une mine de potentialités. Il est déjà en place depuis plusieurs années et fonctionne fort bien. C’est par lui que les enseignants peuvent fournir aux étudiants leurs notes, des informations pratiques, des illustrations, leurs présentations. Le podcast n’est qu’un élément de plus, sur la même base.
Enfin, à l’argument qui repose sur la fracture sociale informatique, la réponse est dans la mise à disposition de plus de 650 ordinateurs sont disponibles dans 45 salles. L’outil informatique est utilisé par 90% des étudiants et ils en sont demandeurs.
L’autre réponse se trouve dans un article de Guy Ménant dans le dernier numéro de la revue Futuribles. Il y expose que, dans un contexte d’accélération de l’évolution des techniques de communication et de la nécessité grandissante d’une maîtrise de ces techniques pour de très nombreux emplois aujourd’hui, c’est lors de la formation de base que doit s’acquérir cette capacité. Les TIC font donc partie de la mission éducative de l’enseignement en général, du supérieur en particulier. Par ailleurs, il attire l’attention sur le fait que les TIC offrent des possibilités accrues d’accéder à l’information et que les systèmes éducatifs ne peuvent plus ignorer ce fait. « Et si l’École n’est certes pas à même de supprimer le fossé numérique entre les élèves ayant un accès aisé aux nouvelles technologies et ceux n’en ayant pas les moyens, elle a en revanche un rôle essentiel à jouer pour qu’il ne se creuse pas davantage, en permettant à tous d’acquérir les compétences de base de leur utilisation ».